Les anti-signes TSA

Discussions portant plutôt sur le point de vue des parents d'enfants autistes ou Asperger, par exemple : j'ai un problème avec mon enfant, que puis-je faire ?
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Becrux
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Les anti-signes TSA

#1 Message par Becrux » mardi 17 avril 2018 à 11:21

Bonjour,

Pour l'instant la pédiatre rencontrée ne peut pas déterminer précisément s'il s'agit de TSA ou non (concernant ma fille d'un an et demi). Certains signaux sont positifs d'autres sont négatifs (comme l'absence de langage ou le non-pointage). Du coup, je me posais la question à savoir:
Existe t'il des signes qui éliminent le risque d'autisme? Par exemple fait de spontanément faire le signe de la main pour dire au revoir à la sortie de crèche (et de prononcer une sorte de "bye bye"). Est-ce une preuve d'interaction sociale donc d'absence d'autisme?

Ou bien le fait de donner des objets, ou de jouer à cache à cache ou d'imiter certains comportements?

C'est très dur à déterminer. Et on se perd vite.. car rien ne semble déterminant

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WinstonWolfe
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Re: Les anti-signes TSA

#2 Message par WinstonWolfe » mardi 17 avril 2018 à 21:11

À cet âge-là, il est surtout important d'observer les signes, surtout si une évaluation diagnostique est en cours. Tu as raison de noter et communiquer les éléments qui te semblent pertinents.

Par contre, il n'y a pas de signe qui, à lui seul, écarterait l'hypothèse TSA. C'est l'ensemble du tableau et des observations qui orienteront le diagnostic. Les signes que tu cites sont peu spécifiques d'ailleurs (quant à imiter le comportement des autres, j'aurais tendance à le mettre dans la colonne TSA, j'ai l'impression d'avoir fait ça toute ma jeunesse - et je me sens encore jeune !)
(Diagnostiqué autiste en 2013, à 40 ans)
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Je sème des cailloux, ils m'échappent des doigts,
Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.

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Re: Les anti-signes TSA

#3 Message par FinementCiselé » mardi 17 avril 2018 à 22:21

Il n'y a à ma connaissance que deux psychopathologies infantiles en plus des TSA qui sont trouble de la personnalité NS (non spécifié) et schizophrénie précoce. Les deux se diagnostiquent plus tardivement, et correspondent à des licornes psychiatriques (les TSA sont de l'ordre du %, les deux psychopathologies infantiles pouvant être diagnostiquées aux mêmes âges sont de l'ordree du 1/10000 TPNS et du 1/1000000 SP). Et on parle d'enfant d'âge aux environs des 5 ans. Le TDA/H est classé en psycho/neuro. Tout le reste se diagnostique après 5 ans (usuellement après 10 ans, avec des prévalences allant du % a 0.1/0.05%).

A son âge, aucunes certitudes ne peut être, hormis pour des autismes typiques d'intensité grave (kanner). Idéalement, il est conseillé d'avoir un suivi pour déterminer, ou non si c'est un TSA où une particularité passagère du développement (1 à 3 ans d'observation). Mais à un âge aussi jeune, les choix sont restreints : TSA, TDA/H, HPI (qui n'est pas un trouble en tant que tel) ou rien du tout (en psychiatrie du moins, les autres troubles ne sont pas référencés ici, d'origine neuro, génétique ou enviro, par exemple X-fragile, NF1 ou ED peuvent faire penser à des TSA, surdité, ou problèmes optiques également). Il n'y a pas de signes pouvant écarter un TSA, uniquement des signes pouvant infirmer un TSA, ou un diagnostic autre. Il faut chercher d'autres causes (recherches génétique pouvant débroussailler le terrain), et observations au moins jusqu'à 3 ans et éviter de se focaliser là dessus.
Aspie "cru 2014".

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Re: Les anti-signes TSA

#4 Message par freeshost » mardi 17 avril 2018 à 23:03

Becrux a écrit :Existe t'il des signes qui éliminent le risque d'autisme?
Des signes apparents, il ne me semble pas. Se dire cela, ça peut amener à être tenté de se dire que "Tu es capable de X dont tu ne peux pas être autiste." alors que le spectre est des plus larges.

Une personne autiste peut très bien avoir appris à effectuer un signe en ayant vu d'autres personnes le faire, même si elle ne comprend pas le rôle de ce signe, et juste pour se fondre dans la masse (et réduire la probabilité d'être sollicitée, surtout de manière malveillante, face aux groupes aux pensées normatives et qui dévalorisent toute différence [perçue comme une menace, souvent à tort]).

Et elle peut faire ce signe en se fatigant beaucoup sans forcément que cette fatigue soit remarquée par les personnes aux alentours. [Mais cet effort fatigant qu'une personne autiste se force à faire pour ne pas être stigmatisée (avec la stigmatisation de certaines différences, de certains comportements "antisociaux" ou autre) peut contribuer à un syndrome d'épuisement (professionnel ou non professionnel, surtout selon qu'on voie la socialisation comme une profession ou non, une nécessité ou non pour s'insérer dans la société, selon les formes de socialisation qu'on valorise et selon les formes de socialisation qu'on stigmatise...]

Différence invisible, efforts invisibles, souffrance invisible. Invisible déjà parce que la différence ne se voit pas directement (saute-aux-yeux, tape-à-l’œil), invisible ensuite parce que beaucoup de personnes ne connaissent pas le spectre autistique, invisible encore parce d'innombrables personnes ne veulent pas voir la différence, ont développé des pensées normatives, des représentations homogènes de la société, invisible enfin parce que des personnes qui connaissent cette différence ne veulent pas la montrer, la faire connaître.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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