La gestion de l'autorité

Discussions portant plutôt sur le point de vue des parents d'enfants autistes ou Asperger, par exemple : j'ai un problème avec mon enfant, que puis-je faire ?
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Controleur
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La gestion de l'autorité

#1 Message par Controleur » lundi 9 janvier 2017 à 17:53

Qu'on soit autiste ou pas, les parents sont les seuls dépositaires de l'autorité éducative sur leurs enfants. Parents, comment faites vous pour que la fratrie n'outrepasse pas son rôle et joue le rôle du parent de substitution vis à vis d'un de vos enfants autistes? Que leur dites vous? Quelles sanction prenez vous pour que cette attitude ne se reproduise plus? Quels préautions prenez vous pour que la même erreur ne se reproduise pas avec la nounou, les grands parents, les cousins, ect?
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

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Manichéenne
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Re: La gestion de l'autorité

#2 Message par Manichéenne » mardi 10 janvier 2017 à 9:30

Je ne comprends pas tes postulats de départs, et encore moins le questionnement...
Les parents ont un devoir légal vis à vis des enfants, mais ils ne sont pas les seuls responsables de l'éducation. En tout cas dans notre société, c'est plutôt une responsabilité collective. Si ce n'était pas le cas, on n'aurait pas une "éducation nationale" mais une "instruction nationale".
Je ne vois pas pourquoi la fratrie outrepasserait son rôle, sauf poussée par les parents, ou dans des cas classiques de positionnement de l'aîné face à un plus petit, ce qui n'est pas spécifique à l'autisme.
Peut-être qu'il y a simplement des cas que je n'ai pas envisagé, mais je ne comprends pas le lien entre autisme et fratrie qui outrepasse son rôle ?

Au sujet des grands-parents, c'est un problème fréquent de les voir outrepasser leur rôle pour empiéter sur celui des parents. Là aussi ce n'est pas spécifique à l'autisme.

Ce qui me semble plus spécifique à l'autisme, ce sont les adultes (grands-parents, enseignants, nounous, ou toute autre personne) qui jugent les parents incompétents parce qu'ils ne savent pas ou refusent d'admettre les besoins spécifiques de l'enfant et préfèrent se dire qu'eux sauraient gérer. Ce qui va malheureusement souvent de pair avec des comportements très stricts voire violents, avec l'idée que l'enfant est un "enfant-roi", qu'il n'a pas assez été corrigé, que les parents sont laxistes, etc.
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gog
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Re: La gestion de l'autorité

#3 Message par gog » mardi 10 janvier 2017 à 10:39

C'est ce qui est en train d'arriver à ma belle fille de 11 ans (la fille aînée de mon conjoint) avec son petit frère autiste (mon fils). Elle est assez autoritaire et avait dans l'idée qu'il devait lui obéir parce qu'elle est l’aînée, sauf qu'il s'en fiche royalement. Ce n'est pas faute de lui avoir expliqué qu'il a bien assez de 2 parents pour lui expliquer quoi faire, elle n'a pas voulu écouter et maintenant elle souffre de la relation qu'elle a avec lui :innocent: .
Elle a décidé depuis peu qu'elle ne voulait plus vivre à la maison (mon conjoint avait la garde alternée) pour s'installer à temps plein chez sa mère parce qu'elle ne supporte plus son frère. En gros, elle a décidé de s'en aller parce que son frère ne fait pas ce qu'elle veut.
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davia8
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Re: La gestion de l'autorité

#4 Message par davia8 » mardi 10 janvier 2017 à 11:36

Alors tout dépend de l'enfant autiste que l'on a je dirais :D et de la place de l'enfant autiste dans la fratrie aussi, car la famille est impactée quoique l'on fasse, et c'est un problçme qui n'est pas assez pris en compte je trouve..
Dans mon cas, mon Loulou asperger et l'enfant du milieu, il y a une différence de 7 ans entre lui et mon ainé.
Leur relation a été très difficile d'abord, mon ainé (très calme) posant en premier le diag d'autisme. et oui il "insultait" régulièrement son petit frère "d'autiste", on peut dire qui'il a été clairvoyant :wink: Là, la relation est plutôt apaisée.
La petite, elle a d'abord subie, ne comprenant pas les colères et le comportement de son frère, voulant me protéger lorsque je prenais des coups: en ce sens elle a d'abord eu peur de son frère, puis l'a défié pour me protéger et maintenant elle n'hésite plus à l'affronter, je précise qu'elle à un suivi au CMP pour qu'elle puisse restituer son vécu avec son frère.
Par contre elle est très autoritaire avec ses camarades de classes qui sont turbulents, le contrôle c'est une manière pour elle de gérer son angoisse
Alors comment je réagis en tant que parent, et bien j'essaie de survivre :D et ne me pose plus de questions sur comment les autres me voit gérer mon fils, j'ai aussi un suivi CMP avec une psychologue qui m'aide bien à décharger émotionnellement. J'essaie de verbaliser beaucoup et de décortiquer chaque situation de crises, d'expliquer à la petite pourquoi estce que son frère réagit ainsi et d'expliquer à mon Loulou en quoi ses comportements peuvent être inappropriés. Je me rend compte que je suis beaucoup plus exigeante avec ma fille :oops: alors qu'elle a aussi besoin de moi.
J'espère avoir répondu à ton sujet, en tout cas à la lecture du post ce sont ces faits qui sont venus à mon esprit :)
Je pense que tu auras des témoignages différents selon la particularité de chaque enfant.
3 enfants : mon aîné de 19 ans, une petite de 8 ans et loulou, 11 ans diagnostiqué par le CRA, TSA et plus particulièrement Asperger le 02/06/2016.

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Re: La gestion de l'autorité

#5 Message par Controleur » mardi 10 janvier 2017 à 17:20

Manichéenne a écrit :Je ne comprends pas tes postulats de départs, et encore moins le questionnement...
Les parents ont un devoir légal vis à vis des enfants, mais ils ne sont pas les seuls responsables de l'éducation. En tout cas dans notre société, c'est plutôt une responsabilité collective. Si ce n'était pas le cas, on n'aurait pas une "éducation nationale" mais une "instruction nationale".
Je ne vois pas pourquoi la fratrie outrepasserait son rôle, sauf poussée par les parents, ou dans des cas classiques de positionnement de l'aîné face à un plus petit, ce qui n'est pas spécifique à l'autisme.
Peut-être qu'il y a simplement des cas que je n'ai pas envisagé, mais je ne comprends pas le lien entre autisme et fratrie qui outrepasse son rôle ?

Au sujet des grands-parents, c'est un problème fréquent de les voir outrepasser leur rôle pour empiéter sur celui des parents. Là aussi ce n'est pas spécifique à l'autisme.

Ce qui me semble plus spécifique à l'autisme, ce sont les adultes (grands-parents, enseignants, nounous, ou toute autre personne) qui jugent les parents incompétents parce qu'ils ne savent pas ou refusent d'admettre les besoins spécifiques de l'enfant et préfèrent se dire qu'eux sauraient gérer. Ce qui va malheureusement souvent de pair avec des comportements très stricts voire violents, avec l'idée que l'enfant est un "enfant-roi", qu'il n'a pas assez été corrigé, que les parents sont laxistes, etc.

Tu sais la fratrie peux tomber dans ce genre de travers. Concrètement, qu'il y'ai diagnostic ou non diagnostic, un des ainés peux se sentir investit vis à à vis de celui qui est autiste d'une forme de mission pour son bien. Mais la fratrie, ce n'est pas un professionnel et ce qui est perçu comme normal, ihné pour la fratrie bah ca le sera pas pour celui qui es autiste. Au mieux il sera content mais si ca dérape en autoritarisme bah y'aura un jour rebellion en contre réaction. Par méconnaissance, un frère ou une soeur aînée peux refuser de reconnaître le besoin de son frère /soeur autiste de s'isoler, de verbaliser d'une certaine façon ce qu'il pense, de time out.

J'avais vu passer des revus la dessus sur l'attitude de la fratrie par rapport au handicap, ca peux amener les parents à user de certains schémas .
gog a écrit :C'est ce qui est en train d'arriver à ma belle fille de 11 ans (la fille aînée de mon conjoint) avec son petit frère autiste (mon fils). Elle est assez autoritaire et avait dans l'idée qu'il devait lui obéir parce qu'elle est l’aînée, sauf qu'il s'en fiche royalement. Ce n'est pas faute de lui avoir expliqué qu'il a bien assez de 2 parents pour lui expliquer quoi faire, elle n'a pas voulu écouter et maintenant elle souffre de la relation qu'elle a avec lui :innocent: .
Elle a décidé depuis peu qu'elle ne voulait plus vivre à la maison (mon conjoint avait la garde alternée) pour s'installer à temps plein chez sa mère parce qu'elle ne supporte plus son frère. En gros, elle a décidé de s'en aller parce que son frère ne fait pas ce qu'elle veut.
Oui j'ai connu ça enfant adolescent et des restes encore adulte. Je comprends pas ce comportement surtout à l'âge adulte ou on peux rompre les mauvais schémas de jadis. Quels avantages indirects ta belle fille retire de son souhait de dominer? Un jour quelqu'un lui tiendra tête et ca pourra finir justement aux mains ( :hotcry: survenu en début d'années 2017 dans ma famille...). Et après bah séparation, encore plus si miss veux pas changer son attitude d'ado tyran.

Je me souviens qu'il y'a eut plusieurs recadrages justement vis à vis de ma soeur aînée à ce sujet et à vraie dire y'a encore des traces de ce rôle de parent de substitution pour des choses anodines.
davia8 a écrit :Alors tout dépend de l'enfant autiste que l'on a je dirais :D et de la place de l'enfant autiste dans la fratrie aussi, car la famille est impactée quoique l'on fasse, et c'est un problçme qui n'est pas assez pris en compte je trouve..
Dans mon cas, mon Loulou asperger et l'enfant du milieu, il y a une différence de 7 ans entre lui et mon ainé.
Leur relation a été très difficile d'abord, mon ainé (très calme) posant en premier le diag d'autisme. et oui il "insultait" régulièrement son petit frère "d'autiste", on peut dire qui'il a été clairvoyant :wink: Là, la relation est plutôt apaisée.
La petite, elle a d'abord subie, ne comprenant pas les colères et le comportement de son frère, voulant me protéger lorsque je prenais des coups: en ce sens elle a d'abord eu peur de son frère, puis l'a défié pour me protéger et maintenant elle n'hésite plus à l'affronter, je précise qu'elle à un suivi au CMP pour qu'elle puisse restituer son vécu avec son frère.
Par contre elle est très autoritaire avec ses camarades de classes qui sont turbulents, le contrôle c'est une manière pour elle de gérer son angoisse
Alors comment je réagis en tant que parent, et bien j'essaie de survivre :D et ne me pose plus de questions sur comment les autres me voit gérer mon fils, j'ai aussi un suivi CMP avec une psychologue qui m'aide bien à décharger émotionnellement. J'essaie de verbaliser beaucoup et de décortiquer chaque situation de crises, d'expliquer à la petite pourquoi estce que son frère réagit ainsi et d'expliquer à mon Loulou en quoi ses comportements peuvent être inappropriés. Je me rend compte que je suis beaucoup plus exigeante avec ma fille :oops: alors qu'elle a aussi besoin de moi.
J'espère avoir répondu à ton sujet, en tout cas à la lecture du post ce sont ces faits qui sont venus à mon esprit :)
Je pense que tu auras des témoignages différents selon la particularité de chaque enfant.
Tu as répondu au sujet. Dans ton cas, l'âiné a accepté le diag du fiston relativement jeune. Pour la petite, même angoissée, elle doit rester une soeur.

Crois moi,c'est le mieux à faire ou alors ton plus jeune fils voudra faire une révolution, à défaut que vous les parents ne remettiez les pendules à l'heure.
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Flower
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Re: La gestion de l'autorité

#6 Message par Flower » mardi 10 janvier 2017 à 17:45

Je suis l'aînée d'une fratrie assez nombreuse et avec des différences d'âge assez importantes entre les plus âgés et les plus jeunes. Du coup, c'est plutôt moi qui ai joué le rôle de parent de substitution! Mais j'ai aussi quitté la maison parentale alors que les derniers étaient encore très jeunes...
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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gog
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Re: La gestion de l'autorité

#7 Message par gog » mardi 10 janvier 2017 à 20:18

Oui j'ai connu ça enfant adolescent et des restes encore adulte. Je comprends pas ce comportement surtout à l'âge adulte ou on peux rompre les mauvais schémas de jadis. Quels avantages indirects ta belle fille retire de son souhait de dominer? Un jour quelqu'un lui tiendra tête et ca pourra finir justement aux mains ( :hotcry: survenu en début d'années 2017 dans ma famille...). Et après bah séparation, encore plus si miss veux pas changer son attitude d'ado tyran.

Je me souviens qu'il y'a eut plusieurs recadrages justement vis à vis de ma soeur aînée à ce sujet et à vraie dire y'a encore des traces de ce rôle de parent de substitution pour des choses anodines.
C'est un trait de sa personnalité, elle essaye de mener son entourage mais elle est souvent frustrée parce que ça ne marche pas. Je lui ai expliqué de toutes les manières possibles qu'elle ne devait pas se comporter ainsi, que son frère n'a pas à lui reconnaître une autorité quelconque et que nous ne lui demandons pas de l'éduquer. Sans succès. La tâche est d'autant plus compliquée qu'elle a une intelligence relativement limitée et qu'elle n'a pas spécialement compris le tsa malgré toutes les explications qu'on a pu lui fournir jusqu'ici. L'idée qu'elle se fait de son rôle de sœur montre une forme d'immaturité dès le départ (dans son idée: je suis l'aînée, il fait ce que je lui dis, point barre). Si son frère avait été neurotypique, il y aurait eu des soucis tout de même. Je pense qu'un jour quelqu'un lui en collera une effectivement mais je ne voudrais pas que ce soit son frère qui, à son jeune âge, a assez de défis à relever et a déjà bien assez de mal avec les autres (l'enseignante surtout) à l'école. Je ne veux pas le voir développer de comportements violents.
Introvertie :mryellow: pas de tsa pour moi
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