L'importance du physique chez les Aspies

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Murielle
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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#46 Message par Murielle » dimanche 1 septembre 2013 à 15:27

Pour répondre à Tugdual et Mars... :mryellow:
Le maquillage, c'est comme si on était face à un tableau blanc....On prend des peintures pour le rendre joli, le visage brut est comme une toile blanche qu'on décide de rendre plus joli....M'enfin, y'a pas d'obligation.!!!
C'est pour ma part, la même utilité que celle qu'on peut avoir en se coiffant ou en s'habillant...; :wink:
Maintenant, ça prend du temps.!!!! :wink: LOL.!

Sinon, d'accord avec Mars, il me semble important de dire si on souffre de prosopagnosie afin que les interlocuteurs intègrent ce soucis sans en vouloir à la personne.! :bravo:
Murielle,
Maman de Pauline 21 ans,Léo (asperger) 17 ans et demi .
Savoir profiter du moment présent ,
Savoir vivre pleinement chaque instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever maintenant.

Nath62
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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#47 Message par Nath62 » mardi 17 septembre 2013 à 22:30

Je rencontre souvent des gens dans la rue en me disant "je le connais, mais de où ?" J'ai mémorisé le visage mais pas le nom de la personne, et quand je l'ai rencontrée ce qui fait que je pourrai très bien m'adresser à une personne que j'ai juste vue dans les transports en commun plusieurs fois de suite (ça m'est arrivée souvent quand j'étais étudiante) et ignorer une personne que je connais réellement.

Heureusement que je ne dis jamais de mal des gens, j'ai discuté avec une "inconnue" à la caisse en parlant de sa copine... Et elle s'est doutée de qui je parlais parce que je me suis rendue compte après coup que j'avais mangé avec elle à une soirée du collège de mon fils... Quand je dis après coup, c'est plusieurs jours après.

Dans un sens ou l'autre, ce n'est pas agréable, j'ai donc décidé de répondre au bonjour des gens qui me l'adressent sans chercher à savoir de qui il s'agit, de sembler affairée si je pense reconnaître quelqu'un qui ne m'adresse pas la parole en premier, ne paraître imploie au cas où je connaitrais la personne, pouvoir dire que je ne l'avais pas vu après coup et... laisser parler la personne qui me parle jusqu'à me souvenir où j'ai entendu cette voix ou la laisser me dire qui elle est.

Une fois, ça n'a pas marché et j'ai parlé avec une personne pendant quelques minutes jusqu'à ce qu'elle me dise "mais vous vous souvenez de quand on s'est vus, vous savez à qui vous parlez ?" j'ai été honnête, j'ai dit que son visage me rappelait quelqu'un mais que je ne savais plus qui.
Mère absolument atypique (mais à quel niveau ?) d'une petite atypique de 5 ans dont le diagnostic est enfin en route..

Cailla
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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#48 Message par Cailla » mercredi 18 septembre 2013 à 0:07

J'ai un problème de reconnaissance des gens aussi (ceux que je fréquente peu). Je me dis bien que je les ai déjà vu qq part, voire même que les connais bien, mais le nom et le contexte ne viennent pas.

Je me suis rendue compte de ce genre de chose assez tard. Dans l'un de mes boulots (pas mal d'employés) je m'étais rendu compte que tout le monde me connaissait et que je connaissais quasi personne, en dehors de mes collègues directs, même au bout de plusieurs année. C'est gênant : "Bonjour Cailla" "Bonjour" (mais qui c'est ??) Un collègue avec qui je travaillais de loin en loin, prenait le même train que moi et a pensé pendant pas mal de temps que je lui faisais la gueule en le niant... Un jour ma collègue directe me dit "tu fais la gueule a untel ? " "ben non pourquoi ?" (qu'est-ce que j'ai encore fait?). Simplement je ne l'avais pas vu du tout parmi tous les inconnus qui prennent toujours le même train que moi.
Heureusement j'ai une mauvaise vue, depuis cet épisode c'est mon excuse et je préviens les gens si je peux de ne pas s'offusquer si je ne les reconnais pas en rue (et je m'entends depuis très bien avec l'ex-collègue en question). Mais rebelotte il y a pas si longtemps qqn que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam me fait un franc bonjour dans le train aussi. Je répond vaguement d'un air de dire mais qu'est-ce que tu me veux ? Deux jours plus tard je le croise dans le bâtiment où nous travaillons tous deux depuis plusieurs mois. Je lui avait sans doute déjà dit bonjour en le croisant dans les couloirs, mais sans le voir.

Pareil que dit plus haut, je regarde les gens, notamment leurs yeux (mais tout en fait), quand ils ne me regardent pas. Mais je soutiens le regard de ceux qui me parlent et me regardent (mais je fais toujours attention au temps que je reste à regarder ni trop ni trop peu, je suis capable de fixer de manière désagréable il parait). C'est venu tard aussi, j'ai mis du temps à voir que je regardais la bouche des gens et que regarder leurs yeux étaient un effort conscient.

Dans la rue, j'ai le regard dans le vague ou par terre (effort pour ne pas regarder par terre), je suis dans ma tête. Donc je reconnais personne. Mais je dis bonjour à ceux que je croise dans mon quartier que je les connaisse ou pas (c'est récent aussi). Mais sinon je reconnais beaucoup plus l'allure et la démarche des gens. (je peux reconnaître quelqu'un de cette manière bien avant de voir son visage).

Pour la question du physique, je disais facilement "j'aime bien ton pull", ou encore "agressive ta chemise" "ta veste sent la chêvre (veste en cuir), "raaahh ton parfum sent bon... mais il est fort" etc. J'ai compris que les autres ne faisaient pas cela, (alors qu'il s'agissait pour moi juste d'un constat, histoire de parler de la pluie et du beau temps...) quand une amie étrangère m'a dit "t'es marrante à me dire des trucs comme ça, dans mon pays ça se fait pas du tout..."

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#49 Message par Jacquie » mercredi 18 septembre 2013 à 15:52

mon fils ne reconnait pas les gens, meme pas ses voisins de palier

il fait du sport et ne reconnait les membres de son club que depuis peu, après 2 ans de fréquentation !

je ne sais pas si l'on peut y faire quelque chose :innocent:

et je ne sais pas si c'est du à un manque d'intérêt pour les gens
ou une dysfonctionnement neurologique
Jacqueline (52 ans - NT) mère d'un jeune aspie de 27 ans, diagnostiqué à 24 ans (CRA Bordeaux)

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#50 Message par jakesbian » mercredi 18 septembre 2013 à 17:28

lorsque nico était en 2nde, c'était pareil; la CPE lui avait fait un trombinoscope des 35 élèves de la classe, et ils avaient travaillé avec... mais il ne connaissait que très peu à la fin de l'année.

je pense que avec l'âge, c'est mieux... mais comme tu dis, on ne peut pas grand chose.

il y a peut-être une chose, tout de même cailla... par rapport à cette époque et plus petit, maintenant, il prend le temps de dire "bonjour" aux gens qu'il a à côtoyer... et çà l'aide .
"petits bouts par petits bouts... les bouts étant mis bout à bout."
"en chacun de nous sommeille un dragon... il faut y croire." (devise "bat-toi florent")

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#51 Message par zad » mercredi 18 septembre 2013 à 22:39

jakesbian a écrit :je pense que avec l'âge, c'est mieux... .
pour reconnaitre les gens, surement pas. j'y arrive toujours pas, et parfois, alors que au début de la conversation je me souviens du prénom, à la fin, non, j'ai eu le temps d'oublier !

par contre, ça mets moins dur de dire "bonjour" ou de parler en public/face au public que lorsque j'était "jeune" (hé, je suis tjs jeune à la troisième dizaine :-) )
TSA :mryellow:

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#52 Message par Mars » mercredi 18 septembre 2013 à 22:51

je pense que avec l'âge, c'est mieux...
Je ne crois pas non plus !
Cependant, l'âge et parfois l'intérêt aidant, ils peuvent se donner les moyens de trouver des indices les aidant à reconnaître quelqu'un.
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#53 Message par Cailla » jeudi 19 septembre 2013 à 13:49

Justement on en parle là
Ici, nous montrons que les enfants atteints de TSA sont ont des altérations (par rapport à l'âge et le QI des enfants jumelés typiques) dans la mémorisation des visages, mais pas dans la perception des visages, ce qui démontre la spécificité du processus.
En outre, nous ne trouvons aucun déficit que ce soit pour la mémoire ou la perception des lieux ou des voitures, indiquant la spécificité du domaine.
Surtout, nous avons montré davantage de déficits à la fois dans la perception et la mémorisation des corps, ce qui suggère que le domaine concerné du déficit peut être d'ordre social plutôt que spécifiquement du visage.
http://autisme-info.blogspot.be/2013/09 ... utism.html

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#54 Message par Cailla » lundi 7 octobre 2013 à 12:25

Jacquie a écrit :je ne sais pas si c'est du à un manque d'intérêt pour les gens
ou une dysfonctionnement neurologique
Cette phrase m'a marquée et j'y ai pas mal réfléchis depuis que je l'ai lu. Cette histoire de "manque d'intérêt pour les gens". Je ne m'étais jamais posé la question en ces termes vu d'un regard extérieur. Est-ce que c'est ce que les gens pensent ? Que je ne m'intéressent pas à eux ? Et en fait ais-je vraiment de l'intérêt pour eux ?

Après réflexion il me semble évident oui que les gens doivent penser que je ne m'intéresse pas à eux. Quant à l'intérêt que je leur porte effectivement il doit être différent de ce qu'on attend en général. Je me fiche de savoir si on a bien dormi, bien mangé, quel temps il va faire, si la famille va bien, les problèmes sur la route, ce qui a été regardé à la télé, les petits malheur bonheur du jour , les mesquineries des uns et des autres etc. Je me souviens des repas avec ma mère comme d'un long moment difficile, moi les yeux dans le vague, elle me racontant tous ses problèmes relationnels au boulot... dont je me fichais complètement, vraiment... J'ai fait des progrès là-dessus concernant qqs personnes bien choisies. mais globalement cela reste ça... Je n'aime que les vraies discussions "profondes" et peu importe avec qui au fond. Si je rencontre qqn et que je me mets dans mon mode "je suis à l'aise avec tout le monde" il faut très peu de temps pour qu'il me raconte sa vie son oeuvre ses passions ses envies ses difficultés profondes ses pensées sur le monde... ce sont les questions que je pose d'emblée, c'est ma manière de m'intéresser aux autres... Mais ce n'est pas forcément parce que je m'intéresse à la personne (que je risque de ne plus revoir ou de ne pas m'en souvenir ), cela me permet juste de toucher encore un peu plus à l'humain, cela rempli en quelques sortes ma "base de données", conforte certains schémas me permet d'estimer le degré de pénétration de certaines idées dans la population etc.

Ce week end, mon homme a dit qq chose de très pertinent. Je lui expliquais qu'à toujours faire des jeux de mots lors des discussions avec les gens (c'est plus fort que lui je crois, il entend un mot son cerveau cherche des analogies, des jeux de sons etc. et surtout ça le fait rire), forcément il écoutait mal et que cela pouvait être mal perçu. Et il m'a répondu agacé
"mais je me fou de ce disent les gens ! je ne retiens pas leur visage, je ne retiens pas leur nom, je ne retiens pas ce qu'ils me disent".
Je crois que c'est très clair... Et effectivement si je ne l'aurais certes pas dit comme ça, il y a bien de cela.

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#55 Message par Amarilli » lundi 7 octobre 2013 à 14:41

[quote="Jonquille57"]Lorsque nous voyons une personne et que je demande après coup à Florent ce qu'il en a pensé, il me répondra toujours par une particularité physique et non si il trouve la peronne sympa ou non. Il l'aura trouvée soit vieille, moche, grosse, belle , grande, etc.... avant de me dire si il la trouve gentille ou non. ..quote]


Mon fils fait pareil... La prof de Français de l'année dernière était très sympa, dynamique... mais quand je lui ai demandé comment il la trouvait, il m'a dit, que c'était bizarre, qu'elle avait de grosses fesses mais curieusement, un ventre plat.

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#56 Message par freeshost » lundi 7 octobre 2013 à 19:02

Amarilli a écrit :Mon fils fait pareil... La prof de Français de l'année dernière était très sympa, dynamique... mais quand je lui ai demandé comment il la trouvait, il m'a dit, que c'était bizarre, qu'elle avait de grosses fesses mais curieusement, un ventre plat.
Comme quoi, les Asperger mâles ont aussi le regard axé sur les formes du corps. :mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#57 Message par freeshost » jeudi 17 avril 2014 à 17:42

Cela dit, si une personne se mettait nue dans la rue, je n'en ferais pas tout un plat. Je me dirais juste "Heu... attention aux ultraviolets !" :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#58 Message par familhbras » lundi 21 avril 2014 à 22:17

Sans être aspie, j'ai aussi énormément de mal à reconnaître les gens hors du contexte habituel. Idem pour les acteurs : s'ils sont maquillés différemment ou jouent un rôle tout autre d'une série à l'autre, je suis incapable de les reconnaître. Je ne suis pas du tout physionomiste (mon mari se fiche de moi pour ça d'ailleurs...). En revanche, je sais exactement dans quel contexte j'ai rencontré telle ou telle personne, et je peux me souvenir des détails de notre conversation (enfin, ça a été vrai longtemps, ça m'a beaucoup servi pour mes études... Mais depuis,les années multipliant les interactions sociales et les situations, j'ai appris à trier les informations et à mettre à la poubelle ce qui n'avait pas d'intérêt...).
Comme quoi, je suis la digne maman de mon fiston :wink:

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#59 Message par Lita » jeudi 24 avril 2014 à 14:12

Je confirme que par chez moi ça ne s'est pas amélioré avec l'âge.
Je ne vois personne hors contexte.
Mon voisin fait une tronche fâchée (?) quand il est devant chez lui et qu'il est forcé de me dire bonjour.
J'ai réalisé que je devais le croiser parfois dehors sans le voir. Peut être qu'il le prend mal ?
Depuis, j'essaie de faire signe à tous les camions blancs que je croise sur la route lol... Parce qu'il a un camion blanc... Mais moi je n'arrive pas à regarder à l'intérieur des véhicules, d'ailleurs je ne reconnais pas les véhicules. Donc mon critère, c'est le rectangle blanc sur roues, faire signe ^^.
Mais physiquement, il est banal, je ne reconnais que les gens au physique présentant une originalité.
Mais c'est surtout le contexte qui m'aide, lorsqu'il est devant chez lui, je suis sûre que c'est lui, alors je fais signe.

Dans mes rêves, il n'y a jamais de visages, il n'y en a jamais eu... Ceux qui ont des problèmes de reconnaissance des visages, vous voyez des visages dans vos rêves ou pas ?
Diagnostiquée Aspie, hpi et tda au cra fin 2013 à 29 ans.
1 enfant de 9 ans - Diag aspie au CRA en 2015

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Re: L'importance du physique chez les Aspies

#60 Message par Suriciole » jeudi 24 avril 2014 à 15:00

Lita a écrit : Depuis, j'essaie de faire signe à tous les camions blancs que je croise sur la route lol... Parce qu'il a un camion blanc... Mais moi je n'arrive pas à regarder à l'intérieur des véhicules, d'ailleurs je ne reconnais pas les véhicules. Donc mon critère, c'est le rectangle blanc sur roues, faire signe ^^.
:lol:

Il y a des gens qui arrivent à voir à l’intérieur des véhicules depuis l'extérieur ? Je n'ai jamais su, on m'a souvent dit "je t'ai fait un signe et tu ne m'as même pas regardé !", mais j'ai pensé que c'était normal, que c'était à cause du reflet lumineux sur les vitres.

Je ne sais pas quel est mon niveau de reconnaissance des visages, j'ai toujours eu un mal fou à les retenir et les reconnaître dans une foule (mes amis trouvaient ça drôle, je les attendais à un arrêt de bus, je scrutais intensément les portes et je les loupais neuf fois sur dix). Dans mes rêves ou quand j'imagine un personnage d'une histoire, il n'a pas de visage. Il y a les cheveux, la barbe, parfois des yeux dans des cas particuliers, sinon rien au milieu. Ce qui est dommage, c'est que j'ai aussi beaucoup de mal à retenir les prénoms des gens. J'ai donc tendance à dire "la fille avec un sac rouge" ou "le mec qui a trébuché dans l'escalier il y a un mois", ce qui n'aide pas beaucoup et qui donne l'impression que je me fous complètement des gens qui m'entourent. Le plus difficile, c'est quand les gens n'ont pas de signe distinctif. Par exemple, à chacune de mes années scolaires, il y avait dans ma classe quelques filles que je qualifie d'"interchangeables", c'est-à-dire que je suis incapable de les retenir individuellement (c'est un peu péjoratif mais moi-même ça m'énerve de ne pas pouvoir les différencier). Et encore aujourd'hui, je ne pourrais pas les décrire, les nommer, ni même dire combien il y en avait. Pourtant, c'était il n'y a pas si longtemps et je suis capable de retenir presque éternellement des détails insignifiants.

En moyenne il me faut deux mois pour retenir le nom et vaguement le visage d'une personne. Si je ne la fréquente plus pendant quelques mois ça s'efface, à moins qu'elle ait compté pour moi.

En revanche, si une information existe dans un souvenir que j'ai retenu, ça restera longtemps. Pas possible de me souvenir des dates d'anniversaire parce que ce n'est lié à rien dans ma mémoire, mais je peux me souvenir des années qu'untel n'aime pas la pastèque parce qu'il trouve que c'est plein d'eau (c'est enregistré dans un souvenir parce que ça m'a fait réagir ou qu'il s'est passé quelque chose à ce moment-là).

Quant aux salutations, j'ai toujours trouvé les réactions exagérées. Si par malheur on oublie de dire bonjour, même à une personne qu'on ne connaît pas, dont on ignore tout jusqu'à son nom, on est vite une horrible malpolie asociale. Pourtant je trouve que saluer un inconnu total et ne jamais lui parler pour autre chose, ça n'a aucun sens. En fait, je trouve même que c'est plus insultant que d'ignorer cette personne. Pour moi, se contenter d'un "bonjour", ça veut juste dire "ayé j'ai rempli mon obligation sociale, le reste je m'en fous". Je trouve que toutes ces règles, c'est vraiment l'art de compliquer le quotidien pour rien. En plus ça fâche les gens entre eux !

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