Evolutions de la classification - DSM V

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
Répondre
Message
Auteur
Avatar du membre
samoju
Prolifique
Messages : 784
Enregistré le : vendredi 12 février 2010 à 22:36
Localisation : draguignan
Contact :

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#61 Message par samoju » mardi 9 mars 2010 à 13:32

edité
Modifié en dernier par samoju le mardi 11 mai 2010 à 12:15, modifié 1 fois.
Nathalie Leca , maman de 3 phénomènes et passionnée

Avatar du membre
samoju
Prolifique
Messages : 784
Enregistré le : vendredi 12 février 2010 à 22:36
Localisation : draguignan
Contact :

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#62 Message par samoju » mardi 9 mars 2010 à 16:15

edité
Modifié en dernier par samoju le mardi 11 mai 2010 à 12:15, modifié 1 fois.
Nathalie Leca , maman de 3 phénomènes et passionnée

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#63 Message par Jean » mardi 9 mars 2010 à 18:43

Sur plusieurs points soulevés dans la discussion, je vous renvoie au dossier publié sous la direction de Laurent Mottron.

Les troubles envahissants du développement
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

annemarie
Passionné
Messages : 350
Enregistré le : mardi 2 février 2010 à 9:20

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#64 Message par annemarie » mardi 9 mars 2010 à 21:19

Jean, est-ce que tu peux un peu plus expliciter le sens de ta réponse?

Samoju, c'est une pièce du puzzle qui n'a fini de se mettre en place qu'aujourd'hui pour moi.
Je n'ai eu connaissance de cette intervention qu'à 40 ans, à 45, j'ai vu son nom, et aujourd'hui, j'ai lu une interview d'elle où elle parle du travail qu'elle a fait avec les enfants et leur mère.

Avatar du membre
manu
Prolifique
Messages : 1794
Enregistré le : mercredi 27 janvier 2010 à 13:44
Localisation : montceau les mines

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#65 Message par manu » mercredi 10 mars 2010 à 9:58

Je sais vraiment pas quoi te répondre samoju, si ce n'est que quant je lis tout ça je me dis que pour ma part j'ai bien raison de fuir tout diagnostique comme la peste. Je sais pas pour les autre, mais de mon point de vue j'ai eut une chance incroyable de grandir avec mes différences (que l'on ne peut donc pas appeler ted) et comme seul obligation de suivre le troupeau aussi bien que je le pouvais. Je ne connais pas les situations des autres, mais pour moi je remercie le dieux des handicap de ne pas m'avoir fait baptiser ted.

Pour les textes de mottron je ressort juste par ce qu'on en a parlé autisme primaire pour dire non associé a une maladie et autisme secondaire pour dire qu'il est associé a une maladie identifié. Je ne sais pas si ça recoupe exactement l'idée d'autisme syndromique mais c'est manifestement d'autre dénomination pour le même sujet.
J'ai aussi remarqué l'idée de perte de diagnostique (en débat), qui dissocie le problème d'origine du diagnostique liée aux difficulté. Piste intéressante pour réfléchir a ce que définit un diagnostique.
Reconnu humain à la naissance.
Aucun diagnostique plus pertinent depuis!


"L'homme qui sait ne parle pas, L'homme qui parle ne sait pas." (Lao Tseu) ... J'arrête pas d'le dire!

Avatar du membre
omega
Prolifique
Messages : 1669
Enregistré le : lundi 18 janvier 2010 à 17:22

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#66 Message par omega » mercredi 10 mars 2010 à 12:12

manu a écrit :Je sais vraiment pas quoi te répondre samoju, si ce n'est que quant je lis tout ça je me dis que pour ma part j'ai bien raison de fuir tout diagnostique comme la peste. Je sais pas pour les autre, mais de mon point de vue j'ai eut une chance incroyable de grandir avec mes différences (que l'on ne peut donc pas appeler ted) et comme seul obligation de suivre le troupeau aussi bien que je le pouvais. Je ne connais pas les situations des autres, mais pour moi je remercie le dieux des handicap de ne pas m'avoir fait baptiser ted.
Eh bien, moi aussi!
J'estime avoir eu énormément de chance, d'avoir grandi avec une différence certes (pas souvent facile à vivre, certes) mais d'avoir échappé à tout le reste, diagnostics & tout le système qui va avec.

Je ne cherche à culpabiliser personne, chacun est juge pour soi.
Mais quand je lis plus haut à propos des psys que "ce sont ces gens-là qui décident pour nos enfants", désolée, mais ça me fait frémir. Décider pour mes enfants ou à ma place? Jamais de la vie! :naugty:
«Nous sommes tous des farceurs: nous survivons à nos problèmes.» (Cioran)

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#67 Message par Jean » mercredi 10 mars 2010 à 14:26

manu a écrit :Pour les textes de mottron je ressort juste par ce qu'on en a parlé autisme primaire pour dire non associé a une maladie et autisme secondaire pour dire qu'il est associé a une maladie identifié. Je ne sais pas si ça recoupe exactement l'idée d'autisme syndromique mais c'est manifestement d'autre dénomination pour le même sujet.
p30
Trois syndromes composent le spectre autistique : l’autisme proprement dit, le syndrome d’Asperger et les troubles envahissants du développement non spécifiés. Ces trois syndromes se caractérisent par la même série de signes possibles, mais se différencient par une sélection particulière de ces signes. Ils prennent diverses formes selon le degré d’intelligence, le niveau de langage, l’âge ainsi que la présence ou l’absence d’une maladie associée.
page 31 du dossier :
Sous-type avec maladie d’accompagnement (autisme secondaire) ou sans maladie d’accompagnement (autisme essentiel ou primaire)
(pp 29-30)
Le spectre autistique ressemble à une couleur de moins en moins saturée : très soutenue pour l’autisme (des signes des trois aires sont là), moins soutenue pour le syndrome d’Asperger (il ne doit pas y avoir de retard de langage cliniquement significatif ni de déficience intellectuelle) et encore moins soutenue pour les troubles envahissants du développement non spécifiés (les signes autistiques sont présents en nombre ou en qualité insuffisante pour satisfaire aux critères des deux syndromes précédents). Les deux autres TED, soit le syndrome de Rett et le trouble désintégratif (tableau I), n’appartiennent pas au spectre autistique. Bien que les domaines atteints et l’effet du trouble sur l’adaptation soient semblables, ces deux TED sont considérés comme étant d’une autre nature que le spectre autistique. Le syndrome de Rett est un trouble neurodéveloppemental génétique très rare (1/20 000)2, dont le gène a été identifié et qui n’est présent essentiellement que chez les filles, tandis que le trouble désintégratif est encore plus rare (2/100 000)3 et se caractérise par une régression importante dans toutes les sphères adaptatives survenant entre 2 et 10 ans (donc beaucoup plus tard que la régression parfois observée dans le cas de l’autisme).
(P.33)
Le spectre autistique est composé de 60 % à 90% d’autisme primaire (sans maladie associée) et le reste d’autisme secondaire associé à une maladie précise (les plus fréquentes étant la sclérose tubéreuse et le syndrome du X fragile ainsi que toutes les affections comportant une perte marquée et précoce de la vision)
3. D’autres maladies concomitantes sont l’hyperactivité et les troubles du langage dans l’enfance, ainsi que la dépression et l’anxiété à l’âge adulte, surtout pour le syndrome d’Asperger. Enfin, l’épilepsie est d’autant plus fréquente chez les filles, en présence d’une maladie neurologique ou génétique et d’un handicap intellectuel 8.
Je sus perplexe sur ces notions : l'autisme syndromique est-il équivalent à l'autisme secondaire ?
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#68 Message par Jean » mercredi 17 mars 2010 à 21:41

Conversations – 13 février 2010
http://autisticbfh.blogspot.com/2010/02 ... tions.html
Image

En réfléchissant sur le billet de Mark Stairwalt au sujet de l'autisme comme une réunion de famille, je dois avouer que je ne peux pas tout retracer sur son analogie bien conçue dans ma propre expérience, parce que ma famille n'a jamais eu de grands rassemblements. Mais j'ai eu ce que l'on pourrait appeler une mini-réunion où j'ai déjeuné avec ma mère dans un restaurant voisin un jeudi, avec rattrapage sur les derniers potins de famille pour savoir qui avait triché sur qui, et ainsi de suite.

Nous avons aussi brièvement parlé des modifications proposées dans les critères diagnostiques de l'autisme. J'ai mentionné que je pensais que nous verrions plus de changements à l'avenir quand les chercheurs identifieraient des biomarqueurs, comme dans cette étude montrant un retard important dans le traitement auditif.

"C'est intéressant", dit ma mère, baissant la voix presque comme dans un murmure, m’a-t-elle confié, «Je n'ai jamais pensé à moi-même comme autiste, mais je fais semblant d’avoir un retard dans l'audition et de compréhension de la parole."

Je lui ai répondu que c'était tout à fait normal que les membres de la famille aient des traits quelque peu semblables, et puis la conversation est passé à une discussion plus générale sur la génétique.

Après la lecture de l’ Article du New York Times par Richard Roy Grinkersur les changements de diagnostic, je me suis représenté que des conversations similaires avaient cours dans de nombreuses familles. Je suis très heureux de voir jusqu'où les opinions de Grinker ont évolué en à peine trois ans, depuis la sortie de son livre Unstrange Minds, que j’avais passé en revue sur ce blog. J'avais noté dans mon article que, bien que Grinker, anthropologue culturel, est bien conscient de la nature socialement construite de l'autisme, il a néanmoins fait un certain nombre d'hypothèses non fondées sur sa fille reposant entièrement sur les stéréotypes qui prévalent dans la culture occidentale. Aujourd'hui, après seulement quelques années, ces hypothèses, - comme celle que sa fille n'aurait jamais du quitter la maison ou se marier – ne sont nulle part imaginées, remplacées par ce constat éclairé: "Des catégories étroites de diagnostic ne permet pas de comprendre la façon dont une personne va se développer au fil du temps. "

Bien sûr, comme avec toutes les améliorations dans la perception de la société d'un groupe minoritaire, certains de ses membres les plus privilégiés ont clairement fait savoir qu'ils préféreraient garder les stéréotypes et les préjugés, car ils ne peuvent pas faire face à la perspective de perdre ce qu'ils perçoivent comme leurs statut d’élite au sein du groupe. Dans le billet de Bev Angry Aspies, Please Go Away, elle appelle deux des suspects habituels par leur nom, y compris (pas de surprise ici) Michael John Carley, qui pratique ses habituels tours de division. Le billet du blog de Clay sur le sujet mentionne un autre coupable. C'était attendu, et comme le précise exactement Clay, la communauté autiste doit avoir cette conversation. Mais c’est odieux quand les gens font apparaître clairement que leur idée de traiter avec la stigmatisation consiste à faire dévier sur quelqu'un d'autre au lieu de travailler pour y mettre fin purement et simplement, et j'espère sincèrement que ceux qui manifestent de telles attitudes, soit se développeront ou, comme dit Bev, s’en iront seulement.

Révision: Plus de billets rédigés à partir d'une perspective anti-élitiste, peuvent être trouvéd à LB/RB, Ballastexistenz, Reports from a Resident Alien, Cat in a Dog's World, Journeys with Autism, Uncle Sam's Cabin, The Standard Review, Life with Joey, I'm Somewhere Else, Susan Senator's Blog, Autism Street, Heatherbabes, Homo Autistic, Astrid's Journal, A Time Will Come... and AspieWeb.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#69 Message par Jean » mercredi 17 mars 2010 à 21:44

Jean a écrit :En réfléchissant sur le billet de Mark Stairwalt au sujet de l'autisme comme une réunion de famille, je dois avouer que je ne peux pas tout retracer sur son analogie bien conçue dans ma propre expérience, parce que ma famille n'a jamais eu de grands rassemblements.
Voici un extrait du bilet auquel il est fait référence :
Réunir la famille étendue
Meeting the Extended Family Mark Stairwalt le 12/02/2010
http://www.shiftjournal.com/2010/02/12/ ... ed-family/

Voilà ce que j’ai sorti pour y remédier. L'autisme, à mon avis est une nation, une tribu, ou si vous préférez, une famille vaste et étendue - et qui demander aux enfants de venir à la maison est la tâche à accomplir.

Ainsi. En se dépouillant de toutes les métaphores, sauf une, est-ce que nous ne sommes pas confrontés à une réunion de famille. Et qu’arrive-t-il aux premières réunions de famille très grandes? Vous répondez à toutes sortes de gens qui sont néanmoins, en fait, peu probablement vos proches. Peut-être que vous ne vous entendez pas. Peut-être il y a des querelles datant de longtemps. Les gens qui font semblant d’être de telle ou telle branche de la famille n'existent pas. Les tantes folles et les oncles « célibataires » stigmatisés qui se trouvent être les véritables joyaux de la famille dont vous êtes les plus malades de ne pas vous en être bien rendu compte des années auparavant. Des grands-tantes dominatrices et des grands-oncles aux goûts butés que vous ou vos enfants n'ont jamais rencontrés dans votre vie, et j'espère plus jamais. Les commères familiales et les personnes tranquilles qui voient tout mais ne disent rien. Des pauvres chroniques parents avec des questions de classe. Des riches, avec plein de succès parents avec des questions de classe. Des parents des classes moyennes appliquant impitoyablement lse tabous en discutant sur les questions de classe. Des parents qui refusent d'y assister, jamais, ou seulement si certains autres sont sûrs d'être présents. Le côté religieux de la famille, et le côté païen. Ainsi de suite.

C'est ce que je commence à voir ici, dans les discussions suscitées et répandues à partir de ce site, et je crois que c'est fantastique. Ce site est un effort d’un tableau large, il représente un spectre plus large et plus profonde de l'autisme, et une famille plus large d’autistes, que vous êtes susceptible de trouver dans tout autre lieu en ce moment. Il doit y avoir des conflits.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#70 Message par Jean » mercredi 17 mars 2010 à 21:47

13 Février 2010 – Aspies en colère, allez-vous en, s’il vous plaît
Angry Aspies, Please Go Away
http://aspergersquare8.blogspot.com/201 ... -away.html

Image

Sérieusement. Michael John Carley dit qu’il "va avoir un moment très difficile pour s’appeler [soi] même autiste», puisque certains autres avec la même étiquette peuvent porter des couches pour adultes et portent des dispositifs de contention de la tête. "Dur à avaler», M. Carley? Ce que je trouve difficile à digérer, c'est l'idée qu'il y a des gens qui promeuvent la fierté et la dignité des personnes diagnostiquées avec le syndrome d’Asperger, tout en niant d'autres personnes handicapées de même. Cela fait une cible facile pour ceux d'entre nous qui se trouvent à part (bien temporairement, jusqu'à ce que le nouveau DSM V soit parachevé) de votre label, mais qui luttent pour les droits fondamentaux de l'homme et la dignité de tous les gens. Et, oh yeah, c’est juste complètement faux.

Je suis autiste, M. Carley. J'ai toujours été autiste, et je n'ai jamais eu honte d'avoir ceci de commun avec des gens dont les besoins sont plus grands que les miens. Je crains, cependant, que les gens pourraient penser que je suis comme vous. Je ne le suis pas. Je sais que d'avoir un handicap ne fait pas quelqu'un moins qu'une personne.
Avez-vous écrit cet Énoncé de vision pour le GRASP, M. Carley?

"Au GRASP nous envisageons un monde où tous les individus sur le spectre de l'autisme sont respectés, valorisés, et équitablement représentés, où les soutiens et les services appropriés sont facilement accessibles à ceux qui en ont besoin, et où les gens sur le spectre sont habilités à participer à la politique et décisions personnelles qui affectent leurs vies. "

Et si oui, qu'est-ce que vous entendez par «respect» et «valorisé» et «tous les individus?" Parce que je ne le trouve pas.

Un autre "Aspie" bien connu, Liane Holliday Willey, jauge sur le sujet ici. « En regroupant les Aspies avec des gens qui ont des retards de langage, qui ont besoin de plus d'auto-prise en charge et ont un QI inférieur, comment dans le monde, allons-nous nous montrer à la hauteur de ce que nous pouvons faire? » Willey dit. " Si cette «montée» signifie que quelqu'un d'autre a besoin d'être poussé vers le bas, non merci, je ne veux pas çà du tout. «

Je n'aime pas appeler les autistes par leur nom, et je ne le fais que rarement ici. Je fais une exception pour ces deux, c’est trop important pour laisser passer sans commentaire. Il y a trop de gens qui revendiquent que la "neurodiversité» signifie promouvoir égoïstement les besoins du" super haut-fonctionnement "et" à peine autiste "au détriment des personnes que vous avez maintenant publiquement bafoués.

Une fois le DSM aura supprimé le syndrome d’Asperger de ses pages, il y aura encore beaucoup de «défenseurs des autistes" pour me dire que je ne suis pas vraiment autiste. Bien sûr, leurs avis ne feront ni plus ni moins de différence que ce qu'ils faisaient avant. Je serai encore ce que je suis et ils seront toujours ce qu'ils sont aussi. Pourquoi les mecs autour du GRASP ne conservent-ils pas l’étiquette Aspie" pour eux-mêmes alors? Je suis déjà autiste, vous voyez, je n'en ai vraiment aucune utilité.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#71 Message par Jean » mercredi 17 mars 2010 à 21:49

La Communauté les uns contre les autres ...
13 Février 2010 - The Community Against Each Other...
http://generationyidealism.blogspot.com ... other.html
Image
«Sans ces armes, bien qu'il les ait souvent utilisées contre lui-même, l'homme n'aurait jamais conquis le monde. En elles, il avait mis tout son cœur et âme, et pour les siècles elles l'avaient bien servi.
Mais maintenant, tant qu'elles existent, il vivait sur du temps emprunté ».

Arthur C. Clarke, 2001: A Space Odyssey

Lindsay, Ed, Clay, Bev, et ABFH ont tous publié des blogs sur les changements potentiels à la DSM encore à venir. Pour être précis, le syndrome d'Asperger et les TED-NS [PDD-NOS] seraient retirés de la DSM pour être consolidés avec le reste du spectre autistique.

Les nouvelles de la consolidation de l'ensemble des catégories de l'autisme ont été accueillies comme une bonne chose par certains. En raison de l'élimination des étiquettes en dehors de l'autisme, il y aura moins d'excuses pour les dissensions au sein du spectre autistique. La suprématie répandue et déplaisante Aspie et la stigmatisation associée à l’autisme «plus sévère» sont des choses que je serai personnellement heureux de voir disparaître.

Mais hélas, il y a des gens qui sont de plus en plus élitistes en raison de la convergence de toutes les étiquettes du spectre autistique dans le DSM-V. Michael John Carley dit sur les nouvelles qu'il allait avoir du mal à se considérer comme autiste parce que cela signifiait qu'il allait être rassemblé sous la même rubrique que "quelqu'un qui pourrait avoir à porter des couches pour adultes et peut-être un dispositif de retenue de tête ." En fait, la notion même "est très forte ... à avaler». Uh-huh, malheureusement, ce genre d'attitude n'est pas étrangère à la plupart des autistes.

Dans un épisode de House, House dit en réponse au Dr Cameron qui disait qu'un couple de parents devait vouloir un enfant "normal" au lieu de leur fils autiste parce que "c'est normal de vouloir être normal» que «Regarde, les personnes de race blanche minces, socialement privilégiées réussissent à dessiner ce petit cercle soigné autour d'eux. Tout le monde à l'intérieur du cercle est normal. Tout le monde en dehors du cercle doit être battu, brisé et remis en place, afin qu'ils puissent être réintroduits dans le cercle. A défaut, ils devraient être mis en institution . Ou pire plaindre. »

La base du mouvement de la neurodiversité est que le cercle existe et exclut les autistes. En conséquence, nous avons des myriades de personnes handicapées neurologiquement et leurs alliés qui mènent campagne pour l'acceptation de ces personnes exclues par le statu quo. Si une personne était à la recherche de la situation avec optimisme, il ou elle devrait voir des gens dans tout le spectre travailler ensemble pour parvenir à l'acceptation de tous. Malheureusement, certains de ceux qui sont proches des bords extérieurs, au lieu de promouvoir l'abolition du cercle entièrement, mènent campagne pour élargir le cercle de sorte qu'ils puissent y être inclus, mais que celles qui sont plus loin du bord soient toujours exclues. Ainsi, nous avons des remarques comme celles de Michael John Carley.

A cette époque, les autistes ont besoin de s'accepter les uns et les autres comme une seule communauté. Pas de lignes de division en fonction de la «gravité» ou de la capacité, pas de sectarisme. Dans un temps où les enfants sont maltraités et entreposés en raison de leur câblage neurologique différent, nous ne pouvons nous permettre d'exclure quiconque. Certaines personnes ont dit que nous ne devrions pas prendre la peine d’essayer d'aider Zakquery Price parce qu'il était «déficient mental», selon les médecins, et donc nous ne devrions pas essayer d'empêcher son incarcération dans un hôpital psychiatrique parce que c'est de là qu'il doit apparemment dépendre. Nous avons besoin de nous tenir derrière lui parce que c’est un être humain et de nous unir comme une seule communauté.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#72 Message par Jean » vendredi 7 mai 2010 à 17:02

J Autism Dev Disord - Publié le 12 février 2010
Brief Report: Should the DSM V Drop Asperger Syndrome?
Le DSM V doit-il abandonner le Syndrome d’Asperger ?
Mohammad Ghaziuddin - University of Michigan Medical Center

Résumé :Le DSM-IV [manuel de diagnostic] définit le syndrome d'Asperger (AS) comme un trouble envahissant du développement (spectre autistique) caractérisé par des déficits sociaux et des intérêts restreints en l'absence de troubles du langage et des déficits cognitifs. Depuis son inclusion dans le DSM-IV, il y a eu une augmentation spectaculaire de son identification à la fois chez les enfants et les adultes. Cependant, parce que les études ont généralement échoué à démontrer une nette distinction entre le SA et l'autisme, certains chercheurs ont appelé à son élimination du prochain DSM V. Cet article plaide en faveur d'une modification de ses critères de diagnostic et de sa conservation dans le manuel de diagnostic.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#73 Message par Jean » vendredi 7 mai 2010 à 17:08

Lettre à l'éditeur - Publié en ligne: 1 mai 2010
Peut-on , en conservant le Syndrome d'Asperger dans le DSM V, aider à établir des endophénotypes neurobiologiques?
Can Retaining Asperger Syndrome in DSM V Help Establish Neurobiological Endophenotypes?
Ahmad Ghanizadeh -Université des sciences médicales de Chiraz, Centre de recherche de psychiatrie et de sciences du comportement, Shiraz, Iran

J'ai étudié avec intérêt l'article intitulé comme suit: « Le DSM V doit-il abandonner le Syndrome d’Asperger ? ? (Ghaziuddin 2010). Les principaux symptômes et les éventuelles modifications proposées pour améliorer la définition du syndrome d'Asperger ont été discutés et il a recommandé que le syndrome d'Asperger soit conservé dans le DSM V.

Les endophénotypes peuvent nous aider à trouver l'association entre les manifestations comportementales et l'étiologie [étude des causes et des facteurs] essentielle des diagnostics.   
          
Des endophénotypes de l'autisme ont aussi été suggérés (Rommelse et al. 2009; Saresella et al. 2009). Les endophénotypes des troubles du langage peuvent offrir des approches prometteuses pour d'autres études génétiques et neurobiologiques (Geschwind 2009). Cela peut être particulièrement pertinent pour l'étude des mécanismes neuronaux qui servent d'intermédiaire entre les risques génétiques et les caractéristiques cliniques.

L'intérêt pour les sous-types possibles de TED a augmenté ces dernières années. Notre connaissance des rapports entre la génétique sous-jacente et les mécanismes neuronaux reste limitée. Par exemple, la question de la comorbidité du TDAH [trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité] et du diagnostic d'autisme est intéressante (Sinzig et al. 2009) compte tenu notamment du récent compte-rendu sur l'héritabilité partagée pour le TDAH et les TED (Rommelse et al.). La définition d'endophénotypes possibles peut nous aider à savoir s'il est possible qu'il y ait un facteur étiologique commun.

Sur les endophénotypes, un texte paru sur le forum Atoute (tiré du forum de l'APEDYS)
http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?t=112188
"Les endophénotypes sont des traits (cliniques, biochimiques ou cognitifs par exemple) associés à l'expression de facteurs de vulnérabilité génétique de la maladie et qui témoignent de la susceptibilité à développer la maladie chez des sujets eux-mêmes non malades, mais ayant des apparentés atteints. De fait, la plupart des maladies psychiatriques sont caractérisées par une pénétrance incomplète, c'est-à-dire que des sujets peuvent être porteurs de facteurs de vulnérabilité génétique, mais n'expriment pas cliniquement la maladie. La stratégie d'étude des endophénotypes chez des sujets à haut risque (apparentés de sujets malades, par exemple) devrait permettre d'avancer dans ce domaine. Pour remplir les critères d'une marqueur-trait, les endophénotypes doivent répondre aux critères suivants : ils doivent être présents avant le début de la maladie, et doivent être héréditaires. Si le marqueur est un trait de vulnérabilité à la maladie, l'identification des gènes liés à l'expression de cet endophénotype aidera à la reconnaissance des gènes de susceptibilité à la maladie.
(à suivre avec le lien)
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
Jean
Modérateur
Messages : 22444
Enregistré le : lundi 24 octobre 2005 à 22:39
Localisation : Finistère

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#74 Message par Jean » vendredi 7 mai 2010 à 18:27

Jean a écrit :J Autism Dev Disord - Publié le 12 février 2010
Brief Report: Should the DSM V Drop Asperger Syndrome?
Le DSM V doit-il abandonner le Syndrome d’Asperger ?
Mohammad Ghaziuddin - University of Michigan Medical Center
Une traduction de l'article complet (si quelqu'un veut la version originale, pour améliorer la traduction, vous pouvez me la demander par MP):

Peu de troubles psychiatriques débutant dans l'enfance ont généré autant de controverses que le syndrome d'Asperger (SA). D'abord décrit par Hans Asperger, comme «psychopathie autistique» (Asperger 1944), il est maintenant considéré comme un trouble envahissant du développement caractérisé par des déficits sociaux du type autiste et des styles de comportements ou d'intérêts restreints, survenant sans retard cliniquement significatif de langage ou cognitif ( APA 1994). Une condition essentielle, selon le DSM-IV, est que tous les critères de l'autisme ne sont pas remplis. Bien que cette exigence est difficile à satisfaire, la dernière décennie a vu une augmentation spectaculaire du nombre de publications traitant de divers aspects du SA. Au moment de son inclusion dans le DSM-IV, par exemple, il n'y avait pas plus de 150 publications sur ce sujet. À l'heure actuelle, cependant, plus de 900 articles ont été publiés, sans tenir compte de divers sites Internet et blogs consacrés presque entièrement à la question. Cependant, le diagnostic demeure controversé (Mayes et al. 2001). Malgré l'augmentation du nombre d'enfants et d'adultes diagnostiqués avec cet état (Fombonne et Tidmarsh 2003), ce n'est pas clair dans quelle mesure il diffère de l'autisme avec une intelligence normale, parfois appelé comme une forme d’autisme de « haut niveau de fonctionnement ». Du fait de ce motif, il a été suggéré que le diagnostic doit être exclu du prochain DSM-V. Le but de ce bref article est d'examiner des études récentes au sujet de ses caractéristiques essentielles; proposer des modifications dans ses critères de diagnostic, et de plaider en faveur de son maintien dans le DSM V.

Faiblesse Sociale
Selon le DSM IV, l'altération du fonctionnement social du SA est de nature «autiste» . Toutefois, puisque les critères de diagnostic prévoient que la personne avec SA ne répond pas aux critères pour l'autisme, celà implique que les déficits sociaux sont moins sévères que ceux de l'autisme. Bien que le DSM-IV ne fait aucune mention quant à la qualité des interactions sociales généralement observée chez ces patients, des descriptions de cas détaillées suggèrent que les différences avec l'autisme traditionnel ne sont pas seulement quantitatives mais aussi qualitatives. Par exemple, Wing a attiré l'attention sur le comportement naïf et socialement maladroit des personnes atteintes de SA et a conclu que leur faiblesse sociale n’était ''pas due essentiellement à un désir de se retirer du contact social' '(Wing 1981, p. 116 ). Les personnes atteintes de SA font souvent des tentatives d'interagir avec les autres, mais ne semblent pas comprendre les règles d'engagement social. Ils posent souvent des questions inappropriées et intrusives, ou offrent des détails minutieux sur leurs intérêts favoris d'une manière pédante (Ghaziuddin et Gerstein, 1996; Volkmar et al. 2000). Dans une étude récente, 58 sujets atteints de SA ont été comparés avec 39 sujets autistes de haut niveau. Les déficits sociaux ont été classés en fonction de la méthode de Wing et de Gould (1979). Quarante-six sujets (79%) avec SAS étaient considérés comme actifs, mais bizarres, tandis que 32 (82%) avec autisme ont été décrits comme à l'écart et passifs. Ainsi, malgré le chevauchement entre le SA et l'autisme, les sujets avec SA ont montré un profil distinct de déficience sociale (Ghaziuddin 2008).

Intérêts isolés
Bien que le DSM-IV exige que le sujet doit avoir des intérêts rigides rituels, il ne se prononce pas sur la gravité et la structure de ces intérêts. Ainsi, il n'est pas clair combien de temps une personne doit avoir des intérêt restreints pour établir un diagnostic de SA. Il est connu depuis longtemps que les intérêts particuliers des personnes autistes de haut niveau sont qualitativement différents de ceux des personnes autistes de bas niveau. Par exemple, dans leur important document examinant les différences entre les personnes autistes de haut et bas niveau, Bartak et Rutter (1976) ont souligné la qualité plus intellectuelle des préoccupations du premier groupe. En outre, ces intérêts idiosyncrasiques prennent souvent du temps à émerger, souvent dans les années de(latence) l'école moyenne.

Style de communication
Selon la CIM-10 et le DSM-IV, les personnes atteintes du syndrome d'Asperger n'ont pas une histoire de retard de langage. Bien que la plupart des psychiatres définissent un retard de langage comme la présence de la phrase à 3 ans, il y a plusieurs problèmes avec cette définition. En premier lieu, elle dépend des souvenirs parentaux. Les parents et les soignants ne peuvent pas se souvenir des détails de façon précise et peuvent ne pas être au courant de ce qui est normal et ce qui est anormal. Deuxièmement, de nombreux enfants qui ont une histoire de délai de langage «se rattrapent» et commencent à se développer normalement. Troisièmement, au-delà de l’indication qu'il n'y a pas de retard de langage, le DSM IV ne se prononce pas sur la qualité et le style de communication. En fait, plusieurs rapports ont suggéré que les personnes avec SA montrent une manière particulière de communication, décrite comme décousue, unilatérale ou «pédante» (Gerstein Ghaziuddin et 1996; Klin et Volkmar, 2003). Souvent, eells se livrent à des monologues; utilisent des mots et des expressions guindés, offrent des détails excessifs, et montrent des problèmes de prosodie et d'intonation. En effet, de nombreux enfants SA sont qualifiés de ''petits professeurs'' à cause de cela. Comme les intérêts ciblés, ce trait augmente également avec l'âge et est plus prononcé lorsque le patient est détendu et dans des environnements familiers.

Intelligence
Selon le DSM IV, les personnes avec SA n'ont pas de retard cognitif ; de ce fait, ils n'ont pas de retard mental. Toutefois, il existe des preuves que le retard cognitif n'est pas généralisé. Ainsi, le QI verbal est souvent plus grand que le QI de performance dans le SA, par opposition à l'autisme classique où l'inverse est couramment vrai (Ghaziuddin et Mountain-Kimchi 2004; Klin et Volkmar, 2003). La rupture entre le QI verbal supérieur et le QI de performance plus faible est dite comme caractéristique du trouble d'apprentissage non-verbal, un profil neuropsychologique marqué par un handicap des déficits sociaux, de la maladresse et de l'apprentissage.

Début
Les critères du DSM-IV ne précisent pas si l'état peut être diagnostiqué dans les 3 premières années de la vie, par opposition à l'autisme dans lequel, le retard ou le caractère anormal du fonctionnement sont souvent présents avant 3 ans (APA 1994). En effet, un diagnostic de SA est souvent retardé jusqu'aux années de latence, car le désordre est moins sévère, soit dans la nature (ce qui rend difficile à diagnostiquer dans les premières années de la vie) ou que les symptômes (tels que les préoccupations idiosyncratiques) se cristallisent dans la moyenne enfance .

Conclusion
Selon les critères actuels de diagnostic, une personne avec SA ne remplit pas les critères pour des troubles autistiques. Comme cet état est difficile à réunir, la plupart des études ont modifié les critères de diagnostic, ce qui rend difficile de comparer les résultats entre les études. Principalement à cause de cette raison, d'une part, le diagnostic est devenu synonyme de l'autisme, et, d'autre part, ses limites ont été élargies pour inclure des troubles tels que le trouble bipolaire et le TDAH. Parce que le diagnostic a une utilité clinique, ce qui est nécessaire est une révision de ses critères en tenant compte, de sa qualité de valeur sociale (actif mais bizarre plutôt que à l'écart et passif); des intérêts idiosyncrasiques (souvent sophistiqués et intellectuels); du style de communication (souvent pédant et verbeux) et de l'âge d'apparition / émergence des symptômes (souvent autour de 7-8 ans). En outre, des efforts devraient continuer à déterminer sa validité non seulement par rapport à l'autisme, mais aussi à d'autres états.
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

Avatar du membre
bernard
Prolifique
Messages : 3478
Enregistré le : mercredi 27 février 2008 à 22:34
Localisation : Clermont-Fd, Auvergne

Re: Evolutions de la classification - DSM V

#75 Message par bernard » vendredi 7 mai 2010 à 22:28

Il est pas mal ce texte. Il explique bien pourquoi il ne faut pas zapper le SA et faire le distinguo avec l'autisme classique.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)

Répondre