Critères pour l'AAH?

[ajegodwin]

Bonjour.

Sur quels critères se base t-on pour l'attribution de l'AAH ?
J'aimerai le demander, me rendant de plus en plus compte de mon incapacité sociale (je rate mes études et j'échoue à chaque entretien d'embauche à cause de ca).
Visiblement le taux d'invalidité demandé est 80%, ce qui me parait énorme et difficile à atteindre.

[Rose]

Mon fils a eu 80% d'office. Dans le dossier (fait par moi en tant que curatrice) il y avait 2 certificats médicaux. le premier de son médecin traitant et le second de son psychiatre. Je pense que si tu as des difficultés à t'exprimer il est bien d'être accompagné par un adulte responsable.
Cela paraît peut-être ridicule, mais mon fils était habillé aussi correctement qu'il peut l'être et moi j'étais en tailleur-petit chignon-sérieuse.
Une personne qui est capable d'argumenter et de parler pour toi. Il faut savoir que les médecins ne sont pas spécialement formés à l'autisme, donc si tu y vas en disant que tu es autiste, il va te répondre:" Ah non, pas du tout, rien chez vous ne me fait penser à l'autisme!" Cela paraît dingue mais c'est comme ça!
Ceci dit, il m'apparaît dommage de demander une AAH avant un certain âge. Je crois qu'il est important de se battre pour faire ce que tu as envie de ta vie et l'AAH est, je trouve, une contrainte puisque tu vas soit ne pas travailler, soit travailler en esat ou en centre protégé, alors que peut-être, peut-être que tu pourrais faire autre chose que tu aimes.
Pour nous cela a été une galère, mais l'AAH a été un "dernier recours".
Je considère l'AAH comme un dépannage, par défaut, en attendant mieux, mais pas une fin en soi.

[Benoit]

Je ne sais pas si ça s'applique au cas présent, mais est-ce qu'on ne peut pas profiter d'une autre démarche pour obtenir une décision du taux? Puis demander l'AAH le cas échéant?

Il me semble que une demande de carte, ils doivent évaluer le %age d'invalidité.
Et effectivement ça dépend fortement de sur qui on tombe, il y en a qui ne supporte pas que la personne ne parle pas pour elle même (y compris les autistes) et cherchent à leur faire dire des trucs qu'il ne faudrait pas (ce qui est hélas facile pour des personnes fondamentalement honnête et instinctivement incapables de voir la manipulation qui est derrière).

[Jean]

L'AAH est attribuée suivant deux critères :
- soit avoir un taux de handicap de 80%;
- soit avoir un taux compris entre 50 % et moins de 80%, et avoir une restriction durable et substantielle pour l'accès à l'emploi.

Le taux de handicap dépend des limites liées au handicap dans la vie quotidienne.

Si tu as 22 ans et que tu es étudiant, la commission (CDAPH à la Maison Départementale des Personnes Handicapées) peut considérer que ton handicap n'a pas encore eu de conséquences importantes ("substantielle") pour l'accès à l'emploi. Cependant, à mon avis, avoir le syndrome d'Asperger ne rend pas impossible de travailler, mais rend l'accès à l'emploi suffisamment ardu. S'il y a une activité suffisamment rémunératrice, l'AAH est de toute façon suspendue, parce qu'elle dépend des ressources.

Ce que tu peux aussi demander à la MDPH, c'est la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Tu pourras la faire valoir lors des entretiens d'embauche. Il n'y a pas de taux d’invalidité minimum.

[jakesbian]

lorsque nicolas a eu 20 ans, on a eu un dossier pour une demande AAH........ refus, il n'a pas 80%.

quelqu'un nous avait expliqué "exactement" ce qu'a dit jean.

... puis la dame de handisup nous dit: ' il faut demander; je connais des élèves ingénieurs qui ont l'AAH"

alors, on a demandé.... refus..... on a fait appel en joignant un courrier pour justifier la demande... et çà a été accepté

et heureusement... parce qu'il rame pour trouver quelque chose

[Amarilli]

Ce n'est pas toujours facile d'exprimer la mesure d'un handicap invisible.
Je crois qu'argumenter en décrivant de façon très précise le quotidien, peut permettre aux personnes qui prennent la décision de comprendre toutes ces difficultés qui ne se voient pas, et de mesurer en quoi elles sont handicapantes par rapport à une vie de salarié.
Je ne sais pas si les médecins peuvent décrire tout ça, ils ne le voient pas, et ne le vivent pas. C'est donc plutôt de la responsabilité du demandeur, ou de ses proches... Nous sommes des interlocuteurs tout aussi valables que les médecins, dans les domaine du quotidien, je pense que les MDPH nous considèrent comme tel... enfin j'espère !

[Benoit]

Pour m'intéresser "un petit peu" à la question du volet professionnel, la compensation du handicap invisible est quasi systématiquement identifiée à une "demande de traitement de faveur".

Pour le volet quotidien par contre, je ne vois effectivement pas de raison pour lesquelles les aspergers seraient interdits de certaines aides matérielles (dont peuvent bénéficier les porteurs d'autre forme de handicap).

[jakesbian]

la question est d'exprimer avec la plus grande sincérité les "besoins" de la personne pourvu d'un handicap... après, à eux de juger si ils accordent ou pas.

n'importe comment, dans le dossier de demande, il y a un "certificat médical"... mais lors de l'appel, c'est la famille (ou le demandeur) qui s'exprime... et la MDPH ne "voyant" pas, handicap visible où non, c'est l'écrit qui est important.

[Benoit]

la question est d'exprimer avec la plus grande sincérité les "besoins" de la personne pourvu d'un handicap... après, à eux de juger si ils accordent ou pas.

n'importe comment, dans le dossier de demande, il y a un "certificat médical"... mais lors de l'appel, c'est la famille (ou le demandeur) qui s'exprime... et la MDPH ne "voyant" pas, handicap visible où non, c'est l'écrit qui est important.

Par rapport à l'expression "sincère" justement, il me semblait que la formulation "par oral" par le demandeur en commission avait une certaine importance, et que les Aspies avaient tendance à sous-évaluer leurs besoins (ou à envisager des façons de faire autrement), et sous-estimant les questions de fatigue et leur incidence sur leur aptitude à faire face à certaines tâches liés à leur autonomie.

Alors que je crois savoir (par exemple) que certains porteurs de handicap physique n'ont pas cette "modestie".

Je ne suis pas persuadé que la "sincérité" aspie soit appropriée pour passer en commission.

[jakesbian]

... dans ce cas, se faire aider par un proche en apportant son témoignage.

lorsque je parlais de "sincérité", c'était dans le sens de " ne pas tricher "; pour ce qui est le fait de sous-estimer, c'est clair... d'où l'intérêt du témoignage d'un tiers.

pour moi, avis perso de jakesbian... si on veut que la commission prenne la meilleure décision qu'il soit, il faut donner le plus clairement que possible, les éléments utiles au dossier.

je sais que nico aura toujours "peur" d'en dire trop... alors je lui explique qu'il faut dire "ce qui est important" si il a envie d'avoir la juste aide dont il a besoin.

... compliqué, san se faire aider, je l'avoue... mais indispensable.

[Jean]

Il faut effectivement dire et faire valoir "ce qui est important", et donc se faire aider pour justement déterminer ce qui a de l'importance compte tenu des critères utilisés par la réglementation.

[Benoit]

Il me semble que la réglementation n'autorise que le requérant (et un éventuel représentant, en pratique un parent pour les enfants) à être présent à la commission.
Par ailleurs le dossier donne une certaine importance à l'avis d'un médecin qui me semble t il n'a aucun rôle à jouer dans le domaine de l'accompagnement dans la vie.

J'ai découvert récemment qu'en cas de "handicap psychique" une association avait édité un document avec en-tête couvrant les besoins spécifiques de la personne.

Si cela contribue dans la pratique à limiter l'arbitraire local et l'impact de la "personnalité" du requérant en commission, ça me semblerait très judicieux que soit montée une initiative similaire sans le domaine de l'autisme.

[Amarilli]

Lorsqu'on a déposé notre premier dossier mdph, nous avons eu un refus... Pour le recours, j'ai envoyé un courrier décrivant le quotidien dans les détails, du point de vue de la scolarité, et il a été pris en compte. Les membres de la commission ont besoin de pouvoir mesurer le handicap, si on ne le leur décrit pas, il ne peuvent pas savoir... et un certificat médical ne le fera jamais aussi bien que la personne qui vit le handicap ou que ses parents.

[Benoit]

C'était avant ou après que la Grande cause nationale et le plan autisme n'essaient de diffuser l'information?

Maintenant, en 2013, j'estime qu'ils sont censés savoir et avoir été sensibilisés à l'autisme.

[Amarilli]

c'était après, mais mon fils était diagnostiqué TDAH, pas SA