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Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : lundi 8 octobre 2018 à 10:23
par lepton
Talegan a écrit : lundi 8 octobre 2018 à 1:27j'ai finalement cru comprendre :
1) qu'il avait passé très jeune beaucoup de temps à entendre de la musique classique d'une part
2) et que d'autre part, il n'était alors pas sensible aux parties vocales mais surtout instrumentales.
misty, lepton, Jean, ces points pouvant vous dire quelque chose…[/i]
Oui, c'est ça. Il racontait que son père écoutait en boucle le Ring de Wagner. Il en connaît chaque note (14 heures de bonheur)...
Il n’écoutait que la prosodie de la musique, mais pas les voix humaines.


Pour revenir au vrai sujet, le plus important du colloque : les kakapos sont-ils de faux autistes ?
On ne sait pas, les chercheurs sont partagés sur la question.
Mais Josef a bien déconné sur ce coup là.
Parce que sous ses airs de débile et ses mœurs bizarres, le kakapo est un animal très attachant et affectueux. Et végétarien, en plus.
Il faut le réhabiliter et défendre les 150 derniers représentants de l'espèce, parce qu’il mérite vraiment d’être mieux connu.

Kakapo forever ! :mrgreen:


J’ai changé d’avatar pour l’occasion... :D

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : lundi 8 octobre 2018 à 11:35
par Lilette
Lilas a écrit : lundi 1 octobre 2018 à 20:49 Attention, il ne faudrait pas se laisser emporter et passer côté du vrai coeur du débat, à savoir l'intelligence des kakapos.

Parce que malgré les dires de Josef, ils étaient parfaitement bien adaptés à leur environnement avant que les hommes n'y debarquent, introduisant de nouveaux prédateurs, et réduisant l'espèce quasiment à néant.

Effectivement, il n'a pas su évoluer pour faire face à cette transformation radicale de son environnement. Mais 700 ans, ça ne fait pas tant de générations que ça pour un oiseau qui peut vivre une centaine d'années.

Je vous invite à lire l'article de Wikipedia, pour en savoir plus sur ce drôle d'oiseau :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Strigops_kakapo
& pour le coup, je remonte le post de Lilas ;)
Je ne connaissais pas du tout cet oiseau, il est mignon comme tout, merci pour la découverte !

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : lundi 8 octobre 2018 à 14:55
par misty
Lepton a écrit :Parce que sous ses airs de débile et ses mœurs bizarres, le kakapo est un animal très attachant et affectueux. Et végétarien, en plus.
Ah zut, je pense que mon diagnostic est erroné: quelqu'un connaît un spécialiste des kakapos sans plumes? :? Ce diagnostic-là me va comme un gant (enfin, à part "attachant et affectueux", ça c'est rarement observé cliniquement parlant :mrgreen: )
Talegan a écrit :exemple de personne avec comportement excessif (sodas, activité corporelle - je n'ai plus les détails) dont ultérieurement, l'on s'est rendu compte ça l'avait gardé des effets d'un diabète non diagnostiqué.
Il était question d'un jeune homme qui courait beaucoup tous les matins, engloutissait des quantités de sucre à certains moments et se déshabillait devant tout le monde ensuite. Quand ils ont arrêté de le trouver très bizarre ils ont compris qu'il était diabétique et que son comportement était lié à son taux de sucre mal régulé (en gros, je crois).
j'ai finalement cru comprendre :
1) qu'il avait passé très jeune beaucoup de temps à entendre de la musique classique d'une part
2) et que d'autre part, il n'était alors pas sensible aux parties vocales mais surtout instrumentales.
misty, lepton, Jean, ces points pouvant vous dire quelque chose…
Ce que j'ai compris surtout c'est qu'il ne faisait pas la différence entre les sons des instruments et la voix humaine (à ce que je sais c'est la principale piste concernant l'autisme non-verbal, il y a eu des études allant dans ce sens chez les animaux: pour avoir accès au langage parlé il faut distinguer le bruit des signaux de communication verbale).

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : lundi 8 octobre 2018 à 18:33
par hazufel
Talegan a écrit : lundi 8 octobre 2018 à 1:27 j'ai finalement cru comprendre :
1) qu'il avait passé très jeune beaucoup de temps à entendre de la musique classique d'une part
2) et que d'autre part, il n'était alors pas sensible aux parties vocales mais surtout instrumentales.
misty, lepton, Jean, ces points pouvant vous dire quelque chose…[/i]
Il en parle également dans cette vidéo K. Schott . Comme déjà dit, il évoque qu’il ne distingue pas les voix, des instruments, mais en perçoit les notes.
Après tout, les chanteurs sont des musiciens, leur instrument est leur voix alors ça se comprend pour un autiste non verbal dans son enfance.

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : lundi 8 octobre 2018 à 18:48
par lepton
Et lorsqu'une personne du public lui a demandé comment il était possible de penser sans mots, il a répondu que la plupart des especes animales y arrivent sans problème... :)

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : lundi 8 octobre 2018 à 22:57
par Talegan
… et en substance également que cela arrivait dans la danse, et par l'œuvre amoureuse.

Merci pour les réponses, le chant-avec-musique est un sujet qui m'importe beaucoup
Je me demande donc aussi, aurait-il commencé franco son intervention en parlant de la place de la musique dans son enfance ?

Dans le système Schovanec, le kakapo qualifié ci-dessus, s'en tire honorablement : vieillissant pépère dans un paysage de rêve - lac de Nouvelle Zélande
tandis que le homard à l'intelligence pointue, agile et aux susceptibilités hiérarchiques (ceci expliquant cela) finit rougi dans une assiette
donc sur le plan cognitif, il vaut mieux ressembler au kakapo.
Le paradoxe du kakapo ?
Dans le système écologique, il y a un paradoxe. Vaut-il mieux appartenir à une espèce en voie d'extinction comme le kakapo, dont chaque individu a une bonne espérance de vie, ou à une espèce pérenne comme le homard, dont les individus mènent une existence périlleuse ?

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 7:58
par Lilas
Mais si le kakapo est en danger critique d'extinction, c'est aussi parce qu'avant d'être protégé il finissait lui aussi dans des assiettes.
Et s' il vit sur des îles de rêve, c'est parce qu'il y a été introduit artificiellement, parce qu'il a totalement disparu des autres zones de son peuplement originel, où il n'est plus apte à survivre aujourd'hui.
Je ne pense pas que la vie des individus d'une espèce passée d'abondante à 120 individus survivants uniquement grâce à un programme de conservation en quelques siècles puisse vraiment être qualifiée de pépère.

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 8:31
par AsperG
L’essentiel est-il de vivre longtemps ou peu ? Ou n’est-ce pas plutôt de vivre bien finalement, indépendamment de la longévité ?

Merci pour vos partages et échanges enrichissants :kiss:

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 12:56
par Bloat
Je pensais que cette histoire de kakapo était une plaisanterie mais comme tout le monde rebondit dessus, je commence à me dire que c'est peut-être sérieux... alors attention à l'anthropocentrisme et aux échelles de temps :wink:
Par exemple un lac de Nouvelle-Zélande n'est pas un paysage de rêve pour les espèces qui y vivent, la bizarrerie, le côté mignon ou l'aspect attachant ne veulent rien dire d'un point-de-vue environnemental, l'adaptation d'une espèce se mesure davantage à son abondance qu'à son espérance de vie et une trop grande adaptation (ou disons une spécialisation trop pointue) peut nuire à la survie de l'espèce mesurée à l'échelle du million d'années, pas de la décennie (donc il ne faut pas forcément être le plus adapté possible). Sans compter l'effet du hasard...

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 14:12
par lepton
Pour remettre les choses dans leur contexte, le fil conducteur de l’intervention de Josef était la recherche d’une hypothétique région où les autistes seraient adaptés à leur environnement (ou l’inverse).

Dans son introduction, il a pris des exemples dans la Nature.

D’abord le kakapo. Il le présente comme un animal tout mou avec le regard vide, qui ne sait pas voler, qui est tellement stupide qu’il essaie de s’accoupler avec des pierres.
Mais en contrepartie, il vit tranquille dans des endroits paradisiaques.

Par opposition, le homard. Il est intelligent, il a une vie sociale, la société homard est hiérarchisée. Il a donc en principe tout ce qu’il faut pour s’épanouir. Sauf qu’il termine au fond de nos assiettes...

Donc d’un côté, un animal qui a tous les défauts imaginables, mais que personne ne vient déranger.
Et de l’autre, un animal presque parfait, mais qui finit dans les assiettes des humains...


Sauf qu’il a un tout petit peu grossi le trait pour le kakapo, pour que ça aille dans le sens de sa présentation.
Alors, rétablissions la vérité. Justice pour le kakapo. Halte à la kakapophobie.
Kakapo power ! :evil: :mrgreen:



Plus sérieusement, il y a plein d’infos sur le site du département de la conservation néo-zélandais (en anglais). https://www.doc.govt.nz/kakapo-recovery

Et il faut remercier Lilas... :wink:

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 14:14
par Benoit
Je pense que le fait que cet animal ait un nom à la limite du scatologique est également un facteur de choix.

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 17:47
par Lilas
Benoit a écrit : mardi 9 octobre 2018 à 14:14 cet animal ait un nom à la limite du scatologique
Pour ceux qui se poseraient la question, son nom signifie « perroquet de nuit » en māori. :P

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 18:27
par hazufel
J’aime bien ce perroquet de la nuit géant, ébouriffé même s’il ne sait pas voler.

Pour en revenir à la voix :
« Des recherches ont mis en évidence que les enfants avec TSA ne montraient pas d’attirance préférentielle significative pour la voix humaine, y compris sous forme de motherese (Klein, 1991; Kuhl, Coffey-Corina, Padden & Dawson, 2005) et pas non plus de spécialisation cérébrale au niveau du STS (sillon temporal supérieur) pour le traitement de la voix. (Gervais et al., 2004). Ce résultat est toutefois nuancé par Schelinski, Borowiak & Von Kriegstein (2016) qui identifient bien chez des adultes autistes high functioning une réactivité du STS à l’écoute passive de sons vocaux, mais à la différence de sujets témoins, ne trouvent pas de lien significatif entre l’activation de cette région et la performance à des tâches de reconnaissance de l’identité par la voix, suggérant l’usage de modalité de traitement différent. »
Neuropsychologie et remédiation des TSA. P113.

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : mardi 9 octobre 2018 à 23:29
par Talegan
@hazufel - merci :)

yep, au-delà de la fable : kakapo forever !

j'appartiens à une espèce qui améliore mon espérance de vie individuelle tout en risquant le sien
on trouve beaucoup plus vite l'erreur que les solutions

j'aimerais connaître le sentiment existentiel d'un kakapo, et éventuellement la conscience qu'il aurait son espèce
si ça se trouve, la qualité serait bien supérieure à ce que j'éprouve, faisant partie de l'humanité, en terme de cohérence

Re: [2018/09/28] La diversité dans l'autisme (Paris, septembre)

Posté : jeudi 11 octobre 2018 à 23:20
par freeshost
Benoit a écrit : mardi 9 octobre 2018 à 14:14 Je pense que le fait que cet animal ait un nom à la limite du scatologique est également un facteur de choix.
Répète /kakapo/. :mrgreen:

Enlève-lui le pot (ou der Po, le cul, en allemand), et il reste le caca.

Mais si tu fais peu de cas d'un des cas, il reste le kapo !

Tu préfères quoi ? :lol:

Au moins, le homard, il a son théorème. :mrgreen: