Forum Asperansa

Je me pose toujours et encore l'utilité de mettre les personnes autistes dans des cases... Dans la pratique, cela sert à quoi ? Une meilleure prise en charge ? Une meilleure compréhension de leur fonctionnement ? J'ai un sacré gros doute.... A mon avis, il y a autant d'autistes différents que de NT différents. Les traits qui les caractérisent sont assez communes entre elles. Ensuite, viennent toutes les différences.

Est-ce que les personnes autistes sont rassurées selon la case dans laquelle on les classe ? Y a-t-il une hiérarchie entre les personnes autistes ? Tout cela ne me parait pas très sain, quand on sait que les personnes non communicantes sont loin d'être aussi déficientes que ce que l'on croyait il y a encore quelques années...

Et sur le diagnostique précoce, je suis finalement contente qu'il n'ait pas été établi quand Mysterio était tout petit ( l'idéal fut qu'il le soit à l'entrée au collège, mais bon... ). Le fait qu'il n'ait pas été diagnostiqué très jeune lui a évité une étiquette d'enfant handicapé, lui a évité l'hôpital de jour ou un IME. Il avait assez de difficultés comme ça sans lui en rajouter d'autres. Je pense que le diagnostique ne devrait intervenir qu'à bon escient, quand l'intégration en milieu ordinaire devient impossible sans une aide adéquate. Pas avant.

Jonquille57 a écrit :Je me pose toujours et encore l'utilité de mettre les personnes autistes dans des cases... Dans la pratique, cela sert à quoi ?

A pouvoir les cataloguer et les classer d'office dans telle catégorie ou telle institution? A les diriger dans des avenirs tout tracés au lieu de les aider à inventer le leur?
Je partage tes doutes.

Coucou !

Jonquille ! (j'en pense pas moins)

Petit coucou à Omega en passant

Contente que tu donnes ton avis de temps en temps, Rom...

Coucou Jonquille !

Oh ben c'est pas souvent En huit mois je pas l'ai pas donné beaucoup, en fait , je crois que je préfère faire le clown que de parler de choses sérieuses...

Mince ça fait déjà huit mois que je viens ici ? oh...ça fait bizarre ! Je en pensais pas que ça faisait autant ...

Rom a écrit :en fait , je crois que je préfère faire le clown que de parler de choses sérieuses...

C'est pas incompatible. (d'autant plus jubilatoire)

Oui Omega, ce n'est pas incompatible

Ouf, donc ça veut dire que je dit quand même des choses serieuses de temps en temps ?

Hé bien tu vois, Rom, moi, je trouve important que tu donnes ton avis. J'ai trop souvent l'impression qu'on parle à la place des personnes autistes, qu'on croit savoir à leur place ce qui est bien ou non pour eux, même quand il s'agit d'adultes....

Bah en fait je ne crois pas être super doué pour les débats, c'est pour ça que je ne donne pas trop mon avis

(Je préfère débattre en privée)

Ok ok, j'ai bien compris...

Mettre les personnes autistes dans une case, je ne suis pas sûre que ce soit utile mais leur mettre une étiquette non infamante peut permettre de chercher des solutions.
Quand on cherche, depuis des années, à comprendre et aider une personne qui nous est chère, on apprécie, ô combien, de savoir comment s'y prendre. Pas de recettes miracles mais des explications et des pistes.
Lila n'a jamais autant avancé que depuis qu'elle a son "étiquette". Certes, elle avait pas mal progressé avant mais sans cette "étiquette", elle n'aurait jamais trouvé de travail. Et elle s'épanouit dans ce travail

Dans son intervention sur le sujet des classifications (j'espère bien récupérer le powerpoint), van der Gaag a expliqué l'utilité des classifications pour la recherche et la communication entre praticiens. Par contre, il explique qu’elles ne sont pas pertinentes pour déterminer la prise en charge, et qu'il faut faire des bilans plus individualisés.

Il ne faudrait donc pas que nous nous attachions à ces différents diagnostics, une fois que le cadre général est établi. Et donc ne pas leur donner plus d'importance que les médecins spécialistes leur donnent.

Par ailleurs, même si on est attaché au diagnostic précoce, tous les enfants n'ont pas des signes précoces. Le diagnostic ne devient nécessaire que lorsque le fonctionnement constitue un handicap dans la vie.

Et c'est vrai que dans les années 90, un diagnostic de ce type poussait irrésistiblement dans les bras d'un hôpital de jour ou d'un IME.

La situation est différente aujourd'hui, encore que cela dépend des endroits.

Mars, je ne remets pas en question l'utilité de savoir si son enfant est autiste ou non. Ce que je ne comprends pas, c'est que des personnes se déchirent pour savoir dans quel " sous-groupe " ils sont.... Est-ce vraiment utile de savoir si l'on est aspies, AHN ou atypique ? D'autant plus que l'on constate qu'au cours d'une vie, ou selon le médecin, le diagnostique peut changer.... Je trouve que l'on oublie un peu trop la personnalité de chaque individu et qu'on généralise un peu trop... Tous les aspies n'ont pas les mêmes réactions devant les mêmes situations, n'ont pas les mêmes difficultés d'intégration, etc, etc...

Si je prends l'exemple du centre où est Mysterio, il doit y avoir autant de diagnostiques différents que de résidants ( enfin, j'exagère un peu, je sais... ). La prise en charge est globalement la même, mais chaque résidant a aussi droit à un suivi personnalisé. Dans la maison où habite Mysterio, je ne connais fichtre pas le diagnostique des autres, mais franchement, je m'en fiche. La prise en charge est faite en fonction de chaque personne, et non pas en fonction de son diagnostique.

J'ai déjà lu des messages où certains se défendent d'être autistes parce qu'ils sont aspies.... et c'est pour cela que je me demandais si, selon eux, il y avait une hiérarchie dans l'autisme.

Jean, j'ai bien conscience que les choses changent, mais elles restent malgré tout très différentes d'une région à l'autre. Encore une fois, je me méfie des généralités.