Le Télégramme - Finistère -1 août 2011
Autisme. 1.250km pour la scolarisation des enfants
Il vient de traverser la France d'est en ouest en courant au nom de l'association Asperansa qui défend le diagnostic et la prise en charge des enfants nés autistes (*).
L'ultramarathonien Gwen Le Ny a bouclé sa traversée de la France avec le soutien logistique de Christiane Abiven, de l'association Asperansa. Photo S.J.
Si tout le monde s'est plaint du temps de chien de ce mois de juillet, Gwen Le Ny, lui, a eu de vraies raisons de pester contre le ciel qui lui est tombé sur la tête. Neuf jours de pluie non-stop et seulement deux jours de grand beau sur les seize qu'il lui a fallu pour parcourir les 1.250km entre la frontière suisse et Brest (entre 70 et 75km par jour). Ses ampoules aux pieds ont d'ailleurs bien failli le clouer sous la tente à plusieurs reprises, mais l'ultramarathonien courant pour soutenir la scolarisation des enfants autistes est toujours reparti. Seize jours sans s'arrêter, de 6h du matin à 18h30, dormant à la belle étoile, sous la tente ou un hangar accueillant. Quatre associations partenaires ont accueilli le sportif et son accompagnatrice tout au long de ce périple de sensibilisation.
Poser le diagnostique
Le conseiller principal d'éducation au collège-lycée Saint-Sébastien de Landerneau n'en était pas à sa première grande traversée de la France. Pour ce troisième périple aux côtés d'Asperansa, il était accompagné de Christiane Abiven, la documentaliste de l'établissement (aujourd'hui à la retraite), maman d'une fille autiste, seulement diagnostiquée à l'âge de21ans. «Même si des progrès ont été réalisés, les diagnostics mettent parfois du temps à se poser sur des enfants au comportement et à la sociabilité difficiles», résume Christiane Abiven. «Notre association s'emploie à expliquer les signes visibles de l'autisme et à orienter les parents souvent démunis face à cette maladie». Un diagnostic précoce permet au contraire de les soulager en leur apportant certaines réponses. De ce diagnostic clairement posé, dépendra une prise en charge scolaire adaptée et cela évitera beaucoup de souffrance au petit autiste souvent rejeté car dans l'incapacité de communiquer normalement dans notre société.
Dédouaner les parents
Les parents et leur entourage auront aussi la possibilité de rencontrer d'autres personnes concernées et de mettre en commun leurs expériences. «L'autisme n'est pas dû à une mauvaise relation entre la mère et l'enfant mais à une anomalie neurobiologique d'origine génétique», insiste Christiane Abiven qui ajoute que les dernières recherches sur le sujet font état d'«un enfant touché sur 150, à des degrés divers».
Moins facile à détecter
Les enfants atteints d'un autisme de haut niveau, comme celui d'Asperger, réussissent plus ou moins à compenser leurs troubles. Mais si grâce à leurs capacités intellectuelles parfois supérieures à la moyenne, ils ont davantage de chances d'évoluer et de se faire une place dans la société, leur handicap est également moins visible, souvent moins facile à détecter.
* Plus d'informations sur
http://www.asperansa.org
Stéphane Jézéquel
