Reportage sur Barbara et Romain Donville

[Emma]

Qui a regardé "Vie Privée, Vie publique" ce soir sur France 3? Qu'avez vous pensé des témoignages de Romain et Barbara Donville?

Emma.

[Mars]

Des collègues de travail m'en ont dit beaucoup de bien (mais il faut dire qu'un rien les étonne parfois dans ce domaine) est-ce que quelqu'un aurait enregistré la partie sur B. et R. Donville ?
Chris

[Murielle]

Désolée Chris, on a des pb de magnétoscope et je ne l'ai pas enregistrée.Mais je l'ai vue ! Je suis sciée par Romain.! On ne le dirait pas (plus?) autiste du tout.!!! Je me demande si le diagnostic de départ était bon...en tous cas, si c'est vrai, la méthode de B. D vaut la peine qu'on y regarde de plus près.!!! Quelqu'un a-t-il lu son livre et si oui, qu'en pense-t-il?

[Jean]

Je n'ai pas vu l'émission.

Un psychanalyste m'en a parlé. Il avait aussi été bluffé par les témoignages de l'émission.

Je ne crois plus qu'on puisse "guérir" : par contre, un autiste peut s'adapter et trouver une voie qui le rende heureux.

[Emma]

Moi je l'ai trouvé très bien Romain, très près des réalités, très factuel, très concret....Alors après, si il est un peu spécial, qu'on dise qu'il est asperger ou surdoué...C'est sa vie!

Emma.

[Dan]

Bonjour à tous

voici une lettre ouverte que je vais m'efforcer de diffuser le plus largement possible.

Dan


"Madame, Monsieur,

Nous vous envoyons ce courrier de sensibilisation en réaction à l'émission de télévision "Vie Privée, Vie Publique" présentée par Mireille Dumas et diffusée sur France3 ce mercredi 19 avril 2006.
Mireille Dumas y reçoit une maman, Madame Barbara Donville, psychologue, et son fils Romain, 17 ans. Celui-ci est présenté au téléspectateur comme un ancien autiste guéri à l'âge de 6 ans grâce à l'investissement inconditionnel de sa maman et à son amour. Madame Donville a quitté son travail pour se consacrer quelques années entièrement à son enfant, développant une méthode qu'elle a pu par la suite commercialiser pour en faire bénéficier d'autres enfants. Elle a écrit un livre "Vaincre l'autisme" qui vient d'être édité chez Odile Jacob.
Telle que diffusée, l'émission envoie au grand public le message suivant : "Mesdames les mères, avec beaucoup d'amour et la méthode de Barbara Donville, guérissez votre enfant de l'autisme et faites en un surdoué!"
Il ne nous revient pas de critiquer la méthode, le travail de Madame Donville, ni son investissement. Par contre, il nous importe de réaliser un sérieux recadrage par rapport au message culpabilisant pour les familles, véhiculé par cette émission.
L'autisme y a été plus que survolé et présenté comme une maladie guérissable, illustré par le cas de Romain, qui est (était?) atteint d' une forme d'autisme à haut niveau de fonctionnement bien peu représentative de la majorité des personnes atteintes et auxquelles il n'est nullement fait allusion dans l'émission. Rappelons qu'en Belgique, la reconnaissance de l'autisme comme un handicap spécifique a été officialisée en 1994 par la Communauté Flamande et en 2004 par la Communauté Française du pays. Quant à la France, l'autisme y est reconnu comme handicap depuis 1996 par la loi Chossy.
Ceci nous amène à porter une nouvelle fois à votre réflexion le constat suivant : à l'heure actuelle, l'autisme, sous toutes ses formes, est encore trop peu étudié, et très méconnu, non seulement du grand public, mais aussi des professionnels médicaux, enseignants....
Il en découle un manque crucial de structures adéquates, aptes à fournir des diagnostics précoces, des suivis, des accompagnements spécifiques adaptés à l'âge et au niveau des personnes atteintes. Que dire de l'"après-parent"?
Cette émission aurait pu attirer aussi l'attention du grand public sur cette réalité que vivent les familles au quotidien. Au lieu de quoi, elle nous renvoie à un passé lourd en culpabilité maternelle !

Danielle Dave et Marc Poeydomenge, adultes présentant un syndrome d'Asperger (forme d'autisme à haut niveau de fonctionnement), maman et beau-père d'une petite fille de 7 ans, autiste."

[Jean]

Je n'ai pas encore vu cette fameuse émission, dont j'entends parler de divers côtés.

Quelqu'un l'a-t-il enregistrée ?

S'agit-il d'un autiste qui apprend à communiquer après 5-6 ans, ou d'un autiste "guéri" (=communication "normale")?

[Xavier]

J'ai vu l'émission la semaine dernière car elle repassait sur TV5. Effectivement, il y a de quoi être sceptique sur la "guérison" ou plus exactement sur le diagnostic initial. D'autre part, c'est une émission de télévision et les "racourcis", ou le montage du reportage peuvent être orientés. Aussi je vais lire l'ouvrage pour savoir si l'émission de télé est conforme au livre de Barbara DONVILLE (ou plutôt l'inverse).

Quelques précisions, tout de même : son fils à un QI de 170 et la "guérison" apparaît comme la négation de l'autisme. Là, je suis extrêmement dubitatif On sait que des techniques de type ICI (intervention comportementale intensive) ont pour objet de gommer les "signes" autistiques. On connaît également l'avis des autistes à ce sujet (cf. les excellents témoignages recueillis par Laurent MOTTRON et montrés lors des "Regards croisés sur l'autisme" de début Avril à Brest).
On me répondra que tout est une question de point de vue. Certes, mais derrière celà s'en suit la perception de l'individu et de son intégrité et la construction des réponses adaptées aux besoins de cet individu (la "fameuse" prise en charge adaptée).

L'autisme est-il une maladie ? En ce cas comment en guérir ? Quel en est la cause ? L'absence d'amour maternel répondront les psychanalistes.
L'autisme est-il un handicap ? N'est-il pas d'origine génétique et plus particulièrement d'ordre neurologique ? C'est aujourd'hui par la reconnaissance de ce handicap (en France) que nous pouvons financer une partie des besoins de nos enfants. Mais, en tant que parents, sommes-nous réellement convaincus de l'existence d'un handicap ? C'est à dire d'une déficience (d'un moins) par rapport à la norme alors que par ailleurs nous constatons que nos enfants sont supérieurs (pics d'habileté) à la norme dans certains domaines.
L'autisme est-il une déviance ? En ce cas on se situe sur le champs moral (avec la volonté de faire objectivé celà par le corps scientifique). Il est clair que la découverte d'un "marqueur génétique" spécifique à l'autisme peut conduire à des avortements qualifiés de "thérapeutiques".
L'autisme est-il une différence ? En ce cas comment apporter les outils permettant l'intégration de ces personnes différentes sans nier leur réalité propre et spécifique (leur intégrité) ?

Dans la K7 diffusée par Laurent MOTTRON "L'autisme vue de l'intérieur", les personnes disent qu'elles sont autistes comme on peut être gaucher, être noir de peau, avoir les yeux bleus ou être homosexuel. En ce cas l'autisme est une différence dont on ne peut "guérir" si ce n'est au prix de la renonciation à ce que la personne est intrinsèquement : quelle guérison
Mais en sommes-nous là en France Le débat ne me semble pas être encore sur le trop d'ABA ou le pas assez d'ABA