Les personnes accompagnant des élèves en situation de handicap peuvent se former. Elles ont tout à gagner à élargir leur portefeuille de compétences, de prestations.
Les personnes rêvant d'homogénéité, le font-elles pour ne plus devoir s'adapter ? Pour se dire à un moment donné "Ça y est ! Maintenant, je suis formé à tout. Qu'on ne me dérange plus avec de nouveaux défis !" ?
On peut dire aux élèves de ne pas insister si ton fils ne veut pas certaines interactions sociales. On peut et devrait enseigner à tous les élèves à vivre sans bouc émissaire, enseigner l'humilité et sérénité.
Pourquoi le coin calme est-il inaccessible durant les récréations ? Par idéologie "faut qu'ils aillent s'amuser avec les autres dans la cour" ? Pour lui faire subir la cacophonie, à lui qui a de l'hyperacousie ?
Ils ne peuvent pas surveiller ? Ils doivent aller boire du café ? Ils peuvent faire une succession cyclique.
On devrait se concentrer sur les savoirs à acquérir, moins sur la forme, ou adapter la forme à l'élève. Du moment que les savoirs sont acquis, pourquoi demander de regarder dans les yeux ? Pourquoi demander à tous les élèves de respecter un certain nombre de carreaux entre le titre et la première ligne d'un texte ? [Non mais... ce point fait perdre pas mal de temps, à mon avis, aux élèves durant leurs devoirs à la maison...]
On ne devrait pas le forcer à socialiser autant que les autres élèves. Je suis plutôt de l'avis qu'il faudrait le laisser socialiser de son propre chef, au moment où il veut et décide (où l'âne à soif
), avec les personnes qu'il veut. On peut aussi mettre à disposition une salle avec plein d'outils (livres, cahiers, jeux, bricolages, etc.) qu'il utilise à sa guise, à son propre rythme (et pas toujours sur demande).
Des personnes spécialisées dans le spectre autistique pourraient être conviées à informer et former les enseignants, et même les élèves dans un deuxième temps.
Bon, il s'agit aussi de parler du harcèlement. Les personnes différentes (surtout avec des différences ne correspondant pas à certaines normes sociales) sont plus souvent cibles de harcèlement. Il y a aussi un travail à faire, y compris chez les personnes adultes censées montrer l'exemple, dans la manière de penser et de parler, pour éviter de se goinfrer de stéréotypes, pour éviter les discriminations sociales et la stigmatisation. Un petit cours d'humanisme à une conférence de Josef Schovanec ? Un petit cours de psychologie sociale à une conférence de Julie Dachez ? Une petite sensibilisation aux dangers du validisme* ?
* Entre encourager à l'autonomie et devenir validiste (discriminer les personnes en situation de handicap), il y a un pas à ne pas franchir.
Faudra leur parler de la théorie des cuillères. Si on ne lui donne pas le temps qu'il faut pour se reposer au calme, on ne crée pas les conditions ergonomiques gagnantes pour sa concentration. Donc on se tire une balle dans le pied.
Même une feuille est moins lourde à porter à deux, et à plus forte raison à grand nombre.
Les personnes enseignantes doivent aussi accepter que les personnes n'ont pas toutes les mêmes rythmes d'apprentissage, que c'est très hétérogène (et peut-être encore plus hétérogène au sein de la population spectro-autiste).
WonderlandAS a écrit :ce même gamin est venu dire à mon fils qu'il "n'allait pas en rester là"
Ce n'est pas du tout à prendre à la légère. Harcèlement, menaces, il faut en parler à l'école avec insistance, et tout de suite. Mieux vaut prévenir que guérir. Le harcèlement ne doit pas être considéré comme un passage obligé de l'enfance (de même que le bizutage comme un rite de passage...). Il faut aussi en parler avec ses parents.
Faudrait pas que le gamin se croit tout permis, invincible, surpuissant, chef, intouchable, doué d'immunité éthique.
hazufel a écrit :D'autant que les lâcher sans but, et sans consignes, peut les amener à courir en satellite (parce qu'il ne sait pas ce qu'il doit faire) et se blesser.
Quand j'étais tout jeune (école enfantine), il m'arrivait plusieurs fois de quitter la maison sans prévenir, et d'aller me promener (en marchant, pas en courant), tel un petit touriste en couches. Ma mère demandait à toutes les personnes si elles n'avaient pas vu un petit garçon.
Les diverses personnes enseignantes pourraient prendre exemple sur le personnel de la cantine.
Il est bien de féliciter ta fille pour son courage, et de lui répéter que tu es avec elle. Il peut même être bien de repérer les autres élèves qui prennent la défense de tes enfants. Il est aussi possible de collaborer avec eux, sans toutefois leur faire prendre trop de responsabilités. Idem pour repérer des personnes adultes au sein de l'école qui développent des attitudes pro-actives, pro-sociales, humanistes.
hazufel a écrit :Surtout les chiens, les chats, les équidés, les grands singes, les oiseaux et les céphalopodes
Et dire que je mange parfois des céphalopodes !
Bon, vous connaissez les thérapies animales qui peuvent être utiles à pas mal de personnes autistes (entre autres). Chiens, chats et chevaux (et divers autres animaux) sont plus à l'écoute qu'en attente de reconnaissance sociale.