Re: Enfant très sociable mais avec trouble autiste...vos expériences
Posté : jeudi 26 septembre 2019 à 18:14
Forum de l'association Asperansa
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Je travaille dans une bibliothèque et je m'occupe (entre entres tâches) de tout ce qui concerne les accueils de classe et animations jeunesse/scolaires. Autrement dit faire tenir (enfin essayer ) des gamins assis sur un tapis pendant que je leur raconte des histoires c'est une partie conséquente de mon boulot. Et clairement, ça ne s'improvise pas.Ambre16 a écrit :tu fais quoi du coup comme travail?
bonjour,misty a écrit : ↑mercredi 25 septembre 2019 à 11:59 Pardon de m'immiscer, mais je ne comprends pas:
Ambre16 a écrit :Quand il teste l'autorité et qu'il veut prendre le dessus il hurle de façon stridente.Quels sont les éléments concrets à ce sujet? Les indicateurs objectifs de ce que teste/refuse ou pas un enfant de 3 ans? Qui vous a parlé de ces histoires d'autorité? Dans quel cadre?Mais clairement il est dans le refus de l'autorité et il n'écoute pas les consignes des adultes.
Et surtout, quand vous dites "quand il teste l'autorité et veut prendre le dessus", êtes-vous certaine que dans ces situations il a bien compris et intégré ce qu'on attend de lui? Et que les consignes sont suffisamment claires pour le sécuriser au niveau des étapes?
Dire des enfants autistes qu'ils veulent prendre le dessus, tout contrôler, et/ou décider de tout, c'est souvent une manière d'interpréter des réactions autistiques visant à tenter d'éclaircir un environnement chaotique + se sécuriser.
Je ne dis pas que c'est ce que vous faites forcément, mais je ne comprends pas trop d'où viennent ces histoires d'autorité...
oui c'est pas évident car franchement je n'aurais jamais pensé que juste changer un tout petit peu la façon de jouer au ballon pouvait entrainer du stress.hazufel a écrit : ↑mercredi 2 octobre 2019 à 17:25 C’est déjà une belle avancée vers sa prise en charge.
En effet le manque de flexibilité mentale est une des fonctions exécutives les plus prégnantes dans l’autisme.
On ne peut pas la changer, mais on peut l’entrainer (avec ses propres limites). Plus c’est encouragé tôt et mieux c’est
Le changement est très anxiogène chez la plupart des autistes, et il se cache dans tous les détails qu’ils savent très bien percevoir
oui je l'ai beaucoup appréciée, elle a beaucoup de tact avec lui et elle l'a cerné direct. Bon en même temps c'est son métier mais ça m'a impressionnée.Cardamome a écrit : ↑mercredi 2 octobre 2019 à 18:20 Voilà une belle étape de franchie.
Je trouve également bien l'approche de la psychomotricienne.
Et elle a bien raison de dire qu'en commençant tôt c'est mieux.
Déjà pour l'entourage, ça permet de ne pas rester des années à écouter les bêtises autour de soi "tu le couves trop" "il te mène par le bout de nez une bonne rouste et il filerait droit avec moi"...
Et ça permet aussi de changer de point de vue d'arrêter de plaquer des interprétations sur des choses de cesser de prêter de mauvaises intentions là où en fait, ça s'explique différemment.
Pour l'enfant ça permet de "s entraîner" et même si les résultats sont un peu longs... On voit de petits progrès avec les suivis.
C'est là où j'ai vraiment du mal à jauger les choses. Il parle, va vers les gens etc..Qui du coup juge cela? un pédopsy? est-ce que vous pouvez si vous savez m'expliquer les troubles associés pour quelqu'un autiste haut niveau avec un bon niveau de language et très sociable?B. Présence d’au moins six des symptômes décrits en 1), 2), et 3), avec au moins deux symptômes
du critère 1) et au moins un symptôme de chacun des critères 2) et 3) :
1) Altérations qualitatives des interactions sociales réciproques, manifestes dans au moins deux des
domaines suivants :
a) absence d’utilisation adéquate des interactions du contact oculaire, de l’expression faciale, de l’attitude
corporelle et de la gestualité pour réguler les interactions sociales ;
b) incapacité à développer (de manière correspondante à l’âge mental et bien qu’existent de nombreuses
occasions) des relations avec des pairs, impliquant un partage mutuel d’intérêts, d’activités et d’émotions ;
c) manque de réciprocité socio-émotionnelle se traduisant par une réponse altérée ou déviante aux
émotions d’autrui ou manque de modulation du comportement, selon le contexte social ou faible intégration
des comportements sociaux, émotionnels, et communicatifs ;
d) ne cherche pas spontanément à partager son plaisir, ses intérêts ou ses succès avec d’autres personnes
(par exemple, ne cherche pas à montrer, à apporter ou à pointer à autrui des objets qui l’intéressent).
a) non b) oui car il détourne quasiment toujours les échanges vers ce qui l'interesse. c) je ne sais pas d) non il nous imite quand on jardine par exemple2) Altérations qualitatives de la communication, manifestes dans au moins un des domaines suivants :
a) retard ou absence totale de développement du langage oral (souvent précédé par une absence de
babillage communicatif), sans tentative de communiquer par le geste ou la mimique ;
b) incapacité relative à engager ou à maintenir une conversation comportant un échange réciproque avec
d’autres personnes (quel que soit le niveau de langage atteint) ;
c) usage stéréotypé et répétitif du langage ou utilisation idiosyncrasique de mots ou de phrases ;
d) absence de jeu de « faire semblant », varié et spontané ou, dans le jeune âge, absence de jeu d’imitation
sociale.
Bon ben là c'est oui partout a-b-c-d donc si y avait que ça, je sais qu'il serait diag mais je ne sais pas du tout s'il a 2 symptôme du critère 1.3) Caractère restreint, répétitif et stéréotypé des comportements, des intérêts et des activités, manifeste
dans au moins un des domaines suivants :
a) préoccupation marquée pour un ou plusieurs centres d’intérêt stéréotypés et restreints, anormaux par leur
contenu ou leur focalisation ; ou présence d’un ou de plusieurs intérêts qui sont anormaux par leur intensité
ou leur caractère limité, mais non par leur contenu ou leur focalisation ;
b) adhésion apparemment compulsive à des habitudes ou à des rituels spécifiques, non fonctionnels ;
c) maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs (par exemple, battements ou torsions des mains ou des
doigts, ou mouvements complexes de tout le corps) ;
d) préoccupation par certaines parties d’un objet ou par des éléments non fonctionnels de matériels de jeux
(par exemple, leur odeur, la sensation de leur surface, le bruit ou les vibrations qu’ils produisent).
Si le certificat médical du médecin, les bilans et le projet de vie que tu élaboreras lors du dossier MDPH indiquent un handicap envahissant dans la vie quotidienne, il devrait être avec un taux de handicap compris entre 50 et 79% (il arrive que des notifications pour des autistes SDI ne soient qu'à max 49 et là tu n'as pas l'AEEH)...Ambre16 a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 10:10 Et du coup là on commence à rentrer plus dans l'idée qu'il sera diagnostiqué. S'il est par exemple TSA niveau 1 sans retard mental et besoin d'avs pour l'instant par exemple, il sera quand même déclaré comme handicapé?
Il y aura des aides pour les frais par exemple?
je me renseigne car là je vais demander à passer à 80% car avec tous les rdv j'ai besoin de temps un peu pour souffler mais du coup financièrement ça sera beaucoup plus tendu.
oui c'est vrai qu'elle a noté pas mal de chose pendant tout le long de la séance bon je vais attendre la suite alors, ça va se faire doucement.hazufel a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 11:03 Pour les critères diagnostiques, ce sont les différents bilans que ton fils passera qui mettra en lumière sa façon de communiquer.
La psychomotricienne voit des choses (la réciprocité, la gestion des émotions dans l'interaction, la distance, la gestuelle), le psychologue lors du test psychométrique aussi (ton fils passera peut-être le WPPSI), et sinon le psychologue et le psychiatre spécialisé dans l'autisme voient des tas de choses dans la manière de communiquer, et ce, en très peu de temps.
tant que ce sont des inconnus pas grave mais alors qu'un proche ne s'amuse pas à me dire ça, je peux te dire qu'il verra ma colèreLes réflexions dont parle Cardamome (tu le couves trop, etc), ne sont pas dites par les professionnels de l'autisme, eux sont là pour aider, mais on les entend en famille / chez des collègues / certains enseignants / psys scolaires. Les gens qui ne connaissent pas l'autisme (et c'est la majorité du genre), n'ont à peu près aucune idée de ce qu'est le quotidien d'une personne autiste. Et quand ils en voient un aperçu, ils pensent que ça peut être une "crise", parce qu'il est mal élevé, têtu, etc.
ok ce sont des montants importants même en niveau 1, là clairement ça couvrira quasiment ma perte de salaire. Après je trouve pas qu'il soit handicapé donc du mal à me dire qu'on peut le mettre dans la case 50%Si le certificat médical du médecin, les bilans et le projet de vie que tu élaboreras lors du dossier MDPH indiquent un handicap envahissant dans la vie quotidienne, il devrait être avec un taux de handicap compris entre 50 et 79% (il arrive que des notifications pour des autistes SDI ne soient qu'à max 49 et là tu n'as pas l'AEEH)...
S'il est bien entre 50 et 79%, tu auras droit à l'AEEH, qui permet de participer aux séances de psychomotricité / psychologues / ergo non remboursées, si tu fournis tous les devis lors de l'ouverture du dossier.
Si tu diminues ton temps de travail, tu as droit à un complément.
Enfin, le droit à l'AVS est reconnu après la réunion ESS, et où le gevasco élaboré par l'école le requiert.
Tu as toutes les infos là pour l'AEEH : AEEH.
Tu as trouvé des professionnels compétents, c'est déjà super et il faut se dire que le temps aide aussi à affiner les aides potentielles.
Je pense que nous sommes nombreux ici à avoir été clairement désabusés de réactions qu'on n'imaginait pas ainsi Beaucoup préfèrent le déni à la compréhension, même ceux qu'on n'imaginait pas. Je ne veux pas te décourager, mais je te préviens juste.
L'autisme est un handicap invisible, mais il est prégnant dans tout le fonctionnement cognitif et relationnel. Toutes les petites choses mises bout à bout font que de nombreux domaines sont fort impactés. D'où le handicap.Ambre16 a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 11:32 ok ce sont des montants importants même en niveau 1, là clairement ça couvrira quasiment ma perte de salaire. Après je trouve pas qu'il soit handicapé donc du mal à me dire qu'on peut le mettre dans la case 50%
Pour tes enfants par exemple, ils sont à plus de 50%?
Oui, il y a des enfants qui n'ont pas nécessairement besoin d'une AVS mais qui ont des suivis et des projets pédagogiques. ça a été le cas en CP CE1 pour mes fils car ils étaient en école privée hors contrat à très petit effectif. Mais ils n'ont eu des instits super qu'en CP donc après le CE1, ils ont quitté cet établissement.
c'est super toutes ses démarches sont difficiles et fatigantes, et au début il faut aussi du temps pour mettre des choses en place chez soi, mais tu verras très vite ce qui fonctionne et apaise ton petit gars. Lis autant que tu peux, et renseigne toi, et écoute ton petit gars aussi (tu le fais déjà )
Spoiler :
Je confirme la précision d'Hazufel.Ambre16 a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 11:32tant que ce sont des inconnus pas grave mais alors qu'un proche ne s'amuse pas à me dire ça, je peux te dire qu'il verra ma colèrehazufel a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 11:03 Les réflexions dont parle Cardamome (tu le couves trop, etc), ne sont pas dites par les professionnels de l'autisme, eux sont là pour aider, mais on les entend en famille / chez des collègues / certains enseignants / psys scolaires. Les gens qui ne connaissent pas l'autisme (et c'est la majorité du genre), n'ont à peu près aucune idée de ce qu'est le quotidien d'une personne autiste. Et quand ils en voient un aperçu, ils pensent que ça peut être une "crise", parce qu'il est mal élevé, têtu, etc.
Moi j en au eu une pour l'instant : vous le faites trop lire.......mais oui je me doute qu'on va en avoir.Cardamome a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 18:13Je confirme la précision d'Hazufel.Ambre16 a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 11:32tant que ce sont des inconnus pas grave mais alors qu'un proche ne s'amuse pas à me dire ça, je peux te dire qu'il verra ma colèrehazufel a écrit : ↑vendredi 4 octobre 2019 à 11:03 Les réflexions dont parle Cardamome (tu le couves trop, etc), ne sont pas dites par les professionnels de l'autisme, eux sont là pour aider, mais on les entend en famille / chez des collègues / certains enseignants / psys scolaires. Les gens qui ne connaissent pas l'autisme (et c'est la majorité du genre), n'ont à peu près aucune idée de ce qu'est le quotidien d'une personne autiste. Et quand ils en voient un aperçu, ils pensent que ça peut être une "crise", parce qu'il est mal élevé, têtu, etc.
Pour ma part, quelquefois même de parfaits inconnus qui se permettaient ce genre de réflexion, m'ont fait beaucoup de mal.
Je me souviens de cette employée au supermarché, que je n'avais jamais vue, qui balance une réflexion à fiston, 6 ans car elle avait accompagné une sortie scolaireen tant que maman et qu'il avait du avoir un comportement "remarquable"
J'ai plein d'exemples en tête, mais aussi au contraire des choses très très très positives de la part d'inconnus aussi, qui appréciaient l'attitude très polie de fiston par exemple. Et ça, ça réchauffe le cœur d'une maman je peux te dire !