C'est tout à fait possible qu'effectivement au moment où cette séance arrive il sache que ça va être trop fatiguant pour lui. Peut-être demander s'il est possible de lui faire faire ces exercices à un autre moment ou plus isolé du groupe?
Néanmoins il est possible que l'instit' refuse: je suis prof (stagiaire en collège, donc seulement 9h par semaine + formation théorique à la fac) et malheureusement il nous est difficile de faire du cas par cas quand on a 25, 30 ou 35 enfants dans une classe car on ne peut pas accorder autant d'importance à chaque enfant même si on le voudrait et on fait souvent plutôt de la gestion de groupe...
Une amie qui a eu un diagnostic de TSA me dit que la mélatonine l'aide à gérer son angoisse et à avoir un sommeil un peu meilleur, même si ce n'est pas magique non plus.
Personnellement, j'ai appris la méditation et l'hypnose avec un médecin et ça me permet de faire des nuits correctes alors que ce n'était pas le cas quand j'étais enfant et ado, jusqu'à mes 23 ans environ. Apprendre l'autohypnose a été mon meilleur outil pour ça - mais il faut bien faire attention à faire ça avec un professionnel de santé car il y a beaucoup de charlatans et de gens insuffisamment compétents.
Concernant ma petite enfance:
J'ai été renvoyé de la crèche au bout de deux jours car je hurlais dès que quelqu'un m'approchait. Ensuite, ma mère a fini par trouver une nourrice avec qui ça se passait bien, qui avait une petite-fille de mon âge. Je suppose que le fait d'être au calme chez une dame âgée était plus supportable pour moi.
Ensuite, ma maternelle s'est très bien passée au début: j'étais ravi d'aller à l'école parce que je voulais apprendre à lire, j'avais un grand besoin de bouger (j'insistais déjà pour aller au stade avec mon père qui entraînait dans un petit club d'athlétisme le dimanche matin et faire "comme les grands") mais j'ai le souvenir que pendant les activités de motricité je pouvais avoir du mal à me situer et surtout j'évitais les confrontations avec les autres enfants. Mon meilleur ami en grande section était d'ailleurs autiste, j'étais son seul ami. Après, à partir de la moyenne section (4 ans) les autres ont commencé à me rejeter parce qu'ils me trouvaient bizarre, je ne me souviens pas pourquoi puisque pour moi c'était incompréhensible à l'époque. J'ai commencé à apprendre à lire tout seul pendant la maternelle et en grande section je pouvais lire des livres courts.
A partir de la primaire, j'ai été vraiment rejeté et humilié régulièrement donc je jouais tout seul dans la cours en faisant le tour d'une barrière bleue en boucle et en réfléchissant ou en me réfugiant dans mon imagination. Sauf quand je jouais au foot ou à la course: j'avais énormément besoin de bouger, donc j'étais bon en sport et les autres finissaient du coup par m'accepter dans leur équipe mais toujours en protestant. Très vite, je me suis mis à décrire un mal de tête qui pouvait me faire pleurer ou hurler de douleur, j'appuyais les mains sur ma tête et fermais les yeux le plus fort possible. A l'époque, ça paraissait inexpliquable et le neurologue a conclu qu'il ne s'agissait pas de migraines. Mais tous les jours, j'avais "mal à la tête" et étais isolé-e dans une pièce dans le noir ou me réfugiais à l'infirmerie. Avec le recul, je me rends compte que c'était toujours dans les situations où il y avait du bruit, des interactions, et où il m'était impossible d'y échapper ou de m'en protéger - les situations dans lesquelles aujourd'hui je mets un casque et/ou me roule en boule pour me couper des stimuli extérieurs le temps de récupérer, sinon si je force trop je fais un malaise d'épuisement (je deviens pâle et fais une crise d'asthénie ou un malaise vagal).
Grosso-modo, j'ai été très seul pendant ma scolarité, mes enseignants ont souvent conseillé à mes parents que je voie un psy mais mon père a toujours refusé: pour lui mon atypie n'était pas une maladie ou un problème mais une qualité. Il ne mesurait pas du tout à quel point je pouvais en souffrir.
Si ça peut vous rassurer, depuis j'ai appris à sociabiliser mieux. D'abord en apprenant les codes "normaux" et en me forçant à les appliquer, puis maintenant en apprenant aussi à respecter et faire respecter le plus possible mes limites. Je vis en couple, j'ai voyagé (un semestre à Londres et deux semestres à Cork en Irlande), j'ai des ami-e-s proches et moins proches que je ne vois pas toujours très régulièrement car je fais en fonction des réserves d'énergie qui me restent et qui ne m'en veulent pas si j'annule une sortie ou si au milieu d'un moment convivial j'ai besoin d'aller m'isoler, qui rient de mon décalage par rapport à leur humour et m'expliquent si je ne comprends pas une blague.
Evidemment il y a toujours des moments où je peux avoir des difficultés avec le bruit, les relations professionnelles, comment me comporter ou ce que je suis sensé dire dans certaines situations. Mais la plupart des gens me prennent plutôt simplement pour une personne un peu originale et ne mesurent pas toujours mon handicap, et en général je suis plutôt apprécié que ce soit au travail ou par les amis de mon amoureux.