Bonjour Dehlynah, j'imagine que vous n'avez pas encore repris de suivi avec des médecins ou spécialistes qui les suivent ? Ils n'ont pas le diagnostic d'autisme, mais ils doivent avoir des difficultés qui ont été constatées déjà ?
Ca a l'air très difficile, notamment pour faire entendre raison à une enfant de 5 ans lorsqu'elle se met des projets irréalisables en tête. Est-ce que pour les projets type équipée dehors, tu pourrais transformer ça en jeu en lui faisant une cabane-tente dans une pièce avec toi, par exemple en mettant un ou des draps sur des chaises ? Ou en mettant sa tente dans l'appartement, et en jouant à partir en voyage (avec elle au début, puis en la laissant développer son truc, une fois qu'elle est sécurisée dans son espace), ou encore en préparant des "affaires de voyage" dans un sac à dos ? Il me semble que les surprendre et les dérouter peut être un moyen de détourner leur attention. Et cela propose une 3ème option qui peut détourner le blocage induit par un choix entre oui/non.
Pour les envies bizarres comme la glace au petit déj, tu as deux options : soit ce n'est pas grave et pourquoi pas ? (après tout) / soit tu trouves ça ingérable ou pas à faire et comme tu en es convaincue, tu seras capable de tenir bon et de le lui expliquer. Ce sont les seules règles qui passent bien, celles dont on est intimement convaincu(e) en tant que parent. Si un non déclenche des crises, c'est peut-être qu'au fond de toi tu doutes de la nécessité de leur interdiction.
Dans des circonstances difficiles (ton état de fatigue) avec tes enfants qui ont des idées saugrenues et des besoins spécifiques, ce qui paraît primordial est d'assurer leur sécurité et de les rassurer. Ne t'impose pas trop, pare déjà au plus pressé, et essaie d'être une "mère suffisamment bonne" selon vos critères rien qu'à vous. Il me semble que tu l'es, tu as toujours des paroles bienveillantes pour eux et tu les aimes, même si leur comportement est fatigant.
Enfin, pour les cris, ne pourrais-tu, pour ne pas perdre le contrôle physiquement à cause de ta souffrance à devoir supporter ça, mettre des boules quiès ou un casque anti-bruit ? Tu verras bien ce qui se passe de visu, et s'ils ont à te parler tu pourras les enlever. De toute façon, ça ne filtre pas complètement, donc tu entendras ce qu'il faut.
J'espère t'aider un peu, et je te souhaite bon courage.
Merci beaucoup pour tes retours !
Oui en effet les suivis n'ont pas repris, et c'était déjà en dents de scie (début en septembre au CMP puis arrêt, puis autres pistes en cours...) quelques points au tél. J'ai envoyé un mail à l'éduc, on doit fixer un rv tél. Tout est en suspens...Du coup depuis le confinement je ne vois quasi plus mon grand vu que les crises entre lui et sa soeur ne sont pas encore résolues (déjà chacun gère les crises de chaque enfant séparément, on fait "comme on peut" dixit infirmière du CMP et éduc, je culpabilise beaucoup...)
Oui c'est juste, proposer un compromis, alors pour le coup c'est son père qui m'a aidée à sortir de la crise en lui disant qu'il allait mettre une tente sur son balcon et que ce serait le début de son expérience d'exploratrice, dans l'appart je lui fais déjà des cabanes, tentes, elle dort par terre sous un rideau que j'ai tendu par ex.( son trip en ce moment c'est les "indiens"- de l'Inde - bon euh moi aussi- elle a découvert un livre de photos, et elle s'inspire des photos, bon ce qui est cool maintenant c'est qu' elle me demande si les indiennes mangent de la glace le matin, je peux lui dire "non" (enfin elle est aussi capable de me dire " mouais tu me dis ça juste parce que tu veux pas que je mange de la glace !"...
)
mais t'as complètement raison pour les règles dont on est intimement convaincu !
Je suis assez psychorigide sur le sucre et je suis convaincue de ses méfaits (gros soucis pour mon premier, ah ben tiens j'avais zappé, les crises chez le dentiste, on a dû en voir...6...une, pourtant très douce :"votre fils c'est un cas" pour finalement utiliser le MEOPA, bref), je dois en effet penser à des solutions de remplacement, des compromis, le "Non c'est non" catégorique ", de principe, elle y voit un truc injuste, contre elle. Mais surtout que je peux être assez brutale dans ma formulation...Mon grand réagit très mal...A priori j'ai une manière de parler saccadée, trop forte (il m'imite et je m'entends ensuite), et je me dis que "ouais en effet..."
bon de toute façon un matin où je dormais bien, elle s'est servie de la glace (elle a bien mis son bol dans l'évier) et me l'a dit ( à la limite je préfère), la solution un peu radicale c'est que je n'achète pas de glace sinon elle veut en manger toute la journée et évidemment c'est usant...
Elle a des réactions ultra extrêmes style" j'aime plus ma famille, je vais partir toute seule dans la forêt " voire dire qu'elle veut mourir...
Aujourd'hui je commençais à me braquer sur un truc, puis je me suis dit "allez c'est pas grave" ( respiration...)
J'ai en effet ce que j'appelle le négociable et le non négociable, mais en fait le mieux est que je l'accompagne dans ses" projets", par contre si je suis trop fatiguée, et que je n'y arrive pas, que je n'ai pas d'imagination ( Dieu sait que j'en déploie, enfin j'ai l'impression...)pour lui proposer un plan B, c'est plus facilement (voire direct) la crise...
Je dois me trouver des outils prêts à l'emploi pour pas me laisser submerger ( bon je pleure plus deux heures d'affilée en me disant "je vais pas y arriver" j'ai passé un cap...), cela dit
Oui pour le casque ( ET les boules quies), j'aimerais trouver un moyen d'avoir ce réflexe...Je vais mettre des post it, me le dire à froid mentalement pour me préparer
Merci, ça me remet les idées au clair !!