Re: Comment aborder le sujet avec un parent d'élève?
Posté : samedi 2 janvier 2021 à 17:55
C'est une question que je me pose aussi.
Spoiler :
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Spoiler :
Merci pour ton message!Antigone a écrit : ↑samedi 2 janvier 2021 à 18:45 J'ai lu (un peu vite, je dois l'avouer) le sujet qui m'intéresse beaucoup. Je trouve très rassurant de voir des enseignants qui prennent le temps d'observer, d'essayer de comprendre et d'aider leurs élèves...
En tant qu'enseignante je sais que c'est compliqué pourtant. Et coûteux en temps, en énergie...
Je n'ai pas vraiment de "solutions", c'est difficile surtout quand on ne connaît ni l'élève, ni ses parents. Comme il est déjà suivi par un psychiatre, je dirai qu'il est déjà 'entre de bonnes mains" (même si je suppose qu'il peut être tombé sur un incompétent, ou un psy peu connaisseur des TSA) et que si il doit y avoir quelque chose à voir, l'équipe qui le suit le verra. Même si c'est long, il a ses chances.
Si tu veux accélerer le processus, je vois plusieurs chemins mais je ne sais pas du tout si ils sont "bons" ou même "faisables"
- parler directement aux parents, en faisant comme dit Bulle, "je connais un peu les TSA (tu peux choisr pourquoi "formation" / cas d'élève semblable / ou raison personnelle) et je trouve qu'il y a des similitudes avec votre enfant...". Leur dire pourquoi ce serait bien de creuser dans ce sens, pour qu'ils n'aient pas l'impression que tu veux juste coller une étiquette à leur enfant (surtout si ils connaissent mal les TSA, ils risquent de prendre peur). Tu peux aussi leur conseiller des lectures de Tony Attwood par exemple, leur dire de voir si eux ça fait aussi écho ou si tu te plantes totalement...
- Parler au psy scolaire (j'espère qu'il y en a toujours dans le secondaire). C'est ce que je fais avec mes maternelles.. je vais la voir, je lui dit tout ce que j'ai observé et je lui demande de faire quelques tests pour confirmer/infirmer les observations. Elle ne pose bien sûr pas de diagnostique et moi non plus. Mais après on peut dire aux parents (et au psy de l'enfant si il y en a un) : votre enfant a des difficultés dans tels, ou tels domaines et est au contraire très performant dans tels ou ou tels domaines ça "colle" avec un profil TSA. A vous de voir si vous voulez creuser." (si les parents ont les moyens, tu peux aussi leur proposer un bilan psychométrique en disant juste que ça aide les ados à se comprendre eux-mêmes, à voir les forces, les faiblesses, et ça t'aide toi à adapter ton enseignement).
- parler avec le psychiatre si les parents t'y autorisent. Lui dire tout ce toi tu observe en classe, sonder pour voir ce qu'il en pense...et voir si il voudrait creuser de ce côté.
Par contre, en ce qui me concerne, je pense qu'il y a deux grands écueils :
- vouloir poser un diagnostic à tout prix (même si c'est plein de bonne intention). Il faut être sûre que l'ado est prêt (il n'a peut être aucune envie d'entendre parler d'autisme, et à son âge c'est à lui de décider, si il est prêt pour le parcours diag) ; que ses proches sont prêts (sinon ça peut virer au cauchemar)...
- Sur-interpréter les signes : Pour la petite histoire, moi je me bats (enfin façon de parler) contre une collègue qui a une fâcheuse tendance à voir des Asperger partout. Dès qu'un élève a un comportement un peu asocial mais des bonnes compétences, elle imagine des TSA. Au début je pensais que j'avais une sorte de "joker" pour reconnaître les autistes mais c'est faux... j'essaie toujours de garder à l'esprit que ce n'est pas parce qu'un élève me ressemble qu'il est TSA ou au contraire, ce n'est pas parce que je ne me vois pas du tout en lui qu'il ne l'est pas. Et surtout on se met d'accord toutes les deux pour dire que c'est à un psychiatre de trancher
Enfin, attention à toi... n'oublie pas que l'avenir de cet élève ne repose pas que sur tes épaules. Il est entouré (et bien apparemment). Toi tu fais ce que tu peux mais ce n'est pas ton rôle de psychanalyser les élèves et de poser les diagnostics...il faut aussi faire confiance aux psy, médecins, parents qui le connaissent.
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