asperger et dépression

Discussions portant plutôt sur le point de vue des parents d'enfants autistes ou Asperger, par exemple : j'ai un problème avec mon enfant, que puis-je faire ?
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hazufel
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Re: asperger et dépression

#61 Message par hazufel » samedi 14 janvier 2023 à 6:22

lulamae a écrit : vendredi 13 janvier 2023 à 13:20 @hazufel, merci pour ta contribution très complète, qui m'aide bien (et me réconforte) :
- Je pensais la même chose pour les ados ou jeunes adultes, peur qu'elles perdent une partie de leur maigre confiance en elles. Pour ce qui est des groupes, cela a toujours été difficile. Elles ont chacune 3-4 ami(e)s ponctuel(le)s, dont au moins 2 atypiques comme elles, mais n'arrivent pas à aller vers les autres. Elles n'en ressentent de toute façon pas l'envie, leurs amitiés ont du venir parce que ces amis sont venus vers elles.
- Pour communiquer, je le ressens bien (alors qu'avant pas du tout, je ne m'en rendais pas compte) : entre l'hypersensibilité qui fait qu'on se blesse et se met en colère pour des broutilles, et surtout la tendance à supposer et se poser mille question, ou à tout décortiquer pour répondre de façon logique et argumentée, c'est parfois houleux, mais nous avons aussi des discussions passionnantes, notamment sur le genre et sur l'écologie.

Merci pour les idées d'outils pour s'organiser, la neuropsy est très carrée et concrète, je pense qu'elle va être une bonne ressource, et la psychomotricienne lui a été aussi conseillée.

Ils ont quel âge tes jumeaux maintenant ? Ils sont sympa et positifs par rapport à toi et ton TSA en tout cas. :)
Dans les témoignages que j’ai lus, j’ai l’impression que c’est vraiment plus compliqué à partir de l’adolescence, aussi parce que c’est un moment où la plupart ont envie d’être « comme les autres » pour ne pas être rejeté. Plus petit ils s’en rendent peut-être moins compte et ils sont davantage dans le schéma familial qui s’élargit avec la maturation de l’enfant.
C’est une période complexe où apparaissent aussi les mal êtres voire les troubles psychiatriques qui peuvent être invalidants :(

Ce que j’ai transmis à mes fils n’est pas que le TSA, leurs profils atopiques voire très allergiques (deux ont de l’asthme, mon aîné a en plus de multiples allergies croisées) vient de mon SAMA. J’espère que leur atopisme ne se transformera pas en SAMA dans quelques années :( étant donné que le mien est sur une base d’anomalie génétique autosomique dominante il se peut que si… :(
Mais on leur fait pas les tests tant que ça ne devient pas aussi envahissant et systémique que moi, sur avis de Necker.

Mes petits ont eu douze ans en fin d’année.
Ils ne réfléchissent pas tellement en se disant que nous sommes 3 autistes. Ils nous voient chacun comme des entités avec des forces / difficultés.
Ils m’ont d’ailleurs super épatée en décembre. Nous sommes allés aux studios HP près de Londres. Week-end très anxiogène en terme d’organisation pour moi et stimulations pour nous entre Eurostar / gares / Londres pire que Paris / studios Warner, etc.
Et bien j’étais dans un bien pire état qu’eux (et ils me l’ont fait remarqué, gentiment d’ailleurs).
Ils grandissent, rigolent maintenant avec leur cousine de 10 ans, et échangent vraiment avec les deux filles de leur groupe psychomot d’habilités sociales.
J’espère que ta fille vivra son diagnostic sans trop de difficultés et qu’elle trouvera surtout la voie qui lui convient. C’est l’essentiel.
TSA & SAMA
3 fils dont jumeaux TSA (et dysgraphiques / praxiques / exécutifs)

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lulamae
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Re: asperger et dépression

#62 Message par lulamae » samedi 14 janvier 2023 à 21:32

D'un certain côté, heureusement que tu as eu des médecins capables de diagnostiquer le SAMA : ce n'est pas toujours le cas apparemment...

Tes garçons ont vraiment l'air chouette, tu dois passer des moments gratifiants avec eux, même si l'organisation doit être aussi de la haute voltige. Ça devait être vraiment super cette virée à Londres et les Harry Potter Studios. Ça laisse de bons souvenirs, mais sur le moment, c'est sûr qu'il faut en venir à bout !

Mes filles ont 20 et 18 ans, et mon aînée a fait une tentative de suicide et a été hospitalisée un mois l'an dernier (heureusement,c'était plus un appel au secours parce qu'elle voulait arrêter Médecine où elle se sentait mal - elle n'est pas retournée en classe de février à juin). Toutefois, elle a rencontré à l'hôpital d'autres jeunes atypiques dont une autiste, je crois que ça lui a fait du bien (elle continue à avoir des contacts avec eux). Elle n'a plus autant besoin de s'identifier au groupe qu'entre 14 et 18 ans, et prend du recul. J'ai l'impression que c'est quand même le bon moment. D'ailleurs, quand je lui ai proposé le bilan, elle était demandeuse, et je savais que ça passerait bien avec la neuropsy, en qui j'ai confiance.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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hazufel
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Re: asperger et dépression

#63 Message par hazufel » lundi 16 janvier 2023 à 18:06

Tu avais déjà du chercher sur la complexité de détecter la dépression chez les personnes autistes mais si jamais :

dépression et autisme

burn out autistique - sur comprendre l’autisme

J’espère que ta fille trouvera de l’aide, c’est difficile…
D'un certain côté, heureusement que tu as eu des médecins capables de diagnostiquer le SAMA : ce n'est pas toujours le cas apparemment
C’est le premier médecin que j’ai vu dans mon parcours diagnostic des TSA qui m’a parlé de ce syndrome. Je ne le connaissais pas. J’ai ensuite été au centre de référence après n’avoir trouvé personne en mesure de le diagnostiquer, et j’y suis suivie depuis. Ils sont formidables.
Tes garçons ont vraiment l'air chouette, tu dois passer des moments gratifiants avec eux, même si l'organisation doit être aussi de la haute voltige. Ça devait être vraiment super cette virée à Londres et les Harry Potter Studios. Ça laisse de bons souvenirs, mais sur le moment, c'est sûr qu'il faut en venir à bout
C’était un cadeau de mon fils aîné pour mes 50 ans, je me devais de l’organiser. Mais entre gérer l’organisation + la logistique + l’anxiété de tout ça, j’ai failli peter un câble au milieu de la gare St Pancras parce que mon mari ne savait pas où était le rdv taxi alors que c’est le seul truc qu’il a géré. :hotcry:
Dans les studios c’est très bien fait, on ne se rend pas compte qu’il y a du monde et on était à la première visite. J’avais aussi choisi un gîte très tranquille à Watford pour avoir du repos avant d’y aller. Mes fils ont super assuré, ils m’ont super épatée. J’étais en loque en rentrant moi :crazy:
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Re: asperger et dépression

#64 Message par Comte_Pseudonyme » mardi 17 janvier 2023 à 20:00

hazufel a écrit : samedi 14 janvier 2023 à 6:22
lulamae a écrit : vendredi 13 janvier 2023 à 13:20 @hazufel, merci pour ta contribution très complète, qui m'aide bien (et me réconforte) :
- Je pensais la même chose pour les ados ou jeunes adultes, peur qu'elles perdent une partie de leur maigre confiance en elles. Pour ce qui est des groupes, cela a toujours été difficile. Elles ont chacune 3-4 ami(e)s ponctuel(le)s, dont au moins 2 atypiques comme elles, mais n'arrivent pas à aller vers les autres. Elles n'en ressentent de toute façon pas l'envie, leurs amitiés ont du venir parce que ces amis sont venus vers elles.
- Pour communiquer, je le ressens bien (alors qu'avant pas du tout, je ne m'en rendais pas compte) : entre l'hypersensibilité qui fait qu'on se blesse et se met en colère pour des broutilles, et surtout la tendance à supposer et se poser mille question, ou à tout décortiquer pour répondre de façon logique et argumentée, c'est parfois houleux, mais nous avons aussi des discussions passionnantes, notamment sur le genre et sur l'écologie.

Merci pour les idées d'outils pour s'organiser, la neuropsy est très carrée et concrète, je pense qu'elle va être une bonne ressource, et la psychomotricienne lui a été aussi conseillée.

Ils ont quel âge tes jumeaux maintenant ? Ils sont sympa et positifs par rapport à toi et ton TSA en tout cas. :)
Dans les témoignages que j’ai lus, j’ai l’impression que c’est vraiment plus compliqué à partir de l’adolescence, aussi parce que c’est un moment où la plupart ont envie d’être « comme les autres » pour ne pas être rejeté. Plus petit ils s’en rendent peut-être moins compte et ils sont davantage dans le schéma familial qui s’élargit avec la maturation de l’enfant.
C’est une période complexe où apparaissent aussi les mal êtres voire les troubles psychiatriques qui peuvent être invalidants :(

Ce que j’ai transmis à mes fils n’est pas que le TSA, leurs profils atopiques voire très allergiques (deux ont de l’asthme, mon aîné a en plus de multiples allergies croisées) vient de mon SAMA. J’espère que leur atopisme ne se transformera pas en SAMA dans quelques années :( étant donné que le mien est sur une base d’anomalie génétique autosomique dominante il se peut que si… :(
Mais on leur fait pas les tests tant que ça ne devient pas aussi envahissant et systémique que moi, sur avis de Necker.

Mes petits ont eu douze ans en fin d’année.
Ils ne réfléchissent pas tellement en se disant que nous sommes 3 autistes. Ils nous voient chacun comme des entités avec des forces / difficultés.
Ils m’ont d’ailleurs super épatée en décembre. Nous sommes allés aux studios HP près de Londres. Week-end très anxiogène en terme d’organisation pour moi et stimulations pour nous entre Eurostar / gares / Londres pire que Paris / studios Warner, etc.
Et bien j’étais dans un bien pire état qu’eux (et ils me l’ont fait remarqué, gentiment d’ailleurs).
Ils grandissent, rigolent maintenant avec leur cousine de 10 ans, et échangent vraiment avec les deux filles de leur groupe psychomot d’habilités sociales.
J’espère que ta fille vivra son diagnostic sans trop de difficultés et qu’elle trouvera surtout la voie qui lui convient. C’est l’essentiel.
Pour ce qui concerne la dépression, j'ai vraiment rencontré des problèmes à partir de l'adolescence. Pas seulement parce que j'avais envie d'être comme les autres, mais aussi, plus simplement, parce que la socialisation était bien plus avancée. Ceux qui sont solitaires se voient beaucoup plus à partir du collège. Jusque là, si on veut un ami, il suffit de demander poliment.
Autre problème : quand on prend une trajectoire différente des autres, ça ne se voit pas trop au début. Mais plus le temps avance, plus les choses s'accélèrent... et plus ça se voit. Et ça peut vite devenir un problème, ne serait-ce que pour savoir comment se comporter. Savoir comment parler aux gens. Quel ton avoir, quelle tournure de phrase est appropriée. Ou simplement demander une information (quels devoirs pour demain ?) si on a pas bien compris.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
Identifié HQI, après suspicions de TSA. Troubles anxio-dépressifs chroniques. TPOC?

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