#11
Message
par Fluxus » mercredi 23 mars 2022 à 17:07
Alors, j'ai lu absolument tous vos messages, merci beaucoup pour vos réponses. Je sais pas si je vais réussir à répondre à tout le monde et s'il y a quelque chose à répondre. Ce sont des témoignages, ce sont des faits et je pars toujours du principe qu'on n'a pas à remettre en question ou débattre sur des faits (dans le sens où un fait, c'est un fait réel, y a moins à dire sur des actes que sur des paroles).
Je pense que du coup, le gros truc qui ressort déjà, bien-sûr, c'est l'âge auquel le diagnostic est posé. C'est sûr que le contexte est différent quand le diag est posé à un âge où le développement n'est pas encore "terminé" et que y a des moyens d'agir au niveau des adaptations, prises en charge par rapport à une personne chez qui le diag est posé proche de l'âge adulte ou plus tard et que la personne a dû apprendre à se construire un peu comme elle a pu.
De mon côté, j'avoue que je commence à avoir énormément de mal et à saturer un peu parce que je n'arrive plus à faire la part des choses... Je n'arrive pas à savoir ce qu'on me reproche exactement, je sais juste que je subis des hurlements quasi quotidiennement, que j'ai subi des choses quand même bien pires pendant plusieurs années avant le diagnostic (de type harcèlement moral)...
Les difficultés et problématiques liées à mon TSA, avant le diagnostic, pour ma famille, c'était vu comme des choses volontaires et conscientes, du caprice, de l'agressivité, de la méchanceté gratuite, de la folie, du délire, une éventuelle pathologie psychiatrique par laquelle je ne suis pas concernée (pas de bol, pendant des années on a essayé de me faire passer pour folle)...
On m'a souvent dit que mes comportements devenaient insupportables et que j'étais destinée initialement à être emmenée par les services sociaux dans un foyer pour cas sociaux ou dans un hôpital psychiatrique. J'ai entendu ça toute mon enfance. A l'adolescence, je me dis que c'est encaissé d'une autre manière mais en bas âge, c'est assez limite quoi...
Pendant des années, y a eu aussi une partie des conflits qui étaient remis sur mon comportement alors que je n'en étais pas à l'origine mais plutôt parce que d'autres personnes ayant des problématiques autres se plaignaient de moi, comme si c'était physique et qu'on ne pouvait pas me blerrer, tout simplement...
Puis y a toujours eu, cette question des problématiques personnelles qui concernent que le parent avec qui je vis, par lesquelles je ne me sens pas concernée puisque... Je n'y peux rien en fait ?! Et le fait que j'ai l'impression qu'il (le parent = ma daronne) se soit construit une sorte de blinde de pensées totalement biaisées et fausses dans lesquelles se réfugier pour avoir des choses à me reprocher.
Encore une fois, je le redis, j'ai réellement l'impression qu'elle ne me connaît pas, qu'elle a une idée totalement fausse de la personne que je suis. Je pense que dans la frustration de ne pas avoir pu solliciter d'aides de son côté pour ses problématiques personnelles à elle et la situation complexe dans laquelle on vit, le déni dans lequel elle est depuis des années et des années sous prétexte qu'elle est trop fatiguée alors qu'elle a laissé faire des choses totalement immorales et pires que violentes envers moi de la part de d'autres personnes, le fait qu'elle voit le mal partout dès qu'il s'agit de moi... Je comprends pas en fait, je comprends plus.
Elle me parle de respect et d'éducation. Mais qui va venir me parler de respect et d'éducation à moi ? Je suis la première personne à être super à cheval sur le respect, sur les valeurs morales et je tente encore plus de faire preuve de vigilance depuis que j'ai connaissance de mon TSA pour éviter des embrouilles dans lesquelles je parle naïvement mais où en face, ça ne passe pas...
Je sais plus en fait, j'avoue que je ne sais plus... Je ne vois pas de manque de respect de ma part. Elle chipote sur des détails, elle veut à tout prix que ce soit moi qui "subisse", que je nécessite une correction, une sorte de redressement, je sais pas trop ce qu'elle espère changer.
Idem, quand je remplissais mon dossier d'admission pour le SAMSAH, elle m'a quand même clairement explicité qu'elle avait des attentes précises auprès des éducateurs spécialisés.
J'ai un peu envie de rire en y pensant et en même temps, c'est très très nerveux dans mon esprit parce que... Je crois qu'elle ne connaît pas le réel rôle d'un éduc spé, des éducateurs spécialisés, j'en ai fréquenté entre mes 16 et 17 ans parce que j'étais seule, dans le sens où si j'étais pas en internat en semaine à l'époque où j'étais au lycée, je pense que j'aurai pu littéralement finir à la rue, non pas parce que je me serai faite jeter cette fois-ci mais plutôt parce que je n'aurai plus pu supporter... Heureusement pour moi, j'ai pu demander de l'aide à une super association d'éducateurs de rue où j'ai rencontré des gens formidables... J'ai moi-même, un rapport particulier avec tout ce qui concerne l'éducation de manière générale, à tel point que j'en ai fait l'objet de ma réorientation dans mes études alors que je m'étais toujours dit que je ne toucherai jamais à un domaine qui me touche personnellement pour en faire un métier...
Et bref, si j'ai bien compris ses attentes, elle attend de la part des éduc' spé du SAMSAH qu'on finisse par supprimer ce qui est en fait mon TSA, ce qui est moi-même, parce que c'est trop contraignant pour elle et qu'avec sa vision butée des choses, elle prend pour du manque de respect alors qu'il n y en a tout simplement pas...
Elle n'assume pas, j'arrive pas à comprendre, y a une sorte de mélange entre le fait qu'elle ne veuille pas se renseigner davantage sur mon TSA pour en savoir plus, comme si, le fait de s'y connaître, ça allait lui permettre de tolérer des comportements qu'elle ne veut pas tolérer (je suis une personne calme, franchement, à part si on cherche à me provoquer violent, je fulmine total et je vrille mais autrement, je suis une personne peu demandeuse, discrète et calme, je fais chier personne) et le fait qu'elle "profite" de ses problématiques personnelles et de ne pas avoir de prise en charge pour elle qui la laisse dans une impasse et lui donne le droit de s'acharner sur moi.
Bref, voilà, vous êtes beaucoup à parler du fait que malgré le TSA, la bienveillance c'est pas toujours "céder à tout", si on peut quand même apprendre des choses pour que la personne puisse se comporter correctement sur des valeurs et principes de base (style la politesse) en société c'est super etc.
Mais perso, j'ai l'impression que de mon côté, il ne peut même pas y avoir une question de "céder à tout", parce que y a même pas le contexte pour ça en fait.
A part la violence de mes crises qui se manifestent depuis toujours de manière à peu près identique, je vois pas en fait où serait le problème avec moi...
Bref, je tourne en rond, je sais pas, je sais plus quoi répondre, je sais plus quoi faire. Je commence même à me demander l'utilité des interventions du SAMSAH TSA parce que comme je n'ai quasi plus d'interactions sociales depuis un moment, j'ai plus vraiment de souci en société, puisque je n'y suis pas.
Le pire c'est que y a jamais rien eu de gratuit chez moi, donc j'avoue que je comprends rien, ça me fume...
Je sais juste que ça fait peut-être déjà plus de 15 ans que j'entends "Démerdez-vous entre vous, ça me regarde pas, je suis épuisée" quand il s'agit de ma fratrie et moi et qu'à côté, on me parle comme si je faisais du mal gratuitement aux gens alors que je demande rien à personne quoi...
Et que ça fait des années que je me remets en question à la place des autres à chaque fois alors que ce n'est pas à moi de le faire.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks