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Re: le harcèlement à l'école.

Posté : dimanche 2 décembre 2018 à 22:33
par Carapa
a écrit : Il nous semble essentiel- et c’est la raison pour laquelle nous vous écrivons- de faire circuler un message totalement différent auprès du public : il n’y a pas de profil-type pour l’enfant qui est harcelé, sinon qu’il n’a pas acquis les compétences relationnelles qui lui permettent de se défendre immédiatement et efficacement quand on l’attaque, ce qui a pour effet d’ancrer en lui une posture de victime très facilement repérable par les agresseurs. Cela veut également dire que, quelques soient les particularités d’un enfant, il peut apprendre à réagir différemment lorsqu’il est maltraité. C’est une question d’apprentissage dans la régulation des interactions
L'Education Nationale dans toute sa splendeur: apparemment, les gens qui manquent de "compétences relationnelles" ne sont pas ceux qui tapent sur les autres, mais ceux qui se font taper dessus. Cela me fait penser à ce qu'écrivait un journal satirique: "les bons se reconnaissent à leur matraque, les méchants à leurs ecchymoses". Et aussi à ceci: http://autismcrisis.blogspot.com/2006/1 ... ficit.html

Accessoirement, j'aimerais bien savoir comment on peut "se défendre immédiatement et efficacement" et "apprendre à réagir différemment" quand on est à un contre dix (à moins bien sûr d'être armé, mais ceci est interdit dans les établissements scolaires). Si l'auteur du torchon ci-dessus a des conseils, je suis preneur...

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : dimanche 2 décembre 2018 à 23:08
par freeshost
Ouais, malheureusement, on ne remet pas assez en question les personnes agresseuses, les personnes harceleuses, comme si - à tort ! - on considérer le fait de harceler comme un passage obligé.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : lundi 3 décembre 2018 à 3:07
par Geogaddi
lulamae a écrit : dimanche 2 décembre 2018 à 10:41
Ca demandait une approche d'engagement personnel hors posture habituelle du prof, mais ça marchait. Je ne dis pas que c'était la solution, c'était ce que j'avais trouvé.
Merci, tu as mis des mots sur ce que je pensais ! Je voulais dire qu'une des raisons pour lesquelles (selon moi) les profs ne réagissaient pas, c'était peut-être que l'engagement devenait trop "perso", sortait du cadre strict d'une tenue de classe classique. Enfin je n'en sais rien, je dis peut-être des bêtises, mais j'ai bien senti que la plupart des profs ne voulait pas trop se "prendre la tête avec ça", ce que je peux comprendre, mais c'est révélateur de failles au sein de l'école quand même. D'ailleurs je suis restée en contact avec pas mal de profs encore 10 ans après, et quand on a été assez "proches" pour parler du harcèlement scolaire, j'ai eu droit à deux types de réactions: soit ceux qui avaient vécu des brimades également (et la plupart du temps m'avait aidée à cette époque d'une manière ou d'une autre) et du coup étaient à l'écoute, soit, la majorité, ceux qui étaient gênés/ changeaient de sujet.

Je me souviens avoir discuté avec une prof des années après d'un de ses collègues (le pire que j'aie eu dans ma scolarité) qui avait initié le harcèlement contre moi, m'insultait en cours etc, parce que je le voyais être le gars sympa un peu grande gueule super populaire parmi ses collègues et ça me rendait malade que personne n'ait l'air de savoir quel tyran ça pouvait être, toujours envers des élèves "faibles" (y a eu moi, mon meilleur ami HPI, bref que des gens atypiques mais pas perturbateurs). J'ai eu droit à des changements de sujets, à des "oui mais...", "il a son caractère mais...". Je pense aussi que certaines personnes ont une idée arrêtée de certaines choses et remettre ça en question est trop perturbant pour elles. Peut-être aussi qu'avouer n'avoir rien vu/ avoir fermé les yeux reviendrait d'une certaine manière à avouer une forme d'incompétence qu'il est trop difficile d'admettre, je ne sais pas.

Bref, on en revient au même truc de base à savoir: grosse faille d'éducation des gosses et de certains enseignants/ équipes éducatives, dont ce n'est pas forcément la faute, mais qui ne sont juste pas formés pour répondre à ce genre de problématiques.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : lundi 3 décembre 2018 à 13:05
par Jiheu
Episode 43 de "L'Instit":
Adrien est Aspie éprouve moult difficultés à s'intégrer à l'école.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : lundi 3 décembre 2018 à 18:09
par EnHans
L'histoire dont je parle plus haut s'est reproduite cet après-midi. Le copain de mon fils a encore eu droit à la tête dans les wc et là son nez a touché l'eau... Il y avait des élèves qui sont tout de suite allé chercher le cpe. Il est intervenu et a emmener l'abruti dans son bureau qui lui disait que c'était pour rigoler (non mais sérieusement ??) Mais comment peut-on être à ce point inconscient au delà d'être con ? Il risque quand même une grosse punition et ça ne l'arrête pas. Il a un grain, c'est pas possible... Le copain, quant à lui, a l'air d'aller bien, il s'est senti humilié. Ce qui le dérange le plus est que d'autres enfants aient vu ça, il a honte et désire changer d'école. J'espère que l'école prendre des mesures sérieuses cette fois-ci. :evil: C'est dingue qu'encore une fois ce soit à celui qui subit des brimades de s'en aller. On tourne en rond, ça n'a pas de fin.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : lundi 3 décembre 2018 à 19:19
par hazufel
Le gamin qui a fait ça n’a pas été exclu sur le champ en attendant un conseil de discipline ?
Bon sang si ce n’est pas le cas alors ça ne risque pas de s’arrêter.
Pauvre bonhomme, c’est pas possible de vivre ça. Ses parents peuvent aussi porter plainte. Franchement il ne faut pas laisser passer ça.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : lundi 3 décembre 2018 à 19:38
par Tugdual
N'y aurait-il pas moyen de contacter les assos de parents d'élèves, histoire de mettre la pression sur l'établissement ?

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : lundi 3 décembre 2018 à 20:55
par EnHans
Il ne sait pas si l'élève a été puni, il n'a eu aucune info. C'est un enfant esseulé, il ne voit plus son père pour des faits graves et sa maman est très prise par un problème personnel et ne lui sera pas d'une grande aide, j'en ai peur. J'espère qu'il aura du soutien de la part du collège. Mon fils va essayer de le soutenir moralement, ils font le trajet vers l'école ensemble et il l'a déjà invité pour passer un we à la maison.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : lundi 3 décembre 2018 à 22:04
par freeshost
Esseulé ? Raison de plus pour chercher diverses personnes de soutien, d'aide, etc.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : mardi 4 décembre 2018 à 8:32
par EnHans
Tugdual a écrit : lundi 3 décembre 2018 à 19:38 N'y aurait-il pas moyen de contacter les assos de parents d'élèves, histoire de mettre la pression sur l'établissement ?
Il y a l'ape (association des parents d'élèves) mais son rôle est de récolter de l'argent pour les élèves, je n'y connais personne. Je vais essayer d'en parler au cpe ou à la directrice si je la vois. Je voudrais juste ajouter qu'il n'a pas l'air affecté, il semble prendre ça avec beaucoup de hauteur. Ça m'interpelle...

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : mardi 4 décembre 2018 à 8:46
par hazufel
Les douleurs les plus dévastatrices sont souvent invisibles et tues jusqu’à la catastrophe :(

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : mardi 4 décembre 2018 à 9:45
par EnHans
Mon fils dit qu'il est courageux, je ne sais pas quoi en penser. Est ce que je peux lui dire d'exprimer sa douleur à sa mère ou au cpe ? Il faudrait qu'il dise au moins que ça lui fait mal ? Il n'a pas à assumer tout seul les turpitudes d'un élève probablement très mal dans sa peau lui même. Je ne voudrais pas non plus m'immiscer trop... Souvent à trop vouloir bien faire, on fait des conneries. Je vais voir déjà si l'élève a été puni à la mesure d'une récidive et je vais essayer de l'orienter vers l'infirmière du collège.

Re: le harcèlement à l'école.

Posté : mardi 4 décembre 2018 à 17:38
par EnHans
L'élève n'a rien eu, juste une notif dans son cahier de liaison... hum... complètement injuste. Il a été moins punis que la 1ère fois quoi ! Il a tout de même présenté des excuses. J'espère que sa mère saura ne pas lâcher l'affaire.
Je suis en train de voir avec lui pour le vélo de mon cadet pour qu'il puisse aller en vélo à l'école. Il avait l'air super heureux de ma proposition. Ça lui sera bien plus utile qu'une nintendo ds.


Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).

Re: Harcèlement scolaire (relations difficiles)...

Posté : vendredi 1 mai 2020 à 10:45
par Jiheu
C'est quand même malheureux que des harcelés se donnent la mort pour faire prendre conscience du problème du harcèlement scolaire !
Les enfants n'acceptent donc aucune différence à ce point ?

Re: Harcèlement scolaire (relations difficiles)...

Posté : lundi 4 mai 2020 à 11:17
par Symphonie
C'est moi qui ai lancé ce sujet il y a 4 ans... il a vécu sa vie sans moi, et permis le témoignage de nombreux parents (j'ai tout lu !) et tant mieux, car c'est un sujet sur lequel il faut être très vigilent.

Manon a fait deux tentatives de suicide l'an passé avec pour origine profonde ce harcèlement (sensation qu'elle ne pourrait plus jamais aller au collège sans être jugée pour ses bizarreries, que le phénomène prenait de l'ampleur)...

Il nous a fallu cela pour prendre la mesure de la souffrance provoquée à la fois par les moqueries (quotidiennes, individuellement insignifiantes, mais qui mises bout à bout, et reçu par une hypersensibles prenaient une tout autre dimension...).

Non, ce n'est pas à la victime de se comporter différemment, et de faire plus d'efforts d'intégration (ils ne font que ça nos atypiques, des efforts, et ils s'y épuisent).
C'est à l'ensemble du système de reconnaître sa défaillance, et d’œuvrer pour un changement, par l'éducation, dès les toutes petites classes : il n'y a que cela qui fonctionne. Comme dit plus haut, les enfants trouvent toujours un élément pour justifier le harcèlement (caractéristique physique, comportement, vêtements, accent, défaut de prononciation...etc). Il faut donc leur apprendre, dès le plus jeune âge la tolérance, accepter la différence, la bienveillance. Et aussi, je crois, nommer les différences sans ostracisme. Il n'y a pas de gros mots. Les particularités peuvent avoir un nom, ce n'est pas blessant. à 3 ans, ils s'en fichent.
Ça évitera qu'à 13, ils aient peur, méprisent, jugent, critiquent, briment, et finissent invariablement par violenter.

Manon a changé de collège, ses harceleurs continuent leur vie sans avoir été inquiétés, je ne suis pas sure qu'ils aient eu conscience de la moindre responsabilité car c'est compliqué à cet âge d'endosser une responsabilité de groupe (individuellement, leur participation est insignifiante).

Mais de son côté, Manon a totalement rompu avec les personnes en question, ce qui nous semble un point hautement positif, et démontre qu'elle reprend le dessus. Elle identifie aussi mieux les comportements limite. Nous avons beaucoup travaillé sur le sujet.

Prenez soin de vos enfants. :kiss: