vous dites souvent des trucs vexants?

[Nanar02]

En tout cas pourquoi poser des questions dont on ne veut pas entendre la réponse ?
C'est débile et du temps perdu.
Entendre une réponse alors que tout le monde et la personne concernée en premier sais qu'elle est fausse est un manque d'honeteté.

[romain444]

En tout cas pourquoi poser des questions dont on ne veut pas entendre la réponse ?
C'est débile et du temps perdu.
Entendre une réponse alors que tout le monde et la personne concernée en premier sais qu'elle est fausse est un manque d'honeteté.

C'est un peu le même principe que quand on parle de la pluie et du beau temps !

"Ben oui il fait beau aujourd'hui ! Oui il fait moche ! Oui il pleut ! Quel déduction ! Tu veux une médaille ?!" Ça me démange parfois ! C'est juste une perte de temps !

d'ailleurs il fait nuit cette nuit vous ne trouvez pas ?

[Roxane-James]

C'est ça romain444 a raison je trouve également que ça ne sert à rien et que c'est stupide mais ça rassure certaines personnes de se poser des questions de la sorte, aussi.

[freeshost]

Pourquoi poser des questions ? Il y a des nuances. Vous voulez que je vous en apporte ?

1. Il y a les questions "traditionnelles", quotidiennes. Par défaut, on en attend une réponse positive (ce sont donc des questions rhétoriques). Exemples : "ça va ?", "comment vas-tu ?", "en forme ?", etc. [Ce sont des questions passe-partout, histoire de mettre juste au moins un brin de conversation verbale. Comme quoi ! Le verbal a quand même son importance y compris chez les personnes non autistes, même s'il n'occupe pas le grand pourcentage de la communication !] Souvent, les personnes sont pas mal embarrassées quand on leur donne une réponse négative...(mais la manière d'y réagir est une autre histoire ; nous en discuterons une autre fois... )

2. Il y a le small talk. Le fait de parler juste pour démarrer et entretenir la conversation (quitte à ce que le contenu soit pauvre et sans but*). D'ailleurs, les questions "traditionnelles", passe-partout, en font partie. Exemples de questions small talk : "T'as fait quoi hier ?", "Quoi d'neuf ?", "Tu as voté pour le 4 mars ?" (après, on peut catégoriser plus précisément les sous-catégories du small talk...), "Penses-tu qu'il faille former et armer les enseignants comme le préconise Donald Trump ?" (bien sûr, les médias sont à la fois friands et créateurs de small talk ).

* Notons que nous pouvons aussi faire l'éloge de l'action désintéressée, mais cela est une autre histoire (même si non négligeable).

3. Il y a les questions clairement (le contexte ou le ton le dit clairement, mais ces paramètres non verbaux ne sont pas forcément palpables par toutes les personnes autistes) rhétorique, celles où la personne veut clairement (quitte à user de sous-entendus, tellement répétés qu'ils deviennent du discours propre) montrer (ou évoquer) la réponse qu'elle attend. Exemples : "Vous n'êtes pas des mauviettes ?", "Vous voulez gagner ?", "Vous me faites confiance ?", etc.

4. Il y a les questions sincères, celles que préfèrent les personnes non autistes en général. Disant "Je ne sais pas x?y." Est-ce que des personnes peuvent me répondre "x!y" ? (le réel besoin d'information attendant des informations, ou, au pire, des personnes qui avouent ne pas avoir les réponses à la question)

1. et, surtout 3., sont rhétoriques. En fait :

En tout cas pourquoi poser des questions dont on ne veut pas entendre la réponse ?

En fait, la personne qui pose la question attend ostensiblement (clairement, explicitement, surtout non-verbalement (haut ton, gros yeux, yeux dirigés braqués sur ceux de la personne destinataire à convaincre)) une certaine réponse. Elle veut favoriser cette réponse, elle veut concrétiser la prophétie autoréalisatrice, le pouvoir de suggestion par non-verbal.

La réponse qu'elle n'attend pas est celle d'une personne qui résiste à ses manœuvres rhétoriques. [Avec l'expérience qu'elle acquiert, c'est encore plus subtil : elle sait comment réagir face à une personne qui ne "file" pas tout de suite. La tension monte.]

En fait, il y a beaucoup de manœuvres rhétoriques, qui peuvent se vêtir des divers types de phrases : [le non verbal peut toujours intervenir, mais parfois de manière subtile...]

- Il a tué la poule dans l’œuf. [Phrase déclarative. La rhétorique pourra être dans diverses figures de style. C'est une rhétorique plus difficilement disséquable car le rhéteur peut se passer des habillages non-verbaux.]
- Tu cherches les emmerdes ? [Phrase interrogative. C'est une question rhétorique, qui, dans ce cas, peut attendre la réponse OUI. En fait, la personne qui te pose cette question t'a déjà provoqué. Elle cherche les embrouilles, la rixe... On espère que vous ne serez pas confronté à ces fauteurs de troubles...]
- Tu n'aimes pas cette salade ? [Phrase interrogative. C'est une question rhétorique, mais... qui, cette fois-ci, attend la réponse... OUI (SI). À la différence qu'il y a un désir de coopération, de convergence. Sous-entendant "Tu n'aimes pas MA salade ?"]
- Tu veux vraiment aller au glacier ? [Phrase interrogative. C'est encore une question rhétorique. Mais qui demande le NON. Elle sous-entend que la personne qui la pose ne veut pas aller au glacier (ou que c'est une mauvaise idée). Elle cherche à te dissuader de décider d'y aller, à te persuader de décider de ne pas y aller.
- Trump veut armer tout le monde ! [Phrase exclamative. Là, c'est vraiment le langage non-verbal qui va aider à comprendre les subtilités (ironies, sous-entendues et autres implicites). À l'écrit, c'est juste le point d'exclamation et le contexte qui aident.]

Après, parmi les fausses questions, il y aussi les faux dilemmes ("Vous êtes soit contre nous soit avec nous." ; Vous êtes pour le lobby-armes ou contre l'Amérique." ; "Vous êtes soit homme cis hétéro soit femme cis hétéro." ; etc.), les questions pour semer le doute (alors que la réponse à la question a déjà été donnée), etc.

Une personne peut être prête à tous les sophismes pour défendre ses intérêts.