Je pense (vraiment !) qu'une de mes collègues est Aspie.

[Cardamome]

Il se trouve que je suis enseignante (c'est ma stagiaire ce qui ne me simplifie pas les choses)

Éventuellement pourquoi ne pas aborder la question de l'enseignement pour les élèves à besoin particulier et évoquer les élèves EIP, ceux avec tdah et ceux avec TSA par exemple?
Si tu en as déjà eu en classe, ça pourrait être une entrée en matière?
Ce n'est pas simple.

[pimpoline]

Effectivement, on n'entend que ce que l'on veut /est prêt à entendre et on ne décide pas forcément de ce moment

J'en suis persuadée aussi, d'ailleurs c'est comme ça que j'ai d'abord passé un test de QI alors qu'avec le recul, j'aurais pu m'en douter bien avant. Je ne suis pas diagnostiquée SA et du coup je peux me mettre un peu à la place de ta collègue.

Donc il y a sûrement pas mal de pincettes à prendre, mais je pense que le fait que ton fils soit concerné peut être un bon angle d'approche... je ne sais pas quelles relations vous entretenez, mais si tu as moyen d'évoquer le vécu de ton enfant devant elle, ça va peut-être fait tilt. Après, ça tiltera peut-être dans un moment effectivement...

Personnellement, vu mon caractère, je ne crois pas que j'aurais supporté qu'on me suggère trop directement que je suis comme ci ou comme ça, mais par contre (et particulièrement en ce moment), comprendre des choses de manière indirecte grâce à quelqu'un de bien intentionné, je crois que ça m'aurait été vraiment utile. Au moins, j'aurais eu en tête les infos... On ne peut pas imaginer être concerné par telle ou telle chose si on n'a pas les connaissances nécessaires. Donc au final, j'aurais tendance à dire que oui tu peux faire de la vulgarisation en quelque sorte (la BD ça me semble un peu orienté quand même... mais bon, si tu dis que ça ne lui fera rien, au moins elle l'aura si jamais). Evoquer le trouble et ce que ça implique au quotidien?

J'aurais apprécié que quelqu'un me mette sur la piste, délicatement et discrètement. Ca m'aurait fait gagner du temps.
J'édite: je viens de lire que tu es enseignante, et je rejoins Cardamome: tu as facilement moyen d'aborder le sujet!

[yael]

En fait je suis aussi formatrice d'enseignants par rapport à des élèves à besoins éducatifs particulièrs (dont handicap dont autisme). Ma collègue le sait. Elle a un élève autiste. Il y a une grosse douzaine d'élèves avec un diagnostic d'autisme dans l'établissement.
Ma collègue est très intelligente et je pense qu'elle compense beaucoup. Elle est capable d'être totalement hermétique à des messages déjà bien explicites ou bien de capter instantanément un message (que je pensais) subtil. Elle est plutôt du côté hermétique en général (elle arrive encore à me surprendre dans ce domaine) mais pas systématiquement et j'aurais peur de ne pas lui laisser la possibilité de faire l'autruche en étant trop claire dans mon message. J'aimerais idéalement lui ouvrir le champ de réflexion tout en lui laissant la possibilité de différer ou de le rejeter.
Je ne suis pas sûre d'être très claire.

[yael]

J'essaie d'éclaircir : ma parole est légitime dans le champ de l'autisme à ses yeux parce que je suis formatrice et qu'elle sait (je crois) que Fiston est Aspie. Du coup je crains qu'une proposition /remarque... de ma part ne lui laisse pas assez de possibilités de rester dans une ignorance volontaire.

[Bastion]

J'aurais tendance à dire que ce n'est pas plus mal. Si elle veut vraiment, elle aura toujours la possibilité de rejeter le message. Mais qu'il lui fasse du mal ou pas, il pourra lui ouvrir des portes et l'aider dans sa vie professionnelle future, comme tu le dis, les autres collègues n'ont pas l'air si compréhensifs avec elle... Son expérience auprès de toi est bientôt terminée, donc au pire si elle est un peu choquée, cela ne perturbera pas beaucoup son travail.

Je pencherai pour lui donner quelques indices. Pas forcément de but en blanc, mais la mettre sur la piste...

[Cardamome]

Ah oui, ce n'est effectivement simple, vu ce que tu précises.
Dire que du point de vue enseignement, des progrès ont été faits par rapport à 10, 15 ans plus tôt. J'imagine qu'en tant que stagiaire enseignante, elle n'a presque de la classe, de l'enseignement, encore que le point de vue de l'élève. Lui demander s'il elle imaginait toute cette différentiation est préconisée...
Mais c'est vrai que difficile de plonger vraiment"cash" dans le vif du sujet... Je réfléchis mais tu es obligée de tourner autour du pot pour éviter un truc trop brusque qui pourrait lui faire du mal sans pour autant lui ouvrir les yeux. Et bien sûr, tu prends donc le risque qu'elle n'imagine pas du tout où tu souhaites en venir.
Pas évident du tout
J'ai un collègue pas très proche dont tout le monde pense qu'il est concerné par un TSA mais personne n'ira aborder ce sujet avec lui car on ne le voit que très peu il est très très peu bavard et peu lié à mes autres collègues...
Inversement j'ai eu dans le temps un collègue que d'autres trouvaient étrange, je n'ai jamais abordé cette question (TSA) avec lui mais il m'avait confié être obnubilé par les chiffres, nous en parlions librement. D'autres collègues pensaient qu'il ne s'en rendait pas compte, et traitait en mec un peu débile

[yael]

Merci beaucoup pour ces échanges qui m'aident à faire avancer ma réflexion. Je n'avais pas formalisé tout cela aussi nettement jusque là.

[Flower]

Dans ce cas, peut-être pourrais-tu lui passer de la lecture sur l'autisme en disant que c'est pour mieux comprendre le sujet par rapport aux élèves concernés? Comme ça elle aurait la possibilité de s'y reconnaître ou pas. Ou alors lui passer un lien vers le webdoc ou les vidéos de Superpépette. (Dans le genre, "tiens j'ai vu ça l'autre jour, j'ai pensé que ça pourrait t'intéresser par rapport à ton élève autiste".)

[yael]

Je craindrais qu'elle ne transfère absolument pas si on ne lui dit pas de le faire (ça a demandé des semaines, voire des mois, d'efforts pour qu'elle arrive à transférer par rapport aux cours à préparer, alors qu'il y avait une demande très explicite et plutôt pressante de l'institution). Si je lui dit "tiens, regarde peut-être ça par rapport à ton élève", elle pourrais fort bien ne le regarder que par le filtre de l'entrée élève.

Néanmoins ça fait 3 possibilités là où je n'en voyais que 2 à priori :
-ne rien dire. Je ne me sens pas bien avec cette idée qui est cependant peut-être la plus respectueuse... ou pas.
-dire (en gros, einh, je simplifie) "tu me rappelles souvent mon fils", pointer explicitement donc. Ça peut être très brutal et contre-productif. C'est peut-être la seule option qui lui donne une chance d'entendre.
-dire "tiens, par rapport aux personnes avec autisme et pour t'aider par rapport à ton élève autiste, regarde ça". Ça peut être équivalent à l'option 1, sans certitude.

[Benoit]

Je ne peux pas m'empêcher de rapprocher ce thread de l'expérience d'Athéna de l'autre côté de la barrière de la formation d'enseignants.

Mais je n'ai pas la force de faire autre chose que de le quitter.

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[yael]

Excuse-moi Benoît, je ne comprends pas. Souci d'implicite je crains.

[Bastion]

Mais sa vision de l'autisme est si négative ? Bien sûr, on aime pas toujours se remettre en question, mais ce n'est quand même pas une insulte...

[yael]

Désolée, je suis bouchée ce soir, je ne comprends rien. La fatigue je crois. Benoît est-ce que tu pourrais être encore plus explicite ? Je sais que ça peut être agaçant.

[Benoit]

Vous oubliez dans votre liste une possibilite

- la personne est aspie et ne veut pas en parler.

[Manfromnowhere]

Bonjour,

pour moi, tu dois essayer de parler à cette collègue en évoquant peut-être toi meme ton propre diagnostique.
Si ca se trouve cette personne se pose plein de question sur ce qu'elle est et est en souffrance.

Après, c'est toujours délicat d'aborder le sujet, mais vous deviendrez peut-être ami. Moi si j'avais été diagnostiue asperger plus tot, ca aurait peut-être sauvé mon couple et j'aurai pas la vie de merde que j'ai aujourd'hui.

Je te conseille d'aller parler à ta collègue.

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