Chagrin d'amitié

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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rainbow
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Re: Chagrin d'amitié

#16 Message par rainbow » mercredi 31 mai 2017 à 20:13

Une question que je me pose : est-ce que vous aussi vous l'avez l'impression de "tout gérer en interne" (= ne pouvoir compter que sur vous-même) ?

Je veux dire de :
:arrow: ne pas partager ce que vous ressentez, car vous savez que l'autre ne comprendra pas vos ressentis...
ex : parfois je ressens en moi une réaction très forte que je me retiens d'exprimer, car en analysant la situation je vois bien que je n'ai aucun argument concret à donner à l'autre pour lui reprocher quelque chose...
(une fois ma copine était chez moi et on avait prévu de pique-niquer le midi avec d'autres filles, je lui ai dit que j'avais prévu de faire des bâtonnets de concombre pour l'apéro, donc elle a pris un concombre dans le frigo, et l'a découpé en bâtonnets... mais moi je n'avais pas prévu ça, je n'avais pas encore décidé si je voulais faire un concombre entier - bon c'est vrai que j'en avais deux -, et puis je n'avais pas prévu qu'elle le fasse sans me proposer d'abord de le faire... et j'ai senti que j'avais envie de criser à cause de ça, mais elle n'aurait jamais compris, et elle l'aurait très mal pris, donc j'ai gardé ce que je ressentais pour moi)

:arrow: ne pas chercher de réconfort ou d'aide auprès d'une autre personne...
De toute façon qui pourrait me comprendre :?:
et avoir une attente d'être comprise qui se retrouve insatisfaite, ça rajoute encore de la douleur à celle qui était déjà là... c'est pas la peine...
Là, mon ex (avec qui je suis restée en bons termes) m'a envoyé des SMS et m'a demandé qui était le mec sur les photos que je lui ai envoyé de ma journée de balade dimanche, donc je lui ai expliqué cette amitié déjà finie, et elle me demande si je suis triste... je lui ai répondu évidemment... et depuis elle essaie de me réconforter (mais jamais je ne serais allée vers elle en lui demandant du réconfort)...


J'ai l'impression de vraiment essayer d'accepter les autres comme ils sont, mais il semblerait que ça soit trop... :(
Où est la limite à ne pas dépasser :?: :?: :?:
(les accepter fait que je m'adapte à eux... et à priori je ne devais pas m'adapter autant)
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Salicorne
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Re: Chagrin d'amitié

#17 Message par Salicorne » mercredi 31 mai 2017 à 20:50

rainbow a écrit :Bien que n'ayant pas encore de diagnostic, je l'avais prévenue que j'étais Aspie que j'avais des difficultés relationnelles, à comprendre certaines choses... (notamment si les gens parlent sérieusement ou "juste pour parler" ou s'ils font du second degré...).
Il m'a dit que non j'étais normale, mais que c'est vrai que je posais des questions originales.
Pour être honnête, ton assurance me met mal à l'aise. Sans diagnostic, il me semble logique de ne pas être cru, et pourtant je pense que tu as eu raison de parler dès le début de tes problèmes relationnels. Mon thérapeute ne cesse de me répéter ce conseil : je dois présenter mes difficultés aux autres, y compris lors d'un entretien d'embauche. Je trouve que ce n'est pas facile, et j'évite absolument de mentionner le syndrome d'Asperger avant d'en avoir la confirmation. S'approprier un handicap qui ne me concerne peut-être pas avec certitude ne me semble pas opportun. Et si mes difficultés étaient moindres par rapport à celles des autres ?

De fait, je n’apprécie pas non plus les discussions sans objet, mais de nombreux aspies semblent au contraire aimer ce mode de conversation (il suffit de consulter les sujets dans la rubrique "De tout et de rien").
rainbow a écrit :En fait, c'est fou comme les relations évoluent avec le temps... :
Au début les échanges sont sérieux, profonds, sincères (ce qui me convient bien),
Puis avec le temps ça change vers autre chose, plus superficiel, plus banal, moins sérieux...
Habituellement ce serait plutôt le contraire, non ? :?
rainbow a écrit ::arrow: ne pas partager ce que vous ressentez, car vous savez que l'autre ne comprendra pas vos ressentis...
On me reproche très souvent de ne rien partager, de ne pas être suffisamment spontanée. En réalité il s'agit bien de mon mode spontané de fonctionnement. Quand je partage, je me force... Je n'en n'éprouve pas le besoin "naturel".
rainbow a écrit ::arrow: ne pas chercher de réconfort ou d'aide auprès d'une autre personne...
J'ai appris à davantage demander de l'aide, mais ce n'est pas non plus spontané chez moi : je n'y pense simplement pas.
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rainbow
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Re: Chagrin d'amitié

#18 Message par rainbow » mercredi 31 mai 2017 à 21:15

Merci de ton message Salicorne.
Salicorne a écrit :Pour être honnête, ton assurance me met mal à l'aise.
Tu parles d' "assurance", mais ça n'en est pas... j'ai eu l'occasion de discuter avec lui plus tard du fait que j'étais en cours de bilan, du fait que je n'avais pas encore de diagnostic...
J'essaie juste d'être la plus claire possible pour avoir des chances d'être mieux comprise : si je mettais plein de conditionnels dans mes phrases, je pense que les idées, le message passeraient moins bien.
Déjà que c'est pas facile pour un NT de comprendre ce que c'est le SA, mais si en plus je corse le tout avec des nuances, c'est une bonne façon de perdre son attention je pense.
Salicorne a écrit :S'approprier un handicap qui ne me concerne peut-être pas avec certitude ne me semble pas opportun. Et si mes difficultés étaient moindres par rapport à celles des autres ?
L'autisme est un spectre... les critères diagnostics chez les femmes adultes sont en train d'être révisés...
Pour ma part j'ai déjà eu la confirmation de médecins que j'ai des traits autistiques... après en ai-je "assez" pour avoir ce diagnostic, je n'en sais rien... (peut-être que cette année selon les critères diag' actuels non, et peut-être que dans quelques années, ils auront évolué et ce sera oui...).
Salicorne a écrit :
rainbow a écrit :En fait, c'est fou comme les relations évoluent avec le temps... :
Au début les échanges sont sérieux, profonds, sincères (ce qui me convient bien),
Puis avec le temps ça change vers autre chose, plus superficiel, plus banal, moins sérieux...
Habituellement ce serait plutôt le contraire, non ? :?
Je sais pas...
Salicorne a écrit :On me reproche très souvent de ne rien partager, de ne pas être suffisamment spontanée. En réalité il s'agit bien de mon mode spontané de fonctionnement. Quand je partage, je me force... Je n'en éprouve pas le besoin "naturel".
Pareil...
Mon ex m'a dit de faire des photos de mon stage en Normandie (il y a 2 semaines)... j'en ai fait... mais je ne lui ai toujours pas envoyé... je ne vois pas l'intérêt en fait ! :innocent:
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Re: Chagrin d'amitié

#19 Message par Salicorne » mercredi 31 mai 2017 à 22:02

rainbow a écrit :L'autisme est un spectre... les critères diagnostics chez les femmes adultes sont en train d'être révisés...
Avoir des difficultés relationnelles, être hypersensible et ne pas avoir d'autisme n'est en rien incompatible. Qui n'a jamais connu de chagrin d'amitié ? S'il n'y a pas de handicap objectivable, à quoi servirait un diagnostic de psychiatrie ? Le spectre n'est pas extensible à l'infini... et rien ne garantit que les études faites sur les critères diagnostics chez les femmes adultes vont être acceptées par l'ensemble de la communauté scientifique, surtout s'il existe des avis divergents sur la question. L'autisme est quelque chose de très complexe. En attendant, la prudence est importante, au risque de faire de la désinformation comme l'a fait Rudy Simone. :)
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Re: Chagrin d'amitié

#20 Message par MrsJack » jeudi 20 juillet 2017 à 7:57

Je crois que c'est le topic adéquat.

Hier je me suis disputée avec mon ami aspie. Il ne veut plus me voir.

Je comprends pourquoi, mais il n'empêche que j'ai très mal (d'où le fait que je vienne en parler ici).

Je ne peux pas en parler à mon compagnon vu qu'il comprendrait alors que j'ai plus que des sentiments d'amitié. Il voit que je suis en détresse mais il ne sait pas pourquoi et ses tentatives pour me remonter le moral font pire que mieux.

Je me rends compte aujourd'hui que j'ai fait une erreur en n'allant pas consulter un médecin la dernière fois que j'ai eu une mauvaise passe. Ça va recommencer comme il y a 4 mois, je vais faire une dépression qui va me paralyser. J'ai cumulé pas mal de boulot en retard à ce moment là que je n'arrive toujours pas à rattraper. J'attends que le cabinet médical ouvre et je vais prendre rdv, mais à tout les coups mon médecin traitant est en vacances.
:?
Or pour ce sujet là je ne veux pas d'un remplaçant. Je veux qu'on me permette de me mettre en arrêt maladie pour dépression ou burn-out je ne sais pas. Je ne veux pas qu'on me demande de rendre des comptes au travail pour des problèmes personnels, de même que je ne veux pas être un poids pour mes proches (parents, compagnon et rares amis que j'ai dans le coin). J'espère que le médecin me donnera l'adresse d'un "bon" psy pour suivre l'affaire.
Je ne peux pas continuer comme ça.
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Re: Chagrin d'amitié

#21 Message par rainbow » jeudi 20 juillet 2017 à 9:27

MrsJack a écrit :Je ne peux pas en parler à mon compagnon vu qu'il comprendrait alors que j'ai plus que des sentiments d'amitié.
Toi aussi ta relation amicale avec cet ami est un peu un intérêt spécifique ? (Une relation passionnée que les gens de l'extérieur ont du mal à distinguer du fait d'en être amoureuse ?)
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Re: Chagrin d'amitié

#22 Message par philigram » jeudi 20 juillet 2017 à 9:31

Attention de choisir un psychologue de formation, ou un psychiatre. A éviter tout ce qui est "psychothérapeute" !

Tu avais décidé de ne plus voir cet "ami". Ca a surement été brutal et non prévu. Il va falloir gérer ce vide, en parler. Et je comprends que cela soit délicat de partager avec ton compagnon. Il faut en effet une oreille extérieure.
Une déprime, c'est possible. Pourquoi parler de dépression ?
J'en ai fait une, donc je connais bien. Ca dur, on est cloué, fatigué, plus envie de rien, ni même de sortir du lit et des idées noires. Là, il faut se faire aider chimiquement.
En es-tu là ?

Mais il te faut surement un peu de repos et parler si le problème est uniquement lié au "deuil" de cet ami.
J'ai perdu une amie, après 10 ans de rapports amicaux, à raison de 2 à 4h par semaine de rencontre. Ce fut difficile, et brutal comme toi. J'ai eu du mal et même somatisé semble-t-il.
Mais ce n'était pas une dépression.

Tout ça pour dire, qu'il faut se méfier et ne pas entrer dans un cercle vicieux : médocs qui finalement te mette en réelle situation de dépression et te flingue la santé en plus, alors que cela se règle avec le temps et la discussion.
Diagnostiqué asperger avec anxiété sociale marquée par le CRA.

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Re: Chagrin d'amitié

#23 Message par philigram » jeudi 20 juillet 2017 à 9:32

rainbow a écrit :
MrsJack a écrit :Je ne peux pas en parler à mon compagnon vu qu'il comprendrait alors que j'ai plus que des sentiments d'amitié.
Toi aussi ta relation amicale avec cet ami est un peu un intérêt spécifique ? (Une relation passionnée que les gens de l'extérieur ont du mal à distinguer du fait d'en être amoureuse ?)
Tien, ça me parle ça. Vu de l'extérieur en effet c'est pris pour de l'amour ou une obsession. Alors que ça prend la tête comme tout autre sujet restreint.
Diagnostiqué asperger avec anxiété sociale marquée par le CRA.

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Re: Chagrin d'amitié

#24 Message par rainbow » jeudi 20 juillet 2017 à 9:53

philigram a écrit :Vu de l'extérieur en effet c'est pris pour de l'amour ou une obsession. Alors que ça prend la tête comme tout autre sujet restreint.
Exactement !
(cette prise de conscience est très récente pour moi)
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Re: Chagrin d'amitié

#25 Message par MrsJack » jeudi 20 juillet 2017 à 13:10

Attention de choisir un psychologue de formation, ou un psychiatre. A éviter tout ce qui est "psychothérapeute" !
Merci pour ce conseil.
Je connais la différence et je la gardais bien en tête.
J'en ai fait une, donc je connais bien. Ca dur, on est cloué, fatigué, plus envie de rien, ni même de sortir du lit et des idées noires. Là, il faut se faire aider chimiquement.
En es-tu là ?
Par période oui.
J'ai commencé à avoir des crises de ce genre là en début d'année.
Elles durent entre deux jours et une semaine complète, entrecoupées de périodes quasi-normale (je peux déprimée un peu ou être ronchon mais je peux aussi rire et discuter aimablement avec des gens).
Dans les périodes qui me font penser à de la dépression je ne parle pas ou quand je parle c'est incohérent et noir. Je suis agressive ou au contraire dans un état de fragilité extrême, soumise et docile.
Je ne mange rien pendant environ deux jours, ensuite la faim me rattrape malgré les nausées et je bouffe que des trucs sucrés qui me procurent du plaisir habituellement (biscuits, chocolat, fruits, glace...)
Certaines fois je ne sors pas du lit (aujourd'hui par exemple j'ai pas pu me lever - à part 10 min pour étendre le linge j'ai installé l'ordi sur les genoux).
Sinon je me force à m'installer au bureau pour travailler, mais les jours "noirs" je me met à pleurer ou à ruminer au bout de 20 min de taf car problèmes de concentration. Quand ça dure je vais faire la sieste ou j'entrecoupe avec du surf sur le net ou je regarde un film. Mais ça ne marche pas très bien et surtout je prend du retard dans mon travail et je n'en ai pas parlé à tout le monde (et je n'ai pas de papier du médecin pour justifier cet état).

J'en ai eu beaucoup plus vers mars-avril, petit à petit ça c'est un peu espacé. Je pensais que c'était passé, du moins que c'était en train de passer, mais je crois que les angoisses et les causes étaient toujours là. J'ai eu plusieurs coups de stress en début de semaine liés au boulot et à mes activités bénévoles. Du coup j'ai pas vu que j'étais en détresse quand j'ai parlé à mon ami (ce que je me suis toujours abstenue de faire pour ne pas le gêner ou l'effrayer).
Toi aussi ta relation amicale avec cet ami est un peu un intérêt spécifique ? (Une relation passionnée que les gens de l'extérieur ont du mal à distinguer du fait d'en être amoureuse ?)
Je crois que c'est les deux.
J'ai été amoureuse plusieurs fois dans ma vie, je dirais 6 fois de mémoire, mais il n'y a qu'avec lui que j'ai une obsession - un "intérêt spécifique". Avec les autres j'avais des relations classiques qu'on a entre deux humains qui font connaissance.
Alors si, j'en suis amoureux, je le sens quand je suis avec lui, mes sentiments ne sont pas purement amicaux.
C'est quand il est absent que je me rend compte qu'il est surtout un "intérêt spécifique".

Quant au deuil, il m'a donné une sorte d'avertissement.
Il ne coupe pas les ponts définitivement - pour l'instant - il suspend nos relations le temps que je me calme et que je réfléchisse.
(Mais le connaissant, ça pourrait quand même être définitif, s'il ne se calme pas lui même et si je ne lui manque pas d'une quelconque manière. Car là ce n'est pas à moi de le relancer, or c'était déjà moi qui le contactait en 1er 9 fois sur 10 environ)
Si je ne change pas d'attitude par contre ce sera fini fini.

Je pense qu'il faut donc que je me débarrasse de mon côté obsessionnel pour lui puisque a priori c'est ça qui gêne.
Ça et mes angoisses. Notamment la peur de le perdre qui me conduit à lui mettre une pression sur les épaules dont il ne veut pas.
Pour ça j'ai besoin d'un psy. Je n'y arriverai pas seule.
HPI (28/12/2017) à QI hétérogène.
TSA léger (11/03/2021) diag CRA
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