Questions autour de l'emploi ...

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Message
Auteur
Avatar du membre
MrsJack
Prolifique
Messages : 1125
Enregistré le : samedi 15 juillet 2017 à 21:17
Localisation : Nord (mais pas au nord du mur)

Re: Questions autour de l'emploi ...

#46 Message par MrsJack » lundi 14 août 2017 à 15:17

Je ne suis pas sûre que les travailleurs prennent plus de psychotropes que les chômeurs. J'aurai tendance à croire l'inverse : le niveau de mal-être est généralement fortement corrélé avec l'exclusion sociale, ce sont donc les non travailleurs qui sont le plus souvent dépressifs.
Comme ta première remarque m'a fait douté je suis allée faire une rapide recherche sur la toile pour vérifier et il n'y a pas de lien entre taux de chomage élevé et consommation d’anxiolytique et antidépresseurs. Il y plus de gens qui travaillent et qui du coup prennent des trucs pour tenir que de chomeurs sous médocs. M'enfin il faudrait que je trouve des études plus poussées, le sujet m'interpelle.
La consommation excessive de d'anxio et AD en France est réelle mais a différentes causes connues. S'il devait y avoir un lien avec la désorganisation des conditions de travail propre à la France, ce serait très minoritaire.
Je m'interroge plus que je n'affirme d'ailleurs.
Autour de moi j'écoute beaucoup de témoignages directs et j'observe, je vois beaucoup de NT à bout de nerfs, constatant (dans différents milieux professionnels) qu'on leur demande plus, avec moins de moyens, c'est très général comme phénomène mais c'est ce que moi je vois et entends, or tout ce petit monde ne me dit pas cash "maintenant je prend des cachets pour tenir".
A côté de ça j'entends dans les médias un accroissement d'anxiolytiques et d'antidépresseurs mais je ne peux pas faire le lien entre les deux sources, même si dans certains cas bien précis je sais que les deux facteurs sont liés.
Comme toi j'aimerais savoir voir une étude scientifique plus globale sur les raisons profondes qui conduisent les patients à prendre des traitements contre le stress ou la dépression, et qui pourrait faire le lien sur une plus grande échelle avec le monde du travail.
Mais il va falloir que je cherche sérieusement (tout ce que j'ai trouvé ce matin ce sont des chiffres globaux par région, par année et par prescripteurs psy/généraliste/autre) et je suis capable d'oublier du jour au lendemain en pensant à autre chose.
:oops:

Sinon j'avais oublié de répondre à ça ce matin :
Ah, ça te dérange quand on dévie du sujet ? On parle ici d'AUTISME, pas des originaux qui ont du mal à s'intégrer. :P
Mais ok, monde du travail.
On trouve des chiffres assez variés et peu sourcés sur l'emploi des personnes autistes. Généralement on parle de 80% sans emploi.
Ça ne me dérange pas qu'on dévie de sujet, je répondais à une de tes remarques sur le fait que les autistes avaient des problèmes d'adaptation partout, or je n'émets des idées que pour le milieu du travail. Sur les autres aspects de la vie je ne peux pas répondre ou ne veux pas répondre. En outre, comme tu fais ton job de modératrice en reclassant les posts quand on s'éloigne du sujet j'essaye de rester dans le cadre des "questions autour de l'emploi" pour ne pas refaire de sous-sujets.

Et pour ce qui est des 80% d'autistes qui ne travaillent pas, je suppose que ça mélange ceux de hauts niveaux et les autres. J'avoue que dans mes remarques je pense surtout aux aspies (encore une fois je répondais à la question de Laura Ingalls au départ) et qui ont donc les capacités physiques et intellectuelles de faire des milliers de métiers différents (comme un NT en fait), pourvu qu'ils aient le bon cursus et moyennant un environnement adapté.

Lepton a écrit :qu'il faut essayer de comprendre, c'est que ce n'est pas le stress du travail qui provoque les burn-out, mais les conditions de travail. Pour ma part, j'ai des responsabilités, mais je n'ai pas l'impression de faire un travail stressant. Au contraire, quand je suis à fond dans ce que je fais, j'ai parfois du mal à quitter mon travail le soir. Malgré tout, je me suis tapé quelques semaines d'arrêt au printemps, j'ai fait une petite cure d'anxiolytiques, et j'ai été obligé de faire mon coming-out pour expliquer les comportements bizarres que je n'avais plus la force de cacher. :?
Ce qui me détruit tout doucement, c'est le fait de travailler dans un bureau de cinq personnes, avec des gens bruyants, plein de passage, de la musique, des appels téléphoniques, etc.
Je suis absolument certain qu'à ma place, une personne "normale" trouverait qu'il y a une ambiance sympa.

Visiblement, la perception du stress au travail n'est pas tout-à-fait la même chez les personnes avec ou sans TSA...
C'est normal de faire un burn out si tu restes trop longtemps au travail, même si tu aimes ça. Dans ma branche ça arrive souvent.
Les responsabilités c'est une origine de stress, il y a ceux qui le gèrent très bien (au point que le stress disparait ou entre dans le mode de fonctionnement de l'employé) et ceux qui ne peuvent pas avoir de responsabilité sans paniquer.

Ce qui me fait rire parfois c'est que vous me (ou aux NT) reprochez de généraliser et de ne pas prendre en compte les variables des différents cas de personnes autistes mais vous êtes nombreux à me répliquer des énormités de généralisation et de préjugés sur les NT.
Mon père n'a pas de TSA (bon par contre il a des phobies sociales) mais il avait déjà du mal à travailler avec une deuxième personne dans son bureau, alors 5 ? Avec du passage ? Certainement pas !
Quant à la musique j'ai deux collègues qui se sont fachés au bout d'un mois passé dans le même bureau à cause de ça (l'un voulait du silence, l'autre voulait de la musique sans écouteur). Les deux sont "bizarres" avec des caractères bien trempés mais aucun n'a de TSA a priori.
Ce ne sont pas les mêmes problèmes que pour les gens avec un TSA mais les conséquences sont les mêmes sur le travail fourni et l'ambiance au boulot. Tenter de cacher ses particularités n'est pas forcément le bon choix à cause de ça, même si tout le monde doit faire un effort d'adaptation il ne faut pas que ça vienne toujours du même côté (en même temps c'est le principe de la vie enfin du travail en communauté).
Là où par contre une personne sans TSA sera avantagée c'est que même si elle n'aime pas ce genre d'ambiance, à part si elle a vraiment des phobies ou des névroses particulières, elle va finir par s'habituer, s'adapter sans s'en rendre compte et considérer que c'est la normalité.
L'épanouissement n'est pas forcément là mais il n'y a pas de stress extrême non plus.

Quant à la perception du stress au travail, oui je pense qu'elle n'est pas la même entre avec ou sans TSA, de même que chez les NT c'est assez variable aussi. Ça dépend de beaucoup de choses qui sont liées au vécu et au tempérament des personnes. La gestion de la pression morale (genre management sauvage), des délais de production/rendus courts, la sensibilité aux bruits, le contact avec les autres, etc. D'où la nécessité de trouver un travail qui convienne à chaque personnalité.
Le stress apparaît n'importe où et sous bien des formes. Ça pour le coup j'ai eu du mal à m'en rendre compte, il a fallu que j'aille loin dans l'anxiété pour me rendre compte que ça faisait longtemps que j'étais confrontée à des trucs stressants pour moi (pour rejoindre ta remarque : stressants pour moi mais qui peuvent paraître normal à d'autres, ou que moi je trouvais normal alors que ça ne l'était pas du tout et que ça me rongeait doucement sans que je le vois).
On remarque dans les chiffres du chômage que lorsque celui-ci augmente, il touche plus les personnes handicapées.
Paradoxalement, dans mon ancien service, suite à une baisse très violente d'activité ils ont dégagé tous les CDD et n'ont gardé que celui qui a un handicap pour le quota de travailleurs handicapés, sachant que le handicap en question est une maladie cardiaque assez rare d'après ce que j'ai compris, d'extérieur il est comme tout le monde et les aménagements de postes sont ultra minimes à faire (une autre différence invisible).
Pareil dans mon labo actuel, il n'y a que quatre CDI dont la secrétaire comptable qui est handicapée. Le jour où il faudra licencier (j'espère que ça n'arrivera jamais), ce sera la dernière à sauter vu que son poste est indispensable contrairement aux autres.
Comme quoi... Des hasards qui disent merdes aux chiffres :wink: .
C'est quoi la phrase ? "Les exceptions qui confirment la règle".
HPI (28/12/2017) à QI hétérogène.
TSA léger (11/03/2021) diag CRA
Quelques phobies sociales.
INFJ dans la classification Myers-Briggs.
---
"Aimez ce que jamais on ne verra deux fois." - Alfred de Vigny

arius
Passionné
Messages : 360
Enregistré le : jeudi 29 juin 2017 à 13:32
Localisation : Alsace

Re: Questions autour de l'emploi ...

#47 Message par arius » lundi 14 août 2017 à 15:27

Un autiste ne pourra jamais exercer (ou rarement) des milliers de métiers...

Ensuite, prendre l'exemple de ton pere phobique social pour dire "Les NT aussi ont leurs problème d'adaptation", c'est un peu généraliser sur un cas vraiment particulier.
CRA 02/10/2017 -> pas Asperger

06/06/2018 -> TDAH


Hqi

Avatar du membre
MrsJack
Prolifique
Messages : 1125
Enregistré le : samedi 15 juillet 2017 à 21:17
Localisation : Nord (mais pas au nord du mur)

Re: Questions autour de l'emploi ...

#48 Message par MrsJack » lundi 14 août 2017 à 15:36

arius a écrit :Un autiste ne pourra jamais exercer (ou rarement) des milliers de métiers...

Ensuite, prendre l'exemple de ton pere phobique social pour dire "Les NT aussi ont leurs problème d'adaptation", c'est un peu généraliser sur un cas vraiment particulier.
Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers, c'est juste celui qui m'est venu tout de suite en rapport avec le vécu de lepton parce que je connais bien le cas de mon père.

Dans ce que je vois et lis ici, et en ajoutant le cas de mon ami aspie irl, je suis absolument convaincue que les aspies et une partie des autres autistes de haut niveau non aspies (j'ai encore du mal avec les classifications) sont capables d'exercer des milliers de métiers.
Attention, je ne dis pas 1000 métiers en une vie, mais qu'à l'origine quand il grandit, se forme, s'adapte et choisit une voie professionnelle, il a le choix entre des milliers de métiers qui pourraient convenir.
Après pour un même métier, d'une entreprise à l'autre, d'un service à l'autre, l'environnement change beaucoup et c'est là que ça doit coincer, plus que sur le métier en lui même.
HPI (28/12/2017) à QI hétérogène.
TSA léger (11/03/2021) diag CRA
Quelques phobies sociales.
INFJ dans la classification Myers-Briggs.
---
"Aimez ce que jamais on ne verra deux fois." - Alfred de Vigny

thiloup
Régulier
Messages : 48
Enregistré le : mardi 18 juillet 2017 à 23:04
Localisation : Paris
Contact :

Re: Questions autour de l'emploi ...

#49 Message par thiloup » lundi 14 août 2017 à 21:44

MrsJack a écrit :
arius a écrit :Un autiste ne pourra jamais exercer (ou rarement) des milliers de métiers...

Ensuite, prendre l'exemple de ton pere phobique social pour dire "Les NT aussi ont leurs problème d'adaptation", c'est un peu généraliser sur un cas vraiment particulier.
Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers, c'est juste celui qui m'est venu tout de suite en rapport avec le vécu de lepton parce que je connais bien le cas de mon père.

Dans ce que je vois et lis ici, et en ajoutant le cas de mon ami aspie irl, je suis absolument convaincue que les aspies et une partie des autres autistes de haut niveau non aspies (j'ai encore du mal avec les classifications) sont capables d'exercer des milliers de métiers.
Attention, je ne dis pas 1000 métiers en une vie, mais qu'à l'origine quand il grandit, se forme, s'adapte et choisit une voie professionnelle, il a le choix entre des milliers de métiers qui pourraient convenir.
Après pour un même métier, d'une entreprise à l'autre, d'un service à l'autre, l'environnement change beaucoup et c'est là que ça doit coincer, plus que sur le métier en lui même.
Qu'entends tu par des "milliers de métiers"? On parle plutot de fonctions maintenant, tu crois qu'une personne TSA peut vraiment être commerciale, communicant ou faire beaucoup de relations clients? Chaque individu est différent mais on peut quand même dégager des tendances sur des larges groupes donc ce serait quand même étonnant. Faire croire ça peut être plus néfaste... Même sur des postes techniques on te demande du relationnel et on peut t'évincer en entretien sur ce critère alors que ce n'est pas le poste... Alors des métiers où le but est de vendre de la camelote, ça me semble compliqué pour l'organisation et la gestion de l'implicite...
03/10/17 : Diagnostiqué Autiste (TSA) en libéral ainsi que dys (langage, coordination).

Avatar du membre
Flower
Intarissable
Messages : 5602
Enregistré le : mercredi 8 avril 2015 à 13:13
Localisation : Au pied des Pyrénées

Re: Questions autour de l'emploi ...

#50 Message par Flower » jeudi 14 septembre 2017 à 17:36

Thiloup, sur ce point, le problème c'est plutôt qu'on met du relationnel dans des métiers pour lesquels ce n'est pas tellement important. Un mécanicien, un boulanger, un opticien, un technicien de laboratoire a-t-il vraiment besoin d'être bon en communication? On demande des capacités de travail en équipe dans quasi toutes les offres d'emploi, même si en réalité c'est pour travailler dans un cabinet d'avocat avec deux personnes avec lesquels on a finalement des contacts limités.
Après, bien sûr il y a des domaines plus difficiles que d'autres, mais comme le disent Temple Grandin et Tony Attwood, il ne faut pas exclure un domaine a priori. Il y a des autistes (Asperger) journalistes et même diplomates... (Cf. le rapport de Josef Schovanec sur l'emploi des personnes autistes) C'est galère mais ce n'est pas impossible.
(D'ailleurs il y a énormément de métiers qui sont très peu connus.)

Mais effectivement souvent le problème, ce sont les conditions de travail comme le dit lepton, ou alors des habitudes internes. Là où je travaille, il est par exemple normal de travailler avec la porte ouverte, et j'ai eu beaucoup de discussions avec un collègue qui y tenait, alors que moi ça me gênait car il y avait du bruit dans le couloir.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

Avatar du membre
Controleur
Prolifique
Messages : 641
Enregistré le : samedi 27 août 2016 à 18:09
Localisation : France(mobile)

Re: Questions autour de l'emploi ...

#51 Message par Controleur » dimanche 24 septembre 2017 à 11:37

MrsJack a écrit :
arius a écrit :Un autiste ne pourra jamais exercer (ou rarement) des milliers de métiers...

Ensuite, prendre l'exemple de ton pere phobique social pour dire "Les NT aussi ont leurs problème d'adaptation", c'est un peu généraliser sur un cas vraiment particulier.
Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers, c'est juste celui qui m'est venu tout de suite en rapport avec le vécu de lepton parce que je connais bien le cas de mon père.

Dans ce que je vois et lis ici, et en ajoutant le cas de mon ami aspie irl, je suis absolument convaincue que les aspies et une partie des autres autistes de haut niveau non aspies (j'ai encore du mal avec les classifications) sont capables d'exercer des milliers de métiers.
Attention, je ne dis pas 1000 métiers en une vie, mais qu'à l'origine quand il grandit, se forme, s'adapte et choisit une voie professionnelle, il a le choix entre des milliers de métiers qui pourraient convenir.
Après pour un même métier, d'une entreprise à l'autre, d'un service à l'autre, l'environnement change beaucoup et c'est là que ça doit coincer, plus que sur le métier en lui même.
:arrow: Tout dépends des cas.
thiloup a écrit :
MrsJack a écrit :
arius a écrit :Un autiste ne pourra jamais exercer (ou rarement) des milliers de métiers...

Ensuite, prendre l'exemple de ton pere phobique social pour dire "Les NT aussi ont leurs problème d'adaptation", c'est un peu généraliser sur un cas vraiment particulier.
Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers, c'est juste celui qui m'est venu tout de suite en rapport avec le vécu de lepton parce que je connais bien le cas de mon père.

Dans ce que je vois et lis ici, et en ajoutant le cas de mon ami aspie irl, je suis absolument convaincue que les aspies et une partie des autres autistes de haut niveau non aspies (j'ai encore du mal avec les classifications) sont capables d'exercer des milliers de métiers.
Attention, je ne dis pas 1000 métiers en une vie, mais qu'à l'origine quand il grandit, se forme, s'adapte et choisit une voie professionnelle, il a le choix entre des milliers de métiers qui pourraient convenir.
Après pour un même métier, d'une entreprise à l'autre, d'un service à l'autre, l'environnement change beaucoup et c'est là que ça doit coincer, plus que sur le métier en lui même.
Qu'entends tu par des "milliers de métiers"? On parle plutot de fonctions maintenant, tu crois qu'une personne TSA peut vraiment être commerciale, communicant ou faire beaucoup de relations clients? Chaque individu est différent mais on peut quand même dégager des tendances sur des larges groupes donc ce serait quand même étonnant. Faire croire ça peut être plus néfaste... Même sur des postes techniques on te demande du relationnel et on peut t'évincer en entretien sur ce critère alors que ce n'est pas le poste... Alors des métiers où le but est de vendre de la camelote, ça me semble compliqué pour l'organisation et la gestion de l'implicite...
:arrow: Le relationel cache en fait une capacité à se fondre dans une culture particulière, une ambiance de service particulière.

Ca dépends du poste effectivement. Tu vois en tant que contrôleur des finannces publiques pour mon oral d'admission j'ai eut des questions pour observer ma réaction sur le management d'équipes en SIP. Bon ,je viens du privé et le management n'est pas mon fort. Et pourtant j'ai pu convaincre le jury, puisque je n'ai pas eut de note éliminatoire à ce concours.

Par contre pour le concours par voie réservée de secrétaire comptable à la banque de france, j'ai eut droit à " vous n'êtes pas un peu trop perfectioniste"? Et ma prestation m'a valu un 5/20 puis un 6/20. Jury composé de deux cadres et de consultants de right management.

En soi c'est complètement nul de poser ce genre de questions, ça permet certes de voir comment le candidat réagit mais ce n'est pas la réponse donnée qui va dire si un tel ou un tel est plus compétent pour le poste.
Flower a écrit :Thiloup, sur ce point, le problème c'est plutôt qu'on met du relationnel dans des métiers pour lesquels ce n'est pas tellement important. Un mécanicien, un boulanger, un opticien, un technicien de laboratoire a-t-il vraiment besoin d'être bon en communication? On demande des capacités de travail en équipe dans quasi toutes les offres d'emploi, même si en réalité c'est pour travailler dans un cabinet d'avocat avec deux personnes avec lesquels on a finalement des contacts limités.
Après, bien sûr il y a des domaines plus difficiles que d'autres, mais comme le disent Temple Grandin et Tony Attwood, il ne faut pas exclure un domaine a priori. Il y a des autistes (Asperger) journalistes et même diplomates... (Cf. le rapport de Josef Schovanec sur l'emploi des personnes autistes) C'est galère mais ce n'est pas impossible.
(D'ailleurs il y a énormément de métiers qui sont très peu connus.)

Mais effectivement souvent le problème, ce sont les conditions de travail comme le dit lepton, ou alors des habitudes internes. Là où je travaille, il est par exemple normal de travailler avec la porte ouverte, et j'ai eu beaucoup de discussions avec un collègue qui y tenait, alors que moi ça me gênait car il y avait du bruit dans le couloir.
Là ou je travaille, c'est dans une trésorerie municipale, aux sous-sol .Un bureau vaste avec des bureaux pour chacun et un bureau de la chef, une salle de réunion.

Les collègues papotent entre eux et comme je sais que c'est important pour eux, je met mes bouchons d'oreille ils m'en tiennent pas rigueur. Si j'étais cadre dans un grand groupe à la défense au service financier, audit, ce point par contre m'aurait valu beaucoup de rancoeur et de mépris des collègues et l'incompréhension de mes supérieurs. Alors qu'à la dgfip: pas de problèmes, ce qui compte c'est que vous fassiez votre travail au mieux.

Non il ne faut pas exclure un domaine précis bien que certains métiers nécessitent un contact avec la clientèle. par exemple quand tu travaille en cabinet comptable, on te confie un portefeuille de clients et c'est considéré comme normal que tu doive en même temps de bosser sur un dossier, regarder tes emails, prendre le téléphone pour autre chose dans un court laps de temps.

Je parle bien sûr de l'expertise comptable classique, je ne sais pas ce qu'il en est pour des portefeuilles avec de la consolidation, des fusions, acquisitions, des trucs de grands comptes. J'ai eut vent d'un asperger qui avait validé ses diplômes mais avait quelques petits soucis de comportement avec ce qui est féminin, ce qui lui a valu quelques problèmes à l'école et une étudiante qui s'est plainte. il faisait son alternance dans une association

Je ne sais pas ce qu'il est devenu mais si il a validé son diplôme supérieur de comptabilité et de gestion, j'espère qu'il a réussi à se caser dans une entreprise qui l'a embauché en connaissance de cause. Pour lui c'est sûr que la voie du diplôme d'expertise comptable aurait relevé du miracle: ou trouver un expert-comptable suffisament ouvert et concerné pour embaucher un stagiaire qui sera son futur confrère mais autiste? Comment convaincre des professionnels dont l'ordre ne s'implique jamais dans les campagnes lancés par les associations? Je ne veux pas de déclarations de bonnes intentions mais un peu plus de flicage des professionnels du chiffre. Pour qu'ils comprennent le tribu à payer à user de pratiques discriminatoires et à refuser une certaine ouverture d'esprit.

David Heurtevant, en s'expatriant au luxembourg chez Deloitte, à aujourd'hui une situation beaucoup plus enviable que si il était resté en France ( les chargés de recrutement à la défense de ces boîtes ne voulaient pas entendre parler l'idée de recruter des autistes à l'époque). Et lui c'était une pointure.

J'ai l'impression que bien peu réalisent le drame pour notre pays que de bons profils s'expatrient ailleurs.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.

Carapa
Assidu
Messages : 298
Enregistré le : dimanche 22 mars 2015 à 20:45

Re: Questions autour de l'emploi ...

#52 Message par Carapa » samedi 14 octobre 2017 à 21:32

"Il y a des discriminations à l'embauche qui sont évidentes, comme ne pas recruter quelqu'un à cause de son apparence physique. D'autres moins évidentes. Par exemple, on m'a déjà opposé mon manque de dynamisme lors de l'entretien. Qu'est-ce que ça signifie ? Que je parle sur un ton monocorde et avec la voix trop basse. Moi, je le vis comme une discrimination, ce fait n'a rien à voir avec ma capacité à occuper l'emploi."

En effet, c'est bien le problème des entretiens d'embauche (dans leur version actuelle en tout cas): ils ont une furieuse tendance à sélectionner les frimeurs. Leur inutilité devient tellement évidente qu'elle a même fini par affleurer dans les pages du Figaro, pourtant journal contestataire s'il en est... [ironie]
http://etudiant.lefigaro.fr/stage-emplo ... ret-17871/
Mais bon, vu qu'un très grand nombre de recruteurs croient à la graphologie, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils croient à l'efficacité des entretiens...

"pas de lien fort entre les conditions de travail, le chômage, et la sur-médication dans la population française."
Je ne dis rien sur la sur-médication, mais c'est tout de même évident que le chômage massif entraîne une dégradation des conditions de travail...

"Par contre pour le concours par voie réservée de secrétaire comptable à la banque de france, j'ai eut droit à " vous n'êtes pas un peu trop perfectioniste"? Et ma prestation m'a valu un 5/20 puis un 6/20. Jury composé de deux cadres et de consultants de right management."
Voilà qui n'est pas rassurant sur les compétences de la Banque de France...

"J'ai l'impression que bien peu réalisent le drame pour notre pays que de bons profils s'expatrient ailleurs."
En effet.
Diagnostiqué SA (septembre 2016).

Avatar du membre
Controleur
Prolifique
Messages : 641
Enregistré le : samedi 27 août 2016 à 18:09
Localisation : France(mobile)

Re: Questions autour de l'emploi ...

#53 Message par Controleur » dimanche 15 octobre 2017 à 20:11

Carapa a écrit :"Il y a des discriminations à l'embauche qui sont évidentes, comme ne pas recruter quelqu'un à cause de son apparence physique. D'autres moins évidentes. Par exemple, on m'a déjà opposé mon manque de dynamisme lors de l'entretien. Qu'est-ce que ça signifie ? Que je parle sur un ton monocorde et avec la voix trop basse. Moi, je le vis comme une discrimination, ce fait n'a rien à voir avec ma capacité à occuper l'emploi."

En effet, c'est bien le problème des entretiens d'embauche (dans leur version actuelle en tout cas): ils ont une furieuse tendance à sélectionner les frimeurs. Leur inutilité devient tellement évidente qu'elle a même fini par affleurer dans les pages du Figaro, pourtant journal contestataire s'il en est... [ironie]
http://etudiant.lefigaro.fr/stage-emplo ... ret-17871/
Mais bon, vu qu'un très grand nombre de recruteurs croient à la graphologie, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils croient à l'efficacité des entretiens...

"pas de lien fort entre les conditions de travail, le chômage, et la sur-médication dans la population française."
Je ne dis rien sur la sur-médication, mais c'est tout de même évident que le chômage massif entraîne une dégradation des conditions de travail...

"Par contre pour le concours par voie réservée de secrétaire comptable à la banque de france, j'ai eut droit à " vous n'êtes pas un peu trop perfectioniste"? Et ma prestation m'a valu un 5/20 puis un 6/20. Jury composé de deux cadres et de consultants de right management."
Voilà qui n'est pas rassurant sur les compétences de la Banque de France...

"J'ai l'impression que bien peu réalisent le drame pour notre pays que de bons profils s'expatrient ailleurs."
En effet.
Non ce n'est pas rassurant, pas plus que pourtant la mission handicap était en très bonne relation avec autisme france. Ils ont choisit maintenant ils doivent assumer.

Bien peu réalisent le drame parce que plus personne n'a de vision de l'avenir.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.

Avatar du membre
Alceste
Passionné
Messages : 369
Enregistré le : mercredi 20 septembre 2017 à 22:11
Localisation : Savoie

Re: Questions autour de l'emploi ...

#54 Message par Alceste » mercredi 7 mars 2018 à 9:00

Un exemple d'initiative pour favoriser l'emploi d'autistes, et aider à la création d'entreprise :
Qu'en pensez-vous ?
Connaissez-vous quelque chose de similaire ?

https://geekclubbooks.com/2018/03/the-a ... 0Unique%3F
Il faut se résigner à être heureux de ce que la vie nous offre, sans paresse ni complaisance.

* Diagnostic Aspie 01/2018. Bilan réalisé par un psychiatre spécialiste * RQTH valide *

Répondre