L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Manichéenne
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#61 Message par Manichéenne » vendredi 1 septembre 2017 à 11:51

MrsJack a écrit :Je pense que le problème ne vient pas de l'absence ou de la présence de diag autiste mais d'une méconnaissance des réalités des métiers et des modes de vie. On ne peut qu'imaginer et il y a des tas de contraintes qu'on image pas, mais c'est aussi valables pour les NT qui déchantent en choisissant un mauvais métier.
Le diag est nécessaire pour connaitre les limites de ce qu'on peut tolérer.
Non, ça n'a rien à voir avec les "NT", une situation de handicap c'est pas "comme tout le monde, plus ou moins".
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA, cadet TSA de type Asperger.

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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#62 Message par TimeLady » vendredi 1 septembre 2017 à 11:55

hazufel a écrit :Timelady, personnellement, je ne cherche à plaire à personne, je n'ai pas besoin d'être aimée par les gens avec qui je travaille, je suis cadre, mon n+1 est le DG, je travaille seule dans mon bureau et gère mon service comme je veux, ça ne m'empêche pas d'être torturée par des remarques du genre :
"vous ne partagez pas, vous n'échangez pas. Vous n'avez pas d'idées sans doute..."
"vous n'allez jamais aux manifestations de votre profession, ça pourrait vous être préjudiciable, blablabla".
J'ai déjà eu des retours quant à ma rigidité d'exécution, mais ma fonction le demande, alors ça passe.

Je dois admettre, que mon dg m'a posé quelques questions suite aux diverses absences pour les rdv de mon fils, et depuis que je lui ai mentionné ses particularités et ce à quoi elles pourraient être liées (il a du se dire, ah mince, difficultés d'interactions ça me fait penser à quelqu'un...), je suis moins enquiquinée sur ma façon d'être. Mais jusqu’à quand ?
Là où je diffère c'est que moi ça ne me fait rien du tout.
"Vous ne parlez pas beaucoup..."
"Vous n'allez pas aux formations..."
"Vous ne faites pas ci, pas ça..."

Bah non, en effet, et me le reprocher ne me fera pas changer de comportement... J'annonce souvent la couleur en disant que dans une autre vie j'ai sûrement été ermite...
MrsJack a écrit : Ce n'est pas la solitude qui me dérange mais la peur de ne pouvoir compter sur personne quand je ressens le besoin de "sortir" de ma solitude.
Pour l'heure je n'ai jamais ressenti ce besoin. Quand j'intellectualise le truc, effectivement cette crainte arrive dans mon raisonnement, mais ça ne va pas plus loin. Et au pire je me dis que si j'ai besoin d'aide en vieillissant, il faudra que je dégaine le carnet de chèque puisque je n'aurai ni famille ni amis.
pré-diagnostic établi en 2012 (à 30 ans passés) par une psychologue comportementaliste - pas de démarche d'officialisation auprès du CRA prévue dans l'immédiat

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axurit66
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#63 Message par axurit66 » vendredi 1 septembre 2017 à 11:59

Manichéenne a écrit :Je crois MrsJack que tu n'as pas la moindre idée de comment un autiste apparemment parfaitement adapté peut réagir dans des situations extrêmes, perdre tout ce qui ne tient que par le contrôle et l'analyse, et surtout de comment les "cas psy" sont traités par la médecine (refus de soin, maltraitances, mise en danger, non respect des volontés, etc).
Alors, attention. je m'appelle Axurit66, j'ai bientôt 31 ans. Je n'ai pas été diagnostiqué SA dans un CRA.
Mais j'ai été prédiag par un psychiatre CRA, puis évalué "profil Asperger positif" par une psychologue libérale.
Donc je ne parle pas en tant qu'autiste, mais en tant que présumé autiste.

Devrais-je dorénavant faire précéder tous mes messages par ce petit paragraphe de préambule ? Si ça peut en rassurer certains, je peux le faire pas de problème ! Si ma signature ne suffit pas...

Pour en revenir au message posté par Manichéenne.
Je pense que tu as raison sur ce que tu as voulu dire à MrsJack. Beaucoup de personnes "non autistes" n'ont aucune idée de la puissance et de la violence que peut avoir une réaction négative face à des situations mal vécues. Il y a une véritable impossibilité de contrôler quoi que ce soit.
J'en ait moi-même fait les frais début aout, lors de ma dernière crise qui a duré plus de 3 jours. Ou plutôt devrais-je dire, mes collègues de boulot en ont fait les frais !
Ils pensaient qu'avec un peu de bonne volonté, ou avec un "coup de pied au cul" on peut sortir facilement d'une crise down.
Qu'après une petite heure d'isolement au calme ou après avoir fait un petit footing, on reviens avec la pèche, et la bonne humeur !
ben non ! Si c'était aussi facile, ça se saurait ! :lol:

TimeLady,
Oui, je connais ça aussi de la part de mon boss.
Je suis un peu comme un travailleur de l'ombre. Celui qui fait des tonnes de choses, mais qu'on connait à peine.
Le pire, c'est quand il me dit "Oh, mais tu sais, si tu ne peux pas aller animer de conférences, ni aller à des réunions, ni faire des démarches commerciales, ni téléphoner à des dizaines de personnes par jour,... bref à éviter systématiquement tout contact social, tu ne pourra pas faire grand chose avec ton statut et ton poste !".

Pourtant j'ai 7 ans d'ancienneté, et j'en ait accomplies des tonnes et des tonnes de choses ! Bien plus que bon nombre de collègues qui font beaucoup de blabla, beaucoup de bruit pour pas grand chose. Du vent !

Je pense que nous devons être très nombreux ici a être des travailleurs de l'ombre ! :mryellow:
2016 - Prédiag TSA / 2017 - Profil Asperger + Traumatisme précoce validé.
2018 - Burnout / 2019 - Guérison burnout. TSA remis en cause. Suspicion trouble schizoïde
Profil INTJ au test MBTI (passé dans le cadre d'un bilan de compétences).

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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#64 Message par lepton » vendredi 1 septembre 2017 à 12:43

axurit66 a écrit :Je pense que nous devons être très nombreux ici a être des travailleurs de l'ombre ! :mryellow:
Axurit66, si tu veux bien te présenter aux prochaines élections pour désigner le président du syndicat des travailleurs de l'ombre, je vote pour toi ! :mryellow:
Spoiler :  : 
Le travailleur de l'ombre est facile à reconnaître.
- Il de dit pas bonjour, ou alors on sent qu'il se force
- Il passe sa journée sur son PC (hormis quelques absence d'une demie-heures aux toilettes dans le noir).
- Il ne se plaint jamais.
- Il n'a jamais de promo, vu qu'il ne réclame rien.
- Personne ne sait le boulot qu'il fait. Sauf quand il y a un problème.
:lol:
Diagnostiqué. CRA, 2016.

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Moonygirl
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#65 Message par Moonygirl » vendredi 1 septembre 2017 à 12:48

Manichéenne a écrit :
MrsJack a écrit :Je pense que le problème ne vient pas de l'absence ou de la présence de diag autiste mais d'une méconnaissance des réalités des métiers et des modes de vie. On ne peut qu'imaginer et il y a des tas de contraintes qu'on image pas, mais c'est aussi valables pour les NT qui déchantent en choisissant un mauvais métier.
Le diag est nécessaire pour connaitre les limites de ce qu'on peut tolérer.
Non, ça n'a rien à voir avec les "NT", une situation de handicap c'est pas "comme tout le monde, plus ou moins".
Très juste. Et c'est pas parce qu'on a l'air de plutôt bien se débrouiller qu'on le vit bien, non plus.

Edit: mot oublié
Modifié en dernier par Moonygirl le vendredi 1 septembre 2017 à 16:23, modifié 1 fois.
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#66 Message par MrsJack » vendredi 1 septembre 2017 à 13:25

Manichéenne a écrit :Le diag est nécessaire pour connaitre les limites de ce qu'on peut tolérer.
J'ai beau ne pas être autiste je reste persuadée que le diag n'est PAS nécessaire pour connaitre ses limites.
On peut (sur)vivre toute une vie sans aller voir le médecin, c'est juste plus difficile et plus dangereux.

C'est l'expérience qui permet de connaître ses limites, pas le diagnostic.
Le diagnostic est un bilan fait par un professionnel qui va l'écrire noir sur blanc dans votre dossier médical, mais ce n'est pas lui qui décide de vos limites, c'est ce que vous êtes. Or vous l'êtes avant de passer le diag et vous l'êtes après, tout le monde n'a pas besoin d'un psychiatre pour faire de l'introspection.
Il suffit de vous lire : vos difficultés sont plus ou moins les mêmes à la base mais dans le détail on voit que certains d'entre vous rrivez à dépasser certaines limites et pas d'autres. Pourtant quand je regarde vos signature je vois toujours :
"TSA", "Asperger", "TSA + TDA", "TDA HQI", "TSA THQI", "TSA + anxiété sociale", etc.
Vous avez tous le même qualificatif et pourtant vos histoires, vos limites et vos réussites sont très différentes les unes des autres. C'est donc que les limites ne sont pas posées par le diagnostic "TSA" mais par ce que vous êtes dans le détail.

Je rejoins ce que je disais sur Timelady, je crois qu'individuellement certains d'entre vous ont besoin du diag pour avancer et d'autres non.

Ou alors je ne comprend pas ce que tu essayes de m'expliquer (ce qui est possible aussi).
Mrs Jack => Je pense que le problème ne vient pas de l'absence ou de la présence de diag autiste mais d'une méconnaissance des réalités des métiers et des modes de vie. On ne peut qu'imaginer et il y a des tas de contraintes qu'on image pas, mais c'est aussi valables pour les NT qui déchantent en choisissant un mauvais métier.

Manichéenne => Non, ça n'a rien à voir avec les "NT", une situation de handicap c'est pas "comme tout le monde, plus ou moins"
Vu la réponse, je me suis sans doute mal exprimée. Je vais essayer de reformuler.

Admettons, le diag vous aide à connaître vos limites. Les NAT et le NT sont très différents car les NAT sont en situation de handicap, OK.
La phrase de Philigram m'a perturbé parce que obtenir un diag ne suffit pas à bien s'orienter pour un enfant.
Si je prends la comparaison avec les NT c'est justement parce que ce sont des gens SANS HANDICAP qui, par méconnaissance du monde du travail ou du métier dans lequel ils se sont lancés, se retrouvent malgré tout en difficulté.
Le problème sera le même pour les NAT, même s'ils ont un diag.

Vous avez un diag qui vous dit par exemple : "Vous êtes autiste." Vous avez une hypersensibilité au bruit, vous avez besoin de calme et de solitude. Vous l'acceptez, vous en tenez compte. Parce que vous aimiez l'informatique et que seul face à votre écran vous vous sentez bien, vous vous lancez dans cette voix professionnelle. Une fois embauché, vous vous retrouvez en open space, à devoir rendre des comptes tous les jours à votre chef lors d'une réunion où tout le monde vous dévisage de la tête aux pieds... Angoisse totale.
Mais vous connaissiez vos limites non ? Vous étiez prévenus que vous étiez hypersensible, solitaire, etc. Et malgré ça vous êtes dans une situation ultra stressante parce que le problème ne vient pas du diagnostic mais d'une méconnaissance du métier choisi qui n'était pas adapté à votre handicap.

Voilà pourquoi je dis que c'est la même chose que pour NT. Même sans handicap, c'est facile de se "planter" de filière, parce que NT ou NAT, c'est plus facile de se connaître soi même et de connaître ses limites physiques et psy que d'anticiper à l'avance les dangers de l'environnement.

Évidemment, le diag permet de cibler les situations à éviter, Philigram a raison sur ce point c'est un bon début, ça aide, mais ça ne suffit pas et il faut faire attention à ça.
Je te rejoins ("Non, ça n'a rien à voir avec les "NT", une situation de handicap c'est pas "comme tout le monde, plus ou moins",), ce sera en effet beaucoup plus compliqué pour un autiste de trouver un métier optimal parce qu'y aura beaucoup plus de choses à prendre en compte.
HPI (28/12/2017) à QI hétérogène.
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Quelques phobies sociales.
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---
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axurit66
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#67 Message par axurit66 » vendredi 1 septembre 2017 à 13:29

lepton a écrit :
axurit66 a écrit :Je pense que nous devons être très nombreux ici a être des travailleurs de l'ombre ! :mryellow:
Axurit66, si tu veux bien te présenter aux prochaines élections pour désigner le président du syndicat des travailleurs de l'ombre, je vote pour toi ! :mryellow:
Spoiler :  : 
Le travailleur de l'ombre est facile à reconnaître.
- Il de dit pas bonjour, ou alors on sent qu'il se force
- Il passe sa journée sur son PC (hormis quelques absence d'une demie-heures aux toilettes dans le noir).
- Il ne se plaint jamais.
- Il n'a jamais de promo, vu qu'il ne réclame rien.
- Personne ne sait le boulot qu'il fait. Sauf quand il y a un problème.
:lol:
Ok ! :lol:

Je vais rajouter ceci, en tant que travailleur de l'ombre de l'extrême et un péu dépressif sur les bords, c'est du vécu :
- Il peut réaliser un dossier en deux ou trois fois moins de temps qu'une autre personne, mais personne ne le sait.
- Malgré cela, il s'auto-dévalorise.
- Peut demander d'être rétrogradé ou diminué de salaire, soit pour éviter d'avoir à affronter des situation sociales à l'excès, soit parce qu'il a l'impression d'être une sous-m****.

Effectivement, en 7 ans d'ancienneté, je ne me suis jamais plaint du petit salaire que l'on me donne. Les nouveaux venus eux, (arrivés en 2014 et 2015), ont menacé de démissionner et ont provoqué une hausse de salaire de 200 € net par an :lol: On sens la différence entre travailleur de l'ombre et travailleur de lumière :mrgreen:

Moonygirl,
Tu n'as pas voulu dire plutôt : Très juste. Et c'est pas parce qu'on a l'air de plutôt bien se débrouiller qu'on le vit bien, non plus.
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#68 Message par Pupuce » vendredi 1 septembre 2017 à 13:50

....................
Modifié en dernier par Pupuce le mardi 14 novembre 2017 à 22:13, modifié 1 fois.
Officiellement non-autiste

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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#69 Message par Aeryn » vendredi 1 septembre 2017 à 14:01

Ça fait longtemps que je ne suis pas intervenue sur le forum, mais là je ne pouvais pas m'abstenir ...
MrsJack a écrit : Il me semble avoir lu des trucs sur les topics des emplois aspies-compatibles qu'un aspie ne pouvait pas faire d'étude de médecine (trop stressant) et autres truc du genre. A mon avis c'est de la connerie. Ce n'est pas la définition de l'autisme asperger qui fait qu'un individu va être fait ou pas pour un métier, c'est sa connaissance de lui même, avec le TSA + ses traits de caractères.
Je me suis posée la question d'un SA me concernant, ce diagnostic n'a été ni infirmé, ni confirmé en libéral. Mon exemple vaut donc ce qu'il vaut.

Mais je suis étudiante en médecine, plus précisément en fin de 8ème année.
En admettant que je ne sois pas SA, j'ai clairement un fonctionnement assez similaire (ça ça a été confirmé ...).
Je ne vois pas en quoi être aspi empêcherait de mener a bien des études de médecine (plus que des études de commerce ou autre). Le stress n'entre pas où peu en jeu à mon avis, les autres étudiants étaient tout aussi stressés (chacun ayant son niveau propre de stress) que moi.
Les choses "difficiles" sont plutôt les cours en amphi avec 1000 personnes autour, mais ça je ne pense pas que ce soit propre aux études de médecine.
Pour la suite des études (stages ...), Les relations interpersonnelles m'ont posé parfois de gros soucis, et continuent parfois à le faire, mais encore une fois ce n'est pas propre aux études de médecine.
Dernière chose, si la médecine est "vécue" comme un intérêt spécifique, au contraire c'est un "bon plan" d'en faire son métier.

Tout ça pour dire que je trouve dommage de dire ce genre de choses, comme tout préjugé (MrsJack, j'ai bien compris que c'est quelque chose que tu as lu et que ça ne reflète pas ta pensée, n'y vois aucun reproche).
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#70 Message par TimeLady » vendredi 1 septembre 2017 à 14:22

Pupuce a écrit :
Mrs Jack a écrit :Voilà pourquoi je dis que c'est la même chose que pour NT. Même sans handicap, c'est facile de se "planter" de filière, parce que NT ou NAT, c'est plus facile de se connaître soi même et de connaître ses limites physiques et psy que d'anticiper à l'avance les dangers de l'environnement.
Là je ne suis pas d'accord. C'est très difficile de se connaitre soi et ses limites. C'est notamment sans doute une des raisons qui me font courir après ce diag. Je ne sais pas ou sont mes limites, ou alors elles sont trop floues. Avec un diag, je pourrais éventuellement me dire qu'il ne me sert à rien de m'épuiser à m'adapter, car ça n'évoluera que très peu(ce qui paradoxalement me fait très peur également). J'ai peur de rester à vie dans l'illusion que je peux m'améliorer. En ça, le diag officiel peut être aidant.
C'est peut-être là où je suis paradoxale et où forcément nos démarches divergent.

Moi j'ai décidé de vivre selon mes limites sans chercher à m'épuiser. Je ne sais pas faire ? Ca me fatigue ? Ca me rend malade ? Je ne fais pas. C'est sûrement céder à la facilité voire à la fainéantise, mais j'ai toujours été incapable de me forcer. Je n'ai jamais eu cette envie de progresser. Je suis bonne dans certains domaines : tant mieux. Je suis très nulle dans d'autres, même des choses basiques (cf. conduite, vélo, natation, communication sociale) : bah tant pis... Mais je ne sais vraiment pas expliquer le pourquoi de cette attitude... C'est peut-être inné, la psy avait parlé de fatalisme mais ça sonne trop négatif pour moi.
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#71 Message par Manichéenne » vendredi 1 septembre 2017 à 14:37

Attention, message sans filtre, comme je le ferais à l'oral, comme je le ferais si je ne savais pas que je suis autiste et que je peux choquer et blesser.
Les autres modérateurs feront leur boulot au besoin.
MrsJack a écrit :J'ai beau ne pas être autiste je reste persuadée que le diag n'est PAS nécessaire pour connaitre ses limites.
On a compris que t'es pas autiste, tu le répète à chaque message et c'est dans ta signature.
Ca ne te donne aucun droit de nier nos témoignages, nos vécus.
Je ne connaissais pas la majorité de mes limites avant le diagnostic. Si on enchaîne les burnout ce n'est pas pour rien.
Tu as ton avis sur la question, tu as ton avis sur tout, même quand tu n'en sais rien, même quand on te dit le contraire. C'est chiant. Si les TSA t'intéressent, lis-nous, regarde, écoute. Va à une rencontre irl pour voir des gens très différents de l'unique Asperger que tu connais, et là tu observes et tu écoutes sans intervenir.
On peut (sur)vivre toute une vie sans aller voir le médecin, c'est juste plus difficile et plus dangereux.
A la base, on parle ici de handicap, donc déjà il ne s'agit pas médecine et de soins.
Ensuite, "survivre" quand c'est "juste plus difficile", c'est multiplier le risque de suicide par 18 pour une femme Asperger.
Il ne s'agit pas de ne pas aller voir le médecin pour une personne en bonne santé, et espérer qu'elle ne va pas tomber malade.
On peut aussi conduire à contre-sens sur l'autoroute, c'est "juste plus difficile et dangereux". Et on peut y survivre, c'est arrivé, donc c'est possible, hein.
C'est l'expérience qui permet de connaître ses limites, pas le diagnostic.
NON. Pas quand on a un handicap cognitif qui touche à la théorie de l'esprit, à la reconnaissance de ses propres émotions, à la compréhension sociale, etc. On ne SAIT PAS exactement pourquoi des fois ça merde, pourquoi on fait des crises, pourquoi les autres nous rejettent.
Des tas de gens ont des limites et des incapacités qu'ils ignorent, parce qu'en se basant sur ses propres perceptions on ne peut pas tout savoir. Exemple simple : les dischromates.
Le diagnostic est un bilan fait par un professionnel qui va l'écrire noir sur blanc dans votre dossier médical, mais ce n'est pas lui qui décide de vos limites, c'est ce que vous êtes. Or vous l'êtes avant de passer le diag et vous l'êtes après, tout le monde n'a pas besoin d'un psychiatre pour faire de l'introspection.
"Tout le monde" n'est pas autiste.
L'introspection est nettement insuffisante.
Il suffit de vous lire : vos difficultés sont plus ou moins les mêmes à la base mais dans le détail on voit que certains d'entre vous rrivez à dépasser certaines limites et pas d'autres.
Comment peux-tu juger que nous avons des difficultés similaires, et de quelles limites parles-tu ? Sais-tu à quel prix certaines réussites sociales (si c'est de ça que tu parles) sont obtenues ?
Je n'ai pas les même profil sensoriel que les autres, j'ai moins de difficultés avec les implicites que la moyenne, je gère mieux les imprévus, je gère moins bien mes émotions, mes synesthésies sont uniques, etc.
Nous mettre tous dans le même sac, c'est humiliant.
"Quand vous avez rencontré un autiste, vous avez rencontré un autiste."

Si je prends la comparaison avec les NT c'est justement parce que ce sont des gens SANS HANDICAP qui, par méconnaissance du monde du travail ou du métier dans lequel ils se sont lancés, se retrouvent malgré tout en difficulté.
Le problème sera le même pour les NAT, même s'ils ont un diag.
Arrête avec "NAT", personne d'autre que toi ne l'utilise ici.
Non, le problème ne sera pas le même. J'en ai croisé des gens qui se sont trompés de voie ou qui détestaient leur boulot, je ne m'y reconnais pas du tout.
Etre en difficulté dans un métier qui ne nous convient pas, c'est sans commune mesure avec le fait d'être en situation de handicap.
J'ai un métier qui me convient, ça ne suffit pas.
Mais vous connaissiez vos limites non ? Vous étiez prévenus que vous étiez hypersensible, solitaire, etc. Et malgré ça vous êtes dans une situation ultra stressante parce que le problème ne vient pas du diagnostic mais d'une méconnaissance du métier choisi qui n'était pas adapté à votre handicap.
Non, je ne connaissais pas toutes mes limites, et pour celles que j'avais identifiées j'en ignorais l'ampleur.
Tu confonds métier et conditions de travail. Quand on choisi un domaine de travail on ne sait pas si on sera en open space ou non, ça varie d'une entreprise à l'autre.
On ne choisi pas un métier en fonction du handicap. Tu ne vas pas dire à tous les autistes d'éviter l'informatique parce qu'il y a un risque de se retrouver en open space. C'est aussi idiot que de dire au paraplégique d'éviter toutes études pouvant mener à un travail de bureau parce qu'ils pourraient tomber dans une entreprise sans ascenseur et avec des étages...
On choisit son emploi en fonction de ses compétences et de ses intérêts. Ensuite on peut adapter l'environnement.

"Aucun métier n'est inaccessible à un Asperger, à part peut-être ceux liés à la communication." (Guide AAF par Josef Schovanec, citation de mémoire)
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#72 Message par axurit66 » vendredi 1 septembre 2017 à 14:53

Tu as bien fait d'indiquer que tu avais enlevé le filtre :lol:

N'empêche que ce que tu as dis ci-dessous est très juste.
Manichéenne a écrit : Être en difficulté dans un métier qui ne nous convient pas, c'est sans commune mesure avec le fait d'être en situation de handicap.
J'ai un métier qui me convient, ça ne suffit pas.
2016 - Prédiag TSA / 2017 - Profil Asperger + Traumatisme précoce validé.
2018 - Burnout / 2019 - Guérison burnout. TSA remis en cause. Suspicion trouble schizoïde
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#73 Message par Lilette » vendredi 1 septembre 2017 à 15:06

+1 avec axurit, je te trouve soft là Manichéenne ;)
& +1 avec ton post en entier évidemment !
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Benoit
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#74 Message par Benoit » vendredi 1 septembre 2017 à 15:09

J'ai un métier qui me convient, ça ne suffit pas.
Si on voulait couper les cheveux en quatre, le problème c'est qu'il s'agit d'une formulation autistique amha:
a)- je fais un boulot qui me plait, donc il me convient.
b)- les relations et les a cotes sont ingérables, il faut les traiter.

Alors qu'en fait, le problème de <b> implique que <a> est en fait faux. Neuf fois sur 10, on considerera que les relations font partie du boulot, meme si du point de vue d'une personne autiste ce n'est pas le cas.

HS pour ce fil, le gros soucis dans la prise en charge de l'autisme, c'est qu'on veut faire croire qu'on peut "persuader" les autistes de continuer a tolérer <b> avec des thérapies a deux balles parce qu'ils disent que <a> leur convient.

Edité après relecture : cause : mal compris la comparaison, désolé il est tard.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

話したい誰かがいるってしあわせだ

Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.

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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

#75 Message par Pupuce » vendredi 1 septembre 2017 à 15:25

...........................
Modifié en dernier par Pupuce le mardi 14 novembre 2017 à 21:36, modifié 1 fois.
Officiellement non-autiste

"J'aurais pas été besoin" Nikos Aliagas, philosophe grec des Lumières

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