hazufel a écrit :Étonnamment je préfère aussi les climats froids, parce que j’arrive à le combattre en me dépensant physiquement comme tu le dis Piedsboueux, ce qui a la vertu de chasser le stress en plus du froid.
C’est dans les situations où je n’ai pas la possibilité de me dépenser physiquement comme je le souhaite qu’il me torture.
Mais quand il fait trop froid, il faut des vêtements et c'est très contraignant de gérer l'équilibre thermique entre insuffisance de chaleur (froid) et excès (transpiration, vêtements humidifiés... etc), sans compter les phénomène d'inertie thermique. Le problème se pose surtout au niveau des pieds qui me cuisaient en permanence, en plus des problèmes de manutention de quitter, remettre les chaussures pour marcher dans l'eau, la boue... etc, d'où simplement l'abandon de porter des chaussures, suivi de l'abandon du pays où il était obligatoire de porter des chaussures, d'où, à plus de 50% à cause rien que de ça, le choix de vivre en pays chaud au moins une partie de l'année, malgré les énormes difficultés qu'on été de s'y installer (mais moins difficile que d'avoir à supporter des chaussures).
j'ai quantifié les limites adaptatives:
un contraste des climats inférieur à 9° d'amplitude thermique sur les moyennes, Cilaos fait 7°: le plus rude de l'Hiver de Cilaos correspond à des conditions de mai et octobre en métropole (du moins dans le Bugey). Un pays comme les açores représenterait la limite du "vivable". Mais il faut compter aussi d'autres paramètres: le vent continuel où non, là où j'habite il n'y pas de vent sauf de temps en temps un grand coup, dans le Bugey, c'est souvent une cause de difficulté.
J'ai relevé comme limite froide par temps couvert 15-17° si je me dépense, 8° si il ya soleil et que c'est sec, 20° si il pleut, si je me dépense (exemple traverser la plaine des caffres sous la pluie en vélo)
Pour les limites chaudes c'est 24° si il fait soleil, 27 environ, en dessus je suis gêné pour me dépenser et me régule en allant souvent dans l'eau (dans le Bugey dans le fleuve, à la Réunion dans une ravine). Les températures de l'ordre de 33 à 40 dans le Bugey en France imposent des stratégies: me dépenser le matin en faisant des routes en vélo encore à l'ombre, puis évacuer ma chaleur en nageant longtemps dans le fleuve, et me mettre en relative hypothermie, de sorte que mon inertie thermique me permette de tenir dehors quand ça devient caniculaire.
Dans les Bas de la Réunion de décembre à mars, c'est aussi la canicule: la source d'hypothermie où aller faire baisser la température de son corps, c'est les magasins, la clim est à fond, ils descendent à 18° parfois, en faisant une "moyenne" entre refroidissement dans magasins et marche dans les rues, c'est tenable, le temps d'aller se réfugier dans un bus qui remonte vite fait dans "les hauts". Pas la peine de compter sur la mer de la petite plage de St-Pierre: il fait soleil, elle est à 30° localement, et en plus c'est salé ça colle à la peau et donne l'impression de transpirer encore plus: rien ne vaut les galeries marchandes.
En vélo c'est moins difficile, il ya l'air du vent de la vitesse déjà, et il est généralement possible d'éviter simplement le litoral pour prendre une route d'altitude.
Dans le Bugey, la maison étant en pierre, la température intérieure reste en dessous de 24, en France, l'été consiste souvent à s'enfermer le temps que le soir arrive: passer l'hiver à la Réunion est mieux, sauf qu'il faut bien trouver une période pour aller voir mes racines, et que c'est l'hiver à la Réunion que les plantes que je laisse en plan ne poussent pas trop, si je part une autre période c'est le "bordel" quand je rentre.
il ya d'autre problèmes qui se greffent à cette gestion thermique, en France (dans le Bugey), c'est les nuisances sonores importantes des appareils de climatisation qui empêchent du coup d'ouvrir grand la nuit pour faire rentrer la fraicheur: à terme, il va falloir installer une clim nous aussi, la mettre un moment à fond pour pouvoir supporter de passer la nuit fenêtres fermées et tout de même pas trop monter en température moyenne de la maison. C'est particulièrement con de demander à un appareil de faire un travail de refroidissement qui se ferait tout seul fenêtres ouvertes. Avant de passer à cette extrémité il ya la possibilité de boule quiès. À la Réunion, c'est plus facile: la maison se stabilise entre 18° l'hiver et 22° l'été, mais il faut vivre fermé à cause des nuisances sonore (hélicoptères le matin, chiens et sono la journée, chiens la nuit), la solution retenue a été d'insonoriser les pièces entre elle de sorte de tantôt aérer les pièces quand je m'y trouve pas puis de passer ensuite dans une autre, aérer en plusieurs fois la maison. En extérieur, à Cilaos c'est plus simple, si il fait trop chaud, je vais plus haut en altitude, si il fait un peu froid, je vais plus bas en altitude, en 45mn de marche ou 15mn de vélo je peux varier ainsi la température de -4° à +5° suivant de quel coté je vais...
En fait la gestion de la température a une grosse importance dans comment je m'organise la journée et pour où je vais et quoi je fais: ça à l'air de rien comme cela mais c'est rien que pour cela que la vie à Cilaos est plus facile.