Au bord de la crise de nerfs

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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NewAsperger
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Au bord de la crise de nerfs

#1 Message par NewAsperger » mardi 17 octobre 2017 à 18:35

Voilà, je le dis clairement et férocement, je suis sur le point de péter les plombs. Il faut déjà savoir que je suis assez jeune, j'ai 17 ans pour être exact. Et faire des sorties, de groupes notamment, représente pour moi le calvaire ULTIME. Comme beaucoup d'Aspies, la quantité d'informations sociales peut être écrasante dans le cas de grands rassemblements, et je ne fais en fait pas DU TOUT exception à la règle. Tous ces neurotypiques et leurs codes sociaux rigides auxquels il faut se tenir sans concession, et mon incapacité justement à montrer mon appartenance au groupe à travers mes comportements, mon incapacité à imite les leurs, bref tout ça fait que ces gens qui devraient être mes amis je ne les considère pas comme tel, au pire je les vois comme des banales connaissances, mais comment considérer comme amis des gens avec qui je ne partage rien et je ne me sens jamais en phase et avec qui je ne peux être naturel ou moi-même, au risque d'être considéré comme totalement excentrique (j'adore le terme anglophone "awkward") ou complètement à côté de la plaque ? Nos centres d'intérêts n'en parlons même pas, les miens sont à des années-lumière des leurs, tandis que je suis éclectique dans beaucoup de domaines différents et que je me passionne sur tant et tant de sujets, il m'est impossible d'aborder quelque chose de sérieux avec eux et le temps d'un instant, et je fournis une montagne d'efforts plus que considérable pour ÊTRE dans le groupe, en vain.

En parlons d'ÊTRE dans le groupe, tous mes comportements sont calculés pour paraître les plus naturels aussi, mais ils remarquent bien qu'il n'y a justement pas de spontanéité dans mes comportements et qu'il y a quelque chose de radicalement différent chez moi. Je ne suis pas aveugle, pour avoir traîné dans un même groupe à de nombreuses reprises, il y a certaines paroles ou regards qui ne trompent pas, mais me sentir constamment comme un espion sur le point d'être découvert, c'est juste ÉPUISANT, limite j'ai parfois envie de débrancher mon cerveau tellement que je suis à la limite de l'évanouissement la nuit venue. Ce décalage permanent et les angoisses sociales qui en résultent, je suis sorti dehors avec un ami à moi (que je considère réellement comme un ami) à plusieurs reprises en allant faire du sport avec lui et ça s'est toujours bien passé, rien à dire là-dessus et rien à lui reprocher non plus, mais il a je crois six années de plus que moi et c'est déjà un adulte, d'où le fait que j'ai toujours pu être moi-même et sans qu'il me soupçonne d'être "bizarre" à travers mes comportements de "neuroatypique". Malheureusement traîner avec des gens avec la même maturité que la mienne est extrêmement difficile, d'autant que les jeunes de mon âge sont dans des délires complètement différents des miens et n'ont probablement pas traversé les mêmes phases extrêmement difficiles que les miennes, ou simplement n'ont-ils pas à lutter férocement chaque jour comme c'est mon cas, simplement afin d'avoir un banal et simple sentiment d'appartenance à un groupe (qui pour moi est justement une aubaine, tellement que je lutte socialement et de façon permanente), sentiment en regard duquel je dois faire des efforts monumentaux pour l'"acquérir".

Peut-être qu'ils m'apprécient bien malgré tout, mais franchement quand on me pousse à sortir et voir des gens, en sortant comme argument que si je veux des amis ou des gens avec qui il faut sortir il ne faut pas refuser les sorties qu'on me propose, eh bien moi j'ai bien envie parfois de rétorquer que NON, hors de question que je sorte avec un groupe si c'est pour revenir encore moins bien chez moi qu'avant le moment de partir à leur rencontre.
Bref c'est pour ça que ce soir, en étant rentré de chez moi, c'est comme si la mort était venue à moi d'une certaine façon, en réalisant que malgré tous les efforts permanents que je fournis et ce depuis des années, la situation s'améliore mais de façon très lente et l'énergie tant physique que psychique à fournir est juste des plus monumentales, et comme tout être humain sur cette planète je n'ai pas des batteries d'énergie illimitées, et quand elles finissent par tomber à plat c'est la dépression ou simplement un ras-le-bol constant et permanent...
Je RÊVE d'être comme tous ces autres jeunes, qui sortent naturellement dehors et qui vont à la rencontre des autres gaiement en se montrant confiants et assurés, mais moi j'ai toujours dû imiter cette confiance et ce naturel, et malheureusement j'en ai déjà souvent payé les conséquences de jouer tout ça, de la même manière qu'un acteur de théâtre, tellement que c'est CHIANT et EXTÉNUANT à la longue.

J'espérerais tellement que tout finisse par changer, un beau matin en me réveillant, et de constater que tout roule et que les choses se passeront tout naturellement, mais je suis ramené de plein fouet à la réalité TOUS LES JOURS, à chaque fois que je discute avec une personne (alors encore plus si c'est un jeune comme moi) et que je me rends compte du fait qu'il y a quelque chose qui cloche socialement, ou que je ne serai jamais au même niveau que tous ces gens ou tous ces neurotypiques...
Je me dis constamment : "À quoi bon lutter si c'est pour finir à chaque fois épuisé et saoulé en permanence jusqu'au cou ?" et je me rends compte que ce ne sera jamais un de ces jeunes "dans la norme" qui serait capable ou qui consentirait à fournir la même montagne d'efforts, tous les jours à chaque heure de la journée, et ce simplement pour le simple fait de VIVRE...

J'ai peut-être eu un diagnostic qui a tout changé et bouleversé ou d'une certaine manière "révolutionné" ma vie en ayant pu comprendre la racine même de tous mes problèmes, mais ces problèmes-là font toujours partie du jeu et je lutte en permanence pour les effacer, bien sûr toujours de façon vaine...
J'ai besoin de votre aide, même si elle est écrite ou virtuelle, je me sens comme au fond du gouffre sans possibilité quelconque de m'échapper ou d'apercevoir une échappatoire.
Je prie chaque jour pour que ma situation s'améliore, je fais peut-être quotidiennement des progrès mais à une vitesse très très lente et insatisfaisante...
Je m'adresse à moi-même un message d'espoir, en priant les cieux afin que tout puisse s'améliorer rapidement, même si ce ne sont peut-être que des vœux pieux, mais l'espoir est la seule chose qui me reste afin de me raccrocher en permanence, à la VIE...

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Herlock Martin
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Re: Au bord de la crise de nerfs

#2 Message par Herlock Martin » mardi 17 octobre 2017 à 19:21

Salut,

17 ans...
c'est un bel âge (tous sont beaux dans l'absolu), je crois que tu es au top de ta condition physique, ton cerveau est encore en maturation, bref tu as de belles perspectives devant toi !

Pourquoi vouloir te réveiller un matin en étant "normal" ?
Tu te réveille tous les matins en étant toi. (songe que des personnes pour diverses raisons se réveillent le matin sans conscience d'elles mêmes...)

tu sais qu'en étant toi même en "société" tu ne t'exposes pas à plus de risques de rejets qu'en empruntant un manteau de ceux que tu appelles NT, même chez eux il n'y a pas d'universalité des relations et des amitiés... on ne peut pas plaire à tout le monde quelque soit notre "mapage" neurologique...

faire des efforts pour avoir des relations de qualités c'est pour tout être humain la même règle...

alors à toi de voir, se fatiguer relativement pour entretenir quelques vraies amitiés Vs se ruiner la santé à vouloir paraître autre que ce que l'on est par essence ?..

Une chose est sûre, tu n'es pas tout seul, tu as des qualités et même si toute ta ville ne le voit pas, garde derrière l'oreille que sur ta route de belles rencontres sont possibles et qu'elles pourront être d'autant plus riches qu'elles seront empreintes de naturel et de vrai...

Être en déficit de capacités mondaines ne veut pas dire que tu es voué à l'ascétisme et à la réclusion, pas facile ne veut pas dire impossible...

La qualité parfois vaut mieux que la quantité...parfois voire souvent.
:D
Prédiag TSA en 14...
Scores élevés sur WAIS en 14 et 16
Prédiag TSA bis en 16
TSA diagnostiqué en 17
3 ADOS, 1 ADI, 1 SQC, 1 M-CHAT, 2 WAIS, pour un atypique même dans l'autisme :mryellow:

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Anahata
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Re: Au bord de la crise de nerfs

#3 Message par Anahata » mardi 17 octobre 2017 à 19:38

New asperger : :kiss:
C'est dur d'avoir ce regard lumineux sur une situation qui semble inextricable. Je crois que c'est juste fait pour que tu restes dedans et que t'y vois la beauté. La confrontation à ce qu'on est pas, ce qu'on n'a pas, c'est juste un calvaire qu'on a le droit d'accepter uniquement pour des raisons que nous avons choisies (travail passion etc, famille) personne ne t'oblige à occuper ton temps libre à ce qui t'emm.
Alors pour les rabat joie de service là qui voudraient me faire clouer le bec sous prétexte que je ne leur ai pas donné le laisser passer, le saint graal de la com entre Aspie, vous savez ce que j'en pense.
J'entends le mélange d'émotions de New asperger et ça me suffit.
:arrow: Diagnostiquée sur le Spectre de l'Autisme :shock: :D :? :cry: :innocent: :wink: :geek: :arrow:

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Re: Au bord de la crise de nerfs

#4 Message par NewAsperger » mardi 17 octobre 2017 à 21:10

Anahata a écrit :New asperger : :kiss:
C'est dur d'avoir ce regard lumineux sur une situation qui semble inextricable. Je crois que c'est juste fait pour que tu restes dedans et que t'y vois la beauté. La confrontation à ce qu'on est pas, ce qu'on n'a pas, c'est juste un calvaire qu'on a le droit d'accepter uniquement pour des raisons que nous avons choisies (travail passion etc, famille) personne ne t'oblige à occuper ton temps libre à ce qui t'emm.
Alors pour les rabat joie de service là qui voudraient me faire clouer le bec sous prétexte que je ne leur ai pas donné le laisser passer, le saint graal de la com entre Aspie, vous savez ce que j'en pense.
J'entends le mélange d'émotions de New asperger et ça me suffit.
Tu m'excuses vraiment mais je trouve ton message extrêmement difficile à comprendre... Peux-tu me le réexpliquer plus explicitement ?
Diagnostiqué en octobre 2016, j'habite en Suisse. Je suis impatient de côtoyer d'autres Aspie et de prendre part à cette vie en communauté.

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Anahata
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Re: Au bord de la crise de nerfs

#5 Message par Anahata » mardi 17 octobre 2017 à 22:11

Ah... comment dire. Quand c'est la panique, le but c'est de revenir à un état calme. Bienveillant avec soi même. Alors les mots ne servent à rien. :). Ce que j'ai écrit c'était pour t'apporter de l'aide. Mais qu'importe, il faut le vivre. Ces mots là balancés comme ça, ne servent à rien d'eux mêmes.
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freeshost
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Re: Au bord de la crise de nerfs

#6 Message par freeshost » mercredi 18 octobre 2017 à 13:05

Veux-tu rencontrer des personnes Asperger suisses ? :mrgreen: Dans des lieux calmes, ce la va de soi si ce si te convient. :)

En ce qui concerne les relations avec les personnes non autistes, je ne m'en impose pas plus que je ne peux supporter. Je ne me force pas à appartenir au plus de groupes possibles. Je sélectionne. Il m'arrive régulièrement de dire NON (soit sans justifier soit en disant [parfois mentant] que j'ai une rencontre (avec des personnes Asperger :lol: ).]

Bon processus de deuil. :)

Être autour d'une table composée de personnes Asperger sera beaucoup moins fatigant. À toi de tester (avec nous autres, personnes Asperger suisses, par exemple :mrgreen: ) tes capacités (selon le nombre de personnes, selon le lieu, etc.).
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Re: Au bord de la crise de nerfs

#7 Message par Ixy » mercredi 18 octobre 2017 à 19:08

Merci pour ton texte empreint de sincérité et de maturité. Tu as au moins cet chance d'être autant lucide à 17 ans ce dont tout le monde n'a pas à cet âge là.

Tu veux être comme tout le monde. Peut-être il faudrait que tu essaies plus encore d'être comme tout le monde pour ce qui est de la charge qui pèse sur toi. Est-ce que tu vois les autres faire autant d'efforts, de se triturer pour gagner un semblant d'assurance et de confiance, d'aller jusqu'à l'épuisement ? La réponse est non. C'est une façon de voir que le jeu n'en vaut pas la chandelle.

Sans doute tu gagneras en indépendance quand tu vas grandir et que dans le même temps tu trouveras (ponctuellement) ce que j'appelle des "niches sociales" :lol: : des endroits et des moments permettant une communication/sociabilisation plus naturelle et plus simple (le groupe de Lausanne est super chouette :lol: ).
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner

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Re: Au bord de la crise de nerfs

#8 Message par Controleur » jeudi 19 octobre 2017 à 19:01

NewAsperger a écrit :Voilà, je le dis clairement et férocement, je suis sur le point de péter les plombs. Il faut déjà savoir que je suis assez jeune, j'ai 17 ans pour être exact. Et faire des sorties, de groupes notamment, représente pour moi le calvaire ULTIME. Comme beaucoup d'Aspies, la quantité d'informations sociales peut être écrasante dans le cas de grands rassemblements, et je ne fais en fait pas DU TOUT exception à la règle. Tous ces neurotypiques et leurs codes sociaux rigides auxquels il faut se tenir sans concession, et mon incapacité justement à montrer mon appartenance au groupe à travers mes comportements, mon incapacité à imite les leurs, bref tout ça fait que ces gens qui devraient être mes amis je ne les considère pas comme tel, au pire je les vois comme des banales connaissances, mais comment considérer comme amis des gens avec qui je ne partage rien et je ne me sens jamais en phase et avec qui je ne peux être naturel ou moi-même, au risque d'être considéré comme totalement excentrique (j'adore le terme anglophone "awkward") ou complètement à côté de la plaque ? Nos centres d'intérêts n'en parlons même pas, les miens sont à des années-lumière des leurs, tandis que je suis éclectique dans beaucoup de domaines différents et que je me passionne sur tant et tant de sujets, il m'est impossible d'aborder quelque chose de sérieux avec eux et le temps d'un instant, et je fournis une montagne d'efforts plus que considérable pour ÊTRE dans le groupe, en vain.

En parlons d'ÊTRE dans le groupe, tous mes comportements sont calculés pour paraître les plus naturels aussi, mais ils remarquent bien qu'il n'y a justement pas de spontanéité dans mes comportements et qu'il y a quelque chose de radicalement différent chez moi. Je ne suis pas aveugle, pour avoir traîné dans un même groupe à de nombreuses reprises, il y a certaines paroles ou regards qui ne trompent pas, mais me sentir constamment comme un espion sur le point d'être découvert, c'est juste ÉPUISANT, limite j'ai parfois envie de débrancher mon cerveau tellement que je suis à la limite de l'évanouissement la nuit venue. Ce décalage permanent et les angoisses sociales qui en résultent, je suis sorti dehors avec un ami à moi (que je considère réellement comme un ami) à plusieurs reprises en allant faire du sport avec lui et ça s'est toujours bien passé, rien à dire là-dessus et rien à lui reprocher non plus, mais il a je crois six années de plus que moi et c'est déjà un adulte, d'où le fait que j'ai toujours pu être moi-même et sans qu'il me soupçonne d'être "bizarre" à travers mes comportements de "neuroatypique". Malheureusement traîner avec des gens avec la même maturité que la mienne est extrêmement difficile, d'autant que les jeunes de mon âge sont dans des délires complètement différents des miens et n'ont probablement pas traversé les mêmes phases extrêmement difficiles que les miennes, ou simplement n'ont-ils pas à lutter férocement chaque jour comme c'est mon cas, simplement afin d'avoir un banal et simple sentiment d'appartenance à un groupe (qui pour moi est justement une aubaine, tellement que je lutte socialement et de façon permanente), sentiment en regard duquel je dois faire des efforts monumentaux pour l'"acquérir".

Peut-être qu'ils m'apprécient bien malgré tout, mais franchement quand on me pousse à sortir et voir des gens, en sortant comme argument que si je veux des amis ou des gens avec qui il faut sortir il ne faut pas refuser les sorties qu'on me propose, eh bien moi j'ai bien envie parfois de rétorquer que NON, hors de question que je sorte avec un groupe si c'est pour revenir encore moins bien chez moi qu'avant le moment de partir à leur rencontre.
Bref c'est pour ça que ce soir, en étant rentré de chez moi, c'est comme si la mort était venue à moi d'une certaine façon, en réalisant que malgré tous les efforts permanents que je fournis et ce depuis des années, la situation s'améliore mais de façon très lente et l'énergie tant physique que psychique à fournir est juste des plus monumentales, et comme tout être humain sur cette planète je n'ai pas des batteries d'énergie illimitées, et quand elles finissent par tomber à plat c'est la dépression ou simplement un ras-le-bol constant et permanent...
Je RÊVE d'être comme tous ces autres jeunes, qui sortent naturellement dehors et qui vont à la rencontre des autres gaiement en se montrant confiants et assurés, mais moi j'ai toujours dû imiter cette confiance et ce naturel, et malheureusement j'en ai déjà souvent payé les conséquences de jouer tout ça, de la même manière qu'un acteur de théâtre, tellement que c'est CHIANT et EXTÉNUANT à la longue.

J'espérerais tellement que tout finisse par changer, un beau matin en me réveillant, et de constater que tout roule et que les choses se passeront tout naturellement, mais je suis ramené de plein fouet à la réalité TOUS LES JOURS, à chaque fois que je discute avec une personne (alors encore plus si c'est un jeune comme moi) et que je me rends compte du fait qu'il y a quelque chose qui cloche socialement, ou que je ne serai jamais au même niveau que tous ces gens ou tous ces neurotypiques...
Je me dis constamment : "À quoi bon lutter si c'est pour finir à chaque fois épuisé et saoulé en permanence jusqu'au cou ?" et je me rends compte que ce ne sera jamais un de ces jeunes "dans la norme" qui serait capable ou qui consentirait à fournir la même montagne d'efforts, tous les jours à chaque heure de la journée, et ce simplement pour le simple fait de VIVRE...

J'ai peut-être eu un diagnostic qui a tout changé et bouleversé ou d'une certaine manière "révolutionné" ma vie en ayant pu comprendre la racine même de tous mes problèmes, mais ces problèmes-là font toujours partie du jeu et je lutte en permanence pour les effacer, bien sûr toujours de façon vaine...
J'ai besoin de votre aide, même si elle est écrite ou virtuelle, je me sens comme au fond du gouffre sans possibilité quelconque de m'échapper ou d'apercevoir une échappatoire.
Je prie chaque jour pour que ma situation s'améliore, je fais peut-être quotidiennement des progrès mais à une vitesse très très lente et insatisfaisante...
Je m'adresse à moi-même un message d'espoir, en priant les cieux afin que tout puisse s'améliorer rapidement, même si ce ne sont peut-être que des vœux pieux, mais l'espoir est la seule chose qui me reste afin de me raccrocher en permanence, à la VIE...
:arrow: Comme tu le dit les gens de ton âge ont des délires comment dire beaucoup plus superficiels et surtout ne peuvent pas comprendre la quantité d'efforts que ça te demande parce qu'ils n'ont pas eut le même cablage d'une part et tout simplement que leur apprentissage ne s'est pas fait pareil.

Tu as une autre possibilité que la sur adaptation perpetuelle et te forcer à être dans des conditions que tu ne supportes pas: c'est de faire ta vie en dehors de ta classe, ton lycée.

Tu leur dit juste bonjour et puis tu t'occupes de toi. Et le regard de cette masse: tu t'en fous comme l'an 40.

Je vais même te dire quelque chose et pourtant j'ai 28 ans: Je fais aussi beaucoup d'efforts pour pouvoir trouver les sites de rencontres et après un mois et quinzes jours d'utilisation, je trouve sincèrement que je vais lâcher prise. Pourquoi? Parce que simplement que vu l'énergie qui est déployé et ce que j'obtiens, j'estime que l'investissement financier et cognitif n'est pas à la hauteur de ce que je récolte.

Et je trouve ça pitoyable de se plier en quatres pour des gens derrière un écran .
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.

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Re: Au bord de la crise de nerfs

#9 Message par louise » jeudi 19 octobre 2017 à 21:52

Newasperger, ta détresse me touche. Etre en groupe est pour toi un calvaire, alors ne t'inflige pas cela. Pense à toi, fais des activités qui te rendent heureux, intéresse toi à ce qui te fait plaisir. Avec un peu de patience, tu rencontreras 1 ou 2 personnes qui s'intéresse aux mêmes choses que toi et ta vie sera bien plus agréable.
Louise Hay : "Je ne suis ni plus ni moins que moi-même, et je n'ai pas de preuves à donner à autrui"

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Re: Au bord de la crise de nerfs

#10 Message par sylvainm » samedi 21 octobre 2017 à 21:26

On dirait un peu ma situation au collège, au final, c'est plutôt pas moi qui est vraiment changé depuis mais mes amis (qui sont devenus bien plus compréhensifs et tolérants envers mes "curiosités")
Je sors parfois en groupe, mais rarement + d'une fois par mois, et je me prépare à ne rien faire le lendemain pour récupérer de l'énergie.

Si tu peux, essayes de t'intégrer a un groupe en petit comité (quand je suis en groupe je suis avec 3/4 personnes), car plus, ça devient ingérable et j'ai vraiment l'impression d'être un mouton qui n'a jamais son mot à dire car toujours minoritaire avec l'expérience de vie que j'ai eu.

Fuis les groupe de 10+ personnes je pense, c'est trop compliqué pour nous (si tu es dans une classe de 35 c'est pas évident, j'ai connu ça).

au moins tu est plus lucide que moi à ton âge, je sais depuis que j'ai 6/7 ans que je suis différent, mais de la à l'expliquer aussi clairement, cela m'aurait été impossible.

Voilà tout ce que je peux apporter ;)
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freeshost
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Re: Au bord de la crise de nerfs

#11 Message par freeshost » mercredi 25 octobre 2017 à 13:54

Ixy a écrit :(le groupe de Lausanne est super chouette :lol: ).
Tu n'en as vu qu'une partie :

Soit TSACH l'ensemble des personnes x(i) [Ixy :mrgreen: ] de notre espèce telles que [(que j'ai vu x(i) au moins une fois) et (x(i) vit en Suisse) et (x(i) a le diagnostic Asperger)].

#(TSACH) > 30. :mrgreen:

Si on étend au continent européen, #(TSAEurope) > 50. :lol: (environ 3/5 en Suisse, 2/5 en France)
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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