Page 18 sur 23

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:03
par Lilette
Bah un aïeul c'est un ancêtre, tu ne peux pas être ton ancêtre. Y'avait pas d'implicite. Bref.

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:04
par misty
Allan a écrit : échanger ma vie avec n'importe lequel de mes ancêtres qui grattaient le sol et vivaient au cul des vaches, soumis aux variations du climat, entrainant des famines, des épidémies, avec les veuvages à la pelle, les orphelins et les enfants qui mouraient en masse.
Il y a beaucoup de pays où ça t'arriverait encore si tu y étais né...
Allan a écrit :Je dirais que la médecine, l'hygiène, les antibiotiques, les soins dentaires et surtout l'éducation de tous, y compris celle des femmes a amélioré le niveau de vie, c'est indiscutable.
Pareil pour ça, c'est loin d'être acquis dans beaucoup d'endroits du monde actuel...

Concernant les inégalités, si effectivement l'extrême pauvreté recule, ce n'est pas le cas de la pauvreté...
De plus,
Ixy a écrit :Du coup, le taux d’extrême pauvreté a été divisé par 3,5 : 12,8 % de la population des pays en voie de développement ou émergents vit aujourd’hui avec moins de 1,90 dollar par jour, contre 44,3 % il y a 30 ans.
On peut aussi se demander si ce n'est pas tout simplement qu'il y a 30 ans il était possible de survivre avec moins d'1,90 dollar par jour, alors qu'aujourd'hui soit tu as plus, soit tu survis plus difficilement donc cas assez exceptionnels... Les autres disparaissent :innocent:

Et je ne peux pas perso distinguer inégalités et pauvreté... Pour moi l'un implique forcément l'autre. :roll:

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:09
par Allan
misty a écrit :
Allan a écrit : échanger ma vie avec n'importe lequel de mes ancêtres qui grattaient le sol et vivaient au cul des vaches, soumis aux variations du climat, entrainant des famines, des épidémies, avec les veuvages à la pelle, les orphelins et les enfants qui mouraient en masse.
Il y a beaucoup de pays où ça t'arriverait encore si tu y étais né...
Ce n'est pas une raison pour le nier, et en plus si j'étais né dans un autre pays, je pourrais sans doute dire la même chose, vis à vis des ancêtres de ces pays où la situation était sans doute pire avant.

Je ne suis pas naïf au point de penser que le monde vit à l'heure de l'Europe.

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:18
par Ixy
misty a écrit : On peut aussi se demander si ce n'est pas tout simplement qu'il y a 30 ans il était possible de survivre avec moins d'1,90 dollar par jour, alors qu'aujourd'hui soit tu as plus, soit tu survis plus difficilement donc cas assez exceptionnels... Les autres disparaissent :innocent:
En fait ce qui compte c'est ce qu'on appelle le dollar PPA, dollar par parité de pouvoir d'achat et qui prend en compte ces fluctuations, de sorte à pouvoir faire des comparaisons entre les pays et les époques.

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:22
par misty
@Allan: Je n'ai pas dit ça... C'est juste pour mettre la discussion en perspective. :wink:

Et du coup j'ai trouvé ça:
Sur les 7 milliards d'êtres humains recensés en 2011 par l'ONU, plus de 2,2 milliards sont pauvres ou en passe de le devenir, indique l'organisation.
De fait, selon les Nations Unies, 1,2 milliard de personnes vivent avec un revenu inférieur ou égal à 1,25 dollar par jour mais les dernières estimations de l'Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) du PNUD révèlent que presque 1,5 milliard de personnes dans 91 pays en développement vivent en situation de pauvreté. «Et malgré une baisse d'ensemble, près de 800 millions de personnes risquent encore de basculer dans la pauvreté en cas de crise financière, naturelle ou autre», indique ainsi le rapport de l'ONU.
Source: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014 ... pauvre.php
Par ailleurs, si on considère le nombre de travailleurs pauvres, surendettés et autres dans nos pays "riches", ce n'est pas brillant non plus. De nos jours tu peux avoir un boulot et dormir dehors/crever la dalle. Je ne crois pas que ça existait chez nos aïeux.
C'est ce que j'entends souvent de la bouche des "anciens": "avant, tu avais un boulot, tu pouvais vivre: plus maintenant...", "avant, tu gardais ton boulot de 14 à 70 ans, et si tu voulais changer tu trouvais facilement"... On me dit aussi que les gens ont beaucoup plus de besoins maintenant qu'avant, la pression sociale est dingue et la machine à laver qui te durait 30 ans, c'est fini... Ca n'existe plus (obsolescence programmée).

Voilà entre autres pourquoi je souhaitais nuancer tout ça... :wink:

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:26
par Ixy
Ah c'est clair qu'il y a de quoi nuancer.

Mais il y a aussi que la France a vécu au dessus de ses moyens pendant de nombreuses années, le retour à la réalité est dur. Dans d'autres pays, une machine à laver est un produit de luxe...

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:27
par Jul
Il y a énormément moins de conflits qu'avant et ils sont énormément moins meurtriers.

http://www.slate.com/articles/news_and_ ... ful.3.html
http://www.herodote.net/2001_2011_la_de ... e-1193.php

On a oublié à quel point la société du passé était violente. Il y avait des conflits partout, tout le temps. Et le biais c'est qu'une violence bien inférieure nous paraît aujourd'hui insupportable.

Quant à la prospérité, ça crève les yeux. Là aussi on a oublié que pendant des millénaires, 90% de l'humanité a été constituée de paysans qui avaient généralement à peine à bouffer. Vous voyez vraiment une autre période de l'histoire du monde où on a été plus riches qu'aujourd'hui ?

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:41
par evolution650HBn°2
Bonjour,

Bien que pas diag, je me retrouve un peu dans ce que tu dis, Meï.
Cet état de fait m'avait aussi frapper lors des attentats à Charlie Hebdo, où je m'étais franchement sentie monstrueuse, car tout le monde (y compris ici) semblait profondément touché, et moi ben pas tant que ça.
Pareil pour les attentats du 16. Sans dire que cela m'indiffère, car bien sûr je trouve cela triste en soi, même si je ne ressens pas cette tristesse, je n'y ai pas pensé outre mesure. J'aurais même tendance à dire, mais pas trop fort, que le truc qui me met en colère ce soir c'est que je voulais faire des parties du jeu 2048 et que je ne le peux pas car ils ont mis un fond bleu blanc rouge et que je n'y vois donc rien.
Peut-être est-ce parce que c est trop loin de chez moi ? car en fait je ne me sens pas concernée.. j'étais inquiète pour mon ami parisien mais c est tout.
Encore l'impression d'être extérieure au monde, de ne pas être impliquée émotionnellement dedans. C'est vrai que c est perturbant.

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:50
par evolution650HBn°2
Un autre truc que je ne comprends pas, c'est le fait que, même le lendemain, il est considéré comme apparemment indécent d'en parler rationnellement, tout doit être émotionnel.
Et je ne vois pas en quoi les deux sont incompatibles, on peut très bien être triste, mais réfléchir quand même, ne pas juste dire "je suis triste, c est horrible".
En quoi une analyse peut elle être considérée comme inappropriée ? Ok, c'est juste après, mais je ne vois pas où est le pb.

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 21:57
par Allan
evolution650HBn°2 a écrit :Un autre truc que je ne comprends pas, c'est le fait que, même le lendemain, il est considéré comme apparemment indécent d'en parler rationnellement, tout doit être émotionnel.
Et je ne vois pas en quoi les deux sont incompatibles, on peut très bien être triste, mais réfléchir quand même, ne pas juste dire "je suis triste, c est horrible".
En quoi une analyse peut elle être considérée comme inappropriée ? Ok, c'est juste après, mais je ne vois pas où est le pb.
Je n'avais même pas compris qu'il fallait uniquement être dans l'émotion le lendemain, tu fais bien de me dire. Ce sont des codes sociaux qu'il faut respecter, sans doute.
Là, je pense qu'on touche à l'autisme, l'ignorance des codes sociaux et boulettes en série...

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 22:00
par Lilette
& on rejoint donc le post de Meï ;)

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 22:10
par evolution650HBn°2
Allan ben peut être que je me trompe mais c'est ce que j'ai cru comprendre en tout cas.
Dans l'émission en question certains ont commencé à analyser, on leur a dit que pour l'instant là n'était pas la question, que c'était déplacé.
Puis même, quand qqun commence à parler avec raison, ils ne sont pas entendus, les seules réponses sont des "oui enfin c est bien triste", comme s'il y avait un temps pour chaque chose, et que l'analyse devait attendre (par contre combien de temps ça je ne sais pas).

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 22:17
par Manichéenne
evolution650HBn°2 a écrit :Cet état de fait m'avait aussi frapper lors des attentats à Charlie Hebdo, où je m'étais franchement sentie monstrueuse, car tout le monde (y compris ici) semblait profondément touché, et moi ben pas tant que ça.
Non, pas tout le monde. J'avais écrit que ça ne m'affectait pas dans mon sujet de présentation de l'époque (archivé depuis) et plusieurs personnes avaient répondu être assez insensibles aussi.

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 22:22
par evolution650HBn°2
Tu as raison, pas tout le monde, disons une majorité alors (me semble que je l'avais aussi écrit dans ma page de présentations d'ailleurs). Au temps pour moi.

Re: empathie , et quand on ne montre rien?

Posté : lundi 16 novembre 2015 à 22:40
par FloretteRanou
J'ai re-réfléchis à mes sentiments quant à ce qui s'est passé.

En fait, je suis extrêmement choquée et je n'allume pas la télé et je ne regarde pas de vidéos car j'ai peur de voir des images et d'entendre parler de ce qui s'est passé.

Je suis extrêmement affectée par la violence, la barbarie humaine.

Je suis comme un petit enfant qui chercherait à se protéger.

Mais à la différence d'un petit enfant je ne vais pas pleurer. Mes émotions sont intérieures.

J'ai tendance aussi à "rationaliser" immédiatement.
Je compare comme vous ces événements à ce qui se passe dans d'autres pays beaucoup plus souvent qu'en France ou à ce qui s'est passé à d'autres époques comme vous l'avez fait.

Il y a plusieurs aspects qui me dérangent dans les infos télévisées et parfois journalistique (c'est une des raisons pour lesquelles je ne regarde presque plus jamais la télé) :
1- le fait que les actualités soient centrées sur "l'événement" du moment. On parle pratiquement d'un seul sujet encore et encore pendant une certaine période puis ça passe dans l'oubli.
2- le fait que soit priviligée l'activité "spectacle" / "choc" et qu'on laisse de côté des actualités plus banales. Cela donne une vision déformée de la réalité.
3- le fait que l'on parle plus de ce qui va mal que de ce qui va bien.
4- le fait que les actus soient auto-centrées sur la France. Non pas qu'on parle QUE de la France, mais que tout est abordé "du point de vu Français" c'est-à-dire que ce qui se passe chez moi est plus grave/plus important que ce qui se passe ailleurs.

Une dernière chose que j'ai remarquée c'est que je ne suis pas en phase avec l'actualité. Je ne vis pas vraiment l'instant présent. Je ne vais pas être choquée en même temps que les autres, je ne vais pas pleurer en même temps que les autres...
C'est le même problème avec la mode, je m'en fiche en fait.
Tout cela n'est peut-être qu'un problème d'être "synchrone" avec les autres.