Relation fusionnelle (adultes)

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Katniss
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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#16 Message par Katniss » mercredi 15 novembre 2017 à 16:36

Merci pour ton témoignage en tout cas !

PS : J'ai bien l'impression que cet intérêt spécifique ne soit pas partagé par les hommes Aspies :lol:
Je me pense Aspie
Procédure en cours...
Perdue :crazy:

Athéna
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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#17 Message par Athéna » mercredi 15 novembre 2017 à 17:22

je suis moi aussi fusionnelle. Je l'étais avec mon copain. D'après ma psy c'est assez fréquent chez les aspies dans le sens où on peut laisser entrer l'autre dans notre monde que grâce à l'état amoureux, je ne sais pas si c'est bien clair ? même dans l'amitié elle voit ça comme une forme d'amour, avec une part de narcissisme également...
Aspie diagnostiquée au CRA de Toulouse

vlj
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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#18 Message par vlj » lundi 1 janvier 2018 à 1:36

Je me reconnaît là dedans, sauf que ça pose beaucoup de soucis. On m'explique que le fait de poser des limites c'est pas une marque de rejet mais je me sens super blessé à chaque fois.

C'est un mécanisme étrange, l'envie d'être présent et proche (vraiment très proche) tout le temps et... C'est tout. Pas spécialement interagir oralement, juste être là.
Sauf que les gens partagent pas ça et trouvent ça intrusif.

Y a des autistes probables que je connais qui ont l'air d'avoir le même genre de fonctionnement, soit tout soit rien, et qui encaissent fatalement des déceptions... Au mieux.
Non diagnostiqué, en début de démarche de diagnostic...

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piedsboueux
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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#19 Message par piedsboueux » lundi 1 janvier 2018 à 7:02

ce rapport fusionnel me semble avoir un lien avec les intérêts spéciaux et spécifiques: selon moi c'est un moyen de contrecarrer l'impression de solitude extrême du au rejet PHYSIQUE de l'humain. Selon moi, ce rejet physique de l'humain est un "retournement" d'un manque de fusion physique avec les humains, dont la version adulte-construit-dans-les-normes est le rapport sexuel. De mon expérience, je suis moins fusionnel et aussi moins restreint dans mes intérêts depuis que j'ai fait une expérience de fusion physique, justement pas dans les normes sexuelles, mais plutôt comme un enfant le vivrait au contact de personnes initiatiques (un plus grand et fort que soi, un parent, ou un autre comme soi, ou comme on a besoin d'être) qui semble réparer une frustration du plus essentiel et une angoisse de manque, de vie même, ça semble vital.
Cette fusion physique a provoqué chez moi une jouissance bien plus globale et forte qu'un orgasme sexuel, physiquement similaire à ceux éprouvé enfant AVANT la puberté et non-accompagné d'éjaculation (si il ya éjaculation ça ne le fait pas, jamais, je crois que la pratique du tantra consiste justement à éprouver cet orgasme en se détournant de l'envie d'éjaculer avec diverses techniques pour se détourner ou éviter cette perte de jouissance dans un orgasme ordinaire)
Je connais peu d'adultes qui ont conscience de l'existence de ce type d'orgasme et de son intensité et qui partagent ce ressenti, sauf chez des yogis, des religieux qui ont fait "une expérience mystique" ou des pratiquant du tantra et on en parle dans des livres orientaux, mais sur ce niveau là, c'est de l'expérience transcrite-texte qui n'est pas validable sans essayer, et essayer selon les symboliques et code culturels sans passer par le contact physique habituellement toujours esquivé, ça ne fonctionne pas chez moi.

Je pense que l'autisme serait même une souffrance de solitude physique, un manque d'incarnation et que toute expérience de contact physique fort vécu sur un plan fusionnel (et pas seulement avec des humains mais aussi des éléments naturels tels que l'eau, mousse, herbe, forêt, arbres, rochers chauffés), soulagerait cette souffrance autistique qui se contre sinon faute de mieux par les conduites addictives typiques (relation fusionnelle dépendantes (selon moi "en attente-espoir-croyance de partage de plus qu'on n'ose pas"), intérêts spéciaux, routines et TOC qui ne sont selon moi que des symptômes d'une souffrance autistique mais non pas une caractéristique de l'autisme).
De cumuler beaucoup d'expériences de contact physiques fusionnels a beaucoup fait évoluer ces choses chez moi.
Je pense que si la société admettait cela et donnait aux autistes (et pas seulement eux, d'autres profils psychologiques sont centré sur un tel manque) un cadre tout exprès pour expérimenter des relation physiques fusionnelles (et le contact avec la nature), ça pourrait être une avancée pour ce qui constitue la plus grande part de souffrance, surtout chez les adultes qui n'ont pas de cadre "légal" pour vivre l'incarnation de ces expériences de fusion pendant qu'il en est encore temps, (avec un corps en assez bonne santé pour pouvoir jouir d'une expérience sensuelle) et réparer ce qu'ils n'ont pas pu vivre avec leur corps d'enfant.

J'ai aussi l'impression, depuis cette expérience que la méchanceté et la connerie, chez les hommes machos et homophobes surtout, relève de cette détresse de ne pas trouver dans la fusion sexuelle, cette fusion attendu PHYSIQUEMENT avec l'autre soi-même qui est représenté par cette personne fascinante, initiatique, qui est un parent, un grand frère, un ami qu'on admire et qui, dans la société est inaccessible, intouchable... sauf à passer par l'homosexualité qu'on n'admet pas ou qu'on sexualise, je crois, par ce qu'on a trop peur d'aborder d'une homoaffectivité chargée de sensualité encore plus profonde qu'on détourne en besoin sexuels inappropriés. Une homoaffectivité d'ailleurs qui peut aussi se vivre entre sexes physiques différents...

Cet article de presse me semble du coup bien sensé... ne le lisez pas au premier degré!


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il a tout simplement décrit... la névrose, nom vernaculaire: la connerie..
Diagnostiqué Aspi vers 37 ans (2007)
le reste c'est 100 intérêts

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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#20 Message par Controleur » lundi 1 janvier 2018 à 17:59

Je n'es pas de relations fusionnelles avec d'autres gens pour la simple et bonne raison que je ne veux pas qu'ils abusent de mon empathie et de ma gentilesse d'une part et d'autre part tout le monde n'es pas disposé à la recevoir.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#21 Message par Carapa » lundi 1 janvier 2018 à 18:29

Katniss a écrit :PS : J'ai bien l'impression que cet intérêt spécifique ne soit pas partagé par les hommes Aspies :lol:
Encore un bon gros cliché!!
Diagnostiqué SA (septembre 2016).

Diapena
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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#22 Message par Diapena » mercredi 7 février 2024 à 17:48

Bonjour Rainbow,
Bien que non-officiellement diagnostiquée, je me retrouve totalement dans ton (vieux) témoignage. Certains événements positifs de la vie m'ont permis d'atténuer ce besoin de fusion, mais toujours pas de le supprimer. J'espère que tu as pu t'en sortir.
Vous, officiellement diagnostiqués, avez-vous pu arrêter ce fonctionnement et comment ?
:kiss: :kiss: :kiss:
HPI, je suis en cours de diagnostic possiblement TSA.

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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#23 Message par Tugdual » mercredi 7 février 2024 à 20:24

Modération (Tugdual) : 
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse ).
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#24 Message par rainbow » mercredi 7 février 2024 à 20:52

Bonsoir Diapena,
j'ai pris conscience récemment que le côté fusionnel était aussi une manière de compenser des difficultés liées à l'autisme dans la relation avec l'autre : être fusionnelle c'est être au courant de beaucoup d'informations concernant l'autre (ses préoccupations, ses échéances notamment), et donc ça m'aide à me sentir moins larguée, quand il me parle de quelque chose qui le concerne, le touche, le préoccupe.

Je n'ai pas forcément l'impression d'avoir pu changer cela, mais maintenant je vois que le choix est possible (d'être moins fusionnelle, et donc de moins comprendre l'autre, d'avoir besoin de plus d'explications concernant ce dont il me parle, car je sais que c'est lié à l'autisme - et l'ami dont je suis la plus proche actuellement est au courant de mon diagnostic)
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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#25 Message par Kumi_44 » mercredi 7 février 2024 à 21:07

J'avoue ne pas comprendre vraiment ce que c'est "être fusionnel".
Est ce bien ? Est ce mal ?
Je vis depuis quelques années maintenant avec mon mari. On est au courant l'un l'autre de nos fonctionnements TSA, on parle de tout sans tabou. La confiance est très forte aussi. Autant par moments je le colle toute la journée à la maison comme un chat (lui aussi le fait et c'est lui qui dit que je suis son gros chat :lol:). A d'autres moments, on est chacun seul à faire nos activités. Le besoin d'être seul est aussi important pour tous les deux pour établir un bon équilibre.
Mais quand j'ai du être en internat en semaine pour une formation l'année dernière, on l'a mal vécu autant l'un que l'autre.
On se surnomme "les inséparables" comme les oiseaux.
Donc je ne sais pas si on a une relation fusionnelle ou que c'est juste une personne intime. Mais je la trouve très bien et équilibré et on respecte chacun nos propres limites et besoins.

Pour ce qui est des autres, j'ai besoin de temps avant de faire confiance et qu'on puisse entrer dans le cercle amical. D'expérience, je n'ai jamais su garder très longtemps des amitiés. Je suis bien contente d'en avoir deux (à distance) depuis un petit moment.
Et même avec ces amis, je me pose toujours la question de comment ils me perçoivent, si ça continuera ou non...
Modifié en dernier par Kumi_44 le mercredi 7 février 2024 à 21:10, modifié 1 fois.
Diagnostiquée TSA en octobre 2021 et épileptique depuis l'âge de 16 ans.
Mari diagnostiqué TSA en 2016.

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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#26 Message par rainbow » mercredi 7 février 2024 à 21:10

Kumi_44 a écrit : mercredi 7 février 2024 à 21:07 J'avoue ne pas comprendre vraiment ce que c'est "être fusionnel".
Est ce bien ? Est ce mal ?
Il n'y a pas de jugement à avoir par rapport à cela selon moi.
Ça peut être un problème quand on n'a pas le choix de fonctionner autrement alors qu'on aimerait bien, c'est tout :wink:
Enfin diagnostiquée Syndrome d'Asperger à 36 ans ! et TDA(H) à 38 ans !

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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#27 Message par Kumi_44 » mercredi 7 février 2024 à 21:12

rainbow a écrit : mercredi 7 février 2024 à 21:10
Kumi_44 a écrit : mercredi 7 février 2024 à 21:07 J'avoue ne pas comprendre vraiment ce que c'est "être fusionnel".
Est ce bien ? Est ce mal ?
Il n'y a pas de jugement à avoir par rapport à cela selon moi.
Ça peut être un problème quand on n'a pas le choix de fonctionner autrement alors qu'on aimerait bien, c'est tout :wink:
C'était plutôt une question sans réponse. :lol:
J'aimerais savoir ce que c'est pour toi être fusionnel avec quelqu'un concrètement. Peut-être ai je mal compris...
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Mari diagnostiqué TSA en 2016.

Ostara
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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#28 Message par Ostara » mercredi 7 février 2024 à 23:23

Kumi_44 a écrit : mercredi 7 février 2024 à 21:07 J'avoue ne pas comprendre vraiment ce que c'est "être fusionnel".
Est ce bien ? Est ce mal ?
Je vis depuis quelques années maintenant avec mon mari. On est au courant l'un l'autre de nos fonctionnements TSA, on parle de tout sans tabou. La confiance est très forte aussi. Autant par moments je le colle toute la journée à la maison comme un chat (lui aussi le fait et c'est lui qui dit que je suis son gros chat :lol:). A d'autres moments, on est chacun seul à faire nos activités. Le besoin d'être seul est aussi important pour tous les deux pour établir un bon équilibre.
Mais quand j'ai du être en internat en semaine pour une formation l'année dernière, on l'a mal vécu autant l'un que l'autre.
On se surnomme "les inséparables" comme les oiseaux.
Donc je ne sais pas si on a une relation fusionnelle ou que c'est juste une personne intime. Mais je la trouve très bien et équilibré et on respecte chacun nos propres limites et besoins.

Pour ce qui est des autres, j'ai besoin de temps avant de faire confiance et qu'on puisse entrer dans le cercle amical. D'expérience, je n'ai jamais su garder très longtemps des amitiés. Je suis bien contente d'en avoir deux (à distance) depuis un petit moment.
Et même avec ces amis, je me pose toujours la question de comment ils me perçoivent, si ça continuera ou non...
Moi c'est pareil,je suis très fusionnelle avec mes animaux et mon mari,c'est ma famille,je suis collée a eux,mais j'aime bien aussi avoir mes moments de tranquillité malgré tout,on peut avec mon mari être est simplement dans la même pièce où pas,lui dans ses jeux vidéos,moi dans mes intérêts,et on aime être ensembles,on a une totale confiance l'un l'autre,
On est aussi les inséparables,mais comme chez vous chacun respecte l'autre dans sa différence,et ses besoins,moi je suis beaucoup plus solitaire que mon mari,et je ne vais vers les autres que pour des motivations utilitaires (soins,achats, démarches),lui a besoin de plus d'interactions même s'il est un peu solitaire aussi,du coup ben lui il va boire un verre avec ses collègues et puis moi je suis a la maison dans mes intérêts,aucuns soucis,on s'aime comme est et on s'accepte mutuellement comme tel,
Le principal c'est de le vivre bien,tout simplement ^^
On a des intérêts en communs et aussi des intérêts complètement différents,
Et nos différences d'intérêts sont un atout,chacun va venir apporter son domaine d'intérêt pour aider l'autre,
Ensemble on aime aller au cinéma et on adore aller dans des zoos,des réserves où des parc animalier,

En revanche en dehors de mon petit cercle mon mari/mes animaux,je ne crée pas de liens facilement,je n'en ressens pas le besoin non plus,j'ai du mal a garder des amitiés car je trouve cela trop fatiguant et frustrant par rapport a la perte de temps consacrée a mes intérêts,et j'ai du mal a faire confiance aussi comme Kumi,je suis distante et je ne ressens rien de spécial envers les autres, comme de l'amitié par exemple,mais j'arrive a éprouvé de la sympathie et de la gentillesse envers autrui,mais ça veut pas dire que je veut une relation sociale,ni qu'elle se construise,

Je suis tout où rien dans mon relationnel,soit je suis fusionnelle,soit je suis complètement de marbre.pas de milieu.

Avec les animaux en général je suis aussi très fusionnelle et hypersensible.
TSA

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Re: Relation fusionnelle (adultes)

#29 Message par Ostara » mercredi 7 février 2024 à 23:29

D'ailleurs c'est la raison pour laquelle je préfère largement les forums comme ici: mes intérêts sont accessibles à tout moment ils sont pas loin de moi,même quand je poste pour répondre a quelqu'un,ça me rassure énormément ça!je peut intervenir et reprendre ma lecture où mon activité.

Qu'en IRL je peut pas faire ça.
TSA

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