philosophie

[aspérule]

Bonjour,

C'est tout récemment que j'ai reçu un diagnostic de syndrome d'Asperger, à 64 ans.
(soit dit en passant, je préfère ça à Alzheimer;-))

Depuis lors, je cogite pas mal, ce changement de perspective me permet de me penser différemment, je mets en place les pièces du puzzle

Le diagnostic est une réponse qui amène beaucoup de questions : il y a des énigmes à résoudre.

J'ai du mal à gratter derrière les anecdotes qui surgissent, j'aimerais remonter le fil de mes expériences pour mettre en lumière, notamment, les processus mentaux qui m'ont permis de m'adapter.
J'ai du pain sur la planche.

J'ai une formation de philosophe : ce fut une de mes passions.

Cette science est la mère de toutes, car c'est elle se pose la question : comment connaissons-nous ? Que connaissons nous ? Quelle est la validité de nos perceptions et de nos raisonnements ?

C'est l'épistémologie.

Ma perception des émotions, les miennes ou celles des autres, n'utilise pas les circuits de l'instinct (en gros)
En dehors de ce déficit, ma perception du monde extérieur et mes fonctions cognitives fonctionnent selon une dynamique particulière, avec vision analytique, souci du détail, structuration particulière du temps et de l'espace, intérêts particuliers (et multiples dans mon cas)

Je me demande alors : quelle est la cause première ?

Est-ce parce que mon feeling émotionnel était insuffisant qu'il a fallu surinvestir dans l'observation intellectuelle, pour créer des codes de compréhension basés sur l'observation, et permettre l'imitation et l'intégration des règles sociales ?
(ça me fait penser aux robots, dans les fils de science-fiction, qui finissent par avoir des sentiments:-))

Ou est-ce parce que la perception analytique du monde envahit le champ du mental et se substitue, en quelque sorte, à la communication émotionnelle ? (peut-être parce que l'observation du monde est tellement passionnante que les relations avec les autres humains passent au second plan)

Je serais bien aise d'avoir l'avis de l'un ou l'autre d'entre vous sur cette question…:-)

Amicalement

[philigram]

C'est étrange, je me pose constamment ces questions. Est-ce lié au fait d'avoir été diagnostiqué tard, avec pris de l'âge ... ?
Est-ce qu'avoir pris beaucoup de temps à écouter, observer m'a permis de compenser des lacunes de communication ?
Est-ce que cet esprit trop analytique a pris le dessus sur l'émotionnel et l'instinctif et me coupe de mes affects ?
Et est-ce que savoir tout ça à vingt ans, n'aurez pas permis d'éviter d'intégrer au plus profond de moi des automatismes de défense, de protection, d'imitation et me couper ainsi de moi-même ?
Sans savoir, j'ai trouvé normal que tout soit compliqué. Et si les autres y arrivaient plus facilement, c'est que j'étais un incapable et un fainéant. Alors je chercher à compenser encore plus pour y arriver, jusqu'à l'épuisement psychologique. Ben oui, sans même savoir que le TSA existait, et pouvait me concerner, j'étais soit un malade psy, soit un type mauvais, soit une sorte de robot.

Pas pour rien que mon modèle fut Terminator. Il analyse, ne fait pas sentiment mais il apprend à reconnaître ceux des autres, à adapter son langage et à force que peut-être comme lui, en apprenant des autres j'arriverais à éprouver un peu de compassion. Mais ça ne marche pas !

[olivierfh]

Est-ce parce que mon feeling émotionnel était insuffisant qu'il a fallu surinvestir dans l'observation intellectuelle (...)
Ou est-ce parce que la perception analytique du monde envahit le champ du mental (...)
Je serais bien aise d'avoir l'avis de l'un ou l'autre d'entre vous sur cette question…:-)

La science actuellement ne le sait pas (à partir de 38'40: motivation -> perception -> cognition -> motivation).