Devenir professionnel de Santé : possible ou incompatible ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Pimousse
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Re: Devenir professionnel de Santé : possible ou incompatible ?

#46 Message par Pimousse » jeudi 7 avril 2022 à 22:08

Bonjour,
Je réponds dans ce post pour éviter de créer un nouveau post. J'espère que cela reste bien en lien avec le thème de ce post.
Je suis infirmière puéricultrice ( diplômée infirmière depuis bientôt 10 ans, et puéricultrice depuis un an et demi) et j'ai été diagnostiquée il y a un an avec un TSA sans déficience intellectuelle ou (d'après la psychologue qui m'a fait le bilan ) anciennement le syndrome d'Asperger.
Lorsque j'ai été diagnostiquée, j'ai été profondément soulagée et j'ai avancé plus que jamais auparavant aussi bien au niveau professionnel que personnel.
J'ai toujours eu des difficultés pour m'insérer dans la vie professionnelle. J'ai d'abord essayé de faire professeur des écoles, mais c'était trop difficile pour moi de tenir une classe, de supporter le bruits et l'idée de globaliser mon enseignement sans prendre en compte les individualités de chacun m'était impensable ( trop compliqué, pour moi, dans des classes de plus de 25 élèves).
Puis j'ai choisi de faire une formation d'infirmière pour être puéricultrice.
J'ai rencontré des difficultés à partir de la deuxième année, à l'école d'infirmière: trop timide, passive, avec des difficultés à prendre des initiatives, parfois, on me disait que je n'acceptais pas la critique ( par exemple, lors d'un stage où je posais beaucoup de questions en lien avec avec les pratiques d'hygiène hospitalière, et ça a, semble t-il, agacé l'infirmière qui m'encadrait, alors que j'essayais de comprendre l'intérêt de ces pratiques).
J'ai souvent été perturbée, dans un soi disant système protocolaire et cadré, par les différences de pratiques d'une infirmière à l'autre.
J'ai rencontré des difficultés d'adaptation : tout me semblait nouveau à chaque stage, alors que l'hôpital reste l'hôpital, quelqu'il soit. Je commençais à être à l'aise la dernière semaine de stage (sur des stages de 4 semaines).
J'ai tenu bon, après 4 Mise en Situation Professionnelle, 2 Travaux de Fin d'études (le deuxième fait en 3 mois, bâclé...), soutenue par mon conjoint.
Je suis parvenue à obtenir mon diplôme malgré les problèmes relationnels, de communication, et d'estime de moi.
A l'heure actuelle, je mesure mon parcours.
Et pourtant, à ce jour, je souffre dans mon travail.
Je travaille en hôpital de jour, dans un service qui demande beaucoup de coordination, de communication avec les différents professionnels ( ergothérapeute, kinésithérapeute, psychomotricien, psychologue, médecin, ambulancier, ...) sans parler de de l'équipe de soignants avec laquelle je travaille : les auxiliaires de puériculture et aide soignante, ainsi que mes collègues infirmiers.
Au quotidien, je dois déployer des montagnes d'efforts pour m'adapter à chacun, comprendre ce que l'on me dit et me demande. Au quotidien, la charge mentale me semble colossale et je suis épuisée.
Toutefois, je parviens à me recharger après une semaine de vacances, recharges bien fragiles puisqu'elles s'épuisent au bout de 3-4 semaines.
J'ai fait une demande de RQTH il y a deux mois, en procédure accélérée, et j'ai rdv dans deux semaines avec la médecine du travail.
Je m'interroge beaucoup sur la suite, au point d'envisager une reconversion.
Je réfléchis aussi aux différents postes qui pourraient me convenir tout en restant puéricultrice,
mais cela semble limité.
Finalement, pour répondre, à la question du post, malgré ce long laïus sur mon parcours chaotique,
sans vouloir être ironique, je dirais que c'est possible!
Diagnostiquée TSA/asperger par une psychiatre en 2021

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