Dé-pression / différent de dépression.

[Mafalda]

Désolée d'avance d'un tel message, si cela vous parait inconvenant je comprendrais qu'il soit effacé. De plus je ne sais pas si cela peut être en lien avec un quelconque SA.

En ce moment je n'ai plus d'énergie et je ne sais pas quoi faire. C'est un manque d'énergie physique mais aussi mental. Je peux passer mes journées à ne rien faire hormis aller travailler et là ça se passe bien car c'est extérieur à moi, je m'explique :
Si les initiatives doivent venir de moi je n'arrive à rien, la seule chose qui me sollicite c'est si cela vient des autres et si cela est vital (comme faire des courses, aller bosser pour gagner ma vie etc.). Cela j'y arrive sans trop de difficulté.
Je peux avoir de temps en temps des idées et des envies mais je n'arrive pas à les mettre en œuvre, je n'arrive pas à agir. Et je reste chez moi à faire les mêmes choses inlassablement alors que ça ne me donne même plus de joie (en gros dormir manger prendre des bains et lire ...).
Le travail ça va, je suis tout à fait opérationnelle, plus dans ma bulle mais je fais face (mon travail est le pilier de ma vie et de ma personnalité donc est mon premier puiseur d'énergie, je ne peux le lâcher donc quand rien ne va, ça ça va toujours, difficile à expliquer).

Je n'arrive pas à en parler clairement autour de moi ou alors on ne me comprend pas car pour beaucoup j'ai de la chance dans ma vie et plein de choses positives. En fait je me sens seule et incomprise même quand je vois des gens, je m'ennuie et ils me déçoivent. Personne ne semble comprendre ma détresse et je ne leur en veux pas car chacun a ses problèmes et je n'arrive sûrement pas à communiquer efficacement sur mes ressentis. Je ne veux pas inquiéter mon entourage non plus. Bref c'est très ambivalent.

Mes difficultés sociales me pèsent, j'aimerais avoir des relations fluides avec les gens et bien entendu je n'y arrive pas. Donc pour avoir du contact, car je souhaite en avoir un peu malgré tout, j'ai l'impression de devoir gravir le mont Everest pour y arriver et ça me lasse. Quand je suis avec des gens j'aimerais juste être spectatrice : prendre plaisir à être avec eux, sans qu'on me demande d'interagir. Bref être là pour me nourrir de leur presence réconfortante mais c'est tout.

J'ai déjà eu des périodes comme ça, quand j'étais étudiante et aussi au début de ma vie professionnelle. J'etais chaque fois sortie de ça par une action forte : la première fois j'ai quitté ma région, la deuxième j'ai surmonté mes peurs pour m'inscrire dans un club d'une activité dont je suis passionnée.

Il faut dire aussi que récemment mon petit ami m'a quitté après un an, du jour au lendemain. Il devait quitter la région pour le travail et n'a pas souhaité se lancer dans une relation à distance. Je lui en veux toujours beaucoup. Il me disait parfois que j'étais un OVNI car je n'avais pas les mêmes attentes que toutes les femmes alors que la seule chose que je désirais c'était qu'on soit bien ensemble, je ne comprends pas. J'aurais du lui demander des explications.

Ce soir j'ai un couple d'amis qui vient manger à la maison, et je trouve cela insurmontable. Tout préparer, faire la conversation, avoir des gens chez moi. Je préfèrerais être invitée. Je ne comprends pas.

J'appelle cela une dé-pression. Je ne sais pas si ça équivaut au melt down que j'ai lu ici ou là. Je n'ai pas l'impression que ce soit une dépression.

Voilà merci de m'avoir lue, si certains partagent parfois ce sentiment, dites moi, expliquez moi ce qui vous traverse.

[Aline26]

J'ai une comorbidité un peu embêtante au TSA, c'est la cyclothymie. Il s'agit d'une forme de bipolarité particulière, différente des troubles bipolaires classiques, mais où en clair j'alterne entre phase d'hypomanie et dépression.

Il faut savoir qu'il y a plusieurs formes de dépression, de la plus légère à la plus sévère. Quand la dépression est légère ou modérée, on appelle ça une "dysthymie" ou "trouble dépressif persistant". Quand elle est sévère, il s'agit d'un trouble dépressif majeur.

Ce que tu rapportes là me semblent bien être des symptômes dépressifs, après si vraiment ça te pèse, je pense que c'est important d'en parler à un médecin car la dépression ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère.

Personnellement, lorsque je suis en phase de dépression, je me sens juste la fille la plus nulle du monde. Je peux passer des jours sans me laver, dans mon lit, à ressasser mes problèmes. J'essaye aussi de dormir le plus possible en attendant que la dépression passe. Je n'ai plus de force pour rien, le simple fait de me faire à manger m'est très difficile. A l'inverse, je peux avoir des phases où je vais manger tout et n'importe quoi. J'ai aussi parfois des idées de mort, mais je ne passe pas à l'acte (heureusement). Après, chacun a sa façon de vivre la dépression, mais en général il y des symptômes récurrents, comme le fait de ne plus ressentir de plaisir pour les activités du quotidien, être toujours fatigué, ne plus avoir de confiance en soi etc...

[Mafalda]

Merci de ta réponse Aline
Sincèrement je ne pensais pas à la dépression"classique" mais il faut que j'en parle à un médecin tu as raison. Chose non évidente à faire car souvent quand je me retrouve devant quelqu'un je ne sais plus parler de mes ressentis.
Encore merci, bonne journée à toi.

[Cardamome]

il faut que j'en parle à un médecin tu as raison. Chose non évidente à faire car souvent quand je me retrouve devant quelqu'un je ne sais plus parler de mes ressentis.

Même si ça peut paraître bizarre, fais toi un écrit, un peu comme celui de ton message, pour le lire à ton docteur, si c'est plus simple pour toi d'exprimer les choses et les ressentis.

[Mafalda]

Merci Cardamome, oui j'y pensais justement.

[Mafalda]

Je trouve que dans ce que je ressens il y a un peu de ça :

https://aspieconseil.com/2017/07/29/les ... xecutives/

http://comprendrelautisme.com/le-foncti ... xecutives/

[misty]

Désolée d'avance d'un tel message, si cela vous parait inconvenant je comprendrais qu'il soit effacé. De plus je ne sais pas si cela peut être en lien avec un quelconque SA.

En ce moment je n'ai plus d'énergie et je ne sais pas quoi faire. C'est un manque d'énergie physique mais aussi mental. Je peux passer mes journées à ne rien faire hormis aller travailler et là ça se passe bien car c'est extérieur à moi, je m'explique :
Si les initiatives doivent venir de moi je n'arrive à rien, la seule chose qui me sollicite c'est si cela vient des autres et si cela est vital (comme faire des courses, aller bosser pour gagner ma vie etc.). Cela j'y arrive sans trop de difficulté.
Je peux avoir de temps en temps des idées et des envies mais je n'arrive pas à les mettre en œuvre, je n'arrive pas à agir. Et je reste chez moi à faire les mêmes choses inlassablement alors que ça ne me donne même plus de joie (en gros dormir manger prendre des bains et lire ...).
Le travail ça va, je suis tout à fait opérationnelle, plus dans ma bulle mais je fais face (mon travail est le pilier de ma vie et de ma personnalité donc est mon premier puiseur d'énergie, je ne peux le lâcher donc quand rien ne va, ça ça va toujours, difficile à expliquer).

Je n'arrive pas à en parler clairement autour de moi ou alors on ne me comprend pas car pour beaucoup j'ai de la chance dans ma vie et plein de choses positives. En fait je me sens seule et incomprise même quand je vois des gens, je m'ennuie et ils me déçoivent. Personne ne semble comprendre ma détresse et je ne leur en veux pas car chacun a ses problèmes et je n'arrive sûrement pas à communiquer efficacement sur mes ressentis. Je ne veux pas inquiéter mon entourage non plus. Bref c'est très ambivalent.

Mes difficultés sociales me pèsent, j'aimerais avoir des relations fluides avec les gens et bien entendu je n'y arrive pas. Donc pour avoir du contact, car je souhaite en avoir un peu malgré tout, j'ai l'impression de devoir gravir le mont Everest pour y arriver et ça me lasse. Quand je suis avec des gens j'aimerais juste être spectatrice : prendre plaisir à être avec eux, sans qu'on me demande d'interagir. Bref être là pour me nourrir de leur presence réconfortante mais c'est tout.

J'ai déjà eu des périodes comme ça, quand j'étais étudiante et aussi au début de ma vie professionnelle. J'etais chaque fois sortie de ça par une action forte : la première fois j'ai quitté ma région, la deuxième j'ai surmonté mes peurs pour m'inscrire dans un club d'une activité dont je suis passionnée.

Il faut dire aussi que récemment mon petit ami m'a quitté après un an, du jour au lendemain. Il devait quitter la région pour le travail et n'a pas souhaité se lancer dans une relation à distance. Je lui en veux toujours beaucoup. Il me disait parfois que j'étais un OVNI car je n'avais pas les mêmes attentes que toutes les femmes alors que la seule chose que je désirais c'était qu'on soit bien ensemble, je ne comprends pas. J'aurais du lui demander des explications.

Ce soir j'ai un couple d'amis qui vient manger à la maison, et je trouve cela insurmontable. Tout préparer, faire la conversation, avoir des gens chez moi. Je préfèrerais être invitée. Je ne comprends pas.

J'appelle cela une dé-pression. Je ne sais pas si ça équivaut au melt down que j'ai lu ici ou là. Je n'ai pas l'impression que ce soit une dépression.

Voilà merci de m'avoir lue, si certains partagent parfois ce sentiment, dites moi, expliquez moi ce qui vous traverse.

Je ne sais pas comment expliquer vraiment, d'autant plus que c'est très personnel, mais je me retrouve dans ce que tu dis. Dans mon cas je sais que ce n'est pas de la dépression parce que je reste très énergique et motivée, même si je me renferme complètement.
Je crois que, même si c'est un peu ridicule, ce qui le représente le mieux est la métaphore de l'éponge: quand elle a trop absorbé tu es obligée de l'essorer si tu veux pouvoir continuer à t'en servir.
Que ce soit dans mon entourage ou dans ma prise en charge psy, on me parle souvent de ma sensibilité vraiment extrême et de ma propension à être envahie/submergée par tout et n'importe quoi. Je suppose qu'il y a une part de vérité, sinon j'en entendrais moins parler, et ça peut expliquer ce dont tu parles.

Je crois que la difficulté tient au fait que ce besoin d'isolement fait sentir la personne anormale voire monstrueuse, ce qui est très douloureux.

Concernant ton petit ami, plus ça va plus je pense que les raisons pour lesquelles les gens nous quittent sont celles même qui les ont attirées vers nous. C'est moche mais je crois que ça s'applique à ce que tu évoques. Si ça l'avait dérangé d'être avec quelqu'un qu'il trouvait un peu OVNI, il ne se serait pas mis avec toi.

Quoi qu'il en soit, il me semble effectivement important que tu en parles à un médecin. L'idée de Cardamome est bonne: je me sers souvent de mes écrits sur le forum pour expliquer des choses aux psys, ça m'a bien aidée

[Mafalda]

Merci Misty de ton retour.
Il y a effectivement une notion d'envahissement, et j'aime bien la métaphore de l'éponge.
Ce que tu me dis sur mon ex petit ami me fait du bien et me rassure.

Au final hier j'ai annulé, mon amie à compris et ne l'a pas mal pris. Finalement on est juste allée toute les deux prendre un verre en ville (elle s'inquiétait pour moi) et cela j'ai pu le faire. Et j'y ai même pris du plaisir. C'était moins complexe à faire, plus accessible. C'est vraiment compliqué à expliquer.

[Lilas]

J'ai moi-même de gros problèmes à gérer le quotidien, alors que quand il s' agit du travail je maîtrise les choses sans difficulté.

L'article sur les fonctions exécutives est intéressant.

La neuropsy à conclu que je n'avais pas de problème de cet ordre après m'avoir fait passer le test des tours de Hanoi.

Mais je doute de la validité de ce test car elle n'a pas tenu compte du fait que je connaissais déjà très bien ce jeu pour en avoir programmé une version informatique lors de mes études.

[Mafalda]

Lilas, as tu trouvé des stratégies ?
Je crois que c'est toi qui avais écrit sur un autre post que la MDPH te serais plus utile à la maison qu'au travail, je suis carrément du même avis.

Je me sens bcp mieux depuis que j'ai une femme de ménage, il m'a fallu des années pour passer le cap, mais quel soulagement, je vis dans un appartement enfin propre !!!

[misty]

Ce que tu me dis sur mon ex petit ami me fait du bien et me rassure.

C'était le but

La neuropsy à conclu que je n'avais pas de problème de cet ordre après m'avoir fait passer le test des tours de Hanoi.

Je me demande si dans le cas des fonctions exécutives les difficultés ne varient pas selon le moment. Il y a des moments où j'ai vraiment l'impression que mon cerveau ne fonctionne plus du tout (surtout mémoire de travail et efforts "en étapes", la flexibilité cognitive étant relativement stable dans sa proximité avec le zéro ), et après une période d'isolement j'ai la sensation que "tout rentre dans l'ordre" ou en tout cas s'améliore.
Je sais que chez moi les soucis de fonctions exécutives sont très liés au "phénomène de l'éponge" dont je parlais.
Tu étais dans quel état quand tu as passé ce test?

Je me sens bcp mieux depuis que j'ai une femme de ménage, il m'a fallu des années pour passer le cap, mais quel soulagement, je vis dans un appartement enfin propre !!!

C'est vrai que ça doit aider, on me l'a souvent conseillé (surtout quand je travaillais et n'arrivais plus du tout à gérer le reste). Je me pose la question au cas où je retrouverais un travail, mais ça m'angoisse tellement qu'on touche à mes affaires voire les déplace que je me demande si ça me conviendrait...

[Mafalda]

C'est vrai que ça doit aider, on me l'a souvent conseillé (surtout quand je travaillais et n'arrivais plus du tout à gérer le reste). Je me pose la question au cas où je retrouverais un travail, mais ça m'angoisse tellement qu'on touche à mes affaires voire les déplace que je me demande si ça me conviendrait...

C'est clair c'est un cap. Pour ma part je trouvais ça très bizarre que quelqu'un vienne chez moi pendant mon absence. Mais quand j'ai changé de boulot et que je suis repassée à temps plein, je me suis retrouvée obligée, ce n'était plus tenable.
En fait les jours où je rentre chez moi et qu'elle est passée la journée, c'est un sentiment vraiment incroyable. Rentrer dans une maison propre c'est vraiment très agréable. Ca m'apaise vraiment, je me sens mieux et ça calme ma charge mentale. Par contre elle range tout, notamment dans la cuisine, et je ne retrouve pas les choses là où j'ai l'habitude de les ranger
Sinon franchement je ne regrette pas et je me demande même pourquoi je n'ai pas passé le cap plus tôt. J'envisage même de la prendre plus souvent et de lui faire faire toutes les tâches ménagères et d'entretien de la maison (aussi changement des draps et repassage).

[Lilas]

Lilas, as tu trouvé des stratégies ?

Non, pas de stratégie.
La seule chose dont j'ai pris conscience, cet été, c'est qu'en passant une semaine complète de vacances chez moi, j'arrivais malgré tout à faire des choses.
Cela m'a fait du bien de voir que je parvenais à faire des choses dont je me pensais incapable (rien d'extraordinaire pourtant, des tâches ménagères du quotidien).
Je sais qu'une femme de ménage serait un soulagement, et j'y pense régulièrement mais sans oser franchir le pas.

Tu étais dans quel état quand tu as passé ce test?

Je ne suis pas sûre que l'état joue beaucoup.
Le but de ce test, si j'ai bien compris, est de noter notre réaction face à un problème nouveau.
Or, il n'avait rien de nouveau pour moi.
Par contre, sur d'autres tests, il n'est noté que je n'utilise pas ma mémoire de travail là où cela serait utile pour élaborer des stratégies pour résoudre les problèmes.
Cela revient même plusieurs fois, donc je pense qu'il y a un problème de ce côté-là, mais je ne sais pas si les deux choses sont liées.

[Mafalda]

Par contre, sur d'autres tests, il n'est noté que je n'utilise pas ma mémoire de travail là où cela serait utile pour élaborer des stratégies pour résoudre les problèmes.
Cela revient même plusieurs fois, donc je pense qu'il y a un problème de ce côté-là, mais je ne sais pas si les deux choses sont liées.

J'ai ce même problème, je n'en avais pas conscience, c'est au WAIS que c'est ressorti, très mauvais chiffre, alors que pour tout le reste j'étais au dessus des normes.
Ma psy de l'époque spécialisée en douance, ne comprenait pas cela, pensait que c'était en lien avec un inhibition ... On retrouve cela aussi dans le TDAH (j'avais passé le test diagnostic et là aussi j'ai les voyant au rouge dans tous les domaines )

[misty]

Je ne suis pas sûre que l'état joue beaucoup.
Le but de ce test, si j'ai bien compris, est de noter notre réaction face à un problème nouveau.
Or, il n'avait rien de nouveau pour moi.
Par contre, sur d'autres tests, il n'est noté que je n'utilise pas ma mémoire de travail là où cela serait utile pour élaborer des stratégies pour résoudre les problèmes.
Cela revient même plusieurs fois, donc je pense qu'il y a un problème de ce côté-là, mais je ne sais pas si les deux choses sont liées.

Tu veux dire la mémoire de travail et les fonctions exécutives? Perso je pense que oui, clairement.

En ce qui me concerne, beaucoup de choses peuvent altérer mes "réactions face à un problème nouveau", mais effectivement au niveau du test il est possible que ce ne soit pas détectable. Et c'est vrai que si tu ne découvres pas le test ça doit biaiser le truc...

En fait les jours où je rentre chez moi et qu'elle est passée la journée, c'est un sentiment vraiment incroyable. Rentrer dans une maison propre c'est vraiment très agréable. Ca m'apaise vraiment, je me sens mieux et ça calme ma charge mentale. Par contre elle range tout, notamment dans la cuisine, et je ne retrouve pas les choses là où j'ai l'habitude de les ranger

Aïe... Ne pas retrouver mes affaires n'arrangerait pas ma charge mentale je crois Pour le reste je fais le minimum donc ça va, genre le fer à repasser il ne me sert que pour sécher des dessins aux posca