Autisme et emploi

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Benoit
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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#16 Message par Benoit » vendredi 16 mars 2018 à 15:23

Personnellement, j'ai surtout l'impression qu'on est ici beaucoup plus factuels et dans le concret que dans d'autres "communautés", y compris des coins francophones.

Les habitué(e)s aiment bien voir la réalité en face, et ne pas faire semblant qu'il n' y a pas 50 ans de différence entre la France et le monde anglo-saxon en matière de prise en compte, ou de prise en charge. Je préfère recevoir les pains dans la gueule tous d'un coup que peu à peu, ou vivre dans l'illusion.

N'hésites pas à essayer des lieux plus "dans le superficiel" ou le Discord pour trouver un environnement à ta convenance, mais je doute que tu trouves quelque part quelque chose qui n'existe pas dans notre pays.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

話したい誰かがいるってしあわせだ

Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#17 Message par olivierfh » vendredi 16 mars 2018 à 15:40

Discord = allusion semble-t-il à ce serveur.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#18 Message par Flower » vendredi 16 mars 2018 à 16:41

Sans vouloir rentrer dans les détails sur diagnostic ou non, en Allemagne il y a une possibilité que l'employeur décharge l'employé de l'obligation de venir au travail (tout en maintenant le salaire) en cas de renvoi. Peut-être qu'une possibilité comparable existe en France pour éviter que tu passes des journées à ne rien faire au travail?
L'autre variante étant que tu utilises ce temps pour ta recherche d'emploi, y compris en demandant de pouvoir aller à des entretiens d'embauche.

Je trouve quand même assez étonnant que tu dises n'avoir plus rien à faire un mois et demi avant la fin du contrat. Même si tu ne peux plus monter de projets, le travail habituel devrait rester le même et s'ils auraient normalement eu besoin de quelqu'un en CDI (et n'ont pas encore recruté ton successeur), tu devrais avoir de quoi faire quand même.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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misty
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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#19 Message par misty » vendredi 16 mars 2018 à 17:07

Lerena a écrit :Je pensais simplement que la communauté française pouvait être ouverte comme la communauté anglophone. J'ai trouvé beaucoup de soutien sur Tumblr et ailleurs et j'ai également apporté mon aide à des personnes qui avaient besoin d'une oreille compréhensive.
Je ne suis pas sûre que ce soit une question d'"ouverture" (mais je note le compliment, merci).
Mon tour d'horizon de la "communauté anglophone" a été plus que rapide parce que j'y ai vu plein de choses qui j'avoue me dépassent. Des gens qui sans aucun diagnostic pro endossent tellement le "type autistique" que ça devient un pilier de leur identité, voire leur seule facette. Qui se témoignent du réconfort en tant qu'autistes à propos de ce que c'est d'être autiste sans savoir s'ils le sont vraiment. Ils ne s'envisagent plus que sous l'angle de l'autisme sans avoir aucune idée de s'ils sont concernés. Et souvent, ils parlent au nom des autistes, de tous les autistes.
Evidemment que je pense qu'ainsi ils font du tort aux autistes diagnostiqués, mais pas que. Je crois que c'est à eux qu'ils font le plus de mal. Un jeune en pleine crise d'adolescence qui s'identifie aux stéréotypes autistiques s'empêche de dépasser des difficultés qu'il serait en mesure de laisser derrière lui. Si parce qu'il est en souffrance il se "diagnostique" comme autiste et trouve plein d'interlocuteurs qui le confortent dans cette idée, il s'enferme dans un système dont il ne pourra plus sortir. Il se revendique tant et plus comme autiste, si bien que tout le monde finira par le voir comme tel même si à la base il n'est pas concerné.

Une dépression ou un passage à vide, on peut s'en sortir et le dépasser. L'autisme non. Pour moi, accepter d'aller dans le sens de cette "communauté" que tu trouves si "ouverte", c'est juste empêcher un max de gens de trouver des solutions. Couper des personnes qui ont un jeu pas terrible au départ, mais pourraient l'améliorer, d'une perspective d'avenir un peu moins douloureux, ce n'est pas ma vision de l'ouverture. Les laisser s'enfermer tout seuls (voire les y encourager) dans un truc que personnellement je souffre de ne pas pouvoir dépasser, alors qu'ils avaient des chances de le faire non plus. Je vois ça comme proposer directement l'amputation à quelqu'un qui pourrait déjà commencer par essayer les antibiotiques. Chacun son délire.

Je ne pense pas que ce soit uniquement franco-français parce que la chouette-hargneuse-pas-cool que je suis a entendu le même son de cloche en tombant tout à fait par hasard sur des écrits émanant d'autistes scandinaves.

Pour ce qui est de ton cas personnel tu évoques à demi-mots ta mère et un éventuel pré-diagnostic petite ou je ne sais quoi, je vais être franche: quand on me dit les choses clairement je peux comprendre, là je ne sais pas ce qui est à prendre ou à laisser et ce genre de jeu des devinettes me lasse vite donc je préfère laisser tomber en te souhaitant de trouver ce que tu cherches, quoi que ce fût.
*Diag TSA*

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#20 Message par Controleur » vendredi 16 mars 2018 à 22:25

Benoit a écrit :Personnellement, j'ai surtout l'impression qu'on est ici beaucoup plus factuels et dans le concret que dans d'autres "communautés", y compris des coins francophones.

Les habitué(e)s aiment bien voir la réalité en face, et ne pas faire semblant qu'il n' y a pas 50 ans de différence entre la France et le monde anglo-saxon en matière de prise en compte, ou de prise en charge. Je préfère recevoir les pains dans la gueule tous d'un coup que peu à peu, ou vivre dans l'illusion.

N'hésites pas à essayer des lieux plus "dans le superficiel" ou le Discord pour trouver un environnement à ta convenance, mais je doute que tu trouves quelque part quelque chose qui n'existe pas dans notre pays.
C'est clair que le monde n'est pas le même et des professionnels ayant la double nationalité française et américaine ou française et canadienne vont dans des structures comme le serfa à Limoges. Et font face à une caracteristique du monde professionnel: le caractère obtus très centré sur la conformité à un profil définit à la va vite. On peux maugréer à l'infini contre ce fait mais c'est comme ça que le marché du travail fonctionne.

Oui il y'a plus de factuel, un peu comme les russes quand l'urss s'est effondré avec Elstine au pouvoir.
misty a écrit :
Lerena a écrit :Je pensais simplement que la communauté française pouvait être ouverte comme la communauté anglophone. J'ai trouvé beaucoup de soutien sur Tumblr et ailleurs et j'ai également apporté mon aide à des personnes qui avaient besoin d'une oreille compréhensive.
Je ne suis pas sûre que ce soit une question d'"ouverture" (mais je note le compliment, merci).
Mon tour d'horizon de la "communauté anglophone" a été plus que rapide parce que j'y ai vu plein de choses qui j'avoue me dépassent. Des gens qui sans aucun diagnostic pro endossent tellement le "type autistique" que ça devient un pilier de leur identité, voire leur seule facette. Qui se témoignent du réconfort en tant qu'autistes à propos de ce que c'est d'être autiste sans savoir s'ils le sont vraiment. Ils ne s'envisagent plus que sous l'angle de l'autisme sans avoir aucune idée de s'ils sont concernés. Et souvent, ils parlent au nom des autistes, de tous les autistes.
Evidemment que je pense qu'ainsi ils font du tort aux autistes diagnostiqués, mais pas que. Je crois que c'est à eux qu'ils font le plus de mal. Un jeune en pleine crise d'adolescence qui s'identifie aux stéréotypes autistiques s'empêche de dépasser des difficultés qu'il serait en mesure de laisser derrière lui. Si parce qu'il est en souffrance il se "diagnostique" comme autiste et trouve plein d'interlocuteurs qui le confortent dans cette idée, il s'enferme dans un système dont il ne pourra plus sortir. Il se revendique tant et plus comme autiste, si bien que tout le monde finira par le voir comme tel même si à la base il n'est pas concerné.

Une dépression ou un passage à vide, on peut s'en sortir et le dépasser. L'autisme non. Pour moi, accepter d'aller dans le sens de cette "communauté" que tu trouves si "ouverte", c'est juste empêcher un max de gens de trouver des solutions. Couper des personnes qui ont un jeu pas terrible au départ, mais pourraient l'améliorer, d'une perspective d'avenir un peu moins douloureux, ce n'est pas ma vision de l'ouverture. Les laisser s'enfermer tout seuls (voire les y encourager) dans un truc que personnellement je souffre de ne pas pouvoir dépasser, alors qu'ils avaient des chances de le faire non plus. Je vois ça comme proposer directement l'amputation à quelqu'un qui pourrait déjà commencer par essayer les antibiotiques. Chacun son délire.

Je ne pense pas que ce soit uniquement franco-français parce que la chouette-hargneuse-pas-cool que je suis a entendu le même son de cloche en tombant tout à fait par hasard sur des écrits émanant d'autistes scandinaves.

Pour ce qui est de ton cas personnel tu évoques à demi-mots ta mère et un éventuel pré-diagnostic petite ou je ne sais quoi, je vais être franche: quand on me dit les choses clairement je peux comprendre, là je ne sais pas ce qui est à prendre ou à laisser et ce genre de jeu des devinettes me lasse vite donc je préfère laisser tomber en te souhaitant de trouver ce que tu cherches, quoi que ce fût.
C'est le contre coup de la médiatisation des témoignages d'autistes qui était censé permettre au lectorat de se mettre dans la peau d'un autiste. Je n'ai jamais été confronté à des aspis auto diagnostiqués mais à plus d'autistes diagnostiqués sur le tard pour pleins de raisons différentes.

Adolescence difficile? Bah je crois bien que personne n'a écrit quelque part que la vie devait toujours être facile. Je ne sais pas trop quoi dire de plus concernant des personnes qui s'auto diagnostiquent à la va vite et plusieurs autistes diagnostiqués me disent même que dans certaines associations censés faire valoir nos intérêts (dont le marché du travail) bah les gens qui s'y trouvent dans les instances dirigeantes n'ont rien d'autistes du tout.

Avec le recul, je vois pas forcément plus d'ouverture dans la communeauté autistique ( j'en connais qui ont de sacrés idées dangereuses dont un penchant pour le nazisme et c'est pas la majorité heureusement) et je trouve même certains autistes à gerber. Certaines palabres ressemblent à du BHL , d'autres sont tellement dans la détresse sociale que tu peux pas grand chose pour eux et ils ou elles se renforcent dans l'auto destruction. Des autistes avec la tête sur leurs épaules, dans le contexte français j'en connaît sur les doigts d'une main.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.

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lulamae
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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#21 Message par lulamae » samedi 17 mars 2018 à 17:07

Je ne sais pas comment le dire, mais quand je lis vos réponses, je suis sidérée. Une personne qui se dirait autiste sans jamais faire la démarche de diagnostic je comprendrais, mais là elle est en cours. On dirait que vous vous posez en vétérans de guerre, et si on n'a pas autant de médailles ou de cicatrices que vous, ça ne vaut pas la peine qu'on ouvre la bouche.
Pourquoi annoncer que vous êtes ouverts aux non-autistes qui veulent comprendre les autistes alors ?
Il n'y a rien de glamour à s'auto-proclamer autiste, d'accord, mais quand il s'écoule un certain temps, et même un temps certain entre la prise de conscience de cette piste et un diagnostic sérieux, on n'a pas le droit de s'interroger ? C'est un si grand crime de s'identifier, parce qu'on a l'impression de toucher du doigt une explication possible ? Dans un premier temps du moins, on comprend ce qui différencie pour aller à nouveau vers ce qui rassemble... Moi je la comprends Lerena, c'est gavant de se prendre des baffes au boulot, et on peut encaisser des années, et un jour avoir envie que les gens autour de vous fassent un pas pour vous comprendre au lieu d'exiger de vous seul(e) que vous vous adaptiez.
C'est parfois en dépassant de telles crises, même dans les larmes, qu'on avance. Et si elle n'est pas diagnostiquée, et alors ? Elle aura commis l'erreur de se dire autiste dans son travail, au pire se sera grillée par rapport à ce poste précis, il n'y a pas mort d'homme. Mais elle aura avancé dans la connaissance de soi. Et le droit à la fragilité et à des moments de faiblesse, ce n'est pas tout simplement... humain ?
Je suis un peu écoeurée par vos réactions, et commence à me demander si j'ai bien eu raison de venir chercher conseil ici. :o
Bon courage Lerena, tiens bon. Même le ciel le plus couvert peut se dégager. :)
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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#22 Message par lulamae » samedi 17 mars 2018 à 17:33

Est-ce que les personnes qui se sont exprimées ici ont oublié leur propre attente avant le diagnostic ? Les adultes aussi regardent de haut les interrogations des adolescents sur le sens de la vie et du monde, en oubliant qu'ils l'ont été un jour, et pourtant ils feraient bien de s'inspirer de leur ébullition mentale pour regarder les choses avec un oeil neuf et créatif...
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#23 Message par Lilette » samedi 17 mars 2018 à 18:04

S'entendre faire donner une leçon par des personnes non diag qui visiblement ne savent même pas de quoi elles parlent.
J'hallucine.
Sérieusement, arrêtez le délire.
TSA.

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#24 Message par Tugdual » samedi 17 mars 2018 à 20:10

lulamae a écrit :Il n'y a rien de glamour à s'auto-proclamer autiste, d'accord, mais quand il s'écoule un certain temps, et même un temps certain entre la prise de conscience de cette piste et un diagnostic sérieux, on n'a pas le droit de s'interroger ?
S'interroger et s'auto-proclamer sont deux choses bien différentes.

C'est cette seconde attitude que nous ne voulons pas encourager ici,
car elle n'est pas rigoureuse, et pernicieuse dans ses développements,
puisqu'elle permettrait à des personnes sans diagnostics, qui se
contentent de leur conviction, de prendre dans les parcours de soin
la place d'autistes dûment diagnostiqués, alors même que ces places
ne sont pas en nombre suffisant pour les personnes concernées.

S'interroger est naturel, s'identifier trop vite est un piège à éviter,
car l'identification se fait alors sur une image de l'autisme biaisée
par la représentation des personnes autistes qu'on trouve sur le net
(je le répète : même ici les membres ne sont pas représentatifs
de la diversité autistique), encore plus sur les réseaux sociaux qui
laissent tellement de place aux personnes autodiagnostiquées que
l'identification risque de se faire sur une personne non autiste.
lulamae a écrit :Et si elle n'est pas diagnostiquée, et alors ? Elle aura commis l'erreur de se dire autiste dans son travail, au pire se sera grillée par rapport à ce poste précis, il n'y a pas mort d'homme. Mais elle aura avancé dans la connaissance de soi.
On ne peut justement pas dire ça : se contenter de conviction ne
garanti pas d'avancer dans la connaissance de soi, et peut même
nous conforter dans l'erreur, et nous priver de soins plus adaptés.

Qu'est ce qui, à terme, aidera le plus une personne qui s'interroge ?
La conforter dans une conviction qui peut être erronée et néfaste ?
Où être rigoureux, clarifier la situation, et orienter vers un diagnostic ?
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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misty
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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#25 Message par misty » samedi 17 mars 2018 à 20:24

lulamae a écrit :Je ne sais pas comment le dire, mais quand je lis vos réponses, je suis sidérée. Une personne qui se dirait autiste sans jamais faire la démarche de diagnostic je comprendrais, mais là elle est en cours. On dirait que vous vous posez en vétérans de guerre, et si on n'a pas autant de médailles ou de cicatrices que vous, ça ne vaut pas la peine qu'on ouvre la bouche.
Pourquoi annoncer que vous êtes ouverts aux non-autistes qui veulent comprendre les autistes alors ?
Il n'y a rien de glamour à s'auto-proclamer autiste, d'accord, mais quand il s'écoule un certain temps, et même un temps certain entre la prise de conscience de cette piste et un diagnostic sérieux, on n'a pas le droit de s'interroger ? C'est un si grand crime de s'identifier, parce qu'on a l'impression de toucher du doigt une explication possible ? Dans un premier temps du moins, on comprend ce qui différencie pour aller à nouveau vers ce qui rassemble... Moi je la comprends Lerena, c'est gavant de se prendre des baffes au boulot, et on peut encaisser des années, et un jour avoir envie que les gens autour de vous fassent un pas pour vous comprendre au lieu d'exiger de vous seul(e) que vous vous adaptiez.
C'est parfois en dépassant de telles crises, même dans les larmes, qu'on avance. Et si elle n'est pas diagnostiquée, et alors ? Elle aura commis l'erreur de se dire autiste dans son travail, au pire se sera grillée par rapport à ce poste précis, il n'y a pas mort d'homme. Mais elle aura avancé dans la connaissance de soi. Et le droit à la fragilité et à des moments de faiblesse, ce n'est pas tout simplement... humain ?
Je suis un peu écoeurée par vos réactions, et commence à me demander si j'ai bien eu raison de venir chercher conseil ici. :o
Bon courage Lerena, tiens bon. Même le ciel le plus couvert peut se dégager. :)
Je ne veux pas être désagréable mais écrire un message me prend pas mal de temps et d'énergie, j'essaie d'être la plus claire possible (ce qui m'est souvent difficile) et c'est un peu fatiguant de devoir réexpliquer ce qu'on a déjà plus que pris le temps d'expliquer. Qu'est-ce-qui n'est pas clair exactement? J'ai répondu à la plupart des questions que tu poses dans mes messages précédents.

Il n'est pas question de rejeter qui que ce soit: là on parle d'une personne qui tient un blog tumblr (depuis fin 2015) qui commence par "I'm 24, french, autistic...." et qui met des #actuallyautistic (=vraiment autiste) partout et tout le temps (oui, j'ai pris le temps de lire).
Si tu connais un peu cette "communauté anglophone" dont il est question, il y a dessus de nombreuses voix en défaveur du diagnostic (ambiance: aucun psy ne sait mieux que moi ce que je suis, chose que je trouve très risible dans le cas de l'autisme qui implique précisément une vision souvent peu claire voire absente de ce que le sujet éprouve et/ou de ce qui le constitue).

Ce sujet est intitulé "autisme et emploi: comment rester positif?" et dedans on y lit que cette personne a fait part de son autisme à son employeur et que pour cette raison son CDD n'est pas reconduit.
Je ne sais pas comment le dire plus clairement: sans diagnostic c'est juste ahurissant de se mettre dans une situation pareille (même avec d'ailleurs, quelque part :? ...), c'est quelque chose que je ne comprends pas et je pense n'être pas la seule.

Concernant le chapitre "vétéran de guerre/concours de cicatrices", je me suis juste permise de lui parler de ma situation sincèrement, afin qu'elle comprenne que ce n'est pas difficile que pour elle et éventuellement prenne un peu de recul salutaire. C'est un exercice qui m'est compliqué, mais auquel je me suis forcée pour l'aider à avancer dans sa réflexion. Pour le coup on ne m'y reprendra pas.

Pour finir, je n'en reviens pas de devoir me justifier sans arrêt là-dessus.
Qu'est-ce-que je suis censée dire? "Allez-y: définissez-vous comme autistes à tort et à travers, avec ou sans diagnostic on s'en fout, ne voyez votre être multiple que par ce prisme là, et surtout prenez-vous un max de portes dans la figure. Celles-là même que je passe mon temps à essayer d'éviter: foncez dessus franco sans un gramme de jugeotte et venez vous plaindre après, vous pourrez compter sur ma compassion à ce moment-là..."?
*Diag TSA*

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#26 Message par Tugdual » samedi 17 mars 2018 à 21:49

misty a écrit :là on parle d'une personne qui tient un blog tumblr (depuis fin 2015) qui commence par "I'm 24, french, autistic...." et qui met des #actuallyautistic (=vraiment autiste) partout et tout le temps (oui, j'ai pris le temps de lire).
Je n'avais pas creusé : 86 pages de tumblr revendiquées "actuallyautistic" !

On est là exactement dans ce qu'on ne soutiendra pas sur le forum,
puisqu'il s'agit clairement d'auto-proclamation, que j'ai décrié ci-dessus.

On parlait juste avant d'identification : imaginez le risque que ce genre
de blog fait prendre à ses lecteurs, qui s'identifieront potentiellement
autistes alors que ce qui est décrit concerne peut-être autre chose ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#27 Message par Lilette » samedi 17 mars 2018 à 21:54

Tugdual a écrit :
misty a écrit :là on parle d'une personne qui tient un blog tumblr (depuis fin 2015) qui commence par "I'm 24, french, autistic...." et qui met des #actuallyautistic (=vraiment autiste) partout et tout le temps (oui, j'ai pris le temps de lire).
Je n'avais pas creusé : 86 pages de tumblr revendiquées "actuallyautistic" !
:shock: :sick:
TSA.

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#28 Message par lulamae » samedi 17 mars 2018 à 22:16

@Tugdual et @Misty, merci d'avoir pris la peine de m'expliquer sans m'agresser. :)
Comme je l'ai dit, je reviendrai quand je serai diagnostiquée, c'est plus simple, je dérangerai moins.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#29 Message par Manichéenne » samedi 17 mars 2018 à 23:07

Lerena, qu'on soit autiste ou pas, diagnostiqué ou pas, se présenter comme tel dans un cadre professionnel est une erreur. Et dans ce sujet aussi.
Essaie de prendre l'habitude d'expliquer tes difficultés quand c'est nécessaire, mais sans les nommer.
Quand j'ai annoncé mon handicap pour demander des aménagements, je n'ai pas dit "je suis autiste". C'est un diagnostic qui ne concerne pas mon employeur, qui risquait plus de m'attirer des ennuis (préjugés, discrimination), et qui ne permettait pas de faire comprendre quelles sont mes difficultés. J'ai expliqué celles de mes particularités sensorielles qui me posent problème dans le cadre de mon travail et une partie de mes difficultés d'interaction.

Pour ton employeur, quand tu lui parles d'autisme, il ne peut pas savoir de quoi il s'agit exactement. Même si ton diagnostic est posé un jour, annoncer ça est au mieux inutile. Si tu avais dit que tu es consciente de tes difficultés sur tel et tel point, mais que en contrepartie tu as telle force et telle capacité, ça serait probablement nettement mieux passé.
J'ajouterai que l'autisme n'est pas une excuse. Si factuellement ton comportement pose problème dans le cadre de ton emploi, soit il faut chercher des solutions pour adapter le poste ou contourner tes difficultés, soit ce poste n'est pas fait pour toi. Si par contre ce sont les gens qui te jugent sur des critères qui n'ont rien à voir avec ton travail, alors la cause n'y changera rien. Dans ce cas, tu peux tenter de prouver ta valeur pour passer leur intolérance, si c'est possible...

Sur ce sujet, même problème. Tu supposes qu'on peut comprendre à quelles difficultés tu fais référence, pour pouvoir te donner des astuces ou des solutions. Je n'ai pas les mêmes problèmes dans le cadre de l'emploi que d'autres personnes autistes.
Ma chef prétend que des gens se sont plaints, mais je n'ai reçu que des compliments pour l'animation que j'ai créée et dirigée sans aide aucune (on a même qualifié cette animation "d'exceptionnelle") et j'ai de nombreux usagers fidèles, dont un qui semble très décidé à crier sa colère à la mairie.
Si des gens se plaignent, c'est normal que ce ne soit pas directement à toi.
Par contre les compliments sont généralement faits en direct. Subtilités sociales...
Elle ne m'a jamais donné de pistes pour améliorer ma relation avec le public et s'est juste contentée de me critiquer ici et là.
Est-ce son rôle de te donner ces pistes ? Lui as-tu demandé ? En a t'elle seulement la capacité ?
Même les professionnels ont du mal à aider une personne avec des difficultés sociales (que ce soit une phobie sociale, un TSA, ou autre chose), alors quelqu'un qui n'y connait rien, et qui pense que tout ça "c'est tellement évident pour tout le monde qu'on ne peut pas l'expliquer" (réponse de mon ex-mari quand je lui ai demandé comment j'aurai dû agir dans une situation où il me reprochait mon comportement)...
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA, cadet TSA de type Asperger.

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Re: Autisme et emploi : comment rester positif ?

#30 Message par Laura Ingalls » dimanche 18 mars 2018 à 1:24

Manichéenne a écrit :Si par contre ce sont les gens qui te jugent sur des critères qui n'ont rien à voir avec ton travail, alors la cause n'y changera rien. Dans ce cas, tu peux tenter de prouver ta valeur pour passer leur intolérance, si c'est possible...
c'est de la discrimination, ça!

Et même le coup de mettre les gens mal à l'aise. S'ils sont mal à l'aise à la simple vue de quelqu'un de différent, c'est discriminatoire aussi.
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec

Diagnostiquée asperger

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