Autisme et emploi
Posté : vendredi 16 mars 2018 à 11:30
Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A."
Voilà, ça fait plus de 4 ans que j'enchaîne les CDD et que je suis dans l'incapacité de me poser où que ce soit durablement. Mon dernier contrat a duré un an et demi et on m'a clairement laissé miroiter un CDI, raison pour laquelle j'ai renoncé à un concours d'état (qui m'aurait mené à une profession que je n'avais pas particulièrement rêvé d'exercer, contrairement à ma profession actuelle, bibliothécaire).
Résultat : mon CDD prend fin le 30 avril prochain, il me reste donc un mois et demi à attendre. Juste attendre. Ce qui est frustrant pour plusieurs raisons :
1) Ma chef m'a assuré que je travaillais très bien et que mes compétences n'étaient pas remises en cause. Que mon contrat n'était pas transformé en CDI pour la simple et bonne raison que mes compétences sociales n'étaient pas "très élevées" et que je mettais les gens "mal à l'aise". Elle sait que je suis autiste, m'a poussée à commencer une thérapie et à entamer des procédures de diagnostic et à tenter d'obtenir la RQTH ce qui, selon elle, "augmenterait encore un peu plus [mes] chances d'être embauchée". Résultat ? Ils ne me gardent pas à cause de mes "difficultés sociales".
2) Ma chef prétend que des gens se sont plaints, mais je n'ai reçu que des compliments pour l'animation que j'ai créée et dirigée sans aide aucune (on a même qualifié cette animation "d'exceptionnelle") et j'ai de nombreux usagers fidèles, dont un qui semble très décidé à crier sa colère à la mairie. Elle ne m'a jamais donné de pistes pour améliorer ma relation avec le public et s'est juste contentée de me critiquer ici et là. Elle a utilisé contre moi le fait que j'ai posé des congés après certaines animations, alors que je n'ai jamais dépassé mon quota de congé et que j'ai toujours veillé à ce que cela ne dérange personne (quitte à m'épuiser au passage).
3) Un mois et demi à attendre. Attendre des réponses pour d'éventuels jobs qui ne m'intéressent pas. Attendre que le temps passe parce que je ne peux commencer aucun projet et que je ne suis plus impliquée dans quoi que ce soit. Attendre à faire la plante verte et entendre l'équipe se plaindre de leurs "conditions de travail" et autres, quand j'aurais tout donné pour pouvoir rester.
Je consulte Pole Emploi ainsi que des réseaux d'emploi territorial tous les jours. J'ai répondu à des dizaines d'annonces et mon CV a tant circulé (grâce à l'aide d'une ancienne professeure, qui l'a passé dans son réseau éducatif) que j'ai déjà été contacté près de huit fois. Mais entre le délai de rupture de contrat, les attentes impossibles (Prof de français, je veux bien, mais c'est prendre le risque de m'effondrer en larmes devant les élèves) et la distance (j'ai un entretien pour un job de pion à une heure et quelques de là... Obligée de déménager si ça marche, donc), je ne trouve pas mon compte et je craque.
Les annonces de Pole Emploi me dépriment. Elles demandent presque toutes de "très bonnes qualités relationnelles" et un "grand sens de la communication". Comme si le reste de mes compétences n'avait pas la moindre importance. Ce qui compte, c'est d'arriver à discuter chiffons à la pause café, voilà tout.
Voilà, tout ça pour dire que j'oscille entre des journées de détermination et bonne humeur et des journées de pure déprime où mes pensées vont à des extrêmes inquiétants. Je n'ai pas d'autre choix que d'attendre et ça me ronge de l'intérieur.
Comment tenir face à cette frustration ? Comment garder la tête haute ? Comment ne pas complètement craquer devant cette perte de temps monumentale ?
Ceux et celles d'entre vous qui galèrent ou ont galéré de la sorte : comment avez-vous fait pour tenir et vous en sortir ?
Merci de votre attention.
Voilà, ça fait plus de 4 ans que j'enchaîne les CDD et que je suis dans l'incapacité de me poser où que ce soit durablement. Mon dernier contrat a duré un an et demi et on m'a clairement laissé miroiter un CDI, raison pour laquelle j'ai renoncé à un concours d'état (qui m'aurait mené à une profession que je n'avais pas particulièrement rêvé d'exercer, contrairement à ma profession actuelle, bibliothécaire).
Résultat : mon CDD prend fin le 30 avril prochain, il me reste donc un mois et demi à attendre. Juste attendre. Ce qui est frustrant pour plusieurs raisons :
1) Ma chef m'a assuré que je travaillais très bien et que mes compétences n'étaient pas remises en cause. Que mon contrat n'était pas transformé en CDI pour la simple et bonne raison que mes compétences sociales n'étaient pas "très élevées" et que je mettais les gens "mal à l'aise". Elle sait que je suis autiste, m'a poussée à commencer une thérapie et à entamer des procédures de diagnostic et à tenter d'obtenir la RQTH ce qui, selon elle, "augmenterait encore un peu plus [mes] chances d'être embauchée". Résultat ? Ils ne me gardent pas à cause de mes "difficultés sociales".
2) Ma chef prétend que des gens se sont plaints, mais je n'ai reçu que des compliments pour l'animation que j'ai créée et dirigée sans aide aucune (on a même qualifié cette animation "d'exceptionnelle") et j'ai de nombreux usagers fidèles, dont un qui semble très décidé à crier sa colère à la mairie. Elle ne m'a jamais donné de pistes pour améliorer ma relation avec le public et s'est juste contentée de me critiquer ici et là. Elle a utilisé contre moi le fait que j'ai posé des congés après certaines animations, alors que je n'ai jamais dépassé mon quota de congé et que j'ai toujours veillé à ce que cela ne dérange personne (quitte à m'épuiser au passage).
3) Un mois et demi à attendre. Attendre des réponses pour d'éventuels jobs qui ne m'intéressent pas. Attendre que le temps passe parce que je ne peux commencer aucun projet et que je ne suis plus impliquée dans quoi que ce soit. Attendre à faire la plante verte et entendre l'équipe se plaindre de leurs "conditions de travail" et autres, quand j'aurais tout donné pour pouvoir rester.
Je consulte Pole Emploi ainsi que des réseaux d'emploi territorial tous les jours. J'ai répondu à des dizaines d'annonces et mon CV a tant circulé (grâce à l'aide d'une ancienne professeure, qui l'a passé dans son réseau éducatif) que j'ai déjà été contacté près de huit fois. Mais entre le délai de rupture de contrat, les attentes impossibles (Prof de français, je veux bien, mais c'est prendre le risque de m'effondrer en larmes devant les élèves) et la distance (j'ai un entretien pour un job de pion à une heure et quelques de là... Obligée de déménager si ça marche, donc), je ne trouve pas mon compte et je craque.
Les annonces de Pole Emploi me dépriment. Elles demandent presque toutes de "très bonnes qualités relationnelles" et un "grand sens de la communication". Comme si le reste de mes compétences n'avait pas la moindre importance. Ce qui compte, c'est d'arriver à discuter chiffons à la pause café, voilà tout.
Voilà, tout ça pour dire que j'oscille entre des journées de détermination et bonne humeur et des journées de pure déprime où mes pensées vont à des extrêmes inquiétants. Je n'ai pas d'autre choix que d'attendre et ça me ronge de l'intérieur.
Comment tenir face à cette frustration ? Comment garder la tête haute ? Comment ne pas complètement craquer devant cette perte de temps monumentale ?
Ceux et celles d'entre vous qui galèrent ou ont galéré de la sorte : comment avez-vous fait pour tenir et vous en sortir ?
Merci de votre attention.