Merci pour tout vos messages de soutien... Même si il n'y a pas de solution miracle; c'est toujours agréable de pouvoir s'exprimer sans crainte. Lorsque je parle "en vrai" à des NT, j'ai toujours l'impression que ça se finit par se retourner contre moi. Ils surinterprêtent -ou comprennent tout de travers - tout mes propos et je finis par me faire réprimander pour quelque chose que j'ai dit. Rien que ce matin , l'ATSEM est allée raconter à la directrice que je lui avais dit d'aller toute seule dans une pièce avec l'élève en difficulté dont je parlais. Je n'ai bien sûr JAMAIS dit ça. Je lui ai demandé si elle pourrait l'emmener faire des tours dans le couloir lorsque je le sens devenir trop énervé, avant que l'énervement monte complètement chez lui et que je ne puisse plus du tout lui parler ou interagir... Résultat j'ai le droit à une espèce de leçon de la directrice comme quoi ce n'est pas le rôle de l'ATSEM, blablabla. Je sais tout ça (j'ai parfois beaucoup de mal à comprendre le rôle des ATSEM parce que certaines semblent n'avoir le droit de RIEN faire si on les écoute...
). Et je me sens stupide, mal...
Arcane a écrit :
À mon avis, il faut que tu trouves un moyen de lui prouver que tu es bienveillante (plus facile à dire qu'à faire, je sais) : des paroles encourageantes, un sourire alors qu'il a l'habitude qu'on soupire, qu'on crie, ou qu'on lève les yeux au ciel...
Les élèves les plus durs, selon moi, sont ceux qui ont été blessés auparavant dans leur scolarité. Il faut gagner leur confiance si on veut les faire avancer (et avoir un peu la paix).
Le problème c'est que je pense qu'il ne contrôle absolument pas et je soupçonne un déficit intellectuel derrière tout ça. Je ne suis pas sûre qu'il s'agisse d'un "classique" (malheureusement pui c'est classique) élément perturbateur qui crie au secours... Ca ressemble plus à des comportements inadaptés parce qu'il n'a pas développé les compétences/connaissances pour être un élève...
n attendant, demande au collègue comment il gérait l'an passé. Est-ce qu'il déplaçait l'élève chez un collègue de temps en temps pour souffler ? Qu'en pense le directeur ou la directrice ?
Il a fait comme il a pu, mais ça a été dur. Après il a sur moi l'avantage d'être un homme (bah oui dans ce genre de situation ça aide) et d'avoir beaucoup d'expérience, de confiance en lui... L'enfant sentait bien son autorité. Plus que chez moi c'est sûr.
EnHans a écrit :C'est ce que font les instits où mes enfants étaient (pas pour les miens), ça fonctionne cahin caha... Si l'élève continue, ils lui suppriment 5 mn de récré (il semble qu'il soit interdit de sucrer toute la durée de la récré)
Je le faisais plus facilement en primaire parce que là je l'envoyait avec un travail à finir pendant que le reste de la classe faisait une activité plus "cool". Ca fonctionnait bien parce que en général sorti du contexte de la classe l'élève se reconcentrait et il revenait au bout de dix minutes (alors que j’espérais avoir la paix 30 minutes
) Mais la sortie de classe pour punir je n'aime pas trop... déjà ça fait passer le maître ou la maîtresse de la classe à côté pour "le méchant". Ensuite, eux aussi ont leurs élèves compliqués à gérer (perso je n'aimerai pas trop qu'ils me les envoient...)Et puis dans le cas de ce petit garçon, il serait content de se retrouver chez les petits par exemple. Il irait directement jouer à la dînette...
Parfois il est urgent de faire sortir des élèves qui pourraient vous faire faire ou dire des choses que vous regrettez. Mais c'est plus pour les protéger eux de vous, (ou vous) que pour véritablement aider.
Est-ce que tu penses que lui donner une responsabilité ça peut l'aider ? Genre assistant de la maîtresse ? Ou même ça ça te paraît compliqué ?
J'essaie de le faire un peu.. mais ça ne le passionne pas des masses, je dois dire de m'aider. et puis je dois faire des roulements avec les autres qui sont très jaloux sinon. Déjà qu'ils ont du mal à le supporter...
mrl a écrit :Je ne crois pas que ce soit "absurde", "agressif" ou "égoïste". Le gamin en question se sent mal et il agit mal en regard des règles communes.
Très difficile de savoir ce qui se passe dans sa tête... Je n'ai pas l'impression de voir un enfant malheureux. Mais il est sûr qu'il est complètement dépassé par ce qui l'entoure. En aucun cas, il n'y a d'égoïsme dans sa façon d'agir. Il n'a pas conscience de la répercussion de ces actes sur moi et c'est tant mieux. C'est moi l'adulte, je suis censée le rassurer. Ce qui est frustrant c'est de ne pas y arriver et d'avoir l'impression d'être seule face aux problèmes. Je ne vois même pas d'agressivité (ça peut arriver chez certains mais encore une fois c'est parce qu'on ne leur a pas appris à gérer leurs émotions ou à communiquer). C'est une éponge. Si je suis énervée, il s'énerve (avec pour conséquence des actes, des gestes "inadaptés") et plus il s'énerve, plus je m'énerve, je panique et je prends les mauvaises décisions. Il va falloir qu'on s'apprivoise mais si cette AVS pouvait arriver rapidement ce serait super...
PetitNUage a écrit :Je crois que maintenant les cas où les élèves ont 24h d'AVS sont rarissimes ...
Ca ca me rend dingue. Comme si pendant 12h l'enfant était miraculeusement guéri ou allait attendre l'emploi du temps de l'AVS pour avoir besoin d'aide. Ca et leur manie de déplacer leurs personnels en permanence. Ces enfants ont encore plus besoin de stabilité que les autres. Pas d'un AVS (parfois non formée) qui va changer tous les trois mois...
Arcane a écrit :
Heureusement que je suis à 80%, mais je me languis l'année prochaine le mouvement... Je vais essayer d'avoir la bonification pour me rapprocher...
Si les journées se passent bien c'est déjà un très bon point. C'est un appui pour tenir le coup. Après je connais la boule au ventre, j'en ai tout le temps. Avec le temps, j'apprends à les connaître. Ce n'est pas un truc qu'il faut négliger... J'ai les "petites", comme en ce moment, je sais qu'elles sont liées à la fatigue; Je ne veux pas y aller parce que mon corps me réclame du repos. Mais la journée lancée, les choses ne se passent pas si mal. Il faut que je m'oblige à me ménager (pas facile parce que je suis obsessionnelle sur ma préparation de classe...je voudrais que tout soit parfait. Alors je bosse en non stop).
Après j'ai aussi eu la grosse. Celle de la Peur (voir dans mon cas de la terreur). Ne pas vouloir aller en classe car c'est trop dur, parce que j'ai peur...C'est celle là qui m'a envoyée chez le psychiatre. Celle là il faut la guetter et au moindre signe tout arrêter. Elle est trop dangereuse.
Fais attention à toi. Courage !