Meddio a écrit :Étant donné les démarches qu'il faut faire pour être diagnostiqué, si c'était invalidant, aucun adulte ne pourrait avoir le diagnostic* !
(ce serait d'ailleurs paradoxal car le simple fait de réussir à entamer les démarches diagnostiques ferait qu'on ne pourrait être diagnostiqué !)
*Du moins sans aide
Ca rejoint un peu le fil des questions posées par une psychologue, mais aussi paradoxal voire ridicule que ça puisse sembler je suis d'accord avec ce que tu as écrit. Pour toi ça me paraît être sujet à dérision mais j'ai posé cette question le plus sérieusement du monde à plusieurs pros et ils étaient d'accord tout en admettant le paradoxe voire non-sens.
Il y a à ce que je sais pas mal de psychiatres qui ironisent sur les patients qui viennent consulter d'eux-même avec des listes remplies par eux-même de leurs symptômes autistiques, même si je trouve ça assez irrespectueux je suis d'accord dans une certaine mesure.
Dans mon cas, je sais que les nombreuses difficultés que j'ai eues à évaluer et pouvoir exprimer mes difficultés ont contribué à poser le diagnostic, ainsi que le fait que sans mon entourage +"menaces" de médecin généraliste jamais je ne serais allée consulter et encore moins passer un bilan TSA. Les éléments les plus probants ont été fournis par des personnes extérieures, pour la plupart des psys c'est entre autres ce qui a rendu le diag pertinent et peu discutable.
Je ne veux pas fournir trop d'informations car dedans il y a pas mal d'indicateurs cliniques, mais si du point de vue général cette interrogation semble proche du non-sens, je la trouve d'une logique élémentaire d'un point de vue autistique. Je me souviens avoir échangé là-dessus avec Astragale dans un topic à propos du HQI mais c'était il y a longtemps et je ne me sens pas d'humeur
spéléologiste là tout de suite.
edit parce que j'ai oublié : concernant les forums, je me demande si cette question n'est pas liée au stéréotype de l'autiste asocial. J'ai vu plein de gens s'étonner que j'aime échanger sur des sujets précis, et pragmatiquement j'ai peu la possibilité de le faire avec des personnes que je croise en allant acheter mes légumes. Non parce qu'ils n'y connaissent forcément rien (ce n'est pas vrai, j'ai été souvent surprise), mais parce que suite à la pesée des patates le truc qui vient spontanément n'est ni l'oeuvre d'un obscur peintre hongrois ni le boson de Higgs.
Dans ce que je vois "étonner" certaines personnes (pas toutes heureusement) actrices de ma prise en charge, il y a aussi mon désir de contribuer à ce que les actuels enfants autistes se retrouvent avec de meilleures cartes que moi à l'âge adulte. J'ai l'impression que beaucoup ont un paramétrage par défaut chez qui être autiste =
après moi le déluge. Je ne doute pas qu'il y ait des autistes qui sont dans ce trip, mais le lier systématiquement au trouble me paraît abusif; et il y en a sans doute beaucoup qui trouvent normal d'emmagasiner une quantité phénoménale d'informations juste pour que ça ne serve à personne derrière, mais je ne suis juste pas de ceux-là.
Ainsi, échanger sur ce forum me permet de me sentir un minimum utile au lieu de juste rester sur mon canap à attendre que les allocs tombent (=beaucoup vu en contexte psy public visiblement), sans compter que des "spécialistes de l'autisme" m'ont dit à moi que ça pouvait m'aider à mieux accepter ce diag que je n'accepte pas. Quand les gens qui assurent le suivi psy sont de bonne volonté mais ne connaissent pas plus Mottron que Vermeulen ou Peeters, ça peut être utile...