Incompréhension, comment faire?

[perdue]

Bonjour,

Comme je le disais dans ma présentation, mon conjoint et moi avons parfois des difficultés à nous comprendre.

J'ai des exemples d'aujourd'hui.

1) on a emmené les filles à la plage. Il somnole, me tend ses lunettes en me demandant "tu peux les prendre s'il te plait?". Je les prends et les mets près de moi sur ma serviette. Quand il se réveille, il s'étonne en râlant à moitié que je ne les ai pas rangées. Mais.... Il ne me l'a pas demandé, ce que je lui explique. S'il veut que je les range pourquoi il me demande de les prendre?

2) il a appris dans l'après midi qu'un ancien collègue à lui est décédé et me dit que "ça fait bizarre que quelqu'un qu'on connaît soit mort." J'ai répondu que c'était normal vu que tout le monde finit par mourir. Et... je l'ai blessé (ce que je passe mon temps à faire mais sans le vouloir). D'après ce que j'ai compris en discutant par la suite, il s'attendait à ce que je "compatisse". Sauf que je n'ai pas compris pourquoi il faudrait compatir. Il ne le voyait plus depuis des années donc ça ne va rien changer à sa vie... Il me dit que je dois comprendre ce qu'il ressent mais je ne peux pas comprendre vu que je n'y vois pas de sens.

3) en rentrant, on voit un système d'arrosage automatique. Ma fille trouve ça super et demande si on pourrait en avoir un. Il lui répond que s'il faut arroser la pelouse, c'est plus simple avec un arrosoir. Je commence à disserter sur le fait que non c'est compliqué, qu'il faut le remplir, que c'est long, etc alors que le système automatique il faut juste le brancher. Il rigole en me disant que, dans ce contexte, plus simple voulait dire moins cher. Il m'énerve avec ses contextes... Ça dépend souvent des contextes et quand je pense avoir compris un truc, la fois suivante je me trompe, à cause du contexte...

[Zebra3]

Je n'ai pas de solution à proposer, mais par exemple sur le point 3 il abuse un peu Le contexte c'est une chose mais les mots ont un sens, il faudrait qu'il l'ait en tête puisqu'il est en couple avec une aspie (edit : supposée aspie), il aurait très bien pu dire à votre fille "oui c'est bien pratique mais ça coute un peu trop cher".

Pour la 2 c'est plus compliqué, même après des années un décès peut être douloureux, et c'est vrai que les aspies ne peuvent pas forcément le comprendre.
Dans ces cas là je me dis qu'il s'agirait principalement pour un aspie d'avoir en tête une façon adaptée de procéder, quelques questions adaptées à la situation ("tu le connaissais bien ?", "vous étiez proche à l'époque ?", "quand est-ce que tu l'as connu ?" etc), puis dire un "ça va bien ?" par exemple en posant sa main sur l'épaule de l'autre.
Il faudrait pratiquement apprendre un "arbre" comportemental, mais même ainsi ça nécessite que l'aspie ait la capacité de percevoir si l'autre va bien ou non.
C'est pratiquement au neurotypique en fait, s'il est triste, de demander à son aspie de conjoint, s'il peut le serrer dans ses bras quelques instants, et à l'aspie d'accepter (à moins qu'il ait vraiment une incapacité au contact physique), même s'il ne comprend pas trop, simplement en se disant que pour le NT "serrer dans les bras = réconfort, chaleur humaine".

[Cjay]

Je t'avoue que sur le point 3) je suis plutôt d'accord avec toi, et aurais réagi de la même manière.
En même temps, arroser la pelouse avec un arrosoir... Après tout dépend de la surface de ton jardin mais ça reste une sacrée tâche en estimant le nombre de fois qu'il faut le remplir, se souvenir de l'endroit précis où on y a déjà déversé de l'eau pour ne pas recommencer...

Plu simple = plus simple mais dans ce cas plus simple = moins simple. Tu as bien fait de lui expliquer le point de vue logique et logistique.

[Siobhan]

J'en suis venu à ne plus attendre d'espérer un jour ne plus faire une seule bourde.


D'un autre côté, plus positif, je suis souvent très agréablement surpris par la compréhension et l'appaisement qui font souvent jour après un conflit, lorsque je trouve une opportunité pour expliquer mon point de vue à ceux avec qui je suis entré en conflit.

[EnHans]

"J'en suis venu à ne plus attendre d'espérer un jour ne plus faire une seule bourde." Entièrement d'accord, et ne pas avoir besoin de réfléchir sur comment sont perçues tes bourdes, avoir une liberté totale. On doit pouvoir être soi même en couple, c'est la base. Mais dans ce cas, il faut aussi accepter que son partenaire en fasse ou en dise... tant que ça reste, évidemment, dans l'acceptable. Avec ma femme, quand l'un ou l'autre fait une bourde (et c'est bien impossible de ne pas en faire), un regard ou un soupire sont suffisants, on peut aussi l'ignorer. Si on commence à dire à l'autre qu'il dit ou fait ou bourde, il aura envie ensuite, à son tour, de nous dire sa vérité... normal.
ps : S'il te donne la responsabilité de ses lunettes, il te donne aussi le choix de décider ce qu'il convient d'en faire, l'objectif étant qu'elles ne soient pas rayées. Les ranger ou pas, ce n'est pas son problème j'ai envie de dire.
Après, je crois qu'il vaut mieux, souvent, ne pas se mêler des affaires de couple ou même des relations amicales. C'est bien trop complexe de donner un avis sachant tous les paramètres qui rentrent en jeu. Et souvent, ça n'arrange pas la relation malheureusement.

[Meddio]

Bonjour,

Comme je le disais dans ma présentation, mon conjoint et moi avons parfois des difficultés à nous comprendre.

J'ai des exemples d'aujourd'hui.

1) on a emmené les filles à la plage. Il somnole, me tend ses lunettes en me demandant "tu peux les prendre s'il te plait?". Je les prends et les mets près de moi sur ma serviette. Quand il se réveille, il s'étonne en râlant à moitié que je ne les ai pas rangées. Mais.... Il ne me l'a pas demandé, ce que je lui explique. S'il veut que je les range pourquoi il me demande de les prendre?

2) il a appris dans l'après midi qu'un ancien collègue à lui est décédé et me dit que "ça fait bizarre que quelqu'un qu'on connaît soit mort." J'ai répondu que c'était normal vu que tout le monde finit par mourir. Et... je l'ai blessé (ce que je passe mon temps à faire mais sans le vouloir). D'après ce que j'ai compris en discutant par la suite, il s'attendait à ce que je "compatisse". Sauf que je n'ai pas compris pourquoi il faudrait compatir. Il ne le voyait plus depuis des années donc ça ne va rien changer à sa vie... Il me dit que je dois comprendre ce qu'il ressent mais je ne peux pas comprendre vu que je n'y vois pas de sens.

3) en rentrant, on voit un système d'arrosage automatique. Ma fille trouve ça super et demande si on pourrait en avoir un. Il lui répond que s'il faut arroser la pelouse, c'est plus simple avec un arrosoir. Je commence à disserter sur le fait que non c'est compliqué, qu'il faut le remplir, que c'est long, etc alors que le système automatique il faut juste le brancher. Il rigole en me disant que, dans ce contexte, plus simple voulait dire moins cher. Il m'énerve avec ses contextes... Ça dépend souvent des contextes et quand je pense avoir compris un truc, la fois suivante je me trompe, à cause du contexte...

Je trouve que c'est ton rapport au langage qui est le plus sain.

1) on aurait pu te demander de les prendre juste pour les tenir quelques secondes, et ce n'est pas plus précis que ça.
2) qu'y a t-il à dire de plus ? Tu ne vas quand même pas faire semblant de compatir pour faire plaisir - là jouer un rôle irait trop loin.
3)plus simple n'est pas égal à moins cher.

Au-delà d'une opposition entre communication TSA Vs. Communication non TSA, il est important d'être précis avec les mots, sinon tout est possible. Il n'y a pas à se formaliser, juste à se dire qu'il faut être plus précis.

Je commence à en avoir marre du flou permanent et que ce soit toujours à moi d'être obligé de creuser pour me demander si j'ai bien compris, de me prendre la tête en revenant sur ce qui est dit ou de passer pour le lourd de service à cause de mes demandes de précisions pour être sûr, etc. Maintenant, soit on a été précis et clair, soit tant pis pour la personne - et ça n'a rien à voir avec le SA, c'est juste que je sature. Il faudrait presque s'excuser, ça ne va pas !

Pour la 1) et la 3), je pense qu'il faut juste se mettre d'accord sur un degré de précision à atteindre dans le langage.

Pour la 2), je ne sais pas quoi dire. J'ai déjà été dans la situation, j'ai déjà eu les mêmes reproches "on ne réponds pas juste "ah" quand on t'annonce un décès" ah oui, et quoi d'autre ? Je n'ai pas le pouvoir de ressusciter les morts que je sache. Cela ne veut pas dire que je me moque de la personne qui m'annonce le décès, mais que puis-je faire concrètement ? Pour un autre décès impliquant, cette fois, une personne proche, j'ai même eu droit à des suspicions de m'en foutre de la part de personnes bien moins proches - les mêmes qui vont parler politique, football ou météo à la fin de l'enterrement, après avoir versé leur cota de larmes sur les lieux communs du croque-mort, et à zapper la personne une fois l'enterrement dépassé (mais là, c'est HS car pour ton 3), tu ne connais pas la personne).

[dcaius]

Y a pas mal de mauvaise foi de la part de ton conjoint, quand même... Tu ne peux pas deviner ce qu'il se passe dans sa tête. S'il souhaite que tu ranges quelque chose autant être clair et demander "est-ce que tu peux ranger ceci, s'il-te-plaît ?".

Sur ce qui est de la compassion, c'est un peu différent : chacun-e réagit différemment aux deuils. Parfois les gens sont troublés d'apprendre le décès de quelqu'un-e même si ça ne fait pas de différence significative dans leur vie de tous les jours. Ce n'est pas forcément très logique, mais c'est les expériences humaines ne le sont pas toujours. Je pense que tu peux partir du principe en général que le deuil fait partie de ces sujets délicats où il ne faut pas s'étonner que les gens aient des réactions un peu déroutantes. Curieusement, beaucoup de gens n'aiment pas réfléchir à la mort et préfèrent oublier que nous mourrons tou-te-s un jour, sinon ça les angoisse. J'essaye de faire preuve de compréhension par rapport à ça (notons que la plupart des gens n'attendent pas forcément grand-chose de nous dans ce genre de moments si ce n'est de dire "Oui, c'est dur dur", de hocher la tête avec un air navré pour exprimer la compassion, et d'écouter ce que la personne peut avoir à dire sur le sujet -- ça ne coûte pas grand-chose, et si ça permet à autrui de se sentir soutenu-e dans un moment difficile par rapport à la condition humaine, je pense que ça vaut le coup de s'exécuter).

Bon, les incompréhensions sont parfois inévitables quand les gens utilisent un mot pour euphémisme d'un autre. Je pense que le nœud du problème est peut-être plus que ton conjoint te reproche de ne pas comprendre ou se moque de toi ; il arrive à tout le monde de ne pas saisir du premier coup ce que l'autre veut signifier et ça ne devrait pas être un sujet de conflit du moment qu'au final, on en arrive à une compréhension mutuelle. Peut-être est-il possible de dire à ton conjoint "j'ai besoin que les mots soient clairs et précis, sinon je ne comprendrai pas ce que tu veux dire, j'ai souvent du mal à saisir les nuances de contexte, s'il-te-plaît, ne te moque pas de moi par rapport à ça, je ne le fais pas exprès et ça me vexe".

Je vous souhaite bon courage avec tout ça.

[Anahata]

Bonjour !
J'arrive à comprendre les deux. Perdue et son ami.
Le premier perd quelqu'un. Ça fait toujours quelque chose. Même quand ce'sont des gens qu'on ne connait pas, à la télé par ex.
Puis je peux comprendre perdue, qui probablement n'a jamais traversé l'expérience qu'a traversé son ami, car sinon elle aurait su de quel sentiment il s'agit et aurait sans doute essayé d'être plus prévenante.

Meddio, je te rejoins sur le fait que ce soit fatigant de toujours réfléchir à ce qu'on dit. C'est un véritable travail en soi et c'est usant. Je te rejoins totalement là-dessus.
Les NT doivent normalement nous donner des précisions, de la même manière qu'on fait des efforts pour écouter leurs directives orales par ex. C'est hyper compliqué. Mais quand on a pas les mêmes cerveaux... Faut bien des efforts bilatéraux.