Célibat, choix subi

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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olivierfh
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Re: Célibat, choix subi

#46 Message par olivierfh » mardi 19 juin 2018 à 21:00

FinementCiselé a écrit :Problème étant, le "choix subit" ramène à "l'involontariat" et le glissement est très très très facile.
Jusque-là on est très loin de la culture "incel" de haine des femmes et d'appel à la violence et il n'y a aucune chance qu'on s'en rapproche, heureusement. :)
Par contre le titre "choix subi" me semble illogique à chaque fois que je le lis, si c'est subi ce n'est pas un choix.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
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PetitNuage
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Re: Célibat, choix subi

#47 Message par PetitNuage » mardi 19 juin 2018 à 22:22

olivierfh a écrit : Par contre le titre "choix subi" me semble illogique à chaque fois que je le lis, si c'est subi ce n'est pas un choix.
Ce titre cherche à exprimer la contradiction et donc le malaise
que je ressens concernant mon célibat.
Spoiler :  : 
Si c"était un choix assumé, je n'en souffrirais pas autant !
Choix: parce que ce n'est pas faute de "prétendants" que je suis célibataire
et aussi parce que je préfère rester seule qu'être malheureuse en couple !

Subi: parce que je me sens incapable d'avoir une relation de couple.
Spoiler :  : 
(peur de devoir cohabiter avec quelqu'un + peur du contact physique)

Alors que j'aurais aimé partager émotions et découvertes avec un compagnon
qui pourrait donner un sens à ma vie, m'aider à sortir de ma zone de confort
et m'aider à me réaliser...

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Re: Célibat, choix subi

#48 Message par PetitNuage » mardi 19 juin 2018 à 22:27

FinementCiselé a écrit : j'ai pas franchement envie de voir le forum dans la rubrique fait-divers des journaux...
.
Désolée, mais je pensais que ce forum était un lieu où l'on pouvait s'exprimer en toute sincérité
pour tenter de trouver réponse à sa problématique ... :D

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Re: Célibat, choix subi

#49 Message par FinementCiselé » mardi 19 juin 2018 à 22:53

olivierfh a écrit :Jusque-là on est très loin de la culture "incel" de haine des femmes et d'appel à la violence et il n'y a aucune chance qu'on s'en rapproche, heureusement. :)
Alors, hum, comment dire ... La base n'est pas la haine des femmes, c'est une réduction de se qu'est la sous culture incel par les médias. En fait, à la base, il n'y a même pas de misogynie puisque cette sous culture inclus des individus concernés des deux sexes (biologique, entendons nous). Cette sous culture part en fait que les célibataires le sont parce que dans le monde il y a des "chad" et des "stacy". On pourrait traduire par "ken" et "barbie", sauf que mattel est déjà passé par ici et ne souhaite pas être associé à ce genre d'images, à juste titre.
Le postulat est que tout les hommes cherchent des barbies, et toutes les femmes cherchent des ken. Mais que les barbies se feront une joie de rabaisser les hommes qui ne sont pas des ken et ne sortirons qu'avec des ken, et inversement pour les ken.

Et je vous invite à faire très attention, parce que justement :
Mental health
"Involuntary celibacy" is not a medical or psychological condition. Some people who identify as incel suffer from physical disabilities or psychological disorders such as depression, Asperger syndrome, and body dysmorphic disorder. A 2001 Georgia State University study found that people who self-identified as incels tended to feel frustrated, depressed, and angry regardless of why they felt they were involuntarily celibate. These researchers found that involuntary celibacy was often correlated with depression, neuroticism, anxiety, and autism. Some visitors of incel forums attribute their inability to find a partner to physical or mental ailments, some others attribute it to extreme introversion. Some incels with severe depression are also suicidal. Many incels engage in self-diagnosis of mental health issues.
Aspie "cru 2014".

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Re: Célibat, choix subi

#50 Message par PetitNuage » mardi 19 juin 2018 à 23:15

FinementCiselé a écrit : Le postulat est que tout les hommes cherchent des barbies, et toutes les femmes cherchent des ken. Mais que les barbies se feront une joie de rabaisser les hommes qui ne sont pas des ken et ne sortirons qu'avec des ken, et inversement pour les ken.
Je n'ai jamais dit que j'étais célibataire parce que je ne trouvais pas la personne idéale
mais bien parce que je ressens une incapacité à vivre en couple...
Mental health
"Some visitors of incel forums attribute their inability to find a partner to physical or mental ailments, some others attribute it to extreme introversion.
Je ne comprends pas le lien entre les deux ...

Je ne me retrouve pas du tout dans ton postulat.

Mais ma question de départ était bien de savoir si mon incapacité à vivre en couple
pourrait être due à un trouble du spectre autistique ou autre trouble de la personnalité...

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Re: Célibat, choix subi

#51 Message par Meddio » mercredi 20 juin 2018 à 8:05

Pour le titre du fil, je pensais qu'il y manquait ce signe "/" et je le lisais comme ça :

Célibat, choix/subi
(du style votre célibat est-il choisi ou subi ?)

c'était la façon la plus claire que j'avais de le comprendre.

Mais je comprends aussi l'oxymore du coup avec une pointe d'ironie : c'est un choix ... Subi. Également, c'est censé être un choix mais des éléments autres font que ce n'en est pas un (d'où le rapprochement des deux termes qui semblent entrer en contradiction).
Modifié en dernier par Meddio le mercredi 20 juin 2018 à 8:57, modifié 1 fois.
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Re: Célibat, choix subi

#52 Message par Tugdual » mercredi 20 juin 2018 à 8:47

PetitNuage a écrit :Je ne comprends pas le lien entre les deux ...
Le lien est que certains incels cherchent à légitimer leur position
en l'attribuant à des troubles physiques ou mentaux, introversion ...

Mais pour basculer dans l'incel, et donc être concerné, il faut en venir
à éprouver (au minimum) du ressentiment pour les hommes et les
femmes épanouis dans leurs relations sentimentales et sexuelles.

On n'en est heureusement pas là dans cette discussion ...

:)
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Re: Célibat, choix subi

#53 Message par Benoit » mercredi 20 juin 2018 à 9:42

HS "communauté incel".
A mon avis, la bascule n'est pas au moment de l'attribution des difficultés (dont une partie des causes sont à chercher dans le handicap de certains, et une autre dans leur personnalité égoiste depuis le début).

Un point qui me semble sous-jacent dans leur "cheminement intellectuel" c'est le présupposé qu'ils ont droit à la même chose que les autres, ou que tout le monde à le droit à la même chose, en anglais entitlement. Je ne crois pas qu'il y a vraiment cette culture de l'entitlement en France.

Je pense aussi que le fait d'être autiste à probablement favoriser le passage à l'acte de certains incels, dans le sens où certains freins ne sont pas présent pour eux (en particulier se rendre compte du caractère excessif ou d'origine trollesque de tous les meme de cette communauté).
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Re: Célibat, choix subi

#54 Message par olivierfh » mercredi 20 juin 2018 à 12:31

PetitNuage a écrit :Choix: parce que ce n'est pas faute de "prétendants" que je suis célibataire
et aussi parce que je préfère rester seule qu'être malheureuse en couple !

Subi: parce que je me sens incapable d'avoir une relation de couple.
Mais alors ce n'est pas la même chose qui est un choix et qui est subi.
Choix: la décision de ne pas donner suite aux prétendants.
Subi: le sentiment de ne pas être capable d'être en couple.
Le choix résulte de ce qui est subi mais le choix est actif et pas passif/subi c'est-à-dire qu'on peut faire le choix inverse (dans mon cas, aidé par des circonstances sûrement uniques à 16 ans quand j'ai rencontré celle devenue plus tard ma femme).
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Re: Célibat, choix subi

#55 Message par misty » mercredi 20 juin 2018 à 13:48

Tugdual a écrit :Mais pour basculer dans l'incel, et donc être concerné, il faut en venir
à éprouver (au minimum) du ressentiment pour les hommes et les
femmes épanouis dans leurs relations sentimentales et sexuelles.
J'ai un peu étudié la question (parce que c'est une tendance qui me fait peur, surtout en contexte autiste mais pas que) et je crois que c'est bien pire que ça. Non seulement il y a ce dont tu parles, et qui est décuplé par l'idée que les gens épanouis affectivement et sexuellement sont ceux qui placardent leur bonheur+intimité en 4m sur 3 et sur 15 réseaux sociaux différents; mais il y a aussi une grosse composante narcissique. Et une grande lâcheté (pardon, mais je ne trouve pas d'autre terme).

Ce sont des gens qui considèrent par défaut que les personnes qui les attirent vont forcément les rejeter. Ces dernières années j'ai été pas mal en situations de groupes d'hommes célibataires où j'ai pu échanger, écouter et observer. Aucun autiste ni approchant dans le lot, parce qu'il faudrait aussi faire rentrer dans les caboches qu'il y a énormément d'hommes célibataires non-autistes. Ce qui revient le plus c'est le discours genre "ce style de fille ne me voit même pas".
1/ Il n'y a aucun "style de fille" et il faut arrêter de projeter ce qu'on pense être vrai de 10 personnes sur 50 autres.
2/ Renoncer à essayer d'interagir avec quelqu'un qu'on trouve attirant c'est la garantie de ne pas subir de blessure d'ego, mais c'est aussi la garantie de ne jamais rien vivre avec.
3/ Je trouve très facile de s'envelopper dans la possibilité du rejet pour justifier un gros manque de courage. Le côté "communautaire" amplifie ça parce que ce sont des logiques de "perdant-perdant". C'est de l'auto-apitoiement de groupe en permanence, au sujet de murs que les personnes ont eux-mêmes bâtis parce que c'était plus simple que de prendre des risques.
La tentation du mur je crois que peu y sont passé au travers, surtout parmi les autistes chez qui c'est encore plus un réflexe que chez le reste de la population (à mon avis). On peut même avoir des murs autour de soi sans se rendre compte qu'ils sont là, et encore moins qu'on les a mis là nous-mêmes.
Alors c'est vrai que les relations affectives c'est très difficile, très violent, souvent ça donne envie de mourir. Mais pour moi ce n'est pas une raison, et si on choisit de renoncer et de se draper dans ce narcissisme lâche ambiance "tout sauf le rejet", la moindre des choses c'est de ne pas faire porter le chapeau à la personne en face.
Désolée si ce n'est pas sympa, mais à un moment il faut assumer, aussi. :innocent:

Je ne comprends rien non plus à ces histoires de choix et de subir ou pas, parce qu'il n'est pas question ici de choisir une tente pour camper. Tu as 8 modèles en 6 coloris différents et basta. Là il est question d'avoir un être humain autre que soi dans l'équation: les possibilités sont infinies, et les déclinaisons de sentiments et d'émotions sont infinies aussi.
"Incapacité d'être en couple" et autres formulations approchantes, ça n'a aucun sens pour moi. Quand je te lis PetitNuage, je trouve tout contradictoire: tu parles de trouver quelqu'un qui "donnerait du sens à ta vie" (le genre de formulation que je trouve hyper-étouffante, déjà), et en même temps tu dis préférer rester seule... Je pense que faire le tri et réfléchir à ce que tu veux ou pas serait déjà plus urgent que de te questionner sur la possibilité d'imputer tes difficultés dans ce domaine à un éventuel autisme.
Ensuite, pour ce qui est du contact physique et cie, le sentiment amoureux implique qu'on parle de quelqu'un pour qui tu ressens un truc très fort, quelqu'un avec qui tu sens une connexion, et quelqu'un qui te bouleverse complètement. Ca n'arrive pas tous les 4 matins, et je ne vois pas le rapport avec les "prétendants" et autres termes employés.
Et en plus il y a plein de façons différentes d'être en couple, parce qu'il y a plein de gens différents. Les barrières je les vois surtout dans ton état d'esprit face à cette question. D'un côté tu parles de subir, et d'un autre tu ne sembles pas savoir ce que tu veux (normal puisque ça ne dépend pas que de toi).

Ce sujet revient sans arrêt, preuve que c'est vraiment un problème qui est là et bien là mais il faut faire attention à la façon dont on envisage ces difficultés là (aussi). Je n'ai pas pu m'empêcher d'intervenir parce que j'en ai assez de lire les mêmes jérémiades sans arrêt, et aussi que je trouve que le "prétexte autistique" est utilisé à tort et à travers. Je ne nie pas les difficultés rencontrées par les personnes autistes sur ce point (je serais mal placée vu le lot que j'ai eu et ai), et voudrais éviter de donner des leçons, simplement cette manie de tomber dans la facilité m'exaspère.
Il faut bien se souvenir aussi que plein de gens lisent le forum sans participer et qu'on ne peut pas savoir comment ils intègrent ce qui est exprimé. Alors moi aussi, je trouve que le danger de tomber ou faire tomber des gens dans l'"incel" est là et bien là. Et que ces jérémiades chorales n'apportent vraiment rien à personne, surtout pas aux gens concernés.
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Re: Célibat, choix subi

#56 Message par Siobhan » mercredi 20 juin 2018 à 14:10

misty a écrit :
Tugdual a écrit :Mais pour basculer dans l'incel, et donc être concerné, il faut en venir
à éprouver (au minimum) du ressentiment pour les hommes et les
femmes épanouis dans leurs relations sentimentales et sexuelles.
J'ai un peu étudié la question (parce que c'est une tendance qui me fait peur, surtout en contexte autiste mais pas que) et je crois que c'est bien pire que ça. Non seulement il y a ce dont tu parles, et qui est décuplé par l'idée que les gens épanouis affectivement et sexuellement sont ceux qui placardent leur bonheur+intimité en 4m sur 3 et sur 15 réseaux sociaux différents; mais il y a aussi une grosse composante narcissique. Et une grande lâcheté (pardon, mais je ne trouve pas d'autre terme).

Ce sont des gens qui considèrent par défaut que les personnes qui les attirent vont forcément les rejeter. Ces dernières années j'ai été pas mal en situations de groupes d'hommes célibataires où j'ai pu échanger, écouter et observer. Aucun autiste ni approchant dans le lot, parce qu'il faudrait aussi faire rentrer dans les caboches qu'il y a énormément d'hommes célibataires non-autistes. Ce qui revient le plus c'est le discours genre "ce style de fille ne me voit même pas".
1/ Il n'y a aucun "style de fille" et il faut arrêter de projeter ce qu'on pense être vrai de 10 personnes sur 50 autres.
2/ Renoncer à essayer d'interagir avec quelqu'un qu'on trouve attirant c'est la garantie de ne pas subir de blessure d'ego, mais c'est aussi la garantie de ne jamais rien vivre avec.
3/ Je trouve très facile de s'envelopper dans la possibilité du rejet pour justifier un gros manque de courage. Le côté "communautaire" amplifie ça parce que ce sont des logiques de "perdant-perdant". C'est de l'auto-apitoiement de groupe en permanence, au sujet de murs que les personnes ont eux-mêmes bâtis parce que c'était plus simple que de prendre des risques.
La tentation du mur je crois que peu y sont passé au travers, surtout parmi les autistes chez qui c'est encore plus un réflexe que chez le reste de la population (à mon avis). On peut même avoir des murs autour de soi sans se rendre compte qu'ils sont là, et encore moins qu'on les a mis là nous-mêmes.
Alors c'est vrai que les relations affectives c'est très difficile, très violent, souvent ça donne envie de mourir. Mais pour moi ce n'est pas une raison, et si on choisit de renoncer et de se draper dans ce narcissisme lâche ambiance "tout sauf le rejet", la moindre des choses c'est de ne pas faire porter le chapeau à la personne en face.
Désolée si ce n'est pas sympa, mais à un moment il faut assumer, aussi. :innocent:

Je ne comprends rien non plus à ces histoires de choix et de subir ou pas, parce qu'il n'est pas question ici de choisir une tente pour camper. Tu as 8 modèles en 6 coloris différents et basta. Là il est question d'avoir un être humain autre que soi dans l'équation: les possibilités sont infinies, et les déclinaisons de sentiments et d'émotions sont infinies aussi.
"Incapacité d'être en couple" et autres formulations approchantes, ça n'a aucun sens pour moi. Quand je te lis PetitNuage, je trouve tout contradictoire: tu parles de trouver quelqu'un qui "donnerait du sens à ta vie" (le genre de formulation que je trouve hyper-étouffante, déjà), et en même temps tu dis préférer rester seule... Je pense que faire le tri et réfléchir à ce que tu veux ou pas serait déjà plus urgent que de te questionner sur la possibilité d'imputer tes difficultés dans ce domaine à un éventuel autisme.
Ensuite, pour ce qui est du contact physique et cie, le sentiment amoureux implique qu'on parle de quelqu'un pour qui tu ressens un truc très fort, quelqu'un avec qui tu sens une connexion, et quelqu'un qui te bouleverse complètement. Ca n'arrive pas tous les 4 matins, et je ne vois pas le rapport avec les "prétendants" et autres termes employés.
Et en plus il y a plein de façons différentes d'être en couple, parce qu'il y a plein de gens différents. Les barrières je les vois surtout dans ton état d'esprit face à cette question. D'un côté tu parles de subir, et d'un autre tu ne sembles pas savoir ce que tu veux (normal puisque ça ne dépend pas que de toi).

Ce sujet revient sans arrêt, preuve que c'est vraiment un problème qui est là et bien là mais il faut faire attention à la façon dont on envisage ces difficultés là (aussi). Je n'ai pas pu m'empêcher d'intervenir parce que j'en ai assez de lire les mêmes jérémiades sans arrêt, et aussi que je trouve que le "prétexte autistique" est utilisé à tort et à travers. Je ne nie pas les difficultés rencontrées par les personnes autistes sur ce point (je serais mal placée vu le lot que j'ai eu et ai), et voudrais éviter de donner des leçons, simplement cette manie de tomber dans la facilité m'exaspère.
Il faut bien se souvenir aussi que plein de gens lisent le forum sans participer et qu'on ne peut pas savoir comment ils intègrent ce qui est exprimé. Alors moi aussi, je trouve que le danger de tomber ou faire tomber des gens dans l'"incel" est là et bien là. Et que ces jérémiades chorales n'apportent vraiment rien à personne, surtout pas aux gens concernés.
:bravo: Misty


Il faut dire que l'image disons "hollywoodienne" qui est donnée des relations amoureuses est très peu aidante.
Souvent les "histoires d'amours" que l'on voit dans des films quand on les transpose au monde réel, ça se résume à "comment il/elle a réussi à coucher avec une fÂmme/un N'hÔmme".
Et puis voilà, c'est tout.

Une partenaire sexuelle, ou un partenaire sexuel, c'est quelqu'un devant qui on se met à poil, plusieurs fois, pour résumer.
Et donc, oui, c'est violent et compliqué, et ça le reste, mais ça peut aussi être parfois merveilleux.


Je ne sais plus qui a écrit : "On ne peut pas être amoureux sans être au moins un petit peu courageux."
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#57 Message par Tugdual » mercredi 20 juin 2018 à 14:16

misty a écrit :[...] mais il y a aussi une grosse composante narcissique. Et une grande lâcheté (pardon, mais je ne trouve pas d'autre terme).

Ce sont des gens qui considèrent par défaut que les personnes qui les attirent vont forcément les rejeter.
Je ne vois précisément pas de tels profils dans cette discussion ...
misty a écrit :Il faut bien se souvenir aussi que plein de gens lisent le forum sans participer et qu'on ne peut pas savoir comment ils intègrent ce qui est exprimé. Alors moi aussi, je trouve que le danger de tomber ou faire tomber des gens dans l'"incel" est là et bien là. Et que ces jérémiades chorales n'apportent vraiment rien à personne, surtout pas aux gens concernés.
Tant que ce n'est qu'un danger potentiel, et que personne n'est concerné
par ce genre de profil, on ne va quand même pas interdire de s'exprimer,
quitte à ce qu'il y ait des réactions, que des positions puissent bouger ...
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Re: Célibat, choix subi

#58 Message par Benoit » mercredi 20 juin 2018 à 14:33

Je ne comprends rien non plus à ces histoires de choix et de subir ou pas, parce qu'il n'est pas question ici de choisir une tente pour camper. Tu as 8 modèles en 6 coloris différents et basta. Là il est question d'avoir un être humain autre que soi dans l'équation: les possibilités sont infinies, et les déclinaisons de sentiments et d'émotions sont infinies aussi.
"Incapacité d'être en couple" et autres formulations approchantes, ça n'a aucun sens pour moi. Quand je te lis PetitNuage, je trouve tout contradictoire: tu parles de trouver quelqu'un qui "donnerait du sens à ta vie" (le genre de formulation que je trouve hyper-étouffante, déjà), et en même temps tu dis préférer rester seule... Je pense que faire le tri et réfléchir à ce que tu veux ou pas serait déjà plus urgent que de te questionner sur la possibilité d'imputer tes difficultés dans ce domaine à un éventuel autisme.
Je suppose que PetitNuage a déjà fait le tri et la réflexion sur le mode de relation qui lui convient, ce que tu trouve hyper-étouffant peut être la came de quelqu'un d'autre, de la même manière qu'il y a encore des gens qui recherchent un prince charmant (ou l'équivalent en princesse) ou un partenaire sexuelle.
Ca me semble tout à fait possible de nouer une relation avec quelqu'un sans avoir à vivre en couple avec.
Une partenaire sexuelle, ou un partenaire sexuel, c'est quelqu'un devant qui on se met à poil, plusieurs fois, pour résumer.
Et donc, oui, c'est violent et compliqué, et ça le reste, mais ça peut aussi être parfois merveilleux.
Pour moi, c'est un problème quand des autistes n'envisagent la relation qu'en terme physique, tout particulièrement les autistes hommes d'un mètre 90/ 90 kg qui ont du mal avec l'idée du consentement. (Ouais y'en a, beaucoup, certains vont dans les cafés).
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Re: Célibat, choix subi

#59 Message par Tugdual » mercredi 20 juin 2018 à 14:48

MudBloodKnowItAll a écrit :Une partenaire sexuelle, ou un partenaire sexuel, c'est quelqu'un devant qui on se met à poil, plusieurs fois, pour résumer.
Et donc, oui, c'est violent et compliqué, et ça le reste, mais ça peut aussi être parfois merveilleux.
Pratiquez le naturisme, vous vous apercevrez que se
dénuder n'est pas compliqué, et encore moins violent !

:mryellow:
Spoiler :  : 
Mais qu'il ne résout en rien les difficultés amicales ou amoureuses ...

:roll:
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Re: Célibat, choix subi

#60 Message par freeshost » mercredi 20 juin 2018 à 14:53

MudBloodKnowItAll a écrit :Il faut dire que l'image disons "hollywoodienne" qui est donnée des relations amoureuses est très peu aidante.
On peut aussi faire le rapprochement avec cette "citation" dans le film Le déclin de l'empire américain, de Denys Arcand.
Et c'est la raison d'ailleurs pour laquelle on reproche souvent à l'histoire de s'intéresser uniquement aux vainqueurs.
Mais au fond, la plupart du temps, c'est pour des raisons de documentation.
Voyez-vous : on possède plus de documents sur les Égyptiens que sur les Nubiens,
beaucoup de documents sur les Espagnols que sur les Mayas,
et bien sûr, beaucoup plus de documents sur les hommes que sur les femmes.
Et d'ailleurs, c'est une limite très certaine de l'histoire.
Mais ya peut-être un élément psychologique.
C'est qu'au fond, On aime beaucoup mieux parler des vainqueurs que des vaincus.
Et les "vainqueurs" auraient le mode de vie qu'il faudrait adopter, mettre sur un piédestal. Et les modes de vie des "vaincus" seraient à vouer aux gémonies.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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