Démarche diagnostique et maltraitance des parents

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Freija
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Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#1 Message par Freija » vendredi 1 juin 2018 à 20:54

Bonsoir,


Je suis en cours de démarche diagnostique et une recherche sur le forum avec des mots clés n'a pas débouché sur un sujet concernant les personnes ayant été sujètes à des maltraitances infantiles.

J'ai lu sur le forum (et sur d'autres sources) que la présence de parents est critique pour suivre un processus diagnostic, cela parce qu'il y a un différenciel avec le trouble shizoïde, qui débouche sur une "conduite autistique" uniquement à l'âge adulte.

À l'enfance, la mémoire étant plutôt subjective et la "méta-analyse" étant strictement impossible, comment une personne peut-elle procéder quand elle n'a pas eu l'occasion d'être "bien née" ?
Étant victime de maltraitances infantiles, j'ai coupé les ponts avec les parents depuis des années et je ne compte, en aucun cas, faire marche arrière.

Comment peut-on procéder dans ce cas ?

Merci pour votre lecture.
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olivierfh
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#2 Message par olivierfh » vendredi 1 juin 2018 à 22:09

Freija a écrit :un sujet concernant les personnes ayant été sujètes à des maltraitances infantiles.
Il y a eu "Questions de NT (?) aux aspies, relation avec vos parents".
À part ça, si l'entretien avec les parents n'est pas possible, ils savent faire sans.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.

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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#3 Message par Freija » vendredi 1 juin 2018 à 22:59

Bonsoir Olivierfh,
olivierfh a écrit :Il y a eu "Questions de NT (?) aux aspies, relation avec vos parents".À part ça, si l'entretien avec les parents n'est pas possible, ils savent faire sans.
Au temps pour moi, j'ai dû effectivement passer à côté de ce sujet, merci. La présence des parents étant strictement impossible, cela reste très vague pour moi. En réalité, j'anticipe les questions personnelles ad nauseam sur la maltraitance, lesquelles pourraient m'introduire dans un mutisme inextinguible; ce qui ne serait pas constructif pour le diagnostic.
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#4 Message par Meddio » samedi 2 juin 2018 à 9:44

Le témoignage d'un proche - autre que les parents - peut aussi avoir de l'intérêt.
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#5 Message par Freija » samedi 2 juin 2018 à 20:12

Bonsoir Meddio,

Je n'ai pas beaucoup de famille, beaucoup sont décédés.
Le seul proche est mon compagnon qui me connaît depuis dix ans, cela peut se tenter mais je doute que ce sera suffisant.
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#6 Message par Freija » dimanche 3 juin 2018 à 19:35

Plus les jours passent, plus je pense que je ne pourrais pas bénéficier d'un diagnostic.

Je n'ai pas connu mes grands parents paternels et mes parents sont tous deux enfants uniques.
Mes grands-parents maternels sont décédés à une année d'intervale il y a cinq ans (ils auraient pu témoigner) et je n'ai jamais su conserver le peu d'affinités dont je disposais pour me permettre d'avoir des amis, proches qui plus est.
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#7 Message par Tugdual » dimanche 3 juin 2018 à 20:04

Je copie simplement ce que j'ai écrit dans une autre discussion :
il ne faut pas faire d'à priori à ce propos, mais exposer ta situation
en temps voulu à l'équipe qui te recevra, et qui saura aviser ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#8 Message par lulamae » dimanche 3 juin 2018 à 20:04

As-tu des oncles et tantes, avec qui tu restes en contact ?
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#9 Message par FinementCiselé » lundi 4 juin 2018 à 7:49

lulamae a écrit :As-tu des oncles et tantes, avec qui tu restes en contact ?
:lol:

Elle l'a dit : ses parents sont enfants uniques. Alors pour les oncles et tantes, encore faut-il que ses parents aient eu des frères et soeurs ?

Non, la réponse la plus probable si tu veux un témoignage valable de ton enfance sans avoir recours à tes parents, est de reprendre contacts avec tes anciens professeurs (primaire/collège)
Freija a écrit : Au temps pour moi, j'ai dû effectivement passer à côté de ce sujet, merci. La présence des parents étant strictement impossible, cela reste très vague pour moi. En réalité, j'anticipe les questions personnelles ad nauseam sur la maltraitance, lesquelles pourraient m'introduire dans un mutisme inextinguible; ce qui ne serait pas constructif pour le diagnostic.
Qui fait partie des réactions prises en compte dans le cadre d'un diagnostic différentiel. En quoi voudrais-tu éviter le mutisme ? Je prend cette remarque comme une façon détournée d'avouer vouloir un diagnostic autisme alors qu'au final ça pourrait être autre chose. TPL, et SSPT dans ton cas.
Tu veux pas non plus le guide du parfait petit autiste pour pipoter les examens ? <_<
Parce que dans ta réflexion, t'en est pas très très loin.

TL:DR : fait avec l'équipe et collabore avec eux, c'est dans ton intérêt. (y compris reprendre contacts avec tes parents, quitte à se que ça soit eux qui le fassent et ce quoi que t'en pense, ils seront capable de faire avec)
Aspie "cru 2014".

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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#10 Message par lulamae » lundi 4 juin 2018 à 9:22

Finement Ciselé a écrit : lulamae a écrit:
As-tu des oncles et tantes, avec qui tu restes en contact ?


:lol:

Elle l'a dit : ses parents sont enfants uniques. Alors pour les oncles et tantes, encore faut-il que ses parents aient eu des frères et soeurs ?
Et merde, j'ai encore écrit avant de penser. Par ailleurs, j'ai toujours eu un léger problème avec les systèmes de filiation, mais à ce point... :lol:
Tu ne lâches rien, @Finement Ciselé ! :bravo:

Je crois que c'est pour ça que tu me fais un peu peur. L'impression de se retrouver "à poil" quand on dit une connerie. On te le dit des fois, ou bien d'autres que moi ont peur aussi ? :mryellow:

Pour la 2ème partie, ça commence à m'embrouiller : OK pour le SSPT, ma psy EMDR m'a explicitement dit que ça peut donner lieu à des fonctionnements qui ressemblent à l'autisme. Mais les troubles de la personnalité limite aussi ? Ca a été diagnostiqué chez moi, mais je pensais que c'était en relation avec le SSPT et la dissociation.

PS : @Freija, désolée pour le HS perso sur ton fil.
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#11 Message par FinementCiselé » lundi 4 juin 2018 à 11:23

C'est pas autant H.S. que tu puisse le penser.
Pour se retrouver "à poil", c'est plutôt qu'on me sort souvent que je m'irrite du moindre détail, ou du moins que je remarque facilement ce genre de choses, du coup, ouai, c'est déroutant. Enfin surtout pour les N.T. qui me disent souvent que je pardonne difficilement les petites discordances. Ce n'est pas que je ne pardonne pas, c'est surtout que ça m'attire l’œil. Et j'ai un besoin irrépressible de faire la remarque. :D
Après il y a deux types de personnes : ceux qui me connaissent, et ceux qui ne me connaissent pas. Ceux qui me connaissent savent que ça ne porte pas à préjudice, je n'en tiens que rarement rigueur car je sais que tout le monde ne peu avoir le même soucis du détail, et la même rigidité et franchise, et donc les personnes me connaissant savent que mes remarques ne sont pas à prendre ni personnellement, ni de manière agressive. Ceux qui ne me connaissent pas en revanche peuvent avoir peur et se mettent sur la défensive. Et parmi ces personnes qui ne me connaissent pas, certaines font l'effort de comprendre lorsqu'on leurs explique (chose qui n'était pas le cas avant le diagnostic, expliquer un tel fonctionnement est difficile).

Pour les TP, quasiment tout les TP sont en différentiels dans une procédure diagnostic en commun on peut noter :
-mode de fonctionnement cognitif déviant
-rigidité et durabilité des symptomes
-répercussions dans les domaines de la vie sociale
-trouble de l'empathie

Le SSPT est un TP.

Comme les schizoïdie, la distinction se fait sur l'âge d'apparition et l'entretiens avec des proches.
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#12 Message par lulamae » lundi 4 juin 2018 à 11:37

Je note qu'il faut effectivement un diagnostic référentiel (effectué par des professionnels) sur un trouble de la personnalité, car il y a des incidences sur les relations sociales et l'empathie. J'en déduis qu'une personne ne peut pas s'auto-diagnostiquer (être lucide sur elle-même), et même un(e) professionnel(le) non chevronné(e) peut s'y tromper.
Spoiler :  : 
Merci pour les explications sur ton fonctionnement : effectivement, quand on ne te connaît pas, c'est déroutant, car tu parais "sans pitié". J'aurais pu te demander avant au lieu de me braquer. Il m'aura fallu une IRL pour m'en rendre compte, je n'étais peut-être pas prête à accepter l'éventualité de ne pas être autiste, et que ça ne soit pas si grave. :)
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#13 Message par Freija » lundi 4 juin 2018 à 11:45

@FinementCiselé :

Merci FinementCiselé.
J'ai pensé aux maîtres d'école aussi, j'espère qu'ils sont encore en vie.

TPL : (5 critères, minimum), je ne remplis qu'un critère "et demi" (parce que l'autre est vague) et franchement ... non, juste non.

SSPT : je reprends wikipedia, à défaut d'avoir des sources fiables :
Symptômes persistants
Le patient souffrant d'un TSPT se plaint d'un sentiment de désespoir ou d'horreur associés à une triade de symptômes persistants :
* intrusion : l'individu revit l’événement traumatisant. Il ne s’agit pas seulement de vagues réminiscences, mais d’incapacité à empêcher ces souvenirs de revenir le hanter. Certains parlent même de reviviscence pour dire à quel point il s’agit davantage de véritables flash-backs envahissants que de simples souvenirs. En effet, l'angoisse ressentie lors de l'expérience traumatisante peut être de nouveau éprouvée au moment du souvenir. Les cauchemars sont une autre manifestation de ce type de symptôme ;
* évitement : l’individu tente d’éviter les situations et les facteurs déclencheurs qui pourraient lui rappeler l’événement traumatisant. Il aura aussi tendance à éviter d’en parler pour éviter d’y être confronté directement. Cela peut conduire jusqu'à une amnésie partielle ou totale de l'événement. Un autre aspect de l’évitement est l’émoussement des émotions qui peut aller jusqu’à une insensibilité émotive. L'individu perd intérêt dans des activités qui autrefois le passionnaient, se replie sur lui-même et fuit ses proches. Il peut également avoir des difficultés de communication, qui se manifestent notamment par une difficulté à s'exprimer correctement, le fait d'utiliser des mots inexacts et imprécis lorsqu'il parle (notamment lorsqu'il s'agit d'évoquer l'événement traumatisant), et avoir de graves difficultés relationnelles et être incompris par son entourage à cause de cela. Lorsque les facultés mentales, relationnelles ou verbales sont fortement entravées par ces réflexes d'évitement, on parle d'état dissociatif. Ces comportements d'évitement sont des réflexes qui sont indépendants de la volonté du patient, ils présentent de nombreux points communs avec les symptômes négatifs observés dans la schizophrénie ;
* hyperstimulation : le patient souffre de plusieurs symptômes d’hypervigilance et a par conséquent de la difficulté à se concentrer et à mener à terme ses activités. Il peut avoir notamment de l’insomnie, de la nervosité, une tendance à s'effrayer facilement, une impression constante de danger ou de désastre imminent, une grande irritabilité ou même un comportement violent. Chez les enfants, un comportement désorganisé ou agité peut être perçu. Un sentiment intense de détresse psychique peut survenir lorsque l'individu est exposé à des éléments qui évoquent l'événement traumatisant.

Évitements et retrait
L'évitement de tout ce qui rappelle l'événement traumatique est la principale réponse à un traumatisme psychologique. Alors, éviter d'y penser devient un impératif chez des sujets traumatisés (Newman et al. 1996). Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux(DSM-IV) dresse une liste de différents types d'évitement, comme les activités, les conversations, les personnes, les endroits et les réminiscences reliées à l'événement traumatique. Tous ces types d'évitement servent à protéger le sujet du contact avec tout ce qui peut lui rappeler le drame[7]. Ce qui signifie qu'après avoir vécu l'événement traumatique, le sujet devient très sensible à tout ce qui peut lui rappeler cette expérience dramatique. Les indices de cette expérience dramatique peuvent avoir une double signification : le rappel de la souffrance lors de l'événement traumatique et le danger imminent d'un recommencement du drame. Pour Carlson, l'évitement post-traumatique peut se manifester sur les plans affectif, cognitif, comportemental et physiologique[7].
* Évitement affectif : à la suite d'un traumatisme psychologique, habituellement, le sujet présente une indifférence émotionnelle qui se manifeste sous la forme d’un détachement vis-à-vis d'autrui et de tentatives d’évacuer les émotions et sentiments[7]. L'évitement des émotions fortes protège le sujet d'une poussée émotive associée au drame. Un sujet peut éviter une situation où peuvent se présenter de fortes émotions, comme les disputes, les films d'horreur. L'évitement affectif peut prendre la forme d'isolement des affects et d'isolement social[7].
* Évitement comportemental : comme toutes les autres formes d'évitement, l'évitement comportemental consiste à s'éloigner de tout ce qui peut rappeler le drame, comme les conduites, les personnes, les endroits et les situations associées au drame. Cet évitement comportemental peut être intentionnel, mais le plus souvent il est involontaire.
* Évitement physiologique : l’évitement physiologique est une sorte d'anesthésie des sensations ou indifférence sensorielle. Les traumatisés rapportent avoir une atténuation des sensations de plaisir ou de douleur. L'évitement physiologique s'observe également dans l’annulation ou l’atténuation des sensations liées à l'expérience du traumatisme chronique (Herman, 1992). Les recherches cliniques menées auprès des sujets ont relevé, à la fois, la reviviscence et l'évitement des symptômes après des événements traumatiques singuliers (Fletcher, 1996 ; Nader, 1996 ; Putnam, 1996). Pynoos et al. (1996) font remarquer l'extrême complexité des réponses post-traumatiques chez les sujets. Ils soulignent aussi la nécessité d’une approche développementale pour comprendre ces réponses post-traumatiques. Tandis que le TSPT s'observe chez des personnes à la suite de toutes sortes d'événements traumatiques, la recherche clinique a montré qu'un TSPT complet et caractérisé se rencontre moins souvent chez des enfants que chez des adultes après un désastre (McNally, 1993 ; Ribbe, Lipovski et Freedy, 1995, cités par Carlson 1997)[7]. Par contre, les enfants sont plus sensibles que les adultes aux violences interpersonnelles. Ces réminiscences véhiculent un vécu renouvelé de terreur d'une façon tellement réaliste que naît le sentiment de la répétition imminente du drame.
* La peur d'avoir peur : elle peut conduire un sujet à éviter un nombre de plus en plus grand d’activités de façon à éviter des émotions, des sentiments et des souvenirs. Plutôt que d'aller de l'avant dans son développement, le sujet semble rester immobile sur place, évitant les risques normaux de l'aventure du développement et de la croissance (Pynoos et al. 1996). En mettant de tels efforts pour se protéger, il n’en reste plus beaucoup pour le travail, le jeu et tout ce qui fait la vie d'une personne. Les sujets évitent tout ce qui remet en mémoire ce qu'ils veulent oublier. L'évitement peut également, parfois, prendre la forme d’une agressivité nécessaire ou d’un attrait pour des activités risquées et dangereuses ou le retrait extrême.

Formes particulières

Le syndrome de stress post-traumatique complexe est une forme particulière de TPST qui survient lorsque le malade a été exposé à des violences physiques, verbales ou psychologiques répétées au cours desquelles il n'a pas eu la possibilité de se défendre. Il se manifeste par les symptômes suivants :
* une altération de la régulation des émotions, avec une impulsivité marquée et des comportements s'avérant nuisibles pour le malade lui-même ;
* des perturbations de l’attention ou de la conscience, pouvant entraîner des épisodes dissociatifs au cours desquels l'esprit est déconnecté : le patient a l'impression de ne plus exister, d'être comme mort (dépersonnalisation) ou ne parvient plus à s'intéresser au monde qui l'entoure (déréalisation) ;
* une altération de la perception de soi, avec des sentiments permanents de honte ou de culpabilité, et un sentiment de vide ;
* une altération de la perception de l’agresseur, qui peut être par exemple idéalisé. Par exemple, le patient se plie à contre-cœur au système de croyances et aux rationalisations de son ou de ses agresseur(s) et n'ose pas s'y opposer, sous peine de ressentir de la culpabilité ou de la honte. Il peut également éprouver une gratitude paradoxale envers son agresseur ; (voir Syndrome de Stockholm)
* des relations interpersonnelles perturbées, avec une incapacité à faire confiance ou à avoir une relation intime avec autrui ;
* des altérations cognitives avec une perte d’espoir.

Comorbidités
Ces troubles s’accompagnent parfois de :
* dépression ;
* de dépendance alcoolique ;
* d'idées suicidaires ;
* dans le très grand âge, il peut se combiner avec une démence de type Alzheimer[8] ;
* trouble de la personnalité.
* troubles du comportement alimentaire.

SSPT : c'est beaucoup plus possible, effectivement. L'évitement est transitoire.

Symptômes qui ne me concernent pas :
- Intrusion.
- Évitement comportemental (je n'évite que les concernés, les parents, ça compte quand même ou c'est du bon sens ?).
- Évitement physiologique.
Formes qui ne me concernent pas :
* une altération de la perception de soi, avec des sentiments permanents de honte ou de culpabilité, et un sentiment de vide.
* une altération de la perception de l’agresseur, qui peut être par exemple idéalisé. Par exemple, le patient se plie à contre-cœur au système de croyances et aux rationalisations de son ou de ses agresseur(s) et n'ose pas s'y opposer, sous peine de ressentir de la culpabilité ou de la honte. Il peut également éprouver une gratitude paradoxale envers son agresseur ; (voir Syndrome de Stockholm)
* Dépendance alcoolique.

Symptômes que j'ai, mais transitoires, à éclaircir :
- Évitement affectif.
- La peur d'avoir peur.
Formes à éclaircir :
* des perturbations de l’attention ou de la conscience, pouvant entraîner des épisodes dissociatifs au cours desquels l'esprit est déconnecté : le patient a l'impression de ne plus exister, d'être comme mort (dépersonnalisation) ou ne parvient plus à s'intéresser au monde qui l'entoure (déréalisation) ;
-> je ne fais pas de personnalisation mais j'ai effectivement du mal à m'intéresser au monde qui m'entoure.
* Une altération de la régulation des émotions avec une impulsivité marquée et des comportements s'avérant nuisibles pour le malade lui-même.
-> oui pour l'altération de la régulation des émotions avec impulsivité marquée mais non pour les comportements nuisibles pour moi-même.

Symptômes que j'ai :
- Hyperstimulation.
Formes :
* Dépression.
* des relations interpersonnelles perturbées, avec une incapacité à faire confiance ou à avoir une relation intime avec autrui (il ne me vient parfois pas à l'idée de relancer la personne pour poursuivre une relation, ce qui peut s'apparenter à de la schizoïdie, aussi que cela me fatigue alors j'ai la flemme).
* des altérations cognitives avec une perte d’espoir (oui pour la perte d'espoir car je suis dépressive).
* Troubles du comportement alimentaire.

Évidemment, cela mérite d'être tout autant creusé. Il me semble évident que j'ai été traumatisée, même si j'ai mis autant d'années avant de comprendre que certaines choses n'étaient pas saines dans mon enfance.
FinementCiselé a écrit : Tu veux pas non plus le guide du parfait petit autiste pour pipoter les examens ? <_<
Parce que dans ta réflexion, t'en est pas très très loin.
Quelle est ma réflexion ?

En fait, avoir un autisme ou pas, peu m'importe pour le moment. J'aimerais surtout faire une démarche déductive formelle, savoir ce que j'ai avec certitude, savoir si je peux me soigner ou vivre avec. Je n'attends pas de reconnaissance. J'aimerais passer un diagnostique honnête (qu'il soit positif ou négatif) et je mettrai toutes les chances de mon côté pour qu'il le soit. Seulement après, j'aviserai.
"Pipoter les examens" ? Je pense que ces insinuations ne me concernent pas, d'ailleurs, je n'ai jamais aimé l'école. Néanmoins, si tu aurais en ta possession le guide du "parfait petit autiste", cela m'intéresserait, le diagnostic irait plus vite à être confirmé ou infirmé.

Pour tout ce qui est mutisme, je m'explique puisque ma déclaration est visiblement sujette à interprétation. J'ai deux états : mutisme transitoire ou logorrhée transitoire.
Ici, je parle de mon mutisme, parler de mes traumatismes peut induire un mutisme car si je ne me contrôle pas, je peux déblatérer des horreurs aux oreilles des autres et j'ai appris qu'il fallait ménager l'empathie des autres (ce n'est pas comme si je faisais de la logghorée sur l'avenir des crypto monnaies).
Je ne veux pas cacher mon mutisme transitoire et je n'ai aucun problème à avouer mon mutisme transitoire. Quand je dis que je préfèrerai éviter le mutisme, c'est surtout parce que je n'aime pas l'état de mon mutisme. En état de mutisme, je ressens une frustration, j'ai envie de répondre mais ça va trop vite et je n'y arrive pas à prendre les mots dans un bon timing, je suis même incapable de relancer sur un autre sujet de conversation, j'ai juste envie qu'on me fiche la paix et je suis malade après.

C'est comme quand on va chez un psychologue, ça ne sert à rien d'y aller si on est pas capable de parler de ses problèmes : il ne les devinera pas (cela m'est déjà arrivé d'ailleurs).
Un mutisme m'empêchera tant d'avoir un diagnostic de SSPT que d'Asperger parce que les informations que je délivrerai seront limitées. Je n'imagine pas qu'on puisse diagnostiquer un SSPT rien qu'en regardant une personne mutique à moins d'être un X men.

@Lulumae :

J'ai appris ce qu'étaient des oncles et des tantes seulement il y a quelques années, ce qui me semble peu étonnant vu que je n'en ai pas.
Modifié en dernier par Freija le lundi 4 juin 2018 à 12:03, modifié 1 fois.
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#14 Message par lulamae » lundi 4 juin 2018 à 12:02

J'ai tout lu, mais je ne reprends pour raisons de commodité que la fin de ta citation :
Freija a écrit : C'est comme quand on va chez un psychologue, ça ne sert à rien d'y aller si on est pas capable de parler de ses problèmes : il ne les devinera pas (cela m'est déjà arrivé d'ailleurs).
Un mutisme m'empêchera tant d'avoir un diagnostic de SSPT que d'Asperger parce que les informations que je délivrerai seront limitées. Je n'imagine pas qu'on puisse diagnostiquer un SSPT rien qu'en regardant une personne mutique à moins d'être un X men.
Je comprends tes inquiétudes. J'ai une peur un peu similaire de ne pas penser à donner tous les éléments qui puissent aider les experts à établir le diagnostic en réelle connaissance de cause. C'est sans doute un besoin de contrôler, mais n'oublie pas que les spécialistes observeront et relèveront des attitudes ou réactions dont tu n'auras pas conscience. Il arrive un moment où il faut lâcher prise, je crois.

N'oublie pas non plus que, d'après le site de l'AFFA, 90% des femmes aspergers ont subi des violences au cours de leur vie. Le SSPT peut donc être cumulé avec un autisme. Je te mets le lien où cela a été discuté, sur le forum, à propos d'une enquête sur les femmes asperger :
viewtopic.php?f=6&t=11922
+ viewtopic.php?f=6&t=3061&hilit=femmes+e ... +sexuelles
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Re: Démarche diagnostique et maltraitance des parents

#15 Message par Freija » lundi 4 juin 2018 à 13:30

@Lulamae,


Oui, une personne peut être "contrôlante", suite à des traumatismes.
Je vais essayer de faire confiance aux experts mais je suis un peu marquée par les gens peu fiables. Il y a huit ans, j'ai failli mourir parce qu'un médecin en avait déduit que je n'avais "pas le comportement d'une personne qui allait mourir", alors que j'avais une fièvre à 41.8° (à 42°, on agonise) résultat : j'ai fini en réanimation pendant trois mois, passant prêt d'une amputation d'un membre et j'ai des séquelles que je n'aurais dû avoir sans cette erreur. Un psy m'avait diagnostiquée "schizophrène" mais deux autres m'ont dit que c'était un diagnostic erroné. J'ai cessé les médicaments, ce qui a eu l'effet de moins me donner la nausée et d'être moins fatiguée, c'est tout. J'ai quelque chose contre les personnels de santé maintenant alors je ne fais pas facilement confiance, n'en déplaise. Pourtant, j'ai bien confiance en un gastroentérologue qui me suit parce qu'il m'a prouvé (ses fibroscopies surtout) qu'il était plus sérieux et c'est même moi qui ne suis pas assez sérieuse dans mon suivi :).
lulamae a écrit : N'oublie pas non plus que, d'après le site de l'AFFA, 90% des femmes aspergers ont subi des violences au cours de leur vie. Le SSPT peut donc être cumulé avec un autisme. Je te mets le lien où cela a été discuté, sur le forum, à propos d'une enquête sur les femmes asperger :
viewtopic.php?f=6&t=11922
+ viewtopic.php?f=6&t=3061&hilit=femmes+et+violences+sexuelles
Merci pour la documentation.

Pour les femmes Asperger qui ont subi des violences au cours de leur vie, j'assume qu'être Asperger peut compliquer les choses. Dans mon cas, les violences sont essentiellement infantiles, alors je conçois que la pensée intuitive est que ce que je sois affectée par un SSPT et invalide complètement l'hypothèse Asperger. Si c'est le cas, je l'accepterai et je me soignerai. Même si j'ai subi deux autres agressions adulte, la pensée intuitive est la suivante : c'est à cause de mes maltraitances infantiles.
Je ne comprends pas le lien alors je demande qu'on m'explique clairement ces associations (si je me penche sur l'hypothèse Asperger, ce n'est pas uniquement pour ces raisons).

Pour le reste, je colle à 75% (pas à 100% car je n'ai rien d'une "artiste", je ne suis pas "extrêmement intelligente" car j'ai des grosses lacunes de compréhension, "personnalité excentrique" -> je ne sais pas comment on voit cela, je ne suis pas très "caméléon" car je n'ai aucune vie sociale, j'ai un compagnon mais "cela ne me fait pas sortir - qu'avec lui - " je préfère les activités à deux que les sorties à deux ... je peux continuer longtemps) au portrait d'une femme Asperger, mais je pense à l'effet Barnum et que cela ne prouve absolument rien.
Une femme NT pourrait aussi avoir ces particularités identitaires : Jane Doe n'existe pas, ce qui corse les relations sociales et c'est précisément ce pour quoi je m'intéresse peu à ce type de descriptifs identitaires stigmatisants (même si cela est arrangeant pour catégoriser les choses ou pour les personnes qui ont besoin d'un sentiment d'appartenance). Les romans autobiographiques ne m'intéressent pas non plus.
Diagnostiquée autiste en Mars 2019.

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