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Inertie autistique

Posté : mardi 27 novembre 2018 à 23:50
par TheTrucker
Modération (Lilas) : Sujet déplacé depuis "À propos de l'autisme et du SA"

Bonjour à tous,

J'ai lu à plusieurs reprises le terme "d'inertie autistique" dans différents articles mais sans plus de précisions que "ne pas savoir commencer, ne pas savoir arrêter".

J'ai chercher sur le net mais je ne trouve rien qui explique plus en détail ce concept.
Je voudrais savoir si certains d'entre vous ont des informations en ligne sur cela?

Je voudrais mieux comprendre de quoi il s'agit, à quoi cela est dû, s'il y a des pistes de réflexions pour sortir de l'inertie, etc...

Merci à tous!

Re: Inertie autistique

Posté : mercredi 28 novembre 2018 à 8:10
par olivierfh
CelineTheTrucker a écrit : mardi 27 novembre 2018 à 23:50le terme "d'inertie autistique" dans différents articles mais sans plus de précisions que "ne pas savoir commencer, ne pas savoir arrêter".
Donc pas dans le sens du manque d'initiative ou de la difficulté à prendre des décisions, mais plutôt de la flexibilité/persévération ?

Re: Inertie autistique

Posté : mercredi 28 novembre 2018 à 13:14
par PetitNuage
CelineTheTrucker a écrit : mardi 27 novembre 2018 à 23:50 J'ai lu à plusieurs reprises le terme "d'inertie autistique" dans différents articles mais sans plus de précisions que "ne pas savoir commencer, ne pas savoir arrêter".
Je découvre ce terme et sa description succincte ...
Je m'y retrouve tout à fait ! :D (je l'avais mentionné dans mon dossier pour le CRA ...)

Je pense que la difficulté à faire un choix
et le caractère addictif de certaines activités contribuent à retarder l'entrée en action. :crazy:

Et mon côté perfectionniste ne m'aide pas à arrêter une tâche commencée. :D

Re: Inertie autistique

Posté : mercredi 28 novembre 2018 à 14:17
par olivierfh
Ah, la résistance au changement...

- Combien d'autistes faut-il pour changer une ampoule?
- Quoi, pour un autiste, changer quelque chose?

Re: Inertie autistique

Posté : mercredi 28 novembre 2018 à 15:24
par Benoit
Ca marche aussi chez les neurotypiques la résistance aux idées nouvelles ou différentes. Surtout si elles ne concernent que 2% de la population.


Et parce que je ne peux pas m'en empêcher :
Spoiler : 
Image
Marche aussi avec bien d'autres entreprises et la plupart des ingénieurs soft ou réseau, surtout dans les entreprises qu'on aime pas.

Re: Inertie autistique

Posté : jeudi 29 novembre 2018 à 1:19
par freeshost
olivierfh a écrit : mercredi 28 novembre 2018 à 8:10
CelineTheTrucker a écrit : mardi 27 novembre 2018 à 23:50le terme "d'inertie autistique" dans différents articles mais sans plus de précisions que "ne pas savoir commencer, ne pas savoir arrêter".
Donc pas dans le sens du manque d'initiative ou de la difficulté à prendre des décisions, mais plutôt de la flexibilité/persévération ?
En fait, serait-ce lié à la difficulté de changement ? Car chaque décision est un changement. [Alors les décisions que l'on doit prendre à l'emporte-pièce, sans avoir le temps de peser, réfléchir...]

Les personnes spectro-autistes auraient-elles plus d'aversion au risque (notamment en situations d'urgences, où souvent il y a manque d'informations) ?

[L'aversion au risque existe déjà chez les personnes non autistes (comme chez beaucoup d'espèces). Une question se demande si elle est plus forte, plus fréquente ou plus saillante chez les personne specto-autistes.]

Est-ce que changer d'activité est une prise de décision pesante pour les personnes spectro-autistes (plus que pour les personnes non autistes ?) ? Passer de la trigonométrie au solfège, passer de Honoré de Balzac aux lois de la thermodynamique ? Passer du surréalisme au stoïcisme ? Passer du violon aux échecs ? Passer du repassage au go ? Et "switcher" (changer d'une activité à une autre relativement différente) plusieurs fois dans la même journée ?

Il me semble qu'un des facteurs qu'on a conjoncturés est le fait de faire du sens ou non. Paraît que, si ça ne fait pas sens dans la tête d'une personne spectro-autiste, ça réduit la probabilité que celle-ci s'adapte, effectue le changement, alors que la personne non autiste ferait plus facilement le changement, juste par conformisme. Ou alors le conformisme ferait plus facilement sens chez les personnes non autistes que chez les personnes spectro-autistes. Ou alors les personnes non autistes pourraient plus facilement concrétiser une certaine forme de pragmatisme (l'hypocrisie, l'abnégation (si tant est que ce soit une forme de pragmatisme, quand ce n'est pas perçu comme une nécessité), "faire contre mauvaise bon cœur" (pour moi, cette expression est une sorte de litote : ne pas rendre le mal par le mal, ne pas être esclave des consonance cognitives, des cohérences), etc.) que les personnes spectro-autistes.

Re: Inertie autistique

Posté : vendredi 30 novembre 2018 à 2:15
par TheTrucker
Je vous lis et c'est intéressant. Je vous réponds dès que j'ai fait le tri dans ma tête :lol:
:geek:

Re: Inertie autistique

Posté : vendredi 30 novembre 2018 à 2:55
par fred260571
Bonjour
Je n’arrive pas à filtrer les informations que je reçois de mon environnement
Je suis donc obligé d’intégrer toutes ces informations, de les trier, classer, hiérarchiser ...

De plus mon développement cognitif s’est arrêté vers 7 ans : je communique très bien avec les enfants de moins de 7 ans, par contre après 10 ans je sens qu’il y a des choses qui m’échappent, je ne suis pas câblé pour les appréhender (Je n’ai pas perdu mon « innocence »)
Je suis donc obligé de collecter et de traiter énormément d’informations. Je dois aussi beaucoup réfléchir pour pouvoir interagir au mieux (ou au moins mal :mrgreen: ) avec mon environnement

Ces deux facteurs expliquent probablement ma plus grande inertie au changement

inertie autistique = depuis des années je me dis : "cette année je me faire diagnostiquer"
Mais j'ai bon espoir pour cette année :mrgreen:

Re: Inertie autistique

Posté : samedi 27 avril 2019 à 16:44
par TheTrucker
Je reviens sur ce forum après quelques temps de réflexions, lectures...

J'ai pu comprendre depuis que c'est bien lié aux fonctions exécutives et que c'est un terme un peu péjoratif.
Mon psy a pu m'expliquer que "C'est le démareur qui est cassé" :lol:
Et puis l'arrêt aussi, trop focalisée sur ce que je fais et oubliant les besoins vitaux...

J'ai investi dans un cahier pour faire un genre de bullet journal (sans tout le côté déco qui m'agace...)
Et une montre timer.
Alors c'est loin d'être parfait, mais j'avance un petit peu de ce côté là avec ces 2 outils :)
Mais bon ça marche surtout quand je suis relativement bien nerveusement sinon c'est difficile...
Petit à petit comme on dit :)

Merci pour toutes vos réponses! Et désolée encore de ne plus être venue pour donner un retour...

Re: Inertie autistique

Posté : samedi 27 avril 2019 à 18:49
par hazufel
J’aime bien l’idée du démarreur, c’est ce qui correspond à la (non) flexibilité mentale des fonctions exécutives.
Pour mieux les comprendre :
que sont les fonctions exécutives
Et sur le forum : Fonctions exécutives

Re: Inertie autistique

Posté : samedi 27 avril 2019 à 22:00
par TheTrucker
Merci beaucoup pour ce lien Hazufel! :)

Re: Inertie autistique

Posté : dimanche 28 avril 2019 à 21:37
par freeshost
Ouais, le "démarreur" a de la misère à faire sa job. Une fois que la machine roule, le moteur s'emballe, c'est la fatigue, la panne sèche. :lol:

Il y a cette difficulté, variable d'une personne à l'autre, à switcher/passer d'une activité à l'autre. La durée de transition peut prendre du temps, la transition peut induire de la fatigue.

D'ailleurs, c'est pourquoi je n'aime pas être interrompu. Après, il me faut du temps pour reprendre ma cadence de croisière.

Le mieux, c'est quand je suis sûr de ne pas être interrompu (musique aux oreilles, téléphone sans notification, silencieux, sans témoin lumineux ou autre). :mrgreen:

Re: Inertie autistique

Posté : dimanche 28 avril 2019 à 22:00
par user5754
C'est drole, dans un autre topic ou je parle de mes fils, je parlais de l'inertie surtout pour le petit (de 20 ans). Il a des problèmes de fonction exécutives, troubles graves de l'attention, mémoire de travail très faible et désorganisation totale.

En ce qui me concerne je ne peux pas changer d'activité dans la journée. Quand je m'y consacre je ne voit pas le temps passer, je ne mange pas, je ne bois pas, je ne vais pas aux toilettes. Alors je m'oblige lorsque mon mari rentre du travail à arrêter mon activité. Cela me prend 1h-1h30... Du coup je descend vers 21h30, 22h et je mange ce qui tombe sous la main pour combler ma faim.

Par contre en cas d'urgence, je suis toujours étonnée de ma capacité à réagir comme il faut, de façon méthodique et froide. dans ce cas, je ne pense pas aux émotions (comme souvent dans la vie en général), mon pragmatisme est multiplié par 10 et du coup pas de soucis. Il arrive qu'ensuite je sois vidée psychiquement mais je suis tellement habitué à garder un visage de façade que seule moi le perçoit.

Re: Inertie autistique

Posté : dimanche 28 avril 2019 à 23:33
par freeshost
D'ailleurs, il va falloir que je me déconnecte bientôt si je veux quand même dormir suffisamment avant de me lever en ce lundi matin. :lol:

Déjà que je n'ai pas beaucoup dormi durant mon petit voyage en Normandie. Décidément, pas de tout repos, ces voyages ! :mrgreen:

Re: Inertie autistique

Posté : lundi 29 avril 2019 à 0:01
par TheTrucker
freeshost a écrit : dimanche 28 avril 2019 à 21:37 Ouais, le "démarreur" a de la misère à faire sa job. Une fois que la machine roule, le moteur s'emballe, c'est la fatigue, la panne sèche. :lol:
Exactement! Si j'arrive à démarrer barrez vous de mon chemin ou ça va mal finir :lol:
Je peux travailler plus de 12h d'affilées sans m'en rendre compte... souvent c'est parce que je veux finir mais il me reste genre 3 semaines de travail :roll:
Quand ce sont des travaux dans ma maison, je dois arrêter car il est 1h du matin et que ça fait trop de bruit pour les voisins... Evidemment le lendemain je suis trop fatiguée pour continuer...

Je ne travaille plus avec personne, je suis bien trop déconcentrée de simplement sentir la personne dans mon dos. En plus, personne ne suit mon raisonnement, je dois expliquer, et "pouf", terminé, mes idées sont mélangées, je m'énerve (sur la personne évidemment... :roll: ) et la journée est plombée...

Maintenant c'est fini, je bosse seule, musique aux oreilles et je ne veux personne à 20 mètres à la ronde! 8)
Woyim a écrit : dimanche 28 avril 2019 à 22:00 Par contre en cas d'urgence, je suis toujours étonnée de ma capacité à réagir comme il faut, de façon méthodique et froide. dans ce cas, je ne pense pas aux émotions (comme souvent dans la vie en général), mon pragmatisme est multiplié par 10 et du coup pas de soucis. Il arrive qu'ensuite je sois vidée psychiquement mais je suis tellement habitué à garder un visage de façade que seule moi le perçoit.
Quand il s'agit d'urgence grave je réagis aussi très froidement, comme un robot.
Je bloque toutes les pensées qui pourraient affecter ce raisonnement, enfin j'essaye... Je contrôle comme c'est pas possible alors que pour des broutilles je m'effondrerais. Il s'agit de situation où je suis la seule à pouvoir réagir. Je réfléchis alors apparemment de manière "trop" logique, pas normale, sans aucune émotion. (alors que je suis connue pour faire des drames de tout en gros :roll: )
Par contre une fois la situation terminée je vais m'effondrer et en général avoir une crise assez violente...
Je ne trouve pas de juste milieu, soit je me fais envahir par la situation et je suis incapable de la gérer, dans ce cas je suis figée, je ne bouge littéralement plus et j'ai du mal à parler... soit je bloque absolument tout pour un temps restreint en sachant que je les laisserais sortir après.
Mais ce sera uniquement si je suis seule et si c'est "dramatique". J'ai toujours trouvé cela très étrange...