Sentiment d'échec, appel à réactions
Posté : mardi 25 juin 2019 à 0:29
Bonjour,
J'aimerais avoir votre avis sur la trajectoire que je suis en train d'emprunter sur le plan professionnel et au-delà.
J'ai 58 ans et j'ai reçu un diagnostic de syndrome d'Asperger tardif, en 2013. J'ai commencé à travailler en tant que conservateur dans un musée en 1987. Ça a été difficile dès le premier jour, mais j'ai pu tenir malgré tout pendant 31 ans. Je passe sur les détails pour éviter un post trop long et rébarbatif.
Depuis quelques années, je vais de moins en moins bien au travail, les difficultés que j'éprouve - sur le plan sensoriel et sur celui du caractère pénible à douloureux des rapports avec mes collègues de bureau - se sont progressivement accentuées jusqu'à rendre mes journées au travail de plus en plus lourdes et désagréables, frôlant le cauchemardesque à certains moments, de plus en plus fréquents.
Ayant commencé à travailler tard, il aurait en principe fallu que je travaille jusqu'à l'âge de 67 ans pour bénéficier d'une retraite complète, mais cette perspective m'est devenue jour après jour de moins en moins envisageable.
L’élément déclencheur de la brutale aggravation de mon état au travail a été la mise en place dans le musée où je travaille d'une badgeuse, d'horaires stricts et l'interdiction du télétravail. Alors que j'ai pu bénéficier pendant 31 ans d'une certaine liberté dans mes horaires, et que je travaillais assez souvent à mon domicile pour produire un grand nombre de textes (quitte à passer mes vacances de Noël à écrire une étude pour un catalogue d'exposition, par exemple). Cette liberté me permettait de tenir, de respirer. Elle m'a été supprimée du jour au lendemain, sans aucune possibilité d'aménagement.
En bref, ma psychiatre, après m'avoir aidé dans l'obtention d'une RQTH en mai 2018, m'a engagé, avec la médecine du travail, dans le processus de l'attribution d'un congé longue maladie, qui sera en principe transformé en un congé longue durée avant que je puisse prendre ma retraite, à l'âge de 62 ans.
Je perds pas mal d'argent dans cette histoire. Je suis en principe en pleine solde pendant 3 ans puis en demie solde durant deux ans avant de prendre ma retraite.
Mais même en pleine solde, les primes me sont retirées et je perds 540 euros par mois.
Je pensais éprouver un sentiment de libération et de soulagement en étant enfin en congé longue maladie, mais c'est à peu près le contraire qui se produit. Je ressens un profond sentiment d'échec personnel, d'échec en tant qu'homme et père de famille. Je serai moins capable d'aider mes deux enfants. Et ma femme, qui a ses propres problèmes de santé, va sentir peser sur elle une responsabilité accrue de travailler.
Vous allez peut-être me répondre que ça ne regarde que moi, ou bien que j'ai fait le bon choix de fuir le travail pour me reposer et récupérer mon énergie et un minimum d'équilibre mental. Ma psychiatre et le médecin du travail m'ont répété avoir accepté de m'engager dans ce congé longue maladie pour me "protéger". J'allais effectivement de plus en plus mal.
J'aimerais cependant avoir quelques avis. Si certains pensent que j'aurais dû tenter de faire l'effort de continuer, quitte à prendre sur moi, comme un challenge, j'aimerais l'entendre. Je ne trouve pas la paix, je suis rongé par ce sentiment d'échec. Des gens moins intelligents et moins cultivés (sans diplôme universitaire ni véritable culture) que moi ont obtenu des grades supérieurs auxquels je pouvais légitimement prétendre, ne serait-ce que par l'ancienneté, et aussi par la qualité de mon travail "scientifique". Ils les ont obtenus parce qu'ils ont des qualités de management et de supervision de travail d'équipe, qualités que je n'ai jamais eues et qui sont devenues au fil des années hyper valorisées.
J'aimerais avoir votre avis sur la trajectoire que je suis en train d'emprunter sur le plan professionnel et au-delà.
J'ai 58 ans et j'ai reçu un diagnostic de syndrome d'Asperger tardif, en 2013. J'ai commencé à travailler en tant que conservateur dans un musée en 1987. Ça a été difficile dès le premier jour, mais j'ai pu tenir malgré tout pendant 31 ans. Je passe sur les détails pour éviter un post trop long et rébarbatif.
Depuis quelques années, je vais de moins en moins bien au travail, les difficultés que j'éprouve - sur le plan sensoriel et sur celui du caractère pénible à douloureux des rapports avec mes collègues de bureau - se sont progressivement accentuées jusqu'à rendre mes journées au travail de plus en plus lourdes et désagréables, frôlant le cauchemardesque à certains moments, de plus en plus fréquents.
Ayant commencé à travailler tard, il aurait en principe fallu que je travaille jusqu'à l'âge de 67 ans pour bénéficier d'une retraite complète, mais cette perspective m'est devenue jour après jour de moins en moins envisageable.
L’élément déclencheur de la brutale aggravation de mon état au travail a été la mise en place dans le musée où je travaille d'une badgeuse, d'horaires stricts et l'interdiction du télétravail. Alors que j'ai pu bénéficier pendant 31 ans d'une certaine liberté dans mes horaires, et que je travaillais assez souvent à mon domicile pour produire un grand nombre de textes (quitte à passer mes vacances de Noël à écrire une étude pour un catalogue d'exposition, par exemple). Cette liberté me permettait de tenir, de respirer. Elle m'a été supprimée du jour au lendemain, sans aucune possibilité d'aménagement.
En bref, ma psychiatre, après m'avoir aidé dans l'obtention d'une RQTH en mai 2018, m'a engagé, avec la médecine du travail, dans le processus de l'attribution d'un congé longue maladie, qui sera en principe transformé en un congé longue durée avant que je puisse prendre ma retraite, à l'âge de 62 ans.
Je perds pas mal d'argent dans cette histoire. Je suis en principe en pleine solde pendant 3 ans puis en demie solde durant deux ans avant de prendre ma retraite.
Mais même en pleine solde, les primes me sont retirées et je perds 540 euros par mois.
Je pensais éprouver un sentiment de libération et de soulagement en étant enfin en congé longue maladie, mais c'est à peu près le contraire qui se produit. Je ressens un profond sentiment d'échec personnel, d'échec en tant qu'homme et père de famille. Je serai moins capable d'aider mes deux enfants. Et ma femme, qui a ses propres problèmes de santé, va sentir peser sur elle une responsabilité accrue de travailler.
Vous allez peut-être me répondre que ça ne regarde que moi, ou bien que j'ai fait le bon choix de fuir le travail pour me reposer et récupérer mon énergie et un minimum d'équilibre mental. Ma psychiatre et le médecin du travail m'ont répété avoir accepté de m'engager dans ce congé longue maladie pour me "protéger". J'allais effectivement de plus en plus mal.
J'aimerais cependant avoir quelques avis. Si certains pensent que j'aurais dû tenter de faire l'effort de continuer, quitte à prendre sur moi, comme un challenge, j'aimerais l'entendre. Je ne trouve pas la paix, je suis rongé par ce sentiment d'échec. Des gens moins intelligents et moins cultivés (sans diplôme universitaire ni véritable culture) que moi ont obtenu des grades supérieurs auxquels je pouvais légitimement prétendre, ne serait-ce que par l'ancienneté, et aussi par la qualité de mon travail "scientifique". Ils les ont obtenus parce qu'ils ont des qualités de management et de supervision de travail d'équipe, qualités que je n'ai jamais eues et qui sont devenues au fil des années hyper valorisées.