Même si j'ignore si je suis autiste, j'ai des problèmes avec l'hygiène depuis toujours. Certaines de mes pratiques ou non pratiques pourraient être jugees comme degueulasses et je prends le plus grand soin de les cacher à mon entourage. Cela est dû au fait que le toucher est mon sens le plus développé. Je peux sentir un poil de chat frôler ma peau. Manque de bol, je vis avec un chat à poils longs
Quand j'étais petite, il fallait me tenir à 4 pour me coiffer tant je me debattais, ce qui a créé des noeuds indéfectibles. On a du me couper plusieurs fois les cheveux ras. Un jour, au début de l'adolescence, j'ai décidé de prendre soin de mes cheveux, afin de prendre confiance en moi et que mes détracteurs aient un sujet de moquerie en moins. Les peignes ou les brosses afro normalement destinés à mes cheveux de métisse sont trop rudes pour moi, mais je trouve mon compte avec les brosses pour cheveux lisses.
Je ne me lave quasiment jamais les dents (je suis rassurée de ne pas être la seule ici d'ailleurs). Je déteste à la fois la sensation de la brosse sur mes gencives et le goût du dentifrice. C'est une véritable corvée. Mon hygiène dentaire est déplorable, mais heureusement, mon haleine n'en souffre apparemment pas.
Je supporte mal de me laver les mains. Même avec un savon doux, je déteste la sensation des mains sèches. Je le fais uniquement après avoir touché des choses très sales ou collantes. Pour le reste, j'abuse du gel hydroalcoolique, dont je raffole de l'odeur.
Je ne met absolument jamais de crème sur ma peau ou mes mains, car cela me fait une sensation de peau grasse que je déteste.
Petite, je pouvais rester des heures dans un bain car j'adorais la sensation de l'eau chaude sur ma peau, si bien que la plupart du temps, j'en oubliais de me savonner. Maintenant, c'est plutôt l'inverse. Comme dit plus haut, je vois cela comme une perte de temps, un moment pendant lequel je dois arrêter de faire une activité, au hasard, concernant ma passion. Parfois, prise dans cette passion, j'oublie de me laver et de manger. Je me lave uniquement par obligation: quand je sors pour les gens ou quand je transpire trop pour ne plus me sentir moite. C'est un moment que je cherche un maximum à retarder ou à éviter, mais souvent, hors vacances et week-ends d'hiver, je me lave quotidiennement. Durant les jours où je reste chez moi lors de la mauvaise saison, je peux en revanche ne pas me laver durant plusieurs jours.
Je ne met vraiment quotidiennement du déodorant que depuis cette année, car auparavant, en plus du dérangement sensoriel que cela provoquait, je n'en voyais tout simplement pas l'utilité. J'ai découvert les espèces de gels anti-transpirants qui sont beaucoup moins agressifs que les bombes. Je n'en ressens pas vraiment les effets, c'est un peu du placebo pour me donner l'impression que je ne sens pas le vestiaire de club de rugby. Peut-être qu'au fond je n'en ai pas besoin.
Je ne supporte pas de me salir les mains. Associé à ma microphobie (peur des petites choses), faire le ménage me provoque des haut-le-coeur voire des vomissements. Et si je dois impérativement faire le ménage, je le retarderai jusqu'à ce que mon appart ressemble à une decheterie, ce qui m'améliore pas ces manifestations. Je suis déjà sujette à la procrastination pour ce qui est des tâches pénibles, mais si on ajoute avec ces tâches pénibles une forte probabilité de vomir, c'est mortel. Donc ma mère doit toujours passer derrière moi. Ce problème, entre autres, limite considérablement mon autonomie. Ce point n'est pas lié à l'hygiène corporelle mais à la propreté plus générale, mais découle en partie des mêmes problèmes sensoriels.