Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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gatony
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#16 Message par gatony » vendredi 6 septembre 2019 à 14:20

Elinounette a écrit : jeudi 5 septembre 2019 à 12:44 Je ne serais pas aussi catégorique que toi. Les diagnostics sont compliqués à poser quand il s'agit de femme de plus de 35 ans, tout simplement parce qu'on apprend à compenser, à camoufler. Sans compter que des traumas, comorbidités peuvent "cacher" l'autisme et que le HP peut en compenser certains aspects.
Je connais des personnes qui ont eut leur diag après avoir entreprit plusieurs démarches diag. Certains cas sont complexes. Je connais aussi des femmes dont on a refusé les démarches diag parce que leur cas a été jugé "trop complexe à détecter".
Quand on n'a même pas eu l'opportunité de passer le tests parce que les psys pensent que "le dessin n'est pas un intérêt restreint" et que "vous avez un potentiel chaleureux" et qu'on erre plusieurs années en se posant des questions, en cherchant d'autres pathologies qui pourraient coller à nos spécificités et qu'on ne trouve aucune réponse à part l'autisme, je pense qu'il est logique demander un second avis. C'est comme ça que j'ai eu mon pré-diag par une psychiatre en libéral. Comme quoi, on peut avoir des résultats différents selon le spécialiste...
L'idée que le HP "camoufle" les TSA n'a aucune preuve scientifique. D'ailleurs, dès que j'entends cette idée, c'est toujours le même raisonnement derrière : ma vitesse et ma capacité de réflexion me permettent de compenser ce que mon cerveau ne fait pas naturellement (cognition sociale, ...). D'une part ça paraît simpliste : l'idée que l'on trouve d'un côté la réflexion logique, de l'autre la réflexion "sociale", et que l'un compense l'autre même imparfaitement. D'autre part, on ne sait rien de l'éventuel effet HPI --> TSA (peut être d'ailleurs que c'est une erreur de considérer ces éléments comme des "entités" à part entière). Pourquoi un fonctionnement intellectuel efficace ne majorerait pas les symptômes après tout ? Sans rigueur scientifique, on peut tenir le raisonnement tout à fait inverse : "du fait de mon TSA, mes raisonnements sont proprements autistiques, et d'autant plus efficacement autistiques que je suis HPI" ...

Dehlynah, je te souhaite de pouvoir qualifier de la plus précise des façons ce qui te pose problème, que des professionnels sauront identifier ce qui dysfonctionne ou te gêne. Si ce n'est pas un TSA qui est à l'origine de tes soucis, pense à demander des précisions et des solutions possibles (le jour de la restitution notamment).
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#17 Message par Elinounette » vendredi 6 septembre 2019 à 19:13

gatony a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 14:20
Elinounette a écrit : jeudi 5 septembre 2019 à 12:44 Je ne serais pas aussi catégorique que toi. Les diagnostics sont compliqués à poser quand il s'agit de femme de plus de 35 ans, tout simplement parce qu'on apprend à compenser, à camoufler. Sans compter que des traumas, comorbidités peuvent "cacher" l'autisme et que le HP peut en compenser certains aspects.
Je connais des personnes qui ont eut leur diag après avoir entreprit plusieurs démarches diag. Certains cas sont complexes. Je connais aussi des femmes dont on a refusé les démarches diag parce que leur cas a été jugé "trop complexe à détecter".
Quand on n'a même pas eu l'opportunité de passer le tests parce que les psys pensent que "le dessin n'est pas un intérêt restreint" et que "vous avez un potentiel chaleureux" et qu'on erre plusieurs années en se posant des questions, en cherchant d'autres pathologies qui pourraient coller à nos spécificités et qu'on ne trouve aucune réponse à part l'autisme, je pense qu'il est logique demander un second avis. C'est comme ça que j'ai eu mon pré-diag par une psychiatre en libéral. Comme quoi, on peut avoir des résultats différents selon le spécialiste...
L'idée que le HP "camoufle" les TSA n'a aucune preuve scientifique. D'ailleurs, dès que j'entends cette idée, c'est toujours le même raisonnement derrière : ma vitesse et ma capacité de réflexion me permettent de compenser ce que mon cerveau ne fait pas naturellement (cognition sociale, ...). D'une part ça paraît simpliste : l'idée que l'on trouve d'un côté la réflexion logique, de l'autre la réflexion "sociale", et que l'un compense l'autre même imparfaitement. D'autre part, on ne sait rien de l'éventuel effet HPI --> TSA (peut être d'ailleurs que c'est une erreur de considérer ces éléments comme des "entités" à part entière). Pourquoi un fonctionnement intellectuel efficace ne majorerait pas les symptômes après tout ? Sans rigueur scientifique, on peut tenir le raisonnement tout à fait inverse : "du fait de mon TSA, mes raisonnements sont proprements autistiques, et d'autant plus efficacement autistiques que je suis HPI" ...
Ça ne vient pas de moi mais de psys qui ont donné cette raison à des connaissances ayant été diag HP. Je ne suis pas assez calée sur le sujet pour me permettre de remettre en cause ceci. =)
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#18 Message par gatony » vendredi 6 septembre 2019 à 19:52

Elinounette a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 19:13
gatony a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 14:20
Elinounette a écrit : jeudi 5 septembre 2019 à 12:44 Je ne serais pas aussi catégorique que toi. Les diagnostics sont compliqués à poser quand il s'agit de femme de plus de 35 ans, tout simplement parce qu'on apprend à compenser, à camoufler. Sans compter que des traumas, comorbidités peuvent "cacher" l'autisme et que le HP peut en compenser certains aspects.
Je connais des personnes qui ont eut leur diag après avoir entreprit plusieurs démarches diag. Certains cas sont complexes. Je connais aussi des femmes dont on a refusé les démarches diag parce que leur cas a été jugé "trop complexe à détecter".
Quand on n'a même pas eu l'opportunité de passer le tests parce que les psys pensent que "le dessin n'est pas un intérêt restreint" et que "vous avez un potentiel chaleureux" et qu'on erre plusieurs années en se posant des questions, en cherchant d'autres pathologies qui pourraient coller à nos spécificités et qu'on ne trouve aucune réponse à part l'autisme, je pense qu'il est logique demander un second avis. C'est comme ça que j'ai eu mon pré-diag par une psychiatre en libéral. Comme quoi, on peut avoir des résultats différents selon le spécialiste...
L'idée que le HP "camoufle" les TSA n'a aucune preuve scientifique. D'ailleurs, dès que j'entends cette idée, c'est toujours le même raisonnement derrière : ma vitesse et ma capacité de réflexion me permettent de compenser ce que mon cerveau ne fait pas naturellement (cognition sociale, ...). D'une part ça paraît simpliste : l'idée que l'on trouve d'un côté la réflexion logique, de l'autre la réflexion "sociale", et que l'un compense l'autre même imparfaitement. D'autre part, on ne sait rien de l'éventuel effet HPI --> TSA (peut être d'ailleurs que c'est une erreur de considérer ces éléments comme des "entités" à part entière). Pourquoi un fonctionnement intellectuel efficace ne majorerait pas les symptômes après tout ? Sans rigueur scientifique, on peut tenir le raisonnement tout à fait inverse : "du fait de mon TSA, mes raisonnements sont proprements autistiques, et d'autant plus efficacement autistiques que je suis HPI" ...
Ça ne vient pas de moi mais de psys qui ont donné cette raison à des connaissances ayant été diag HP. Je ne suis pas assez calée sur le sujet pour me permettre de remettre en cause ceci. =)
Merci pour ta réponse. Il serait intéressant de voir comment ces professionnels ont analysé l'impact de leur fonctionnement intellectuel sur l'expression des symptômes du TSA. En l'état, supposer que qu'un HPI permette à une personne de mieux compenser me semble être un raccourci dangereux en tout cas.
  • D'une part, parce que la symptomatologie associée aux TSA peut s'exprimer d'une manière très variée d'une personne à l'autre. Il est souvent compliqué de distinguer les éléments expliquant cette symptomatologie, et, lorsque cela peut se faire, il est préférable de ne pas trop vite l'associer à des éléments généraux comme le HPI. Il existe des caractéristiques dans le tableau clinique des TSA qui peuvent être renforcées/complétées par celui d'autres troubles, qui eux, se soignent. Tout ce qui peut permettre d'améliorer la qualité de vie du patient doit être envisagé, d'où l'utilité de ne pas trop rapidement se déverser sur quelque chose d'aussi général et peu opérant que le HPI (qui n'est pas un diagnostic, mais une description normée du fonctionnement intellectuel global d'une personne).
  • D'autre part, les professionnels qui ont prononcé cet élément d'analyse (HPI --> meilleure compensation du TSA) avaient peut-être d'autres éléments à disposition pour comprendre plus précisément le fonctionnement cognitif d'ensemble de la personne, le HPI en étant un parmi d'autres. J'imagine qu'il est peut-être possible que certaines configurations de ce HPI (chaque HPI n'est pas identique, en fonction des différentes composantes du QI), peut-être en association avec d'autres éléments de l'évaluation, sont de nature à induire une meilleure compensation.
Dans tous les cas, quelqu'un TSA reste quelqu'un présentant le tableau clinique du TSA. Si le diagnostic est posé, il y a donc bien présence d'un handicap au retentissement fonctionnel significatif (et pas seulement d'un handicap réduit en gêne dans certaines circonstances du fait d'un HPI "superpuissant"). Par ailleurs, l'expression des symptômes peut aussi être influencée par de très nombreux autres éléments de fonctionnement de la personne (état des fonctions exécutives, état général de motricité de la personne, autres éléments psychiques ou physiques venant rendre particulier l'expression de certains symptômes ...).
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#19 Message par hazufel » vendredi 6 septembre 2019 à 20:14

Je suis d’accord avec ce qu’écrit Gatony.
Je n’ai jamais trouvé dans la littérature scientifique / de référence à l’autisme d’indication de facilité de compensation liée à un HPI.
Lié à une non déficience intellectuelle oui mais pas à un HQI.
Ça n’a même pas de sens, comme l’explique Gatony.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#20 Message par Elinounette » vendredi 6 septembre 2019 à 20:40

hazufel a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 20:14 Je suis d’accord avec ce qu’écrit Gatony.
Je n’ai jamais trouvé dans la littérature scientifique / de référence à l’autisme d’indication de facilité de compensation liée à un HPI.
Lié à une non déficience intellectuelle oui mais pas à un HQI.
Ça n’a même pas de sens, comme l’explique Gatony.
De ce que j'ai compris, un HPI permettrait dans certains cas de masquer des particularités liées au TSA dans le domaine de la communication et des interactions sociale. Qu'il permettrait d'être plus caméléon. Je ne trouve pas ça insensé dans la mesure où tout le monde ne développe pas de lui-même des parades pour passer inaperçu en société. Mais je ne me suis pas penchée davantage sur le sujet et c'est quelque chose qui m'a été raconté donc je ne peux pas demander directement à la source :innocent:
Mais j'aurais peut-être des infos complémentaire en octobre lors de mon entretien pré-test car je me pose la question du HPI pour mon cas et je l'ai mentionné dans mon dossier à destination des psychiatres.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#21 Message par Dumbo » vendredi 6 septembre 2019 à 21:01

Bonjour,

N'étant pas encore vraiment dans une démarche concrète de diagnostic, je me pose aussi cette question.
Pour ma part, j'ai très mal vécu et pendant longtemps l'étiquette sociale qu'on m'a donné : "bizarre". Le fait d'avoir un vrai diagnostic me donnerait un soulagement ; je pourrais enfin me dire que je suis quelque chose d'autre que bizarre ou anormale.
Bien sûr, je ne souhaite pas être autiste mais le fait de ne pas savoir est douloureux ; se poser les mêmes questions jour après jour... C'est épuisant. Je me lance sur la piste de l'autisme car je me retrouve dans les symptômes et si je ne le suis pas, ce ne sera qu'une piste à abandonner et je poursuivrais sur un autre chemin.
Pour l'instant, on ne m'a dit vaguement que j'ai une anxiété généralisée et de l'anxiété sociale.
Suspicion d'autisme vers 3 ans sans démarches entreprises.
Suspicion de TSA-Asperger depuis le mois de janvier 2019.
Psychiatre : phobie sociale probable.
--> En cours de recherche de professionnel pour diagnostic

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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#22 Message par gatony » vendredi 6 septembre 2019 à 21:37

Elinounette a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 20:40
hazufel a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 20:14 Je suis d’accord avec ce qu’écrit Gatony.
Je n’ai jamais trouvé dans la littérature scientifique / de référence à l’autisme d’indication de facilité de compensation liée à un HPI.
Lié à une non déficience intellectuelle oui mais pas à un HQI.
Ça n’a même pas de sens, comme l’explique Gatony.
De ce que j'ai compris, un HPI permettrait dans certains cas de masquer des particularités liées au TSA dans le domaine de la communication et des interactions sociale. Qu'il permettrait d'être plus caméléon. Je ne trouve pas ça insensé dans la mesure où tout le monde ne développe pas de lui-même des parades pour passer inaperçu en société. Mais je ne me suis pas penchée davantage sur le sujet et c'est quelque chose qui m'a été raconté donc je ne peux pas demander directement à la source :innocent:
Mais j'aurais peut-être des infos complémentaire en octobre lors de mon entretien pré-test car je me pose la question du HPI pour mon cas et je l'ai mentionné dans mon dossier à destination des psychiatres.
Le HPI n'induit pas à mon sens une capacité à développer des parades, il est la description d'un fonctionnement intellectuel (pour un même fonctionnement, une personne pourra peut-être développer des parades pour d'autres raisons que sa seule "intelligence" : intérêt pour la psychologie, la sociologie, éducation ...). Plus encore, en quoi ce fonctionnement ne pourrait-il pas donner davantage de ressources à la personne pour développer certains intérêts restreints par exemple, auxquels cas la symptomatologie serait au contraire majorée ? C'est encore une hypothèse très spéculative et maladroite, car il n'est pas nécessaire d'avoir un QI supérieur pour développer ses IR. Elle n'est qu'une illustration supplémentaire du lien fragile sinon inexistant qui pourrait exister entre HPI et TSA bien compensé. Sur le sujet, je pense que le lien s'apprécie de façon strictement individuelle (au regard du profil global présenté par chaque personne, avec ses déficits et ses ressources). Et qu'il n'existe pas, par ailleurs, de TSA rendu invisible du fait des capacités intellectuelles de la personne ... car par définition un TSA reste visible pour la personne qui diagnostique : l'examen est clinique, si tout était invisibilisé alors il n'y aurait pas de TSA "silencieux" cliniquement observable.

Une autre piste d'ordre institutionnelle me vient à l'idée : les personnes TSA + HPI ont peut-être été détectées HPI (et/puis TSA) dans le cadre de leur scolarité primaire ou de leur enfance. Dans ce cas, les enfants à haut potentiel sont me semble-t-il davantage suivis par les psychologues de l'éducation nationale depuis longtemps, lesquels les accompagnent peut-être pour améliorer la qualité de leurs interactions sociales notamment. Plus globalement, les personnes détectées à haut potentiel jeunes sont peut-être statistiquement mieux suivies, et plus tôt, par des équipes à même de les aider dans les difficultés d'ordre psycho-social qu'elles rencontrent (ne serait-ce que parce que passer un test de QI type WAIS nécessite de s'inscrire dans une démarche avec un psychologue, qui alors oriente et suit les patients possiblement). Dès lors, la symptomatologie du TSA s'en trouverait peut-être mieux maîtrisée, du fait de l'intervention précoce plutôt que du fait du HPI lui-même. On sait que l'intervention précoce permet de prendre en charge la trajectoire des patients TSA dans leurs difficultés. Mais c'est une hypothèse tout à fait spéculative : le parcours des enfants atypiques, a fortiori diagnostiqués TSA, n'a donné lieu a aucune recherche en psychologie à ma connaissance.

N'hésite pas à rendre compte de ton entretien en octobre malgré tout. Le sujet m'intéresse, d'autant plus que la thématique du TSA rendu "silencieux" du fait d'un HPI revient régulièrement dans les communautés, sans que je ne comprenne l'origine scientifique de cette position.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#23 Message par Elinounette » samedi 7 septembre 2019 à 8:51

gatony a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 21:37 N'hésite pas à rendre compte de ton entretien en octobre malgré tout. Le sujet m'intéresse, d'autant plus que la thématique du TSA rendu "silencieux" du fait d'un HPI revient régulièrement dans les communautés, sans que je ne comprenne l'origine scientifique de cette position.
Ça marche =) Je suis aussi tombée sur des témoignages de femmes autistes et HPI qui parlaient des facilités de compensation liés au HPI.
Par exemple, cette femme qui dit "Pour moi au contraire, je sais désormais que je peux travailler dessus, que le fait d’être simultanément haut potentiel est une véritable aide pour progresser, apprendre, compenser mes difficultés". https://www.mariefrance.fr/equilibre/ps ... 91807.html
S'il y a des thérapeutes sur ce forum, ça serait top d'entendre leur opinion sur le sujet.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#24 Message par hazufel » samedi 7 septembre 2019 à 9:04

C’est le vécu de quelqu’un, ce n’est pas une évaluation encadrée, ni un résultat d’étude (les études concernant les HPI TSA ne sont pas parlantes ni suffisamment existantes aujourd’hui (cf L. Mottron et F. Cazalys) et on ne peut pas savoir si la capacité de compensation est due à un quelconque HPI.
Comme le dit Gatony, le HPI est une efficience intellectuelle, surtout dans sa rapidité d’exécution.
Il n’a jamais été établi que les HPI avaient plus de difficultés sociales.
Ceux qui consultent parfois, mais ils ne sont pas la majorité des HPI.
La littérature autour du HPI est surtout élaborée sans sources scientifiques et pour vendre...
Il y a un gros marchendising autour des soi disant particularités des HPI...

Enfin, puisque tu cites des exemples.
Josef Schovanec a un niveau de QI très élevé.
On ne peut pas dire que son autisme soit invisible...
Il y a des gens sur ce forum, qui n’ont pas mentionné le HPI dans leurs signatures, mais qui ont des résultats de certains subtests (voire de plusieurs / tous) au taquet.
Ils ont été diagnostiqués sans aucune hésitation par ceux qui les ont pris en charge...

Cette compensation due à un HPI tient davantage du mythe qu’autre chose. Pour ceux dont l’autisme est invisible, il est plus pertinent d'évoquer le phénotype élargi qu’autre chose.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#25 Message par Nanar02 » samedi 7 septembre 2019 à 9:54

C'est quoi les autres possibilités que Tsa ?
C'est vrai que le diagnostic est très complexe et même si je suis diagnostiqué je m'intéresse à ce qui pourrait donner un diag Tsa alors que c'est autre chose.
C'est peut être suite à un diag tardif.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#26 Message par Controleur » samedi 7 septembre 2019 à 10:00

C'est variable selon le vécu de la personne, son histoire, la synthèse qu'elle fait des évènements.

On fait beaucoup plus de marchandising sur le haut potentiel parce que c'est compatible avec les exigences implicites de la société du moment.

Pour ma part, j'ai beau avoir passé un test du qi waith 3.0 et waith 4.0 ça a surtout mis en relief un déficit d'attention sans hyperactivités présent depuis ma nais
gatony a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 21:37
Elinounette a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 20:40
hazufel a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 20:14 Je suis d’accord avec ce qu’écrit Gatony.
Je n’ai jamais trouvé dans la littérature scientifique / de référence à l’autisme d’indication de facilité de compensation liée à un HPI.
Lié à une non déficience intellectuelle oui mais pas à un HQI.
Ça n’a même pas de sens, comme l’explique Gatony.
De ce que j'ai compris, un HPI permettrait dans certains cas de masquer des particularités liées au TSA dans le domaine de la communication et des interactions sociale. Qu'il permettrait d'être plus caméléon. Je ne trouve pas ça insensé dans la mesure où tout le monde ne développe pas de lui-même des parades pour passer inaperçu en société. Mais je ne me suis pas penchée davantage sur le sujet et c'est quelque chose qui m'a été raconté donc je ne peux pas demander directement à la source :innocent:
Mais j'aurais peut-être des infos complémentaire en octobre lors de mon entretien pré-test car je me pose la question du HPI pour mon cas et je l'ai mentionné dans mon dossier à destination des psychiatres.
Le HPI n'induit pas à mon sens une capacité à développer des parades, il est la description d'un fonctionnement intellectuel (pour un même fonctionnement, une personne pourra peut-être développer des parades pour d'autres raisons que sa seule "intelligence" : intérêt pour la psychologie, la sociologie, éducation ...). Plus encore, en quoi ce fonctionnement ne pourrait-il pas donner davantage de ressources à la personne pour développer certains intérêts restreints par exemple, auxquels cas la symptomatologie serait au contraire majorée ? C'est encore une hypothèse très spéculative et maladroite, car il n'est pas nécessaire d'avoir un QI supérieur pour développer ses IR. Elle n'est qu'une illustration supplémentaire du lien fragile sinon inexistant qui pourrait exister entre HPI et TSA bien compensé. Sur le sujet, je pense que le lien s'apprécie de façon strictement individuelle (au regard du profil global présenté par chaque personne, avec ses déficits et ses ressources). Et qu'il n'existe pas, par ailleurs, de TSA rendu invisible du fait des capacités intellectuelles de la personne ... car par définition un TSA reste visible pour la personne qui diagnostique : l'examen est clinique, si tout était invisibilisé alors il n'y aurait pas de TSA "silencieux" cliniquement observable.

Une autre piste d'ordre institutionnelle me vient à l'idée : les personnes TSA + HPI ont peut-être été détectées HPI (et/puis TSA) dans le cadre de leur scolarité primaire ou de leur enfance. Dans ce cas, les enfants à haut potentiel sont me semble-t-il davantage suivis par les psychologues de l'éducation nationale depuis longtemps, lesquels les accompagnent peut-être pour améliorer la qualité de leurs interactions sociales notamment. Plus globalement, les personnes détectées à haut potentiel jeunes sont peut-être statistiquement mieux suivies, et plus tôt, par des équipes à même de les aider dans les difficultés d'ordre psycho-social qu'elles rencontrent (ne serait-ce que parce que passer un test de QI type WAIS nécessite de s'inscrire dans une démarche avec un psychologue, qui alors oriente et suit les patients possiblement). Dès lors, la symptomatologie du TSA s'en trouverait peut-être mieux maîtrisée, du fait de l'intervention précoce plutôt que du fait du HPI lui-même. On sait que l'intervention précoce permet de prendre en charge la trajectoire des patients TSA dans leurs difficultés. Mais c'est une hypothèse tout à fait spéculative : le parcours des enfants atypiques, a fortiori diagnostiqués TSA, n'a donné lieu a aucune recherche en psychologie à ma connaissance.

N'hésite pas à rendre compte de ton entretien en octobre malgré tout. Le sujet m'intéresse, d'autant plus que la thématique du TSA rendu "silencieux" du fait d'un HPI revient régulièrement dans les communautés, sans que je ne comprenne l'origine scientifique de cette position.
sance.

On peux développer des intérêts restreints sans autant avoir un QI de génie. Pourquoi développer une parade? Bah parce que quand tu fréquentes une structure collective comme un jardin d'enfants, un groupe d'éveil ou une maternelle, tu cottois d'autres mômes que tu n'a jamais vu et qui n'ont pas reçu la même éducation que toi. La parade c'est d'empêcher une différence de se rendre visible et que ca serve de cassus belli pour te mettre à l'écart, ne pas faire de vague. Ou alors c'est tout simplement en réaction à un milieu familial qui te demande toujours plus sans jamais regarder si tu peux ou ne peux pas faire ce qui est attendu.

Le suivi comme tu dit il peux s'arréter du jour au lendemain et la majeur partie des professionnels de la petite enfance n'ont aucun outil à leur disposition pour savoir chez les enfants qu'ils recoivent ce qu'ils découlent d'un haut potentiel et ce qui ne découle pas d'une carrence éducative et un refus de se soumettre aux efforts imposés par d'autres personnes. Non il n'y a pas de recherche, nos chercheurs n'ont pas d'argent ni de temps à gaspiller pour cette partie de la population.

Ton idée de détection dans le primaire suppose que les psys scolaires changent complètement de formation et soient capables de faire du repérage sur la base parfois d'observations mal avisés des enseignants: ou veux tu qu'on aille chercher un haut potentiel chez un petit catalogué d'élève perturbateur à problèmes? Ou tu veux chercher un haut potentiel quand le gamin est taiseux et parle le moins possible dans la classe?

Quand tu étais petit , es ce que tu te souviens si tu devais passer un temps considérable à te demander comment tu devrais faire pour te comporter correctement au cours d'un dîner familial, un anniversaire, une sortie au parc, à la crèche , l'entrée dans la petite, la moyenne la grande section?

Es ce que tu te souviens comment tu réagissais quand tu devais faire quelque chose de complètement imprévu pour lequel t'avais pas le temps de réfléchir à comment faire?

Pour ma part, je crois surtout que ce qui a joué c'est avant tout l'attitude de la famille et justement qu'on ai fait en sorte de ne pas me mettre d'étiquette précoce et qu'on m'ai beaucoup beaucoup stimulé pour que tout un tas de choses rentre. Le fait que les écrans et l'informatique ne soit pas massifié et réservé à une poignée d'édiles m'as davantage aidé que ce que je peux voir sur les enfants d'aujourd'hui abrutis d'écrans.

@Nanar02: bah ca peux être autre chose n'étant ni de l'autisme, ni du haut potentiel. Faudrait repasser au peigne fin ce qui t'es arrivé depuis que t'es venu au monde, mettre la main sur des bulletins, des films de vacances, ect, chercher des témoins qui t'ont connu petit, ado, puis jeune adulte. Tu sais un simple complexe de thétis peux entraîner son lot de difficultés aux gens . Faut pas croire que le bambin qui hurle parce qu'il a pas chez l'opticien imédiatement sa paire de lunettes est le seul malade des nombreuses intolérances aux frustrations du monde contemporrain.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.

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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#27 Message par Nanar02 » samedi 7 septembre 2019 à 10:12

Tout à fait d'accord avec toi.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#28 Message par gatony » samedi 7 septembre 2019 à 10:54

Controleur a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 10:00 C'est variable selon le vécu de la personne, son histoire, la synthèse qu'elle fait des évènements.

On fait beaucoup plus de marchandising sur le haut potentiel parce que c'est compatible avec les exigences implicites de la société du moment.

Pour ma part, j'ai beau avoir passé un test du qi waith 3.0 et waith 4.0 ça a surtout mis en relief un déficit d'attention sans hyperactivités présent depuis ma nais
gatony a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 21:37
Elinounette a écrit : vendredi 6 septembre 2019 à 20:40

De ce que j'ai compris, un HPI permettrait dans certains cas de masquer des particularités liées au TSA dans le domaine de la communication et des interactions sociale. Qu'il permettrait d'être plus caméléon. Je ne trouve pas ça insensé dans la mesure où tout le monde ne développe pas de lui-même des parades pour passer inaperçu en société. Mais je ne me suis pas penchée davantage sur le sujet et c'est quelque chose qui m'a été raconté donc je ne peux pas demander directement à la source :innocent:
Mais j'aurais peut-être des infos complémentaire en octobre lors de mon entretien pré-test car je me pose la question du HPI pour mon cas et je l'ai mentionné dans mon dossier à destination des psychiatres.
Le HPI n'induit pas à mon sens une capacité à développer des parades, il est la description d'un fonctionnement intellectuel (pour un même fonctionnement, une personne pourra peut-être développer des parades pour d'autres raisons que sa seule "intelligence" : intérêt pour la psychologie, la sociologie, éducation ...). Plus encore, en quoi ce fonctionnement ne pourrait-il pas donner davantage de ressources à la personne pour développer certains intérêts restreints par exemple, auxquels cas la symptomatologie serait au contraire majorée ? C'est encore une hypothèse très spéculative et maladroite, car il n'est pas nécessaire d'avoir un QI supérieur pour développer ses IR. Elle n'est qu'une illustration supplémentaire du lien fragile sinon inexistant qui pourrait exister entre HPI et TSA bien compensé. Sur le sujet, je pense que le lien s'apprécie de façon strictement individuelle (au regard du profil global présenté par chaque personne, avec ses déficits et ses ressources). Et qu'il n'existe pas, par ailleurs, de TSA rendu invisible du fait des capacités intellectuelles de la personne ... car par définition un TSA reste visible pour la personne qui diagnostique : l'examen est clinique, si tout était invisibilisé alors il n'y aurait pas de TSA "silencieux" cliniquement observable.

Une autre piste d'ordre institutionnelle me vient à l'idée : les personnes TSA + HPI ont peut-être été détectées HPI (et/puis TSA) dans le cadre de leur scolarité primaire ou de leur enfance. Dans ce cas, les enfants à haut potentiel sont me semble-t-il davantage suivis par les psychologues de l'éducation nationale depuis longtemps, lesquels les accompagnent peut-être pour améliorer la qualité de leurs interactions sociales notamment. Plus globalement, les personnes détectées à haut potentiel jeunes sont peut-être statistiquement mieux suivies, et plus tôt, par des équipes à même de les aider dans les difficultés d'ordre psycho-social qu'elles rencontrent (ne serait-ce que parce que passer un test de QI type WAIS nécessite de s'inscrire dans une démarche avec un psychologue, qui alors oriente et suit les patients possiblement). Dès lors, la symptomatologie du TSA s'en trouverait peut-être mieux maîtrisée, du fait de l'intervention précoce plutôt que du fait du HPI lui-même. On sait que l'intervention précoce permet de prendre en charge la trajectoire des patients TSA dans leurs difficultés. Mais c'est une hypothèse tout à fait spéculative : le parcours des enfants atypiques, a fortiori diagnostiqués TSA, n'a donné lieu a aucune recherche en psychologie à ma connaissance.

N'hésite pas à rendre compte de ton entretien en octobre malgré tout. Le sujet m'intéresse, d'autant plus que la thématique du TSA rendu "silencieux" du fait d'un HPI revient régulièrement dans les communautés, sans que je ne comprenne l'origine scientifique de cette position.
sance.

On peux développer des intérêts restreints sans autant avoir un QI de génie. Pourquoi développer une parade? Bah parce que quand tu fréquentes une structure collective comme un jardin d'enfants, un groupe d'éveil ou une maternelle, tu cottois d'autres mômes que tu n'a jamais vu et qui n'ont pas reçu la même éducation que toi. La parade c'est d'empêcher une différence de se rendre visible et que ca serve de cassus belli pour te mettre à l'écart, ne pas faire de vague. Ou alors c'est tout simplement en réaction à un milieu familial qui te demande toujours plus sans jamais regarder si tu peux ou ne peux pas faire ce qui est attendu.
Je suis tout à fait d'accord (cf. éléments soulignés). Je ne me pose pas la question de l'intérêt de développer des parades : ce peut parfois être une condition de survie. Mais cela ne se fait jamais consciemment je pense.
Controleur a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 10:00Le suivi comme tu dit il peux s'arréter du jour au lendemain et la majeur partie des professionnels de la petite enfance n'ont aucun outil à leur disposition pour savoir chez les enfants qu'ils recoivent ce qu'ils découlent d'un haut potentiel et ce qui ne découle pas d'une carrence éducative et un refus de se soumettre aux efforts imposés par d'autres personnes. Non il n'y a pas de recherche, nos chercheurs n'ont pas d'argent ni de temps à gaspiller pour cette partie de la population.

Ton idée de détection dans le primaire suppose que les psys scolaires changent complètement de formation et soient capables de faire du repérage sur la base parfois d'observations mal avisés des enseignants: ou veux tu qu'on aille chercher un haut potentiel chez un petit catalogué d'élève perturbateur à problèmes? Ou tu veux chercher un haut potentiel quand le gamin est taiseux et parle le moins possible dans la classe?

Quand tu étais petit , es ce que tu te souviens si tu devais passer un temps considérable à te demander comment tu devrais faire pour te comporter correctement au cours d'un dîner familial, un anniversaire, une sortie au parc, à la crèche , l'entrée dans la petite, la moyenne la grande section?

Es ce que tu te souviens comment tu réagissais quand tu devais faire quelque chose de complètement imprévu pour lequel t'avais pas le temps de réfléchir à comment faire?

Pour ma part, je crois surtout que ce qui a joué c'est avant tout l'attitude de la famille et justement qu'on ai fait en sorte de ne pas me mettre d'étiquette précoce et qu'on m'ai beaucoup beaucoup stimulé pour que tout un tas de choses rentre. Le fait que les écrans et l'informatique ne soit pas massifié et réservé à une poignée d'édiles m'as davantage aidé que ce que je peux voir sur les enfants d'aujourd'hui abrutis d'écrans.

@Nanar02: bah ca peux être autre chose n'étant ni de l'autisme, ni du haut potentiel. Faudrait repasser au peigne fin ce qui t'es arrivé depuis que t'es venu au monde, mettre la main sur des bulletins, des films de vacances, ect, chercher des témoins qui t'ont connu petit, ado, puis jeune adulte. Tu sais un simple complexe de thétis peux entraîner son lot de difficultés aux gens . Faut pas croire que le bambin qui hurle parce qu'il a pas chez l'opticien imédiatement sa paire de lunettes est le seul malade des nombreuses intolérances aux frustrations du monde contemporrain.
J'ai connu comme beaucoup de personnes ici des crises de colère, de panique, de stress, à l'idée des activités que tu mentionnes (dîner de famille, anniversaire, sortie au parc, changement de classe ...). Par définition, aucune étiquette ne m'a été mise : le médecin a un peu cherché dans la petite enfance, puis a considéré que tout allait bien dès lors que j'ai parlé. Je pense que c'était une très bonne chose, compte tenu des propositions en termes de prise en charge à l'époque. Je pense même que c'était peut-être une bonne chose dans l'absolu compte tenu de mon environnement familial : on ne m'a jamais pointé du doigt, forcé ou moqué pour ce que je n'arrivais pas à faire. Mon entourage très proche cherchait des solutions, tentait des choses, mais ne forçait rien. De façon très empirique, je crois avec le recul (et les discussions avec mes parents), que de bonnes choses ont été mises en place, sans avoir été étiqueté comme tu le dis. Ce qui me permet d'être fonctionnel aujourd'hui dans beaucoup de domaines tient peut-être aussi à cela, et je sais que c'est une chance car cela a demandé beaucoup de sacrifices (mère qui ne travaillait pas, ou à domicile ; choix d'écoles avec des classes à petits effectifs ; et surtout, mes parents ont du faire face à tout plein de donneurs de leçons/pressions de ceux qui voyaient d'un mauvais oeil qu'on ne me mette pas davantage la pression pour "faire comme les autres").

Par ailleurs, on peut avoir la chance de trouver un environnement scolaire aidant : au-delà de la psychologue de l'EN qui décrétait tour à tour que j'avais un problème avec l'altérité, que ma mère me couvait trop, que ci, que ça ... j'ai eu des instituteurs formidables qui ont proposé des choses à mes parents sans les forcer à adopter une solution plutôt qu'une autre. Il avait été proposé le saut de classe en primaire par exemple : possible sur le plan scolaire, mais cela intervenait à un moment où j'avais un ami et où je tenais à ne pas changer de classe. Cela a été proposé par l'instituteur, refusé par mes parents, et tout à fait compris de l'école. Ou encore en maternelle : je n'arrivais pas à faire face à l'environnement scolaire pendant des journées complètes à 2 ans 1/2, ni à 3, ni à 4, ni à 5 ans. Les instituteurs n'ont jamais blâmé ma mère ; ma mère ne s'est jamais inquiétée outre mesure ; et les choses ont été complètement adaptées pour que je m'intègre très progressivement malgré les difficultés (quelques heures, puis des demi-journées, puis des journées compètes ... mais tard vers 5-6 ans). Ça demande beaucoup de présence parentale, et la chance de tomber avec des personnes non stigmatisantes.

Quant aux écrans d'ordinateur : aucun lien avec l'autisme, même s'ils sont a priori effectivement dommageables si l'exposition intervient très tôt. Cela dit, internet et l'informatique sont un outil formidable, et l'ont été peut-être plus encore par le passé qu'aujourd'hui. Je me rappelle avoir passé des journées entières devant l'écran à 8, 9 ... 10 ans. Tout le monde pensait que c'était inconscient de laisser son fils faire cela, sauf mes parents. J'y ai appris des langues, j'y ai noué des amitiés dans des jeux en ligne (plus facile que dans la vraie vie), appris des tonnes de choses sur des sujets pour lesquels nous n'avions aucune ressources à la maison ... Internet dans les années 90-2000 était en construction : je crois que l'absence de réseaux sociaux très structurés a pu en faire un lieu particulièrement adapté pour nouer des relations sans devoir faire face à la complexité d'interactions toutes codifiées et implicites. On se trouvait rapidement intégré à une communauté par le simple fait de partager un sujet d'intérêt, une passion ... Je ne suis pas certain qu'Internet permette réellement de s'extraire de la difficulté des relations "réelles" aujourd'hui : c'est devenu une société peut-être encore plus complexe que celle de dehors.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#29 Message par Elinounette » samedi 7 septembre 2019 à 11:21

gatony a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 10:54
Je suis tout à fait d'accord (cf. éléments soulignés). Je ne me pose pas la question de l'intérêt de développer des parades : ce peut parfois être une condition de survie. Mais cela ne se fait jamais consciemment je pense.
Tu entends quoi par "consciemment" ?
J'ai développé une stratégie de compensation assez jeune pour éviter de me prendre des coups. Que ce soit chez moi, ou à l'école. Je me suis toujours sentie en décalage et j'ai compris à l'adolescence que j'avais un gros problème de communication. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai fait des études dans ce domaine.
Une présentatrice TV avait posé la question de l'adaptation chez les personnes diagnostiquées plus jeune à un psychiatre invité. Le psychiatre avait répondu que c'était effectivement possible que les autistes diagnostiqués très tôt ressentent moins le besoin de jouer les caméléons.
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Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

#30 Message par Elinounette » samedi 7 septembre 2019 à 11:26

Nanar02 a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 9:54 C'est quoi les autres possibilités que Tsa ?
C'est vrai que le diagnostic est très complexe et même si je suis diagnostiqué je m'intéresse à ce qui pourrait donner un diag Tsa alors que c'est autre chose.
C'est peut être suite à un diag tardif.
Je connais des personnes qui ont reçu à la place un diag de troubles bipolaire ou de la personnalité évitante.
Autiste - diag le 17/01/2019
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