Page 3 sur 4

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : samedi 7 septembre 2019 à 12:41
par gatony
Elinounette a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 11:21
gatony a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 10:54
Je suis tout à fait d'accord (cf. éléments soulignés). Je ne me pose pas la question de l'intérêt de développer des parades : ce peut parfois être une condition de survie. Mais cela ne se fait jamais consciemment je pense.
Tu entends quoi par "consciemment" ?
J'ai développé une stratégie de compensation assez jeune pour éviter de me prendre des coups. Que ce soit chez moi, ou à l'école. Je me suis toujours sentie en décalage et j'ai compris à l'adolescence que j'avais un gros problème de communication. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai fait des études dans ce domaine.
Une présentatrice TV avait posé la question de l'adaptation chez les personnes diagnostiquées plus jeune à un psychiatre invité. Le psychiatre avait répondu que c'était effectivement possible que les autistes diagnostiqués très tôt ressentent moins le besoin de jouer les caméléons.
Je ne suis pas certain que beaucoup de personnes ayant des difficultés psychiques (ce peut-être un TSA comme tout autre difficulté : dépression, troubles de la personnalité ...) aient un regard suffisamment extérieur sur leur fonctionnement et leur difficultés pour mettre rationnellement des parades en place. J'imagine davantage la construction personnelle de parades comme quelque chose de très "réactionnel" : au même titre que celui qui combat des migraines répétées cherchera à s'isoler du bruit, de la lumière forte, des écrans - finalement de beaucoup de choses pouvant être à l'origine de ses migraines (et probablement, éliminera davantage de choses dans sa vie que celles étant directement en lien avec ses migraines) - la personne avec des difficultés psychiques adoptera des comportements d'évitement, d'opposition ou de compensation parfois maladroites, parfois excessives, très souvent trop réactives et violentes. Le problème de ces stratégies est double. D'une part elles ne permettent pas de comprendre exactement le fonctionnement à l'origine des difficultés, et empiriques qu'elles sont, elles resteront souvent mal jaugées ou maladroites ; d'autre part elles ne permettent jamais, je crois, un fonctionnement optimal dans la mesure où une meilleure compréhension du problème permettrait la mise en place de remédiations plus directes ou efficaces. Sans évoquer les cas où le problème à l'origine des difficultés peut être pris en charge par des techniques thérapeutiques permettant de le supprimer ou le réduire ... Avec ça, je crois que les compensations masquent difficilement le TSA pour le cas des patients autistes : elles travestissent un fonctionnement plus qu'elles n'aident à celui-ci. Et du fait du TSA, je pense que la personne autiste peut avoir bien des difficultés à s'en rendre compte.

L'intérêt d'un diagnostic complet et de qualité réside aussi ici : avoir ce regard extérieur pour éviter de bricoler, avoir une analyse méthodique pour comprendre le fonctionnement singulier de la personne, et essayer de mettre en place les remédiations les plus adaptées (à la personne, et à l'environnement dans lequel elle vit).

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : samedi 7 septembre 2019 à 12:44
par gatony
Elinounette a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 11:26
Nanar02 a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 9:54 C'est quoi les autres possibilités que Tsa ?
C'est vrai que le diagnostic est très complexe et même si je suis diagnostiqué je m'intéresse à ce qui pourrait donner un diag Tsa alors que c'est autre chose.
C'est peut être suite à un diag tardif.
Je connais des personnes qui ont reçu à la place un diag de troubles bipolaire ou de la personnalité évitante.
Voici un lien qui donne quelques exemples, en plus de ceux donnés par Elinounette : http://www.psychomedia.qc.ca/autisme/20 ... fferentiel.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : samedi 7 septembre 2019 à 13:11
par Elinounette
gatony a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 12:41
Elinounette a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 11:21
gatony a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 10:54
Je suis tout à fait d'accord (cf. éléments soulignés). Je ne me pose pas la question de l'intérêt de développer des parades : ce peut parfois être une condition de survie. Mais cela ne se fait jamais consciemment je pense.
Tu entends quoi par "consciemment" ?
J'ai développé une stratégie de compensation assez jeune pour éviter de me prendre des coups. Que ce soit chez moi, ou à l'école. Je me suis toujours sentie en décalage et j'ai compris à l'adolescence que j'avais un gros problème de communication. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai fait des études dans ce domaine.
Une présentatrice TV avait posé la question de l'adaptation chez les personnes diagnostiquées plus jeune à un psychiatre invité. Le psychiatre avait répondu que c'était effectivement possible que les autistes diagnostiqués très tôt ressentent moins le besoin de jouer les caméléons.
Le problème de ces stratégies est double. D'une part elles ne permettent pas de comprendre exactement le fonctionnement à l'origine des difficultés, et empiriques qu'elles sont, elles resteront souvent mal jaugées ou maladroites
Je suis d'accord =)
Apprendre des techniques n'est utile que si on sait les utiliser de façon appropriée.
Par exemple, j'ai un masque "sourire", ma parade quand je ne sais pas quelle réaction avoir. Parce que j'ai entendu dire, toute petite, que lorsqu'on ne sait pas quoi dire, il faut sourire. Genre potiche. Sauf qu'il m'arrive de mal l'utiliser dans des circonstances vraiment inappropriées. Parfois je passe juste pour une fille souriante et ça fait illusion, parfois les gens pensent que je me fous de leur gueule ou que je suis stupide. Dans tous les cas, ça ne reflète pas ce que je suis. :? Mais j'ose davantage être moi-même depuis que ma psychiatre a posé le pré-diag. Je peux m'appuyer dessus pour expliquer à mon entourage mes besoins et le pourquoi de mon comportement.
Mais chercher à masquer mes particularités est quelque chose que je fais souvent dans le milieu professionnel. Par sécurité. Pour ne pas être harcelée, mise au placard, etc. Ça peut passer comme tu dis par des techniques d'évitement, ou ponctuellement en essayant de copier le comportement des autres et en affichant un sourire social. Sachant que trop de stratégies d'évitement au travail peut être mal perçu par les collègues ou la hiérarchie.
Mais ces efforts sont couteux en énergie. C'est ce qui m'a menée à un burn-out autistique et ensuite à ce que ma hiérarchie cherche à me faire partir :crazy: J'ai l'impression que dans tous les cas, on est perdant.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : samedi 7 septembre 2019 à 13:36
par Dehlynah
En tout cas pour le Dr Gepner, le HPI permet de compenser - en partie - les TSA.
Pour ma part ce serait le HPI verbal ( entre autre), qui me permettrait des analyses poussées, des formulations précises , de faire des connexions nombreuses et rapides, une giga mémoire ( à très long terme et en fonction de mes intérêts - pas à court terme, au quotidien c'est la cata, mon fils se moque et me dit que j'ai Alzheimer...) d'où la possibilité d'accéder à des études sup. mais avec un parcours en dents de scie, des crises d'anxiété avant pendant les examens, et au final un parcours pro tout aussi en dents de scie, avec pas grand chose à la clef et une précarité de plus en plus grande)
mais la compensation est toute relative et superficielle au final et peut- être même que c'est casse- gueule - parce qu'on ne donne "pas l'impression " de - et puis un jour tout s'effondre (et il y a plein d'occasion de s'effondrer dans la vie) et plus personne, même soi, ne comprend plus rien.
Je suis en train de lire le bouquin de Gepner et Tardif sur l'autisme, il faut bien avoir en tête la multiplicité des profils, il y a "un noyau de signes communs" ( et plus on avance en âge plus il me semble compliqué d'accéder à ce "noyau" et c'est ce que le spécialiste va s'efforcer de faire), " sans compter qu'à cette diversité des histoires interindividuelles s'ajoute généralement la complexité des évolutions intrapersonnelles"

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : samedi 7 septembre 2019 à 17:51
par Mlle-Qui
Dehlynah a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 13:36 En tout cas pour le Dr Gepner, le HPI permet de compenser - en partie - les TSA.
Pour ma part ce serait le HPI verbal ( entre autre), qui me permettrait des analyses poussées, des formulations précises , de faire des connexions nombreuses et rapides, une giga mémoire ( à très long terme et en fonction de mes intérêts - pas à court terme, au quotidien c'est la cata, mon fils se moque et me dit que j'ai Alzheimer...) d'où la possibilité d'accéder à des études sup. mais avec un parcours en dents de scie, des crises d'anxiété avant pendant les examens, et au final un parcours pro tout aussi en dents de scie, avec pas grand chose à la clef et une précarité de plus en plus grande)
mais la compensation est toute relative et superficielle au final et peut- être même que c'est casse- gueule - parce qu'on ne donne "pas l'impression " de - et puis un jour tout s'effondre (et il y a plein d'occasion de s'effondrer dans la vie) et plus personne, même soi, ne comprend plus rien.
Je suis en train de lire le bouquin de Gepner et Tardif sur l'autisme, il faut bien avoir en tête la multiplicité des profils, il y a "un noyau de signes communs" ( et plus on avance en âge plus il me semble compliqué d'accéder à ce "noyau" et c'est ce que le spécialiste va s'efforcer de faire), " sans compter qu'à cette diversité des histoires interindividuelles s'ajoute généralement la complexité des évolutions intrapersonnelles"
Je confirme pour la mémoire à long terme en fonction des intérêts et aussi s'il y a un enjeu émotionnel. Par contre le court terme c'est pas ça du tout :lol: Mon mari me dit aussi qu'Alzheimer me guette !!
Pour ce qui est du travail, je peux passer des concours et des examens en révisant seule chez moi (en autodidacte) par contre arrivée devant un jury je perd tous mes moyens... et je n'avance pas professionnellement. La précarité professionnelle je connais :oops:

Il faut que je lise le livre que tu cite, il m'intéresse...

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : samedi 7 septembre 2019 à 21:20
par hazufel
Dehlynah a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 13:36 En tout cas pour le Dr Gepner, le HPI permet de compenser - en partie - les TSA.
Où est-ce indiqué / mentionné ?
Dans son ouvrage l’autisme, si c’est celui que tu es en train de lire, il est spécifié :

« Toute la gamme de QI est possible si l’on se place dans le cadre du continuum ou du Spectre Autistique, allant du retard grave, jusqu’à une intelligence supérieure. Il apparaît donc que le traditionnel QI est ici peu discriminant et peu informatif si ce n’est, éventuellement en termes de prédiction ou de pronostic.
Or pour cette population incluse dans le Spectre De l’autisme, il faut bien distinguer l’intelligence mesurée par le test et l’intelligence dans la vie de tous les jours.
[...]
Ainsi, à l’inverse d’individus pouvant avoir un retard faute de scolarisation mais qui développent une forme d’intelligence pratique adaptée, et savent se débrouiller grâce à un certain bon sens ou sens pratique des situations, les personnes autistes, même de haut niveau, sans retard associé, vont présenter des caractéristiques totalement opposées, à savoir une capacité à montrer des performances, y compris parfois exceptionnelles dans l’absolu, mais une totale incapacité pour les exploiter dans la vie quotidienne. »


Les ouvrages de Vermeulen rappellent souvent ce même décalage entre performances possibles dans les tests / compétences verbales et échecs dans le fonctionnement social / cognitif.

Pour ma part ce serait le HPI verbal ( entre autre),
Chez les autistes SDI anciennement classifiés Asperger, c’est courant d’avoir l’ICV fort / plus fort que le reste.
Je suis en train de lire le bouquin de Gepner et Tardif sur l'autisme, il faut bien avoir en tête la multiplicité des profils, il y a "un noyau de signes communs" ( et plus on avance en âge plus il me semble compliqué d'accéder à ce "noyau" et c'est ce que le spécialiste va s'efforcer de faire), " sans compter qu'à cette diversité des histoires interindividuelles s'ajoute généralement la complexité des évolutions intrapersonnelles"
Dans tous les ouvrages de médecins / psychologues spécialistes de l’autisme, cette multiplicité est rappelée. C’est pour ça qu’il y a souvent beaucoup d’études de cas avec des profils très variés.
Ça n'empêche pas de cadrer dans les critères diagnostiques.

Enfin pour les diagnostics différentiels, il y en a pas mal, et c’est là que la capacité du médecin dépasse celle du psychologue, qui n’a pas les références nécessaires à ce type de différentiels qui sont souvent ;
Phobie sociale / Trouble anxieux généralisé / Troubles de la personnalité (schizoïde / limite /évitante) / schizophrénie / bipolarité / dépression / le syndrome d’Elhers Danlos.

Sachant qu’ils peuvent aussi être des comorbidités à l’autisme mais que LE gros point pour les distinguer de l’autisme est l’âge de l’apparition des troubles.
L’autisme est présent dans la petite enfance.
Pas les autres diagnostics différentiels, ils apparaissent souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte voire encore plus tard.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : dimanche 8 septembre 2019 à 7:02
par mrl
hazufel a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 21:20
Dehlynah a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 13:36 En tout cas pour le Dr Gepner, le HPI permet de compenser - en partie - les TSA.
Où est-ce indiqué / mentionné ?
Dans son ouvrage l’autisme, si c’est celui que tu es en train de lire, il est spécifié :

« Toute la gamme de QI est possible si l’on se place dans le cadre du continuum ou du Spectre Autistique, allant du retard grave, jusqu’à une intelligence supérieure. Il apparaît donc que le traditionnel QI est ici peu discriminant et peu informatif si ce n’est, éventuellement en termes de prédiction ou de pronostic.
»
Est-ce que ce n'est pas le terme "pronostic", justement, qui laisse penser à une compensation plus importante ?
hazufel a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 21:20 Enfin pour les diagnostics différentiels, il y en a pas mal, et c’est là que la capacité du médecin dépasse celle du psychologue, qui n’a pas les références nécessaires à ce type de différentiels qui sont souvent ;
Phobie sociale / Trouble anxieux généralisé / Troubles de la personnalité (schizoïde / limite /évitante) / schizophrénie / bipolarité / dépression / le syndrome d’Elhers Danlos.
Un psychiatre peut poser un diagnostic du syndrôme d'Elhers Danlos ? Je veux dire, il peut y penser sans qu'on lui en parle ?

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : dimanche 8 septembre 2019 à 9:26
par hazufel
Pour le pronostic, je ne le comprends pas comme ça, mais seulement au fait que les personnes avec QI sans déficience compensent mieux.
C’est ce qui est dit dans la plupart des ouvrages de référence et qui explique aussi qu’ils sont mal diagnostiqués encore et pas depuis longtemps non plus.

Pour le SED, ce n’est pas la spécialité du psychiatre tu as raison mais d’un Médecin en tout cas. Un psychiatre spécialiste de l’autisme doit connaître normalement cette possibilité et guider ensuite le patient vers des examens complémentaires.
Un psychologue ne les aura pas du tout sur ce point.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : dimanche 8 septembre 2019 à 11:06
par misty
hazufel a écrit :Pour le pronostic, je ne le comprends pas comme ça, mais seulement au fait que les personnes avec QI sans déficience compensent mieux.
Je le comprends pareil globalement, mais surtout le biais très important (à mon avis) c'est que pour les spécialistes c'est vraiment extrêmement nouveau d'aller envisager des caractéristiques TSA chez des profils sans déficience intellectuelle. Ce qui rend, à mes yeux en tout cas, la notion de compensation très relative dans ce domaine. Il faut bien garder à l'esprit qu'on parle de quelque chose que personne ne cherchait jusqu'à récemment, et qui par conséquent n'avait besoin d'aucune "dissimulation/compensation" pour ne pas être trouvé (ni même envisagé).
Vermeulen est très clair sur ce point, et sur le contexte dans lequel il faut remettre tout ça.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : lundi 9 septembre 2019 à 12:44
par Dehlynah
hazufel a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 21:20
Dehlynah a écrit : samedi 7 septembre 2019 à 13:36 En tout cas pour le Dr Gepner, le HPI permet de compenser - en partie - les TSA.
Où est-ce indiqué / mentionné ?
Dans son ouvrage l’autisme, si c’est celui que tu es en train de lire, il est spécifié :

« Toute la gamme de QI est possible si l’on se place dans le cadre du continuum ou du Spectre Autistique, allant du retard grave, jusqu’à une intelligence supérieure. Il apparaît donc que le traditionnel QI est ici peu discriminant et peu informatif si ce n’est, éventuellement en termes de prédiction ou de pronostic.
Or pour cette population incluse dans le Spectre De l’autisme, il faut bien distinguer l’intelligence mesurée par le test et l’intelligence dans la vie de tous les jours.
[...]
Ainsi, à l’inverse d’individus pouvant avoir un retard faute de scolarisation mais qui développent une forme d’intelligence pratique adaptée, et savent se débrouiller grâce à un certain bon sens ou sens pratique des situations, les personnes autistes, même de haut niveau, sans retard associé, vont présenter des caractéristiques totalement opposées, à savoir une capacité à montrer des performances, y compris parfois exceptionnelles dans l’absolu, mais une totale incapacité pour les exploiter dans la vie quotidienne. »


Les ouvrages de Vermeulen rappellent souvent ce même décalage entre performances possibles dans les tests / compétences verbales et échecs dans le fonctionnement social / cognitif.




Pour ma part ce serait le HPI verbal ( entre autre),
Chez les autistes SDI anciennement classifiés Asperger, c’est courant d’avoir l’ICV fort / plus fort que le reste.
Je suis en train de lire le bouquin de Gepner et Tardif sur l'autisme, il faut bien avoir en tête la multiplicité des profils, il y a "un noyau de signes communs" ( et plus on avance en âge plus il me semble compliqué d'accéder à ce "noyau" et c'est ce que le spécialiste va s'efforcer de faire), " sans compter qu'à cette diversité des histoires interindividuelles s'ajoute généralement la complexité des évolutions intrapersonnelles"
Dans tous les ouvrages de médecins / psychologues spécialistes de l’autisme, cette multiplicité est rappelée. C’est pour ça qu’il y a souvent beaucoup d’études de cas avec des profils très variés.
Ça n'empêche pas de cadrer dans les critères diagnostiques.

Enfin pour les diagnostics différentiels, il y en a pas mal, et c’est là que la capacité du médecin dépasse celle du psychologue, qui n’a pas les références nécessaires à ce type de différentiels qui sont souvent ;
Phobie sociale / Trouble anxieux généralisé / Troubles de la personnalité (schizoïde / limite /évitante) / schizophrénie / bipolarité / dépression / le syndrome d’Elhers Danlos.

Sachant qu’ils peuvent aussi être des comorbidités à l’autisme mais que LE gros point pour les distinguer de l’autisme est l’âge de l’apparition des troubles.
L’autisme est présent dans la petite enfance.
Pas les autres diagnostics différentiels, ils apparaissent souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte voire encore plus tard.
j'ai mis de gros bémol au terme de "compensation", il serait plus juste de dire " faire illusion" - et je dis bien "toute relative et superficielle" , j'aurais pu rajouter " provisoire"...
Je pensais surtout à l'accès aux savoirs académiques ( mais chez les personnes TSA sans HPI ça peut être aussi le cas, mais plus encore avec un HPI du coup? après dans quel mesure l'intérêt restreint entraîne des compétences poussées dans un domaine, ça se peut se confondre avec le HPI...)
Bah comme c'est ce bouquin que je lis, c'est celui-ci que je cite, j'aurais pu en effet en citer un autre, mais celui-ci est très explicite je trouve, et présente les diversités des profils par degrés de visibilité et de problématiques.
Oui il y a un noyau autistique commun -
suite au passage que tu cites il y a justement l'exemple de M. (qui me parle terriblement) " qui a suivi une scolarité ordinaire, a fait de longues études supérieures (...) Il présente une intelligence normale/supérieure (...) Mais, depuis l'obtention de son diplôme il y a 5 ans, il ne peut conserver aucun de nombreux postes sur lesquels il a été retenu (...) Faute d'applications pratiques de ses connaissances (...) faute d'adéquation sociale avec ses supérieurs (...)etc.

Pour ma part oui j'ai souhaité avoir l'avis et l'expertise d'un psychiatre spécialisé TSA ayant été confrontée à l'incompétence évidente de la neuro psy qui m'a bilantée ( et d'une mauvaise foi totale en plus, balayant d'un revers de main la possibilité de troubles psychiatriques).

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : lundi 9 septembre 2019 à 18:39
par mrl
hazufel a écrit : dimanche 8 septembre 2019 à 9:26
Pour le SED, ce n’est pas la spécialité du psychiatre tu as raison mais d’un Médecin en tout cas. Un psychiatre spécialiste de l’autisme doit connaître normalement cette possibilité et guider ensuite le patient vers des examens complémentaires.
Un psychologue ne les aura pas du tout sur ce point.
Ah, merci.
Je vais voir avec le psychiatre, et s'il n'aborde pas les choses de lui-même, j'en parlerai avec mon médecin traitant.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : lundi 9 septembre 2019 à 19:14
par hazufel
Dehlynah a écrit : lundi 9 septembre 2019 à 12:44 j'ai mis de gros bémol au terme de "compensation", il serait plus juste de dire " faire illusion" - et je dis bien "toute relative et superficielle" , j'aurais pu rajouter " provisoire"...

Ah ben tu sais moi si ce n’est pas écrit, « je mets des bémols » je ne les vois pas, mais alors pas du tout.
Je pensais surtout à l'accès aux savoirs académiques ( mais chez les personnes TSA sans HPI ça peut être aussi le cas, mais plus encore avec un HPI du coup? après dans quel mesure l'intérêt restreint entraîne des compétences poussées dans un domaine, ça se peut se confondre avec le HPI...)
Ça peut se confondre (dans certains cas) avec le HPI pour quelqu’un qui ne connaît pas l’autisme (c’est arrivé pour un de mes fils. Mais les pros autisme, ont vu l’autisme immédiatement.
Quant à l’accès au savoir académique, je ne crois pas que ce soit ENCORE plus le cas quand la personne est HPI / TSA. Mais je n’ai jamais rien lu là dessus, ce n’est que mon avis. TSA SDI oui mais avec HPI je ne pense pas.
Pour ma part oui j'ai souhaité avoir l'avis et l'expertise d'un psychiatre spécialisé TSA ayant été confrontée à l'incompétence évidente de la neuro psy qui m'a bilantée ( et d'une mauvaise foi totale en plus, balayant d'un revers de main la possibilité de troubles psychiatriques).
Si la neuropsy a fait une pré diagnostic TSA, il s’agit d’un trouble inscrit dans le DSM, du coup je ne comprends pas mais je trouve très bien que tu consultes un psychiatre spécialisé dans l’autisme.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : mardi 10 septembre 2019 à 15:57
par Freija
Bonjour,


Mon psychiatre m'avait dit qu'il y avait une quinzaine de diagnostics différentiels (il ne m'a pas dit lesquels) et que c'est du cas par cas.

Quoi qu'il en soit, je pense qu'il y a toujours une raison de se sentir différent, autre qu'être ou HP, ou autiste.

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : mardi 10 septembre 2019 à 17:29
par Autiste ou surdoué ?
J'ai du mal à comprendre cette idée de "diagnostic différentiel"...
Une neuro psychologue n'a pas voulu me recevoir prétextant qu'elle ne faisait pas de diagnostic différentiel.
Mon psychiatre m'avait dit qu'il y avait une quinzaine de diagnostics différentiels (il ne m'a pas dit lesquels) et que c'est du cas par cas.
. Je vois le diagnostic différentiel comme une méthode de diagnostic, pas comme un résultat. Pour moi, le médecin utilise cette méthode pour trier les résultats quand les symptômes sont trop nombreux et peuvent correspondre à plusieurs, voire à de nombreux troubles, désordres ou maladies. Ainsi il arrive à affiner un peu le diagnostic mais doit arriver à donner une réponse, même si cela reste non départagé entre plusieurs troubles.
Souvent, comme ici avec "une quinzaine de diagnostics différentiels", je ne comprends pas l'emploi de cette notion et ressent l'impression d'un "mot-valise".
Je suis un peu perdu avec cette notion, je me demande si je comprend bien...

Re: Si non autiste et non HP, alors c'est quoi?

Posté : mardi 10 septembre 2019 à 17:54
par Freija
Je peux te répéter les phrases afin que tu situes un peu mieux le contexte.

Moi : " - Est-ce que d'autres troubles peuvent avoir plusieurs symptômes en commun avec l'autisme ?
Lui : - Oui et on peut établir jusqu'à une quinzaine de diagnostics différentiels. Ce sera du cas par cas pour en dégager un consensus."

Je le voyais tel que tu le vois aussi.
Puis il a ajouté qu'en cas de doutes, il redirigeait ses patients vers le CRA.
J'en déduis donc qu'il revient au CRA d'appliquer cette méthode.