Comportements défis
Posté : mercredi 26 février 2020 à 16:37
Après avoir étudié le module sur les comportements défis sur la plateforme Pufadsa, et après lu l'ouvrage d'Eric Willaye, qui anime ce module, il m'a semblé important de créer un fil relatant les comportements défis, car toute personne autiste, tout parent, y est confronté à un moment donné, et les interventions auprès de ces comportements sont heureusement en train de changer, car elles ont été auparavant, sources de lourds traumatismes, voire de déclin de nombre d'autistes / personnes ayant ce type de comportements.
Dans l'ouvrage évaluation et intervention auprès des comportements défis la définition apparait ainsi :
"La notion de comportements problèmes (problem behaviors dans la littérature anglo saxonne) n'est pas nécessairement aisée à définir de manière claire et définitive. Comme le soulignent L'Abbé et Morin (1999), différentes terminologies sont utilisées :
- comportements agressifs
- agressions et agressivité
- colères
- comportements destructeurs
- comportements qui posent un défi à l'intervenant ou au service
- troubles de la conduite
- troubles du comportement
- troubles graves du comportement
- violences
- comportements dysfonctionnels et perturbateurs.
Ces différentes terminologies recouvrent, en fonction des auteurs, des réalités différentes :
- soit par la nature des comportements : par exemple, pour Borthwick-Duffy(1994), les comportements destructeurs comprennent les comportements agressifs, l'automutilation et la destruction d'objets, alors que, pour l'Abbé et Morin (1999), les comportements agressifs comprennent l'automutilation, l'agression et la destruction de l'environnement.
- soit par l'intensité, notamment lorsqu'on évoque la dimension de l'impact sur l'environnement (Qureshi, 1994)."
Ces comportements sont catégorisés ainsi :
Selon la typologie de Mc Bien et Felce (1992) :
- les agressions : taper, tirer les cheveux, pousser, donner un coup de pied…
- les automutilations : se frapper la tête, se donner des coups, mordre sa main, s’arracher les cheveux
- les destructions : casser des objets (télévision), jeter des objets, renverser des meubles, déchirer des livres, vêtements…
- les perturbations, comportements antisociaux, nuisances : crier, s’enfuir, se déshabiller en public, être en opposition permanente
- les stéréotypies/autostimulations : balancements, mouvements des mains, bruits répétitifs. Attention, ceux-ci ne sont jugés être des comportements défis que lorsqu’ils nuisent à la qualité de vie de la personne. Par exemple une personne dont les mouvements des mains nuisent ou empêchent l’alimentation.
- l’alimentation : hypersélectivité, vomissement, pica, recherche permanente de nourriture
"Le passage des termes "comportements problèmes" à ceux de "comportements défis" dépasse de loin le simple changement de terminologie.
Il dénote, pour nous, presque un changement de culture puisqu'il fait passer les comportements problèmes d'une causalité individuelle (inhérente à la personne) à une causalité potentiellement environnementale.
Il dénote également d'une approche plus positive de la personne en "considérant la situation comme un défi plutôt que comme un problème, encourageant ainsi des réponses plus constructives" (Emerson, 2001).
Sur Comprendre l'autisme, les comportements défis sont très bien synthétisés et expliquées :
Les comportements défis dans l'autisme.
Ils sont également très bien expliqués sur le site de JP Piat :
comprendre les comportements d'une personne autiste.
et là :
Trouble oppositionnel
En terme de prévalence :
"
- les hommes sont plus enclins que les femmes à manifester des comportements défis
- l’âge est un facteur aggravant avec une période plus difficile entre 15 et 34 ans (Emerson 2001)
- plus la déficience est importante et plus il y a de chance que la personne soit concernée par les comportements défis
- moins la communication est développée plus il y a de chance que la personne soit concernée par les comportements défis
- des comportements défis multiples sont observés chez une même personne (43 % dans l’étude de Qurechi 1994)
- il y a une corrélation entre la présence de comportements défis et la probabilité de vivre en institution (facteur lui-même lié avec le degré de déficience puisque les personnes les plus déficientes vivent généralement en structures médico-sociales).
Concernant l’autisme plus particulièrement, l’étude de Carr et al. de 1999 montre que les troubles du comportement sont présents chez 11.3 % des personnes autistes, 15.3 % des personnes autistes ayant une déficience intellectuelle associée et 22.1 % pour les personnes autistes ayant une déficience intellectuelle et d’autres troubles (généralement une autre pathologie psychiatrique). "
Et maintenant, qu'est-ce qu'on doit faire lorsqu'on est en présence de ce type de comportements ?
- Élaborer une analyse fonctionnelle, impérativement, qui se place dans un schéma selon les catégories suivantes :
. Antécédents contextuels -> qui peuvent être de formes très nombreuses, et souvent parmi (pour l'autisme en particulier) : le diagnostic (pour les autistes : déficit des fonctions exécutives, déficit de la cohérence centrale, déficit de théorie de l'esprit, déficit de communication (expressive et réceptive), peu de repères des règles sociales, troubles sensoriels, déficit de l'organisation, déficit de l'attention, résistance aux changements, déficit de résolution de problème) / les maladies / les allergies / le sommeil / la santé mentale / l’état émotionnel / le développement / la médication / la consommation (d’alcool par ex) / la puberté.
Mais également tout ce qui a trait aux contextes physiques (espace personnel / organisation / prévisibilité / matériel disponible / qualité de vie) et aux contextes sociaux culturels (repères sociaux / qualité de vie / cohabitation / stabilité des relations / interactions récentes / valeurs / type d’échanges / absence, décès / attentes, adéquation par rapport à un programme).
. Antécédents Immédiats -> Situations nécessitant la compréhension d'autrui, d'une situation sociale / focalisation sur le détail / bruit / mouvement / douleur / transitions / frustration vécue dans l'immédiat / activité indéfinie / moments d'inactivités / activités différentes, imprévues, changements de programme, de routine / situation de besoin, d'inconfort ou d'incompréhension / situation problème ou consigne incomprise / situation exigeant une planification de l'action
. Comportements -> Peu de notion du comportement problème, répertoire limité de comportements alternatifs, peu de régularisation ou de modulation des comportements problèmes.
. Conséquences du comportement ->
Peu d'influence sur la diminution : Conséquences sociales (isolement) / réprimandes / menaces / douleur / punitions déplacées dans le temps.
Beaucoup d'influence sur l'augmentation et le maintien du comportement : Bruit / agitation / stimulation visuelle / attention sociale limitée / incohérence des réactions / arrêt, isolement / conséquences sociales (isolement).
A chaque comportement est attachée une fonction, qu'il convient d'analyser :
"- Obtenir des conséquences attendues (un processus de renforcement positif) : par exemple obtenir un jouet, un objet, de la nourriture, de l’attention …
- Éviter des conditions environnementales perçues comme aversives ou essayer d’y échapper (processus de renforcement négatif)
Il existe quatre fonctions relatives aux facteurs de maintien des comportements défi (Carr 1994, Emerson 2001) :
- Le renforcement positif comprenant les renforçateurs sociaux comme l’attention ainsi que les renforçateurs matériels
- Le renforcement négatif comprenant l’évitement de situations, de bruits, d’activités…
- Le renforcement positif automatique provenant de stimuli perceptifs du comportement lui-même ou de ses effets psychologiques. Par exemple le balancement dans le cas de stéréotypies envahissantes
- Le renforcement négatif automatique comprenant l’atténuation d’états de surexcitation ou l’atténuation de la douleur."
Plusieurs comportements peuvent exister pour une même fonction et vice versa. Il conviendra de les déterminer afin d'agir sur la fonction et non pas sur le comportement.
La classification de fonctions :
- éviter / échapper à des indésirables (internes : douleurs / irritation / faim - externes : attention / activités ou tâches difficiles / changement de routines / interruption d’une tâche préférée)
- obtenir des désirables (internes : balancements / endorphines / stimulation visuelle, etc - externes : attention / activités préférées / nourriture / argent).
97% des comportements défis ont une ou plusieurs fonctions. 88% d’attention - 27% de solitude - 72% d’évitement, 41% de tangibles, 66% sont multifonctions.
L’évaluation fonctionnelle est réalisée lorsque l’on a pu accomplir 3 étapes fondamentales :
- décrire les comportements
- identifier les circonstances, conditions personnelles, environnementales qui influencent le comportement, prédire le moment.
- définir la ou les fonctions (renforçateur de maintien) que les comportements produisent pour la personne.
Un des points très important soulevé dans le module, et dans le livre d'E. Willaye est la qualité de vie de la personne. Plus cette qualité est dégradée, plus les comportements défis sont importants et apparaissent. Il convient de veiller particulièrement à améliorer la qualité de vie de la personne afin que ces comportements s'estompent.
Les supports positifs au comportement sont naturellement le fait d’aimer la vie, d’être le plus autonome possible, indépendant, de vivre une vie la plus normale possible, de dépasser les comportements à problèmes.
Les rôles sociaux doivent être encouragés, en les mettant en valeur, les maintenant et les défendant.
Les valeurs donnent un sens aux actions et aux techniques.
Developper une perspective orientée vers la valorisation des rôles sociaux, ce qui améliore l’image sociale et développe des compétences.
Pour une personne autiste, les améliorations passent impérativement par l'aménagement de son environnement, en fonctions de ses particularités / difficultés.
Il s'agit de prendre en compte les antécédents contextuels (maladies, douleurs, sommeil, etc) puis les antécédents immédiats (stimuli sensoriels, non compréhension de consignes, etc).
Ils doivent absolument être analysés afin que ces antécédents puissent être traités, diminués et aménagés (organisation des taches, aide à la planification, organisation de l'espace, gestion sensorielle, etc).
Lorsque le comportement apparait, il faudra développer des outils pour une amélioration de la communication, afin qu'il soit géré :
"Il s’agit donc de remplacer le comportement défi par un comportement ayant une équivalence fonctionnelle. Pour cela trois secteurs de compétences sont plus particulièrement sollicités : les compétences sociales, les compétences de communication et les compétences relatives à l’indépendance et à l’autonomie.
1. Développer les compétences de communication et de relations sociales. Il s’agit d’apprendre à la personne qu’elle peut obtenir ce qu’elle souhaite à l’aide d’un mot, d’une image, d’un signe ou tout autre moyen de communication approprié plutôt qu’en utilisant un comportement défi. Par exemple obtenir à boire en montrant un pictogramme de verre d’eau plutôt qu’en jetant son verre par terre. »
Il convient d’augmenter l’organisation de la tâche, en adaptant l’attente, l’environnement (organiser l’espace, le temps, le matériel), favoriser une communication simple et claire.
Il est important de ne pas donner trop de détails, de laisser des temps de latence de compréhension (fonctions exécutives).
« 2. Utiliser un renforçateur : il s’agit d’augmenter la fréquence d’un comportement souhaité en renforçant chacune de ses apparitions et à diminuer la fréquence d’apparition d’un comportement indésirable en procédant à l’extinction de celui-ci (Miltenberg, 2004).
3. Compter sur l’efficacité de la réponse : les comportements défis sont souvent très efficaces puisqu’ils ont un impact fort sur l’environnement et les conséquences sont fréquentes et immédiates. Si une personne casse des objets jusqu’à obtenir ce qu’elle souhaite, il est probable qu’on se précipite pour le lui donner. Pour remplacer un comportement défi par un comportement approprié, il faut que le comportement approprié ait la même valeur d’efficience. S’il est plus efficace d’obtenir de l’eau en jetant son verre par terre, qu’en montrant une image de verre, alors la personne choisira en toute logique la manière la plus efficace. Il faut donc être vigilant à répondre systématiquement à une demande formulée d’une manière appropriée. "
Ensuite il conviendra d'agir sur les conséquences :
"1. L’extinction : il s’agit de ne pas accéder aux conséquences renforçantes, c’est-à-dire à ce que la personne souhaite obtenir en échange de son comportement (Emerson 2001, Miltenverger, 2004). Cela fonctionne particulièrement bien lorsque les comportements défis ont pour objet la recherche d’attention, l’obtention d’activités ou d’objets.
2. le renforcement non contingent : il s’agit de donner à la personne un accès illimité ou temporellement définit aux conséquences ou renforçateur qu’elle obtient par son comportement défi. Par exemple si une personne hurle/crie/pleure jusqu’à obtenir un jouet particulier, pourquoi ne pas lui permettre d’obtenir ce jouet à tout moment ? Ou sur des plages horaires définies, mais en fréquences suffisantes pour que cela comble son besoin ?
3. La redirection : lorsque les comportements défis sont nombreux et fréquents il est parfois nécessaire de rediriger la personne vers une situation ou une interaction pour laquelle il y aura une issue positive. "
Beaucoup d'enfants ont des diagnostics de troubles du comportement ou de Trouble Oppositionnel et de Provocation, qu'il soit autiste, TDAH ou autre. Il convient de vraiment analyser ces comportements pour mieux les comprendre, les gérer et faire en sorte d'améliorer la qualité de vie de la personne qui en souffre ainsi que sa famille et son entourage. C'est un point qui me parait vraiment très important pour développer le potentiel d'une personne et ne plus la cantonner à un comportement.
Ce n’est pas la personne qui est à punir mais le comportement.
Punir quelqu’un ne lui apprend jamais ce qu’il doit faire. Ce n’est jamais efficace.
Les techniques aversives (privations, remontrances, violences, isolement abusif) sont à proscrire.
Tout le monde peut apprendre et cela a des conséquences :
Une vie riche et valorisante
Une augmentation de la confiance
Le pouvoir d’accepter l’échec
La capacité à se remettre en question
En adaptant les systèmes d’horaires, de communication, en favorisant les activités valorisantes, dans le respect de la personne.
Une dernière chose très importante à se rappeler : si la méthode appliquée ne fonctionne pas, il faut se remettre soi en question. Et réessayer, de nouveau.
Dans l'ouvrage évaluation et intervention auprès des comportements défis la définition apparait ainsi :
"La notion de comportements problèmes (problem behaviors dans la littérature anglo saxonne) n'est pas nécessairement aisée à définir de manière claire et définitive. Comme le soulignent L'Abbé et Morin (1999), différentes terminologies sont utilisées :
- comportements agressifs
- agressions et agressivité
- colères
- comportements destructeurs
- comportements qui posent un défi à l'intervenant ou au service
- troubles de la conduite
- troubles du comportement
- troubles graves du comportement
- violences
- comportements dysfonctionnels et perturbateurs.
Ces différentes terminologies recouvrent, en fonction des auteurs, des réalités différentes :
- soit par la nature des comportements : par exemple, pour Borthwick-Duffy(1994), les comportements destructeurs comprennent les comportements agressifs, l'automutilation et la destruction d'objets, alors que, pour l'Abbé et Morin (1999), les comportements agressifs comprennent l'automutilation, l'agression et la destruction de l'environnement.
- soit par l'intensité, notamment lorsqu'on évoque la dimension de l'impact sur l'environnement (Qureshi, 1994)."
Ces comportements sont catégorisés ainsi :
Selon la typologie de Mc Bien et Felce (1992) :
- les agressions : taper, tirer les cheveux, pousser, donner un coup de pied…
- les automutilations : se frapper la tête, se donner des coups, mordre sa main, s’arracher les cheveux
- les destructions : casser des objets (télévision), jeter des objets, renverser des meubles, déchirer des livres, vêtements…
- les perturbations, comportements antisociaux, nuisances : crier, s’enfuir, se déshabiller en public, être en opposition permanente
- les stéréotypies/autostimulations : balancements, mouvements des mains, bruits répétitifs. Attention, ceux-ci ne sont jugés être des comportements défis que lorsqu’ils nuisent à la qualité de vie de la personne. Par exemple une personne dont les mouvements des mains nuisent ou empêchent l’alimentation.
- l’alimentation : hypersélectivité, vomissement, pica, recherche permanente de nourriture
"Le passage des termes "comportements problèmes" à ceux de "comportements défis" dépasse de loin le simple changement de terminologie.
Il dénote, pour nous, presque un changement de culture puisqu'il fait passer les comportements problèmes d'une causalité individuelle (inhérente à la personne) à une causalité potentiellement environnementale.
Il dénote également d'une approche plus positive de la personne en "considérant la situation comme un défi plutôt que comme un problème, encourageant ainsi des réponses plus constructives" (Emerson, 2001).
Sur Comprendre l'autisme, les comportements défis sont très bien synthétisés et expliquées :
Les comportements défis dans l'autisme.
Ils sont également très bien expliqués sur le site de JP Piat :
comprendre les comportements d'une personne autiste.
et là :
Trouble oppositionnel
En terme de prévalence :
"
- les hommes sont plus enclins que les femmes à manifester des comportements défis
- l’âge est un facteur aggravant avec une période plus difficile entre 15 et 34 ans (Emerson 2001)
- plus la déficience est importante et plus il y a de chance que la personne soit concernée par les comportements défis
- moins la communication est développée plus il y a de chance que la personne soit concernée par les comportements défis
- des comportements défis multiples sont observés chez une même personne (43 % dans l’étude de Qurechi 1994)
- il y a une corrélation entre la présence de comportements défis et la probabilité de vivre en institution (facteur lui-même lié avec le degré de déficience puisque les personnes les plus déficientes vivent généralement en structures médico-sociales).
Concernant l’autisme plus particulièrement, l’étude de Carr et al. de 1999 montre que les troubles du comportement sont présents chez 11.3 % des personnes autistes, 15.3 % des personnes autistes ayant une déficience intellectuelle associée et 22.1 % pour les personnes autistes ayant une déficience intellectuelle et d’autres troubles (généralement une autre pathologie psychiatrique). "
Et maintenant, qu'est-ce qu'on doit faire lorsqu'on est en présence de ce type de comportements ?
- Élaborer une analyse fonctionnelle, impérativement, qui se place dans un schéma selon les catégories suivantes :
. Antécédents contextuels -> qui peuvent être de formes très nombreuses, et souvent parmi (pour l'autisme en particulier) : le diagnostic (pour les autistes : déficit des fonctions exécutives, déficit de la cohérence centrale, déficit de théorie de l'esprit, déficit de communication (expressive et réceptive), peu de repères des règles sociales, troubles sensoriels, déficit de l'organisation, déficit de l'attention, résistance aux changements, déficit de résolution de problème) / les maladies / les allergies / le sommeil / la santé mentale / l’état émotionnel / le développement / la médication / la consommation (d’alcool par ex) / la puberté.
Mais également tout ce qui a trait aux contextes physiques (espace personnel / organisation / prévisibilité / matériel disponible / qualité de vie) et aux contextes sociaux culturels (repères sociaux / qualité de vie / cohabitation / stabilité des relations / interactions récentes / valeurs / type d’échanges / absence, décès / attentes, adéquation par rapport à un programme).
. Antécédents Immédiats -> Situations nécessitant la compréhension d'autrui, d'une situation sociale / focalisation sur le détail / bruit / mouvement / douleur / transitions / frustration vécue dans l'immédiat / activité indéfinie / moments d'inactivités / activités différentes, imprévues, changements de programme, de routine / situation de besoin, d'inconfort ou d'incompréhension / situation problème ou consigne incomprise / situation exigeant une planification de l'action
. Comportements -> Peu de notion du comportement problème, répertoire limité de comportements alternatifs, peu de régularisation ou de modulation des comportements problèmes.
. Conséquences du comportement ->
Peu d'influence sur la diminution : Conséquences sociales (isolement) / réprimandes / menaces / douleur / punitions déplacées dans le temps.
Beaucoup d'influence sur l'augmentation et le maintien du comportement : Bruit / agitation / stimulation visuelle / attention sociale limitée / incohérence des réactions / arrêt, isolement / conséquences sociales (isolement).
A chaque comportement est attachée une fonction, qu'il convient d'analyser :
"- Obtenir des conséquences attendues (un processus de renforcement positif) : par exemple obtenir un jouet, un objet, de la nourriture, de l’attention …
- Éviter des conditions environnementales perçues comme aversives ou essayer d’y échapper (processus de renforcement négatif)
Il existe quatre fonctions relatives aux facteurs de maintien des comportements défi (Carr 1994, Emerson 2001) :
- Le renforcement positif comprenant les renforçateurs sociaux comme l’attention ainsi que les renforçateurs matériels
- Le renforcement négatif comprenant l’évitement de situations, de bruits, d’activités…
- Le renforcement positif automatique provenant de stimuli perceptifs du comportement lui-même ou de ses effets psychologiques. Par exemple le balancement dans le cas de stéréotypies envahissantes
- Le renforcement négatif automatique comprenant l’atténuation d’états de surexcitation ou l’atténuation de la douleur."
Plusieurs comportements peuvent exister pour une même fonction et vice versa. Il conviendra de les déterminer afin d'agir sur la fonction et non pas sur le comportement.
La classification de fonctions :
- éviter / échapper à des indésirables (internes : douleurs / irritation / faim - externes : attention / activités ou tâches difficiles / changement de routines / interruption d’une tâche préférée)
- obtenir des désirables (internes : balancements / endorphines / stimulation visuelle, etc - externes : attention / activités préférées / nourriture / argent).
97% des comportements défis ont une ou plusieurs fonctions. 88% d’attention - 27% de solitude - 72% d’évitement, 41% de tangibles, 66% sont multifonctions.
L’évaluation fonctionnelle est réalisée lorsque l’on a pu accomplir 3 étapes fondamentales :
- décrire les comportements
- identifier les circonstances, conditions personnelles, environnementales qui influencent le comportement, prédire le moment.
- définir la ou les fonctions (renforçateur de maintien) que les comportements produisent pour la personne.
Un des points très important soulevé dans le module, et dans le livre d'E. Willaye est la qualité de vie de la personne. Plus cette qualité est dégradée, plus les comportements défis sont importants et apparaissent. Il convient de veiller particulièrement à améliorer la qualité de vie de la personne afin que ces comportements s'estompent.
Les supports positifs au comportement sont naturellement le fait d’aimer la vie, d’être le plus autonome possible, indépendant, de vivre une vie la plus normale possible, de dépasser les comportements à problèmes.
Les rôles sociaux doivent être encouragés, en les mettant en valeur, les maintenant et les défendant.
Les valeurs donnent un sens aux actions et aux techniques.
Developper une perspective orientée vers la valorisation des rôles sociaux, ce qui améliore l’image sociale et développe des compétences.
Pour une personne autiste, les améliorations passent impérativement par l'aménagement de son environnement, en fonctions de ses particularités / difficultés.
Il s'agit de prendre en compte les antécédents contextuels (maladies, douleurs, sommeil, etc) puis les antécédents immédiats (stimuli sensoriels, non compréhension de consignes, etc).
Ils doivent absolument être analysés afin que ces antécédents puissent être traités, diminués et aménagés (organisation des taches, aide à la planification, organisation de l'espace, gestion sensorielle, etc).
Lorsque le comportement apparait, il faudra développer des outils pour une amélioration de la communication, afin qu'il soit géré :
"Il s’agit donc de remplacer le comportement défi par un comportement ayant une équivalence fonctionnelle. Pour cela trois secteurs de compétences sont plus particulièrement sollicités : les compétences sociales, les compétences de communication et les compétences relatives à l’indépendance et à l’autonomie.
1. Développer les compétences de communication et de relations sociales. Il s’agit d’apprendre à la personne qu’elle peut obtenir ce qu’elle souhaite à l’aide d’un mot, d’une image, d’un signe ou tout autre moyen de communication approprié plutôt qu’en utilisant un comportement défi. Par exemple obtenir à boire en montrant un pictogramme de verre d’eau plutôt qu’en jetant son verre par terre. »
Il convient d’augmenter l’organisation de la tâche, en adaptant l’attente, l’environnement (organiser l’espace, le temps, le matériel), favoriser une communication simple et claire.
Il est important de ne pas donner trop de détails, de laisser des temps de latence de compréhension (fonctions exécutives).
« 2. Utiliser un renforçateur : il s’agit d’augmenter la fréquence d’un comportement souhaité en renforçant chacune de ses apparitions et à diminuer la fréquence d’apparition d’un comportement indésirable en procédant à l’extinction de celui-ci (Miltenberg, 2004).
3. Compter sur l’efficacité de la réponse : les comportements défis sont souvent très efficaces puisqu’ils ont un impact fort sur l’environnement et les conséquences sont fréquentes et immédiates. Si une personne casse des objets jusqu’à obtenir ce qu’elle souhaite, il est probable qu’on se précipite pour le lui donner. Pour remplacer un comportement défi par un comportement approprié, il faut que le comportement approprié ait la même valeur d’efficience. S’il est plus efficace d’obtenir de l’eau en jetant son verre par terre, qu’en montrant une image de verre, alors la personne choisira en toute logique la manière la plus efficace. Il faut donc être vigilant à répondre systématiquement à une demande formulée d’une manière appropriée. "
Ensuite il conviendra d'agir sur les conséquences :
"1. L’extinction : il s’agit de ne pas accéder aux conséquences renforçantes, c’est-à-dire à ce que la personne souhaite obtenir en échange de son comportement (Emerson 2001, Miltenverger, 2004). Cela fonctionne particulièrement bien lorsque les comportements défis ont pour objet la recherche d’attention, l’obtention d’activités ou d’objets.
2. le renforcement non contingent : il s’agit de donner à la personne un accès illimité ou temporellement définit aux conséquences ou renforçateur qu’elle obtient par son comportement défi. Par exemple si une personne hurle/crie/pleure jusqu’à obtenir un jouet particulier, pourquoi ne pas lui permettre d’obtenir ce jouet à tout moment ? Ou sur des plages horaires définies, mais en fréquences suffisantes pour que cela comble son besoin ?
3. La redirection : lorsque les comportements défis sont nombreux et fréquents il est parfois nécessaire de rediriger la personne vers une situation ou une interaction pour laquelle il y aura une issue positive. "
Beaucoup d'enfants ont des diagnostics de troubles du comportement ou de Trouble Oppositionnel et de Provocation, qu'il soit autiste, TDAH ou autre. Il convient de vraiment analyser ces comportements pour mieux les comprendre, les gérer et faire en sorte d'améliorer la qualité de vie de la personne qui en souffre ainsi que sa famille et son entourage. C'est un point qui me parait vraiment très important pour développer le potentiel d'une personne et ne plus la cantonner à un comportement.
Ce n’est pas la personne qui est à punir mais le comportement.
Punir quelqu’un ne lui apprend jamais ce qu’il doit faire. Ce n’est jamais efficace.
Les techniques aversives (privations, remontrances, violences, isolement abusif) sont à proscrire.
Tout le monde peut apprendre et cela a des conséquences :
Une vie riche et valorisante
Une augmentation de la confiance
Le pouvoir d’accepter l’échec
La capacité à se remettre en question
En adaptant les systèmes d’horaires, de communication, en favorisant les activités valorisantes, dans le respect de la personne.
Une dernière chose très importante à se rappeler : si la méthode appliquée ne fonctionne pas, il faut se remettre soi en question. Et réessayer, de nouveau.