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Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 11:16
par EnHans
hum... c'est différent : Ne pas avoir la fibre paternelle, tu inclus là tous les enfants (handicapés ou pas). Non, non, ce qui m'a choqué, c'est l'accent mis sur le fait que le gamin soit autiste. Ce n'est pas juste : Imagine si tous les papas se barraient lorsqu'ils se rendaient compte que leur gamin était autiste !

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 14:16
par daphnée
Oui je pense que Contrôleur a voulu dire qu'il a l'impression de ne pas avoir la fibre paternelle, donc avec un enfant autiste qui a priori semble plus difficile à gérer, cela lui fait d'autant plus peur.

Une fois j'ai vu un beau film à la tv (je ne me souviens plus du nom). L'enfant est autiste, mais pas tout de suite diagnostiqué. La mère sait de manière instinctive comment s'en occuper. C'est beau. Alors que dans le film, je ne crois pas qu'elle soit autiste. Ca doit venir de l'amour de la mère pour son enfant.

En dehors de l'envie ou non d'avoir un enfant, peux t-on vraiment savoir à l'avance si on va bien s'en occuper ? Peux t-on en juger avec les enfants des autres ? Je ne suis pas sûre.

Je pense donc EnHans que tu t'es vexé alors que ce n'était pas méchant ce qu'a voulu dire Contrôleur.

Mais en effet, certains adultes ont peur que l'enfant soit autiste. Sans doute ont-ils tout simplement peur de ne pas être à la hauteur : que l'enfant souffre. Ce n'est pas instinctif pour tout le monde de savoir réagir. Ca s'apprend d'ailleurs...

Oui je comprends assez ce que tu as vécu Contrôleur. Mais pourquoi tu te sentais de trop si ce n'est pas indiscret ?

Quand tu dis "Tout ça pour quoi au fond ?", tu dis certainement que la relation n'avait pas assez de sens pour toi c'est ça ?

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 14:26
par EnHans
Hein ?! Pourquoi aurais-je été vexé ? :innocent:

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 14:30
par daphnée
Erreur de terme de ma part désolée :)

J'aurais dû plutôt dire quelque chose comme "offusqué".

En effet, j'aurais pu proposer "vexé" si tu étais toi-même diagnostiqué avec un TSA, mais c'est ton enfant qui l'est.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 14:59
par EnHans
Offusqué, oui tu te rapproches ! Mais le fait que je sois diag ou pas n'a rien à voir. C'est de dire qu'un enfant handicapé fait fuir qui m'a fait réagir.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 15:38
par freeshost
Le validisme est un virus fortement socialement transmissible. Et on dirait qu'il n'y a malheureusement pas d'immunité de groupe contre ça.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 18:58
par daphnée
EnHans a écrit : mercredi 13 mai 2020 à 14:59 Offusqué, oui tu te rapproches ! Mais le fait que je sois diag ou pas n'a rien à voir. C'est de dire qu'un enfant handicapé fait fuir qui m'a fait réagir.
Je comprends.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 22:46
par Dehlynah
Le pire c'est quand les gosses me ressemblent quand j'avais leur âge. Et quand y'a l'autisme qui s'en mêle, euh y'a un moment je prends mes valises et je me barre. Circulez y'a plus rien à voir.
Lire ça dès le matin, c'est hard... pour le moins... Ne le vois pas comme un reproche...
idem "gloups", c'est pour le moins hard comme expression...Même si dans le fond je comprends...Bon là on parle plus d'attirance mais de rejet alors...
Une fois j'ai vu un beau film à la tv (je ne me souviens plus du nom). L'enfant est autiste, mais pas tout de suite diagnostiqué. La mère sait de manière instinctive comment s'en occuper. C'est beau. Alors que dans le film, je ne crois pas qu'elle soit autiste. Ca doit venir de l'amour de la mère pour son enfant.
Re gloups, non alors l'instinct maternel de la mère courage qui arrive à passer tous les obstacles pour son enfant, au secours... Ouais c'est super beau sur le papier, à la télé, mais quid du burn out, de l'épuisement, et de la pu...ain de culpabilisation quand on aime son enfant mais qu'on n' en peut plus, qu'on y arrive pas- plus !!

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : mercredi 13 mai 2020 à 23:46
par daphnée
Ah d'accord. En fait, je n'ai pas d'enfants, je ne peux pas trop juger.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : jeudi 14 mai 2020 à 8:58
par Controleur
Je ne rejettait pas cet enfant du fait de son autisme, je l'ai même traité dignement. Par contre j'ai percu très vite que je ne me sentais pas à ma place auprès de cet enfant et de sa maman.

Ce n'est pas maltraité un adolescent autiste que de lui apporter son plateau repas et de tenter de créer un peu de lien quand vous êtes un parfait inconnu. Hélas , de part l'évolution tragique et le contentieux juridique en cours, ne ne craint que lui même oublie cette facette pour ne retenir alors que la facette de "l'ennemi"

Mais comprenez une chose importante:La charge mentale de s'occuper d'un enfant c'est pas que parler avec lui, c'est se triturer les méninges pour le stimuler pour remettre en question ce qu'on a fait pour l'éduquer, lui montrer ce qu'il peux faire, ne peux pas faire au vu de la réalité.

C'est déjà un exploit de nettoyer régulièrement ma table, débarasser ma vaisselle, ranger mon linge, faire le ménage donc es ce que la présence d'un enfant qui ne serait pas du fait de mes spermatozoïdes, ne posserait pas problème cognitivement? Si.

Quand je suis à bout, filtrer ce que je dit est dur et donc je dit brut de décoffrage ce que je pense.

"Re gloups, non alors l'instinct maternel de la mère courage qui arrive à passer tous les obstacles pour son enfant, au secours... Ouais c'est super beau sur le papier, à la télé, mais quid du burn out, de l'épuisement, et de la pu...ain de culpabilisation quand on aime son enfant mais qu'on n' en peut plus, qu'on y arrive pas- plus !!"

Ma maman fut parfois à bout et pleurait parce qu'elle savait plus s'y prendre avec moi justement. L'instinct maternel fait pas tout, surtout pour l'aide aux devoirs , l'apprentissage du permis de conduire vers la conduite accompagnée.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : jeudi 14 mai 2020 à 11:08
par Dehlynah
Et même si c'était ton enfant, ce ne serait pas simple, alors...Oui c'est ça quand on a déjà du mal à s'occuper de soi...Alors on sort de ses limites, on puise dans des ressources inimaginables, insoupçonnées, mais souvent on (enfin moi) se sent vidé, épuisé au sens strict du terme, quand c'est notre enfant on est obligé de rester sur le pont (et encore y en a qui craquent), alors oui quand t'as pas d'obligations parentales, pas de lien filial, et pas cet amour parfois immense qui porte (Daphnée c'est aussi une réalité cet amour, mais pas H24) que tu as déjà donné ce que tu pouvais (d'après ce que tu dis, c'est énorme déjà d'avoir essayé), à un moment tu n'as d'autre choix que de te protéger toi et te soustraire...

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : jeudi 14 mai 2020 à 11:28
par daphnée
ok je vois ce que vous voulez dire

après avoir un enfant c'est un choix à assumer, on peut aussi demander de l'aide...

mais bon je comprends totalement ceux qui découragent, je suis la première à décourager en ce moment d'en avoir un

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : vendredi 15 mai 2020 à 17:26
par apache
C’est marrant, la semaine dernière mon psy m’a demandé si j’avais des amis « comme moi » et si on se reconnaissait entre nous. Sur le moment je n’ai pas compris qu’il parlait d’autisme.
Moi j’ai surtout tendance à m’approcher des personnes qui ont le même intérêt que moi, sinon la conversation est rapidement difficile, voire désagréable.
Et je ne suis pas sûre que je serais capable de différencier une personne neurotypique d’une personne neuroatypique.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : vendredi 15 mai 2020 à 18:41
par lulamae
apache a écrit : vendredi 15 mai 2020 à 17:26
Et je ne suis pas sûre que je serais capable de différencier une personne neurotypique d’une personne neuroatypique.
Je ne crois pas que ce soit possible du reste, sinon après avoir eu une conversation approfondie ; mais je ne trouve pas que cela se voie comme ça, à l'oeil nu. :)
Et puis, les particularités chez les uns ou les autres, peuvent venir de tout et n'importe quoi, on n'en sait rien, ni dans le degré de manifestation de certains "traits", ni dans l'origine.

Re: "attirance" (dans le sens reconnaissance) entre autistes

Posté : vendredi 15 mai 2020 à 22:16
par Dehlynah
ok je vois ce que vous voulez dire

après avoir un enfant c'est un choix à assumer, on peut aussi demander de l'aide...

mais bon je comprends totalement ceux qui découragent, je suis la première à décourager en ce moment d'en avoir un
bon on s'éloigne du sujet, encore que je dirais que l'aide pourrait venir de personne connaissant l'autisme ou du moins pour lesquelles certains fonctionnements sont familiers et qui n'aura pas de rejet ou de jugements envers ceux-ci (par exemple, je comprends au fond, c'ets à dire viscéralement - même si elles me sont insupportables - les crises de mes enfants, je me suis entendue dire - et par ma famille- qu'ils n'étaient pas " normaux" etc. Mes crises étaient rejetées aussi d'ailleurs, jugées, j'étais " folle")
sinon bah le "yaka -fokon" c'est facile ( cf. "faut assumer") comme disait un de mes psychologue ( là-dessus il avait juste) .... Pour demander de l'aide il faut :
1. pouvoir reconnaître ses difficultés, celles de ses enfants
2. Oser, s'extérioriser pour demander de l'aide
3. Trouver les bonnes personnes ( cf ci -dessus par exemple, des personnes ouvertes et intelligentes, autant dire que ça ne court pas les rues)
Je te laisse imaginer la difficulté, déjà pour une personne lambda alors pour une personne autiste...

Tiens d'ailleurs c'est ce psy aussi qui me répétait sans cesse " vous êtes une race à part les aspergers" " Vous pouvez pas savoir comme vous vous ressemblez"...Hum... j'ai changé de psy (pour des trucs encore plus costauds), d'autant qu'il me parlait tout le temps de sa femme qu'il avait soit disant diag Asperger, bref il sortait des limites du professionnalisme le plus primaire...Et c'est moi qui devait lui dire d'arrêter de généraliser " ah vous les aspergers..." ( il avait une fascination maladive pour les aspergers je crois) et d'idéaliser...
Je dirais que le niveau d'investissement dans un sujet, un domaine, peut être un point de rencontre avec une personne (autiste ou pas), sa sincérité aussi, sa sensibilité (ne pas faire les choses pour paraître mais parce qu'on les aime vraiment, profondément)