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Autisme et violence

Posté : lundi 18 mai 2020 à 0:33
par Herlock Martin
Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A.".


Bonsoir,

le but de ce fil de discussion est de vous demander des témoignages sur des situations, des retours, des commentaires, des reproches que vous avez pu vivre et qui tournaient autour de la violence.

Attention je ne parle de violence subie par vous, je crois que des discussions existent déjà à ce sujet !
Je parle bien de vécus concernant une violence vécue par autrui dont vous auriez été l'auteur.e.

Bien sûr, je ne voudrais pas tomber dans les clichés concernant l'angélisme des autistes, l'incapacité à faire du mal à une mouche etc... Mon but est d'avoir des retours de situations qui vous ont vu être réellement ou perçu comme violent.e, que ce soit verbalement, psychologiquement ou physiquement...

De plus, je voudrais avoir vos points de vue et vécus sur des situations autres que les "crises autistiques", sauf si bien sûr tout accès de colère est toujours une déclinaison de ce type de réaction.

A titre d'exemple et pour commencer là où je vous demande de témoigner, j'ai pour ma part à travailler sur des situations où mon angoisse prend le dessus et de fait mon attitude n'est pas perçue pour ce que je voudrais qu'elle soit...mon fils chute, une assiette dans les mains, il se fait mal, heureusement uniquement du fait de la chute, il ne se blesse pas avec les bris de l'assiette...quand j'arrive sur place, craignant de le trouver blessé, je m'emporte à chercher à comprendre pourquoi une assiette dans cette situation (on est pas à table et loin de l'heure du repas), je le relève en panique pour vérifier s'il n'est pas ouvert ou coupé, tout en hurlant ce qui me passe par la tête en terme de recherche d'éléments de compréhension et de maîtrise de la situation... résultat il part voir sa mère, tout le monde a cru que je le grondais, tout le monde a eu peur, on m'a dit que j'avais été violent... :sick: :sick: :sick:

Alors, ce n'est sans doute pas que ma condition de personne TSA, qui m'a fait réagir de la sorte...mais il est fréquent que des comorbidités soient présentes chez les personnes autistes, ici trouble anxieux, possible SSPT, c'est à voir....

Du coup, est-ce que c'est parlant pour vous ? Peut-on être TSA et violent (même sans en avoir conscience bien sûr) ? Certains d'entre vous ce sont-ils battus ? avez vous cassez des objets ? avez vous criez sur des gens ?

Merci pour vos partages d'expériences.

Re: Autisme et violence

Posté : lundi 18 mai 2020 à 0:54
par Lilette
Les autistes peuvent mentir.
Les autistes peuvent être violent.
Les autistes peuvent être ... plein de choses.
Les autistes sont humains.
(c'est fou !)

Re: Autisme et violence

Posté : lundi 18 mai 2020 à 1:59
par Herlock Martin
Lilette a écrit : lundi 18 mai 2020 à 0:54 Les autistes peuvent mentir.
Les autistes peuvent être violent.
Les autistes peuvent être ... plein de choses.
Les autistes sont humains.
(c'est fou !)
Lilette, je dis bien dans mon message de départ que je ne crois pas aux clichés, l'angélisme, les autistes qui ne cassent pas de noix, récupèrent les araignées délicatement dans un mouchoir pour les mettre à l'extérieur de la maison.... donc merci pour ta participation mais le "c'est fou" en taille de police d'assurance n'était pas nécessaire. Je voudrais juste des témoignages divers...

Si tu veux tout savoir, un professionnel a renseigné un de mes proches en lui affirmant que les personnes SA ne pouvaient pas diriger de violence vers autrui, et cela en se basant sur sa formation, son expérience et les personnes SA de sa connaissance... aussi comme mon expérience sera rejetée comme argument, je posais la questions ici pour avoir des retours d'expériences, qui ne me serviront pas à contredire ce professionnel et/ou me battre avec lui, mais me faire une validation personnelle par la preuve du témoignage, donc ce n'est pas pour moi sortir une énormité et ma question dans ce contexte n'est pas folle. J'espère que tu comprends mieux ma démarche et que sans ton approbation, j'ai au moins de ta part autre chose que du dédain ou du mépris.
Bonne fin de nuit et bonne semaine à toi :)

Re: Autisme et violence

Posté : lundi 18 mai 2020 à 9:38
par Marisol
Bonjour
Normalement, je ne dois pas intervenir ici (espace TSA) et je ne souhaites pas non plus exposer des éléments trop privés qui ne me concernent pas directement.
Toutefois, souhaites tu recevoir en mp des infos (limitées) concernant les comportements de mon fils (comme dans ton exemple de l'assiette) ?
Belle journée.

(ps : alors moi, par contre, je récupère délicatement les araignées pour les mettre dehors :) )

Re: Autisme et violence

Posté : lundi 18 mai 2020 à 18:43
par Controleur
Herlock Martin a écrit : lundi 18 mai 2020 à 0:33 Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A.".


Bonsoir,

le but de ce fil de discussion est de vous demander des témoignages sur des situations, des retours, des commentaires, des reproches que vous avez pu vivre et qui tournaient autour de la violence.

Attention je ne parle de violence subie par vous, je crois que des discussions existent déjà à ce sujet !
Je parle bien de vécus concernant une violence vécue par autrui dont vous auriez été l'auteur.e.

Bien sûr, je ne voudrais pas tomber dans les clichés concernant l'angélisme des autistes, l'incapacité à faire du mal à une mouche etc... Mon but est d'avoir des retours de situations qui vous ont vu être réellement ou perçu comme violent.e, que ce soit verbalement, psychologiquement ou physiquement...

De plus, je voudrais avoir vos points de vue et vécus sur des situations autres que les "crises autistiques", sauf si bien sûr tout accès de colère est toujours une déclinaison de ce type de réaction.

A titre d'exemple et pour commencer là où je vous demande de témoigner, j'ai pour ma part à travailler sur des situations où mon angoisse prend le dessus et de fait mon attitude n'est pas perçue pour ce que je voudrais qu'elle soit...mon fils chute, une assiette dans les mains, il se fait mal, heureusement uniquement du fait de la chute, il ne se blesse pas avec les bris de l'assiette...quand j'arrive sur place, craignant de le trouver blessé, je m'emporte à chercher à comprendre pourquoi une assiette dans cette situation (on est pas à table et loin de l'heure du repas), je le relève en panique pour vérifier s'il n'est pas ouvert ou coupé, tout en hurlant ce qui me passe par la tête en terme de recherche d'éléments de compréhension et de maîtrise de la situation... résultat il part voir sa mère, tout le monde a cru que je le grondais, tout le monde a eu peur, on m'a dit que j'avais été violent... :sick: :sick: :sick:

Alors, ce n'est sans doute pas que ma condition de personne TSA, qui m'a fait réagir de la sorte...mais il est fréquent que des comorbidités soient présentes chez les personnes autistes, ici trouble anxieux, possible SSPT, c'est à voir....

Du coup, est-ce que c'est parlant pour vous ? Peut-on être TSA et violent (même sans en avoir conscience bien sûr) ? Certains d'entre vous ce sont-ils battus ? avez vous cassez des objets ? avez vous criez sur des gens ?

Merci pour vos partages d'expériences.
On peux être TSA et exprimer sa colère, son désaccord, sa désapprobation en perdant le contrôle

:arrow: Situation largement vécue c'était dans la rue, j'avais 3-4 ans, je n'étais pas rentré en maternelle. Je demande avec insistance très fort une question et en ayant tellement envie d'avoir la réponse qui ne vient pas je me bloque, je vois cet adulte qui veux pas me répondre, veux m'ignorer, m'effacer. Je hurle avec toujours autant d'insistance et pim une remarque cinglante à laquelle je réponds.

:arrow: Au collège je giffle une peste en lui disant que dorénavant elle manquerait plus jamais de respect aux mecs.

:arrow: Je sortais du lycée, j'avais des outils de bricolage à portée de main, quelqu'un de l'atelier voulait me casser la figure. Je l'attends, je le vois avec sa bande de potes mais il m'évite alors que j'ai un pied de biche à la main.

:arrow: Toujours au lycée, je croise un gars avec qui je me fritte depuis le collège, il me parle mal, je l'empoigne et le prends par surprise avec un surnom très dévalorisant et il se met à pleurer de peur.

:arrow: Dans mon nouveau lycée, je recroise un gars à qui j'ai mis un coup de boule. Alors bon on se cherche mais ça vient pas, ses potes veulent pas me laisser partir donc je passe par un autre côté. Et le gars insiste, il veux me défoncer et me demande si je pense qu'il va me laisser partir et je lui dit oui dans les yeux. Donc il me laisse se tirer et là je remonte dans le quartier, y'a une bande qui m'a agréssé y'a longtemps. Et là ils remarquent que je suis pas tranquille et là je sort la masse, je leur cours après ,ca les fait détaller comme des lapins.

:arrow: Dans mon immeuble quand j'étais étudiant, j'avais une masse et un pied de biche à portée dans mon placard.

Maintenant à 31 ans je veux pas revivre ce genre de situations et je préfère ignorer les tocards du quotidien qui viennent me manquer de respect parce que c'est tellement devenu bannalisé que ça serait pas compris que je mette une pêche à un pauvre type en magasin.

Je n'agresse pas les gens mais comprends que si quelqu'un veux m'agresser je peux lui faire très mal et laisser les flics le mettre en taule.

Re: Autisme et violence

Posté : mercredi 20 mai 2020 à 12:11
par Jean
Il y a le sujet "Délinquance et autisme", mais celui-ci est donc pour des témoignages.

viewtopic.php?f=6&t=621

Re: Autisme et violence

Posté : mercredi 20 mai 2020 à 12:24
par Jean
Cela me fait penser à trois situations en collège.

C. est persécuté au collège. Ses parents lui expliquent qu'il ne faut pas réagir, car sinon, ce serait lui qui en supporterait les conséquences, qui serait exclu du collège. Le dernier jour de classe dans ce collège, car il doit en changer à la rentée suivante : ses parents lui disent qu'il peut y aller. Il tabasse donc ses persécuteurs.

Ogawa est aussi persécuté par un autre collégien. Un jour, il pose calmement ses lunettes et décide de se battre. Il cogne l'autre élève. Ils seront punis tous les deux - légèrement, ce qu'il trouve normal. Les autres élèves le remercient d'avoir remis à sa place cet élève qui emm.. beaucoup d'autres. Et cet élève devient correct.

Dans le même collège, un élève autiste cache dans sa manche un compas, pour piquer ceux qui s'attaquent à lui. Disproportion entre les moqueries et l'utilisation d’une arme "par destination".

3 exemples de violence expliquée par le harcèlement scolaire.

Re: Autisme et violence

Posté : mercredi 20 mai 2020 à 12:46
par Dehlynah
ben oui, si je me sens agressée, submergée, je peux réagir violemment, contre l'autre, mais plus souvent contre moi.
J'avais un voisin qui mettait de la techno nuit et jour, j'ai vraiment sérieusement pensé à le tuer. Mon ex a à moitié défoncé sa porte, le mec même après que les flics sont venus le verbaliser, il a recommencé...

En fait je suis très impulsive " je rentre dedans", j'oublie la peur, le danger, mais aussi devant des situations d'injustice...
Ado, je me suis jetée sur mon père qui maltraitait un chaton par ex. pour qu'il arrête, je l'ai frappé dans mon mouvement, ça a mal tourné...
Je me suis souvent battu à l'école, pour défendre d'autres enfants ou en réaction à des attaques ( mais le problème est aussi que je sur-réagis...)

Re: Autisme et violence

Posté : jeudi 21 mai 2020 à 17:33
par Herlock Martin
Marisol a écrit : lundi 18 mai 2020 à 9:38 Bonjour
Normalement, je ne dois pas intervenir ici (espace TSA) et je ne souhaites pas non plus exposer des éléments trop privés qui ne me concernent pas directement.
Toutefois, souhaites tu recevoir en mp des infos (limitées) concernant les comportements de mon fils (comme dans ton exemple de l'assiette) ?
Belle journée.

(ps : alors moi, par contre, je récupère délicatement les araignées pour les mettre dehors :) )
Pas de souci pour les mp... :)

Merci par ailleurs pour les témoignages.
Et @Jean, oui je connais l'existence d'une discussion sur la délinquance, mais là je voulais une discussion autour d'actes non répréhensibles. Des témoignages de situations vécues que l'on peut qualifier de violentes soit parce qu'on en a clairement conscience en les vivant, soit parce qu'elle nous semble une réaction normale, mais d'un point de vue extérieur on nous fait remarquer qu'en fait, non ce n'est pas tout à fait normal et on a bien sur-réagi en versant dans la violence...