L'emploi accompagné - être accompagné par un(e) job-coach

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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margotton91
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L'emploi accompagné - être accompagné par un(e) job-coach

#1 Message par margotton91 » lundi 21 septembre 2020 à 15:47

Bonjour,

En novembre 2019, j'ai intégré le dispositif de l'emploi accompagné, après accord de la MDPH. Dans le département où je vis, seules 2 structures sont agréées pour cela. Il s'agit d'associations ou de fédérations oeuvrant pour les personnes atteintes d'handicaps de tous types donc pas spécialisées dans l'accompagnement des personnes avec TSA.
Jusqu'à ce que je trouve, seule, le poste que j'occupe actuellement, je ne ressentais pas énormément cette non spécialisation mais depuis que je suis en poste, cela est beaucoup plus flagrant, à un point tel que j'en viens à me demander si je ne vais pas quitter le dispositif. Je réfléchis encore...
Je me suis accrochée avec ma job-coach. En fait, j'ai réalisé qu'elle "sait" ce qu'est le TSA mais qu'elle ignore tout du fonctionnement d'une personne avec TSA. C'est venu à la suite des réflexions qu'elle m'a faites... Comme j'étais fatiguée et qu'elle n'entendait pas ce que je lui disais, par écrit, je l'ai invitée -certes peu diplomatiquement, tellement j'étais lasse/fatiguée- à se documenter en lui fournissant des références de sites/ouvrages et en lui indiquant que le feeling et l'intuition ne suffisaient pas pour accompagner des personnes de ma condition.
Evidemment, elle n'a pas apprécié et je doute fort qu'elle ait pris le temps de se documenter.
A l'heure qu'il est, je suis assez déçue car, en fait, c'est moi qui lui fournit des adresses, des contacts : son carnet d'adresses est vide ou quasiment. Elle m'a demandé de faire des efforts, de m'adapter, de prendre sur moi et a été jusqu'à me dire que, de ma condition, ils sont peu nombreux à être aussi autonomes dans leur quotidien que je ne le suis, à avoir une voiture, conduire et vivre dans leur propre logement... J'ai 53 ans. J'ai eu connaissance de mon diagnostic à 51 ans et suis j'en suis arrivée là (de tout ce qu'elle m'a "reproché") c'est parce que j'ai travaillé pendant 20 ans mais à quel prix, avec quels efforts...
Si cela parle à certains d'entre vous, je serai heureuse d'avoir connaissance de votre témoignage.

Merci
(Je vous invite à lire ma présentation et à prendre connaissance de mes derniers posts dans lesquels je parle déjà de cela mais en ayant moins avancé dans ma réflexion.)
Pré-diagnostic TSA asperger, de niveau faible à modéré, par psychologue clinicien en 03/2019
Confirmation par psychiatre en 04/2019, à 51 ans
Juin 2020 : tests du bilan diagnostic réalisés dans le privé - QI hétérogène

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Controleur
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Re: L'emploi accompagné - être accompagné par un(e) job-coach

#2 Message par Controleur » vendredi 25 septembre 2020 à 6:58

margotton91 a écrit : lundi 21 septembre 2020 à 15:47 Bonjour,

En novembre 2019, j'ai intégré le dispositif de l'emploi accompagné, après accord de la MDPH. Dans le département où je vis, seules 2 structures sont agréées pour cela. Il s'agit d'associations ou de fédérations oeuvrant pour les personnes atteintes d'handicaps de tous types donc pas spécialisées dans l'accompagnement des personnes avec TSA.
Jusqu'à ce que je trouve, seule, le poste que j'occupe actuellement, je ne ressentais pas énormément cette non spécialisation mais depuis que je suis en poste, cela est beaucoup plus flagrant, à un point tel que j'en viens à me demander si je ne vais pas quitter le dispositif. Je réfléchis encore...
Je me suis accrochée avec ma job-coach. En fait, j'ai réalisé qu'elle "sait" ce qu'est le TSA mais qu'elle ignore tout du fonctionnement d'une personne avec TSA. C'est venu à la suite des réflexions qu'elle m'a faites... Comme j'étais fatiguée et qu'elle n'entendait pas ce que je lui disais, par écrit, je l'ai invitée -certes peu diplomatiquement, tellement j'étais lasse/fatiguée- à se documenter en lui fournissant des références de sites/ouvrages et en lui indiquant que le feeling et l'intuition ne suffisaient pas pour accompagner des personnes de ma condition.
Evidemment, elle n'a pas apprécié et je doute fort qu'elle ait pris le temps de se documenter.
A l'heure qu'il est, je suis assez déçue car, en fait, c'est moi qui lui fournit des adresses, des contacts : son carnet d'adresses est vide ou quasiment. Elle m'a demandé de faire des efforts, de m'adapter, de prendre sur moi et a été jusqu'à me dire que, de ma condition, ils sont peu nombreux à être aussi autonomes dans leur quotidien que je ne le suis, à avoir une voiture, conduire et vivre dans leur propre logement... J'ai 53 ans. J'ai eu connaissance de mon diagnostic à 51 ans et suis j'en suis arrivée là (de tout ce qu'elle m'a "reproché") c'est parce que j'ai travaillé pendant 20 ans mais à quel prix, avec quels efforts...
Si cela parle à certains d'entre vous, je serai heureuse d'avoir connaissance de votre témoignage.

Merci
(Je vous invite à lire ma présentation et à prendre connaissance de mes derniers posts dans lesquels je parle déjà de cela mais en ayant moins avancé dans ma réflexion.)
Je pense que une job coach a besoin d'une solide formation de médecine en neuropsychologie et des qualités personnelles qui font que quand elle te reçoit: elle est disponible pour toi et à l'écoute.

j'ai l'impression que le job-coaching est le genre d'eldorado professionnel que certaines personnes un peu paumés mais pas du tout fait pour ce métier veulent investir en croyant pouvoir le faire, en pensant avoir une fibre sociale alors qu'en vérité ils et elles ont surtout un tas de problèmes persos pas résolus qu'ils voudraient résoudre au travers ce job. Un peu comme celui qui as été harcellé très longtemps et qui veux devenir flic pour se venger de ses bourreaux .

ëtre job-coach que ce soit au masculin et au féminin c'est accepter une mission un peu ingrate: te redriver. Et pour redriver, il faut être disponible, à l'écoute.

Ma redriveuse qui fut ma job-coach, je sais pas comment l'expliquer: il y'a eut bonne entente dès le premier jour ou je l'ai vu à une conférence organisée à limoges, c'était même la propre fille de celle qui m'avait diagnostiqué. quand elle venait chez moi, je prenais soin d'elle et elle m'as apporté beaucoup pour vraiment me faire devenir adulte. Et quand on s'est dit au revoir, elle venait de mettre au monde son enfant, je lui avais fait une bise sur sa joue droite (lol le truc même gentil pourtant qui m'a electrifié...) en lui disant que je l'oublirais pas... Et on s'écrit toujours, elle a même apporté son témoignage dans une procédure pénal ou je suis victime.

Ta redriveuse si je puis dire, elle part du principe selon lequel elle n'a pas à te faire de cadeaux sauf que bon on est dans de la transgression du pacte thérapeuthique. Je connais d'ailleurs des thérapeuthes conflictuelles avec leur patients mais qui sont aussi dans le respect du patient, de leur histoire, leur vécu. te dire à toi personne diagnostiquée à 51 ans, que tu dois maintenir ces acquis alors qu'elle sait le prix payé, c'est ni plus ni moins que violence reflexive, u même titre qu'on dirais à une victime de harcelement qu'elle a des tords partagés avec son agresseur ...



Tu as 51 ans , tu as une experience de vie et professionnelle aussi que tu peux nous transmettre. a mes yeux c'est toi aussi qui as des choses à nous dire.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.

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