Une expérience curieuse ?
Posté : samedi 3 avril 2021 à 13:57
Bonjour à tous,
Si ce sujet a déjà été évoqué par le passé, je m’en excuse, j’ai remonté pas mal de pages pour vérifier s’il ne ferait pas doublon.
Je suppose que vous connaissez toutes et tous la satiété sémantique (=le fait de répéter un mot tellement de fois qu’il finit par perdre son sens, pour ne devenir qu’une suite de syllabes absurde).
Il se trouve que j’ai vécu plusieurs fois au cours de ma vie un phénomène similaire, mais cela concernait non pas des mots, mais les autres être vivants dans mon champ de vision (dont moi-même), je m’explique :
La première fois que cela m’est arrivé - j’étais très jeune - j’ai simplement voulu jeter un œil dans le miroir et au lieu de me voir en tant que « moi », je me suis vue en tant qu’humaine, de la même manière qu’un extra-terrestre m’aurait vue s’il débarquait sur terre pour la première fois : l’éclat mat de ma peau jurait avec le matériau dur et luisant qui constitue mes globes oculaires, les longues extensions mobiles qui prolongent chacun de mes membres (on oublie souvent combien une main peut être une étrange chose) semblaient animées de mouvements saccadés, et que dire de ces longs filaments chitineux (mes cheveux !)... Je me souviens avoir couru voir mon père pour lui raconter ce que j’avais observé (ce à quoi il a répondu que j’étais complètement cinglée), et surtout avoir ressenti un vague dégoût pour cette créature de chair et de sang que j’avais pu entr’apercevoir l’espace d’une seconde...
Ce phénomène s’est reproduit plusieurs fois, une fois notamment où, assise dans la pelouse d’un parc en Allemagne, et apaisée comme rarement je l’avais été, les promeneurs autour de moi se sont soudainement révélés comme les tas de cellules baignés de soleil qu’ils étaient.
Toutes ces (rares) expériences ne durent souvent qu’une fraction de seconde, juste le temps d’en prendre conscience. Un peu comme si le filtre apporté par l’habituation de notre regard à ce qui nous entoure avait clignoté.
J’ignore si ce processus de « désociabilisation du regard » est propre aux TSA ? S’il relève d’une sorte d’ « éveil » méditatif (je ne pratique absolument pas la méditation, je précise, d’ailleurs je suis quelqu’un de plutôt très terre-à-terre) ? S’ils sont conséquence d’une suranalyse de l’environnement (en tant que TSA, voire en tant qu’HPI ?) Et si d’autres membres de ce forum ont déjà vécu pareille expérience ?
Je vous remercie de m’avoir lue et vous souhaite une excellente journée !
Si ce sujet a déjà été évoqué par le passé, je m’en excuse, j’ai remonté pas mal de pages pour vérifier s’il ne ferait pas doublon.
Je suppose que vous connaissez toutes et tous la satiété sémantique (=le fait de répéter un mot tellement de fois qu’il finit par perdre son sens, pour ne devenir qu’une suite de syllabes absurde).
Il se trouve que j’ai vécu plusieurs fois au cours de ma vie un phénomène similaire, mais cela concernait non pas des mots, mais les autres être vivants dans mon champ de vision (dont moi-même), je m’explique :
La première fois que cela m’est arrivé - j’étais très jeune - j’ai simplement voulu jeter un œil dans le miroir et au lieu de me voir en tant que « moi », je me suis vue en tant qu’humaine, de la même manière qu’un extra-terrestre m’aurait vue s’il débarquait sur terre pour la première fois : l’éclat mat de ma peau jurait avec le matériau dur et luisant qui constitue mes globes oculaires, les longues extensions mobiles qui prolongent chacun de mes membres (on oublie souvent combien une main peut être une étrange chose) semblaient animées de mouvements saccadés, et que dire de ces longs filaments chitineux (mes cheveux !)... Je me souviens avoir couru voir mon père pour lui raconter ce que j’avais observé (ce à quoi il a répondu que j’étais complètement cinglée), et surtout avoir ressenti un vague dégoût pour cette créature de chair et de sang que j’avais pu entr’apercevoir l’espace d’une seconde...
Ce phénomène s’est reproduit plusieurs fois, une fois notamment où, assise dans la pelouse d’un parc en Allemagne, et apaisée comme rarement je l’avais été, les promeneurs autour de moi se sont soudainement révélés comme les tas de cellules baignés de soleil qu’ils étaient.
Toutes ces (rares) expériences ne durent souvent qu’une fraction de seconde, juste le temps d’en prendre conscience. Un peu comme si le filtre apporté par l’habituation de notre regard à ce qui nous entoure avait clignoté.
J’ignore si ce processus de « désociabilisation du regard » est propre aux TSA ? S’il relève d’une sorte d’ « éveil » méditatif (je ne pratique absolument pas la méditation, je précise, d’ailleurs je suis quelqu’un de plutôt très terre-à-terre) ? S’ils sont conséquence d’une suranalyse de l’environnement (en tant que TSA, voire en tant qu’HPI ?) Et si d’autres membres de ce forum ont déjà vécu pareille expérience ?
Je vous remercie de m’avoir lue et vous souhaite une excellente journée !