Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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#16 Message par user6375 » jeudi 29 juillet 2021 à 19:43

freeshost a écrit : jeudi 29 juillet 2021 à 19:25 Chaque personne a ses propres styles. Certaines sont plus souples que d'autres. Certaines sont plus patientes que d'autres. Certaines sont plus ... que d'autres. :P
:lol: :wink:
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#17 Message par Cardamome » jeudi 29 juillet 2021 à 20:24

Fluxus a écrit : jeudi 29 juillet 2021 à 17:49
Lilas a écrit : jeudi 29 juillet 2021 à 17:29
Fluxus a écrit : jeudi 29 juillet 2021 à 15:51 on incluait le terme "Haut niveau" s'il y avait HQI avec l'autisme Asperger
Non, il n'y a aucun lien entre le "haut niveau" dans l'autisme et un haut QI (tous ceux entre QI 70& mettons 130!).
Haut niveau est la traduction du "haut niveau de fonctionnement" anglais, et veut dire que les impacts de l'autisme sont modérés et que la personne parvient à bien fonctionner et communiquer malgré cela.
Voir l'article Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Autisme_% ... tionnement
Effectivement, merci pour cette correction ! Par abus de langage, j'ai toujours entendu parler de "Haut niveau" uniquement dans l'Asperger et j'ai rapidement associé ça à l'idée du HQI qui pouvait souvent "compenser" les difficultés liées aux TSA (parce que le Haut Niveau est justifié souvent par ce biais dans le SA, du moins, ça a été mon cas).
Pour info "asperger" correspondait à un QI> 70 alors que trop souvent les gens associent asperger et HQI.
Il y a une très grande part des aspergers qui n'est pas HQI :lol:
[...]l'autisme d'un degré très sévère vers le degré moins sévère, chacun à une extrémité, classé après l'autisme Asperger, comme s'il s'agissait d'une forme spécifique.
C'est aussi un peu caricatural...
La sévérité du TSA c'est quelque chose de trop souvent corrélé dans l'inconscient collectif, à la présence de déficience intellectuelle associée au TSA ...
Spoiler : 
est ce alors vraiment le TSA le nœud du problème ou bien la déficience associée ??
Mais...le TSA sans déficience intellectuelle associée peut aussi être plus sévère que l'absence de déficience ne le laisse présager.

Et par ici, on peut percevoir un peu la question de la légèreté ou le sévérité du TSA.

https://www.huffingtonpost.fr/melanie-o ... _23045422/
Spoiler : 
et c'est assez fatigant de lire les partisans des purs et durs autistes "sévères" contre les autres... Chacun prêche pour sa paroisse et au final ça ne rend pas service à la personne avec TSA. Gueguerre d'associations, personnalités plus ou moins célèbres au moins sur le web affichant son camp pour rassurer et se rallier la moitié des familles... Cette frontière TSA avec/sans DI est compliquée à gérer.

J'avoue qu'au début dans mon association départementale, je n'étais pas du tout à l'aise avec mon fils qui parle, qui n'est pas déficient mais qui a lui aussi des difficultés... :? Ce n'est pas une course. La jalousie n'y a pas sa place. C'en est même triste.
Je pense aussi qu'il y a des différences bien entendu entre personnes avec TSA... Mais je vois aussi des différences entre ceux qui sont TSA et HP (pas si fréquent que ça!) par rapport à TSA "seul", tout comme on peut en percevoir chez ceux qui cumulent TSA et TDAH par rapport à ceux qui sont TSA...
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#18 Message par Fluxus » jeudi 29 juillet 2021 à 21:15

Cardamome a écrit : jeudi 29 juillet 2021 à 20:24Pour info "asperger" correspondait à un QI> 70 alors que trop souvent les gens associent asperger et HQI.
Il y a une très grande part des aspergers qui n'est pas HQI :lol:
Oui, je le sais bien, je me suis même battue un moment pour rompre le cliché du Asperger = THQI ou Génie ou syndrome du savant ou autre et bien expliquer que ça correspondait juste initialement à la forme sans déficience intellectuelle. Vive les clichés.

Je parlais juste du fait que souvent, on pousse à la confusion sur le Haut Niveau parce que quand il y a HQI qui permet de compenser les difficultés liées au TSA, on parle souvent de haut niveau et ça laisse penser que haut niveau de fonctionnement = Asperger+HQI.

Un peu le même délire qu'au-dessus.

Personnellement, je pense que l'étiquette, c'est bien juste au moment du diagnostic et si on veut pouvoir sympathiser avec des gens partageant des particularités similaires parce que la plupart du temps, ils comprennent bien le vécu.

Après pour ce qui est du reste, chacun a son propre avis sur la question. Perso, je trouve juste que le terme TSA correspond bien parce qu'en fin de compte, ça nous classe pas à un endroit précis et je trouve ça ultra important de prendre en compte le fait que tout n'est pas toujours constant. (Cf ma petite expérience dans ma première réponse).

De plus, depuis que j'ai découvert l'autisme, je pars du principe que les capacités et performances cognitives n'ont plus rien de déterminant dans mon autisme dans le sens où, je trouve que ça fonctionne un peu comme en mathématiques : Une sorte de principe de croissances comparées ou malgré le HQI qui permet de bien compenser sur 1 temps, quand on est en plein effondrement autistique, c'est l'autisme qui l'emporte.

Et donc, les capacités cognitives, là-dedans, elles n'ont plus grand intérêt tant qu'on arrive pas à remonter la pente.

Ce n'est que mon avis, encore une fois.
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#19 Message par Cardamome » jeudi 29 juillet 2021 à 21:33

Fluxus a écrit : jeudi 29 juillet 2021 à 21:15 Après pour ce qui est du reste, chacun a son propre avis sur la question. Perso, je trouve juste que le terme TSA correspond bien parce qu'en fin de compte, ça nous classe pas à un endroit précis et je trouve ça ultra important de prendre en compte le fait que tout n'est pas toujours constant. (Cf ma petite expérience dans ma première réponse).

De plus, depuis que j'ai découvert l'autisme, je pars du principe que les capacités et performances cognitives n'ont plus rien de déterminant dans mon autisme dans le sens où, je trouve que ça fonctionne un peu comme en mathématiques : Une sorte de principe de croissances comparées ou malgré le HQI qui permet de bien compenser sur 1 temps, quand on est en plein effondrement autistique, c'est l'autisme qui l'emporte.

Et donc, les capacités cognitives, là-dedans, elles n'ont plus grand intérêt tant qu'on arrive pas à remonter la pente.

Ce n'est que mon avis, encore une fois.
:bravo:
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#20 Message par user6375 » jeudi 29 juillet 2021 à 22:07

Fluxus a écrit : jeudi 29 juillet 2021 à 21:15
Après pour ce qui est du reste, chacun a son propre avis sur la question. Perso, je trouve juste que le terme TSA correspond bien parce qu'en fin de compte, ça nous classe pas à un endroit précis et je trouve ça ultra important de prendre en compte le fait que tout n'est pas toujours constant. (Cf ma petite expérience dans ma première réponse).
Je voyais les choses comme ca jusqu'à ce que je refasse mes test neuro-psy 25ans plus tard (premier à 12ans, second à 37 ans). Après le 2eme test la neuro-psy me regarde avec un peu de fierté et me dit que les tests sont bien fait car à 25ans d'écarts, les 2 tests obtiennent un résultat similaire. De là j'en suis arrivé a considérer que si des choses peuvent changer en terme de comportement en faisant des efforts, c'est a dire en prenant conscience des choses et en corrigeant consciemment, y a des constantes qui ne vont pas changer durant toute notre vie ... et ca ca fout un coup quant ca fait 20ans qu'on essaye de changer ...

De plus l'autisme étant une condition neurologique de naissance, ca ne se soigne pas. Ca se compense mais on vit avec ...

PS : ce que je pense au fond c'est que autisme et (T)HPI sont liés à notre fonctionnement cognitif basal (de base, fondamentale). Et ca a moins d'aller trifouiller dans le réseau de neurones, ca se change pas. Tout comme les NT ne vont pas changer simplement par volonté. Les liaisons entre les aires du cerveau, le fonctionnement des neurotransmetteurs, la sensibilités des neurones à ces neurotransmetteurs et autres aspects neurobiologiques.
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#21 Message par freeshost » jeudi 29 juillet 2021 à 23:13

Voilà, à trop essayer de changer l'autre, on se surépuise.

Chez pas mal de personnes autistes, il y a de l'hétérogénéité dans les aptitudes (être très bon pour telle tâche, bon pour telle autre activité, moyen pour celle-ci, mauvais pour celle-là, très mauvais pour telle activité, etc.).
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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#22 Message par user6375 » samedi 31 juillet 2021 à 19:18

Je reviens sur le sujet juste pour compléter mon ressenti, suite à une autre discussion.

Je me demande finalement si le point commun avec ceux avec qui j'arrive à dialoguer ne sont pas les personnes à qui ont a imposé de faire des efforts. Parce que finalement c'est pas forcément le fonctionnement intuitif, basal (asperger ou pas, HP ou pas) comme j'ai dit plus haut, sur lequel on se rejoint mais le fait d'avoir appris à faire des efforts. Dans mon cas ca a clairement eu un effet sur ma personnalité et ma manière d'aborder l'autre. Et je me demande si cette différence entre nos vécus respectifs, avoir dû faire des efforts, ne serait pas l'explication d'un dialogue constructif entre personne.
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#23 Message par Fluxus » dimanche 1 août 2021 à 17:55

propane42 a écrit : samedi 31 juillet 2021 à 19:18 Je reviens sur le sujet juste pour compléter mon ressenti, suite à une autre discussion.

Je me demande finalement si le point commun avec ceux avec qui j'arrive à dialoguer ne sont pas les personnes à qui ont a imposé de faire des efforts. Parce que finalement c'est pas forcément le fonctionnement intuitif, basal (asperger ou pas, HP ou pas) comme j'ai dit plus haut, sur lequel on se rejoint mais le fait d'avoir appris à faire des efforts. Dans mon cas ca a clairement eu un effet sur ma personnalité et ma manière d'aborder l'autre. Et je me demande si cette différence entre nos vécus respectifs, avoir dû faire des efforts, ne serait pas l'explication d'un dialogue constructif entre personne.
Je pense qu'on se retrouve toujours dans le parcours de quelqu'un qui a un vécu similaire au notre et en l'occurrence, oui, quand on a appris à faire des efforts et qu'on est TSA, je pense qu'on s'est déjà forgé un certain vécu et une certaine expérience qui font que nous voyons les choses autrement et que nous abordons les choses et les personnes différemment de quelqu'un qui n'a pas été amené ou forcé à ça. Ou du moins, on a été jeté à l'eau plus rapidement et c'est ce qui revient assez souvent chez les TSA diagnostiqués tardivement, j'ai l'impression.
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#24 Message par freeshost » lundi 2 août 2021 à 21:12

Oui, il peut y avoir des différences entre des personnes autistes qui ont été éduquées à la dure (comme si elles n'étaient pas autistes, et de manière stricte) et des personnes autistes qui ont été éduquées de manière plus flexible, moins exigeante.

Bon, mon propos n'est pas de critiquer tels ou tels autres parents.
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#25 Message par user6375 » lundi 2 août 2021 à 22:06

freeshost a écrit : lundi 2 août 2021 à 21:12 Oui, il peut y avoir des différences entre des personnes autistes qui ont été éduquées à la dure (comme si elles n'étaient pas autistes, et de manière stricte) et des personnes autistes qui ont été éduquées de manière plus flexible, moins exigeante.
Oui l education joue toujours un rôle dans les contacts et les affinités sociales
freeshost a écrit : Bon, mon propos n'est pas de critiquer tels ou tels autres parents.
Oui ici il n est pas question de l éducation et des parents en soi, juste des affinités entre personnes. Et je pense que finalement le parcours de vie à plus d impact que la condition "autiste" dans ces affinités. Je vois la même chose dans mon petit cercle d ami proche (ceux qu'avec qui je fais volontiers des barbecues ou des fondues moitié moitié :wink: ), ou on est tous un peu des écorchés de la vie (orphelin, TDAH, questionnement depuis l enfance, familles compliquées, peu de repères parentaux). Ca nous fait des points communs au-delà de nos conditions de trouble.
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#26 Message par Stefano84 » dimanche 8 août 2021 à 20:51

Merci Propane42 pour ce sujet, car je me suis posé les mêmes questions pendant longtemps.
Je reconnais beaucoup de similitudes chez moi lorsque tu décris ton mode de fonctionnement.
Spoiler : 
Je suis très attaché aux détails et à tenir compte des différences entre les choses. Ca va dans le sens de ce que tu dis en mentionnant l accumulation et l organisation. Je fonctionne clairement comme ça, on accumulant des données et en les classant selon différents critères de différenciations, tout en cherchant à faire une synthèse de tout ca qui soit cohérent avec les données et qui est un sens "utile", qui soit productif d un point de vue intellectuel. Pour ma part j ai la sensation que ça me permet une meilleurs compréhension de la complexité du monde, sans la réduire mais en identifiant ce qui est spécifique à une donnée et ce qui peut être commun à un ensemble plus grand de données reliées entre elles. Je me construit un tableau le plus complet et représentatif à partir de l ensemble des détails que j ai pu percevoir et que je me sens obligé de prendre en compte.
Ce passage, j'aurais pu l'écrire... (pensée en image décrite par Temple Grandin ?)
Pour ma part, j'ai reçu un diagnostique récent selon les critères du DSM V. Il ressort par exemple nettement que j'ai un mode de pensée opératoire.
Cependant, je me retrouve plus précisément dans les descriptions des profils dits "Asperger". "Le syndrome d'Asperger" de Toni Attwood est un livre dans lequel je me suis beaucoup retrouvé. Il me semble qu'il décrit dans ces profils par exemple que lors des tests de QI, il y en avait une majorité qui avaient un profil hétérogène avec un ICV très haut, un IRP plus bas, un IMT très haut et un IVT bas (c'est mon profil), et c'est ce qui a mis la puce à l'oreille d'une psychiatre qui m'avait mis sur la voie. (ma femme m'appelle Mr Spock)
Maintenant avec un peu de recul, c'est devenu secondaire pour moi.
En revanche, quant à la difficulté de discuter avec la population autiste, je la classe en deux catégories : les relations virtuelles (réseaux sociaux / forums, etc...) et les relations réelles. Il me semble que sur les réseaux et les forums, il y a un certain nombre d'imposteurs malheureusement, et qu'il est difficile parfois de s'en rendre compte. Aussi, ce mode de communication est différent et présente des avantages et des inconvénients, comme la gestion de l'implicite, des avis tranchants, des incompréhensions principalement sur les émotions.
Quant aux relations réelles, j'ai rencontré d'autres personnes lors de "café Asperger" par exemple ou auprès d'associations. Et j'ai rencontré les mêmes difficultés qu'avec la population non-autiste. Mais j'ai pu échanger sur des similitudes de fonctionnement intéressantes.
Aussi, le personnalité, le parcours de vie, l'environnement familial et socio-culturel sont autant de différences qu'on retrouve dans autant dans la population autiste que dans le reste de la population.
Lorsque l'on grandit avec un sentiment de décalage permanent, un déficit d'interprétation et d'identification des émotions, la difficulté restera toujours, même si on peut progresser par bien des aspects.
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#27 Message par user6375 » dimanche 8 août 2021 à 22:02

Stefano84 a écrit : dimanche 8 août 2021 à 20:51 Merci Propane42 pour ce sujet, car je me suis posé les mêmes questions pendant longtemps.
Ravi si ca permet à d'autre de s'exprimer.
Stefano84 a écrit : Je reconnais beaucoup de similitudes chez moi lorsque tu décris ton mode de fonctionnement.
Spoiler : 
Je suis très attaché aux détails et à tenir compte des différences entre les choses. Ca va dans le sens de ce que tu dis en mentionnant l accumulation et l organisation. Je fonctionne clairement comme ça, on accumulant des données et en les classant selon différents critères de différenciations, tout en cherchant à faire une synthèse de tout ca qui soit cohérent avec les données et qui est un sens "utile", qui soit productif d un point de vue intellectuel. Pour ma part j ai la sensation que ça me permet une meilleurs compréhension de la complexité du monde, sans la réduire mais en identifiant ce qui est spécifique à une donnée et ce qui peut être commun à un ensemble plus grand de données reliées entre elles. Je me construit un tableau le plus complet et représentatif à partir de l ensemble des détails que j ai pu percevoir et que je me sens obligé de prendre en compte.
Ce passage, j'aurais pu l'écrire... (pensée en image décrite par Temple Grandin ?)
J'ai effectivement un mode pensée visuelle par opposition au mode de pensée linguistique.
Mais j'ai plutôt tendance à qualifier mon mode de pensée, certes visuel, de quasi similaire à celle d'un ordinateur, une pensée "informatique". Tout est information pour moi. Et tout information est utile, il a juste fallut que j''apprenne à catégoriser toutes ces infos pour les traiter et pouvoir les gérer, et éventuellement considéré une information comme superflue pour la supprimer (ne pas la gérer). Avec l'âge j'ai appris à déterminer comment traiter une info, selon le contexte et l'information elle-même. Une information n'a pas la même valeur, le même sens, selon le contexte.

Ca rend mon mode de pensée très complexe, même pour moi parfois où je dois poser ce que je pense, pour pas en perdre le fil quant il s'agit de contexte complexe. Et c'est une représentation visuelle sous forme de schéma, qui peuvent devenir très complexe eux-mêmes, sans pour autant que je m'y perde parce que j'y met toutes les données que j'ai sur ces informations, pour m'y balader et laisser ma pensée avancer.

J'appelle ca "formaliser ma pensée". J'ai mis un moment à parvenir à passer de la pensée pure dans ma tête à une production sur un support "physique", à extraire ma pensée de mon cerveau. Je recours aux formes, couleurs, police (taille, gras, italique) tout en utilisant le texte comme description précise de ce que la donnée comporte comme informations et des légendes (en particulier pour décrire l'information portée par les couleurs et les formes). Je suis fan de Visio (un programme de conception de schéma pour ceux qui ne connaissent pas).

Et je me suis rendu compte en faisant cela que je n'arrive pas à penser en mode "linguistique", linéaire. Si je dois écrire ce que je pense, l'écrit n'est pas le bon support, trop linéaire. Je ne sais pas comment formuler une phrase simple, voir un simple paragraphe, sans devoir tronquer une partie des infos, ce qui m'énerve à vrai dire parce que j'ai l'impression de trop simplifier ma pensée, et donc quelque part de la trahir. En même temps si je balance un schéma sans un minimum d'écriture, d'explications textuelles de ce que représente le schéma, ils sont certainement indigeste et incompréhensible pour les autres.

Ca fait partie des obstacle à la bonne communication avec l'autre.
Que ce soit en virtuel ou réel, parce que l'expression réelle est orale, donc linéaire (un son à la fois :) ), et finalement l'expression virtuelle passe par l'écrit, donc aussi linéaire, et ca ne m'aide pas non plus.

Et avec l'âge et le vécu, ma pensée ne fait que se complexifier. J'ai l'impression que cet obstacle est de plus en plus présent. A tel point que parfois je préfère lâcher le dialogue que de m'énerver à être incompris.

EDIT : ca me fait penser au film Premier Contact, avec le langage des heptapodes.

EDIT2 : tout ceci dit, je pense que là le HP à une grosse influence sur ce mode de pensée. Je ne pense pas que ca soit lié au TSA et généralisable a tous les autistes. Peut-être les asperger, et encore j'en suis pas convaincu du fait qu'on peut être asperger sans être HP. Par contre le HP ayant un effet de pensée en arborescence, je pense que c'est plus l'aspect HP qui influence ce mode de pensée.
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#28 Message par Stefano84 » lundi 9 août 2021 à 10:22

Spoiler : 
Et je me suis rendu compte en faisant cela que je n'arrive pas à penser en mode "linguistique", linéaire. Si je dois écrire ce que je pense, l'écrit n'est pas le bon support, trop linéaire. Je ne sais pas comment formuler une phrase simple, voir un simple paragraphe, sans devoir tronquer une partie des infos, ce qui m'énerve à vrai dire parce que j'ai l'impression de trop simplifier ma pensée, et donc quelque part de la trahir. En même temps si je balance un schéma sans un minimum d'écriture, d'explications textuelles de ce que représente le schéma, ils sont certainement indigeste et incompréhensible pour les autres.
Exactement, les mots sont un carcan réducteur pour exprimer une pensée, à moins, comme tu dis d'écrire un pavé qui finalement sera indigeste et incomplet, c'est ce que je ressens aussi. Je préfère parfois le silence ou je suis déçu de ce que j'ai pu écrire car ce n'est pas exactement ce que je pense. Enfin bref c'est compliqué.

[spoilerEDIT : ca me fait penser au film Premier Contact, avec le langage des heptapodes.][/spoiler]

Oui l'image est parlante. Une image similaire me suit depuis l'enfance car j'ai toujours eu le sentiment de ne pas appartenir à ce monde, comme si j'étais isolé, seul derrière un immense mur de verre et toute la population face à moi. Je ressens toujours ça aujourd'hui.
Spoiler : 
EDIT2 : tout ceci dit, je pense que là le HP à une grosse influence sur ce mode de pensée. Je ne pense pas que ca soit lié au TSA et généralisable a tous les autistes. Peut-être les asperger, et encore j'en suis pas convaincu du fait qu'on peut être asperger sans être HP. Par contre le HP ayant un effet de pensée en arborescence, je pense que c'est plus l'aspect HP qui influence ce mode de pensée.
Personnellement j'utilise le terme HQI qui pour moi est le meilleur terme, scientifique, pour désigner un haut QI. En fait je pense qu'il y a beaucoup de points communs entre le HQI et le TSA sans DI, où on retrouve parfois les mêmes comorbidités. Je pense même que plus le QI est élevé, plus les différences sont minimes. J'ai rencontré beaucoup d'enfants dans les associations qui avaient reçu un diagnostique de THQI + Dyspraxie + Trouble anxieux et trouble de la communication sociale... Pour moi ils étaient autistes (intérêts restreints et particuliers +++ / Regard fuyant ou intense / difficultés à verbaliser et identifier les émotions personnelles et celles des autres / etc... Mais selon les professionnels rencontrés ou les sensibilités / formations, le diagnostique peut basculer d'un côté comme de l'autre.
Par exemple il serait intéressant de bien observer la passation d'un test de QI. Lorsque j'ai passé le mien, j'ai détesté passer ces tests et je l'ai très mal vécu : tout d'abord j'ai détesté les épreuves chronométrées durant lesquelles j'ai beaucoup stressé (notion de temps imparti), et je me suis senti en difficulté parce que je n'ai pas tout réussi. J'étais sûr d'avoir tout foiré alors que j'étais plafonné dans deux subtests. Lors du compte rendu je n'ai rien ressenti à part de la colère encore présente de ne pas avoir tout réussi...
Lors de mon passage au CRA, les épreuves chronométrées de reconnaissance des émotions ont été difficiles, et j'en ai fait part à la psy qui me faisait passer les tests. J'ai beaucoup transpiré et eu la bouche pâteuse à cause du stress et de l'anxiété.

Pour moi maintenant, les diagnostiques m'ont permis surtout de déculpabiliser, de redresser une estime de moi catastrophique et de mieux comprendre la façon dont je fonctionne. Peu importe maintenant le nom TSA / Asperger / Autiste... La notion de spectre exprime selon moi la palette de couleurs qu'on peut retrouver : non pas un autisme mais des autismes.
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#29 Message par user6375 » mardi 10 août 2021 à 10:55

Stefano84 a écrit : lundi 9 août 2021 à 10:22 [spoilerEDIT : ca me fait penser au film Premier Contact, avec le langage des heptapodes.][/spoiler]

Oui l'image est parlante. Une image similaire me suit depuis l'enfance car j'ai toujours eu le sentiment de ne pas appartenir à ce monde, comme si j'étais isolé, seul derrière un immense mur de verre et toute la population face à moi. Je ressens toujours ça aujourd'hui.
Oui y a un peu de ca, mais je pensais surtout a la différence entre leur langage et celui du personnage principal. Le langage, parlé ou écrit, étant le support de l'échange d'information entre individu, ne pas partager le même langage, en particulier au niveau même de la structure du langage, rend la communication difficile. Et entre un mode de langage linéaire vs visuel, même si on utilise les mêmes mots la pensée est différente. C'est le langage lui même qui devient le mur de verre.

L'hypothèse de Sapir-Whorf me questionne pas mal sur ces aspects, et au delà sur la manière dont chacun pense et se représente le monde. Les mots sont une chose, la suite de lettre, mais ce qu'ils transmettent dépasse le simple assemblage de lettre. On revient à la notion d'information, et ici d'information complexe (idée).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3 ... apir-Whorf
Stefano84 a écrit : Personnellement j'utilise le terme HQI qui pour moi est le meilleur terme, scientifique, pour désigner un haut QI. En fait je pense qu'il y a beaucoup de points communs entre le HQI et le TSA sans DI, où on retrouve parfois les mêmes comorbidités. Je pense même que plus le QI est élevé, plus les différences sont minimes. J'ai rencontré beaucoup d'enfants dans les associations qui avaient reçu un diagnostique de THQI + Dyspraxie + Trouble anxieux et trouble de la communication sociale... Pour moi ils étaient autistes (intérêts restreints et particuliers +++ / Regard fuyant ou intense / difficultés à verbaliser et identifier les émotions personnelles et celles des autres / etc... Mais selon les professionnels rencontrés ou les sensibilités / formations, le diagnostique peut basculer d'un côté comme de l'autre.
C'est intéressant ton propos parce que justement moi je n'aime pas la notion de QI (HQI/THQI). J e préfère la notion de potentiel, et j'ai aussi un peu de peine avec la notion de potentiel intellectuel. C'est pour ca que je préfère me limiter au HP, Haut Potentiel. Mais il est vrai que mon HP est un HPI. Mon but n'est pas de dire "j'ai un QI plus élevé que", mais de dire "mon cerveau présente un fonctionnement qui dans le cadre d'un test de QI me donne un score élevé, un peu au dessus de la moyenne, mais qui en réalité est simplement atypique à ce niveau".

Je suis nul pour résoudre une équation de mathématique mais je peux soutenir une discussion de physique quantique avec un expert, et discuter de la nature de la matière dans une étoile à neurone, discuter de gluon, quarks, couleur, spin. Alors que je serai incapable de poser l'équation décrivant l'état de ces particules. Pour moi le QI ne veut pas dire grand chose, et encore moins le nombre du QI (120, 130, 140,etc...).
Stefano84 a écrit : Par exemple il serait intéressant de bien observer la passation d'un test de QI. Lorsque j'ai passé le mien, j'ai détesté passer ces tests et je l'ai très mal vécu : tout d'abord j'ai détesté les épreuves chronométrées durant lesquelles j'ai beaucoup stressé (notion de temps imparti), et je me suis senti en difficulté parce que je n'ai pas tout réussi. J'étais sûr d'avoir tout foiré alors que j'étais plafonné dans deux subtests. Lors du compte rendu je n'ai rien ressenti à part de la colère encore présente de ne pas avoir tout réussi...
J'ai pas de soucis avec cette notion de test, parce que je ne les considère pas comme des test a réussir ou échoué. C'est plus des expériences qui permettent aux psy et neuro-psy de récolter des données et se faire une idée du fonctionnement de mon cerveau. Je suis un objet d'étude et ces tests permettent de me cerner. Le test ne me sanctionne pas en terme de réussite ou d'échec mais indique dans le contexte du test ce qui me caractérise.

Mais j'ai régulièrement entendu ce genre de propos, de méfiance ou de malaise, vis à vis des tests.
Stefano84 a écrit : Pour moi maintenant, les diagnostiques m'ont permis surtout de déculpabiliser, de redresser une estime de moi catastrophique et de mieux comprendre la façon dont je fonctionne. Peu importe maintenant le nom TSA / Asperger / Autiste... La notion de spectre exprime selon moi la palette de couleurs qu'on peut retrouver : non pas un autisme mais des autismes.
Pour moi le nom a de l'importance, non pas pour me l'approprier mais parce qu'il désigne ce que je suis. Oui l'autisme est un spectre, mais mon autiste a moi est quelque par sur ce spectre et comme je suis le sujet, il est essentiel pour moi de savoir ou je me situe dans ce spectre. Le syndrome d'Asperger fait parti du spectre de l'autisme, mais mon cas est un syndrome d'asperger, pas un spectre nébuleux.

Le nom est une information qui me permet de me fixer sur le spectre (il y a un lien avec le propos sur l'hypothèse Sapir-Whorf). Tout comme les rayons X ou infrarouge sont des ondes électromagnétique, qui ne se distinguent que par leur longueur d'onde au niveau du spectre électromagnétique, mais dont les effets avec la matière sont différent (ionisation, pénétration). Il est donc important pour moi de savoir si je suis un rayon X ou infrarouge, pour comprendre MON rapport à la matière et ma manière d'interagir avec. Il est important pour moi de savoir si je suis asperger, AHN, ou autre forme d'autisme (qui aurait un nom défini ou pas), afin de savoir comment MON autisme m'affecte. C'est pour ca que je ne remet pas en question la notion de spectre, mais il me semble tout aussi essentiel de voir que dans ce spectre on est pas tous pareil et on ne se situe pas tous au même endroit, et que notre autisme peut être nommé au sein du spectre TSA.
IA helvétique téléchargée en 1982
HQI (que je préfère appeler HP), Diagnostiqué Asperger
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LolaSteph68
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Re: Différence entre autismes (TSA) et spécificités Asperger

#30 Message par LolaSteph68 » jeudi 12 août 2021 à 2:51

Mon ressenti : on ne devrait pas faire de différences et chercher des spécificités entre TSA, asperger, autistes de haut niveau... Pour ma part et ça n'engage évidemment que moi, un autiste c'est un autiste, inutile donc de coller des étiquettes supplémentaires... Un autiste a des difficultés notoires de communication, des difficultés dans les interactions sociales, une hyper sensibilité sensorielle (ou à contrario une hypo sensorialité apparente à la douleur)... Qu'importe le chemin parcouru par chacun, qu'importe l'adaptation acquise, qu'importe les capacités de caméléons et d'apprentissage de chacun, autiste, on nait, autiste on est, autiste on reste....
Diagnostiquée en 2020- "TSA sans déficience intellectuelle - l'évaluation du QI a mis en avant un HPI"

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