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par Lenette » jeudi 1 juin 2023 à 15:17
Bonjour,
J’allais ouvrir un sujet sur les addictions, TCA alcool et médocs mais je vois celui ci alors je rouvre : )
Pour moi ça a commencé vers 12 ans avec une anorexie très grave - il y a un sujet spécifique sur les troubles du comportement alimentaire mais ils sont maintenant considérés comme une addiction, et de mon expérience ça l’est vraiment !
Je crois que cette anorexie est arrivée pour reprendre un contrôle sur une vie que je ne comprenais pas, à l’arrivée de l’adolescence mes refuges et IR d’avant ne suffisaient plus à m’apaiser, le harcèlement scolaire, les difficultés familiales aussi, le sentiment de n’avoir ma place nulle part, de tout ressentir trop fort, l’anorexie est devenue comme une drogue et un IR aussi : je passais mon temps à étudier la diététique , les calories etc je n’étais plus centrée que sur ça et ça m’apaisait , ça m’éloignait encore plus du monde mais de ses douleurs aussi, ça l’anesthésiait complètement. Je m’étais fait un bunker anti émotions, anti ressentis.
Puis ça a évolué avec des alternances hyperphagie / anorexie; mais mon hyperphagie et plus tard mes crises de boulimie avaient cette particularité d’être très longues, lentes, je voulais faire durer cette bulle le plus longtemps possible.
Les crises de boulimie m’ont longtemps servi d’exutoire notamment après des situations sociales, ça me permettait de « tenir » de savoir que j’avais ensuite cette soupape.
Puis je reprenais le contrôle pendant un temps - en général quelques mois avant mes examens pendant mes études, et à ce moment travailler était clairement mon obsession, mon seul IR.
J’ai choisi des longues études sans doute parce que ça me rassurait d’avoir des « rails », un truc unique sur lequel me concentrer, et socialement reconnu , pour ma famille, les autres etc, et pour moi travailler sur des bouquins, seule, c’était facile. Exercer après c’était autre chose…
L’alcool est arrivé à l’adolescence, quelques cuites pour faire comme les autres, et cette sensation m’a vite plu.
Avant l’adolescence j et aussi très à cheval sur ce qui était bien/pas bien, bon/pas bon, mais là tout ca avait éclaté.
Les moments à table étaient les seuls moments où c’était à peu près facile pour moi (tout le monde est là, c’est cadré, je sais ce qu’il faut faire)
J’ai bien aimé aller chez d’autres personnes dont les familles étaient « bonnes vivantes » comme on dit, du coup on me considérait comme ça aussi même si je savais que c’était bien différent pour moi…
Puis pendant les études en soirée je n’arrivais pas à m’arrêter, il fallait toujours que j’ai un verre à la main, ce n’était pas un peu d’alcool pour après danser, être bien etc, danser c’était horrible !
Par contre, surtout avec des gens que je ne connaissais pas, je pouvais avoir de longues conversations en buvant.
L’alcool est resté longtemps uniquement à l’extérieur, chez moi c’était les crises de boulimie qui restaient mon exutoire ; bon ça c’est un peu chevauché surtout quand je me suis mise en couple, que j’ai habité avec quelqu’un, il m’arrivait de lui demander de rentrer plus tard pour pouvoir « faire ma crise », voire la faire devant lui… mais je me suis mise à boire plus, quotidiennement, et encore plus quand j’ai arrêté de faire des crises de boulimie, là ce n’était plus juste pour un petit effet anxiolytique mais carrément pour m’anesthésier.
Puis ça a explosé après la fin de mes études, l’idée d’avoir de l’alcool m’était indispensable pour réussir à tenir mes journées au boulot, le travail était tellement anxiogène pour moi.
Et quand je ne travaillais pas c’était en roue libre…
J’ai même fait des cures de sevrage , et une post cure, mais je ne m’y retrouvais pas parmi les autres « alcooliques », je me sentais encore différente et le truc en groupe c’était hyper difficile.
Voilà à peu près où j’en suis, depuis 2 ans en arrêt de travail, des hospitalisations, des arrêts d’alcool et des reprises.
Ah et un autre truc aussi pas anodin : je me suis séparée de mon premier conjoint après 8 ans, en me disant que la vie a 2 c’était vraiment pas fait pour moi , et puis je me suis remise avec quelqu’un, pas du tout neuro typique mais avec un fonctionnement très différent du mien, et en fait en vivant à 2 j’ai le sentiment de n’avoir jamais de « répit ».
J’arrête là sinon je vais encore trop dévier du sujet !
Suspicion TSA depuis des années avec plusieurs bilans neuropsycho
Diagnostic TSA ASPERGER officiel en mai 2023
Peut-être TDAH associé
Troubles anxieux majeurs et dépression