Mal ou pas Mal

[annemarie]

Effectivement, la notion de nécessité peut tout changer.
Sinon, l'automutilation volontaire je ne fais pas (j'ai une phobie de tout ce qui coupe; par peur qu'une vitre ne se casse, je me suis fais péter le nez), une fois, il m'est arrivé de me faire mal pour trouver une douleur supérieure à la douleur psychique que je ressentais.
Mais à une époque où j'avais très mal, j'allais me faire soigner chez le dentiste sans anesthésie, c'était toute une démarche réfléchie.

[Olivier]

Je ne suis pas Aspie (Puisque les specialistes m'ont ainsi diagnostiqué...).
Cependant j'ai également une insensibilité relative à la douleur.
J'ai été opéré il y a quelques années d'un ongle incarné. Le chirurgien m'avait mis en garde, prévenu, et fourni une grande quantité d'anti-douleurs. Mis à part la piqure d'anesthesie locale, TRES DOULOUREUSE, pour le reste RIEN, je n'ai rien senti. Pendant l'opération (du reste tres courte...), pendant le pansement ni ensuite. Rien, aucune douleur...
Il y a 2 ans, je suis tombé dans mon jardin, et me suis cassé le bras (juste à la tête de l'humérus. J'ai été opéré et j'ai maintenant ma plaque de titane avec les vis qui vont avec... Je n'ai rien senti du tout je n'ai à aucun moment ressenti de douleur si petite soit elle. J'ai pris consciencieusement le paracétamol prescrit, mais sans ressentir la moindre douleur, que ce soit même pendant la rééducation, ou à d'autres moments, sauf une fois ou malenconteusement je me suis cogné tout pres de la blessure.

[Mars]

Je ne suis pas Aspie (Puisque les specialistes m'ont ainsi diagnostiqué...).

Certes, mais tu te retrouves assez souvent dans ce que l'on dit à leur sujet et je n'en suis pas surprise, depuis le temps que je te lis.

[Ole Ferme l'oeil]

J'apprécie beaucoup qu'une psy pense à poser des questions directement à des personnes dans le spectre autistique, je n'ai rien trouvé de déplacé ou d'inapproprié dans vos questions.
Au contraire j'apprécie votre démarche et je pense que c'est la plus constructive et j'aime que vous posiez les questions clairement et directement.
Comme je vois que beaucoup de gens se sont empressés de répondre je tiens à repréciser que le spectre autistique est très large et que ce qui est valable pour certains ne l'est pas pour d'autres, quelque soit l'aspect de sa vie ou de sa perception des choses que décrira une personne autiste, même si de très nombreuses personnes dans le spectre s'y retrouvent, il se trouvera très probablement quelque-part une personne qui soit une exception à la règle.
Il faudra donc savoir que les autistes c'est au cas par cas (comme chaque être humain d'ailleurs)
Cependant les indications reçues ici pourront être des pistes très intéressantes à utiliser, et utile, tenez en compte si possible, en sachant être le plus à l'écoute possible des personnes que vous rencontrerez (je sais, avec les autistes non-verbaux (j'imagine qu'il y en a quelques-uns parmi ceux que vous rencontrez) ce n'est pas souvent très facile, mais je crois qu'avec un peu de patience on peut toujours trouver quelques pistes de communication alternatives...)

[Ole Ferme l'oeil]

Pour toutes personnes s'intéressant au spectre autistique en voulant demander leur avis à des gens qui sont dedans, je conseille la lecture de ces deux textes de Joel Smith:
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?p=28361#p28361
et
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?p=28381#p28381

[Ole Ferme l'oeil]

Concernant le packing, cette méthode a été discutée ici
et là et là et un peu là apparemment, et peut-être à d'autres endroits!

[bernard]

Je ne suis pas Aspie (Puisque les specialistes m'ont ainsi diagnostiqué...).

puisqu'un spécialiste en a décidé ainsi.

Si tu rencontre un jour Josef Schovanec, tu lui demanderas combien de diags il a reçu par d'éminents spécialistes (schizo, autiste, aspie, etc...). Pas un n'était d'accord et chacun défendait sa position.

Souvent les "spécialistes" détectent bien les cas "pathologiques". Mais la majorité des aspies n'est pas centrée sur des cas pathologiques. C'est toute la difficulté du syndrome d'Asperger qui est invisible pour ceux qui ne vivent pas avec, ou ne côtoient pas des cas dans leur voisinage. C'est un peu plus visible avec l'autisme classique, et encore plus visible quand on cumule un retard intellectuel.

[bernard]

Plus précisemment encore, cette amie a débuté un travail de recherche sur les méthode de soins pour les enfants autistes. Elle a examiné en particulier la méthode du packing. ( connaissez vous? )

Oui mais ce n'est pas une méthode de soin au sens scientifique du terme.
C'est plus une technique qui a la faveur d'une école de pensée.
Aucune étude scientifique n'a pu prouver un réel bénéfice de cette technique.
Elle a été abandonnée dans de nombreux pays civilisés, mais reste encore active dans d'autres (France, Suisse, Argentine), surtout par le fait que ces écoles de pensée ne veulent pas reconnaitre leur erreur. Disons que leur méthode a autant d'intérêt que de tirer les cartes, de dresser un thème astral ou de questionner Mme Irma et sa boule de cristal.
Là où le bât blesse, c'est que derrière, il y a des enfants, et des familles qui souffrent. Voire même des accidents mortels. Alors que la méthode n'est reconnue par aucune étude scientifique.
Je pense qu'il faudra attendre la disparition de la poignée de pseudo-scientistes qui s'arque-boutent sur leur idée, pour la ranger aux oubliettes. Mais ils tentent de convaincre la génération de psys plus jeune de s'obstiner à maintenir cette méthode. Il suffit de lire un peu plus en détail la principe pour voir comment la méthode est risible : entourer la personne avec des praticiens pour faire évacuer les flux néfastes qui l'habitent, jouer sur de la pseudo-science de chocs thermiques pour stopper les effets observés de l'autisme, cela peut peut-être fonctionner sur la folie, ou une autre maladie psychique, mais comme l'autisme n'est en rien une maladie, mais une différence neurobiologique (autant faire des incantations vaudou pour chasser le triple chromosome 21 du syndrome de Dawn), cela s'apparente plus à du charlatanisme qu'à de la médecine. Dommage que de grands noms soient embarqués dans cette galère.

[Ole Ferme l'oeil]

Pour en revenir au sujet de la douleur, vous serez peut-être intéressée par ce texte d'Amanda Baggs:
http://ballastexistenz.autistics.org/?p=614
C'est en anglais mais ce témoignage pourrait vous être utile.

[annemarie]

Ole, pourquoi tu ne t'exprimes pas, toi, sur la douleur? Tu es bien autiste ou je n'ai rien compris?

[Ole Ferme l'oeil]

J'en suis encore à réfléchir et me questionner sur le sujet!

[annemarie]

pas évident, hein?
j'ai fait une réponse mais j'en ai oublié les 3/4

[Ole Ferme l'oeil]

tenez en compte si possible, en sachant être le plus à l'écoute possible des personnes que vous rencontrerez (je sais, avec les autistes non-verbaux (j'imagine qu'il y en a quelques-uns parmi ceux que vous rencontrez) ce n'est pas souvent très facile, mais je crois qu'avec un peu de patience on peut toujours trouver quelques pistes de communication alternatives...)

Par exemple il y a un article très intéressant signalé sur ce topic!

[Jean]

Tu as bien fait de rappeler cet article, qui est très intéressant.

Sur le sujet de la douleur des enfants autistes, le Pr Claire Chevreuil (Rennes - CHU Guillaume Régnier) décrit toutes les questions qu'il faut se poser. Je voudrais bien que sa présentation soit disponible pour un large public.

[Ole Ferme l'oeil]

Tiens salut amélie, tu repasses parmi nous?