La tentation du repli autistique

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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mathieu frank
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Re: La tentation du repli autistique

#76 Message par mathieu frank » lundi 19 décembre 2022 à 10:03

j'ai craqué , je suis ermite :innocent:
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Cécile75
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Re: La tentation du repli autistique

#77 Message par Cécile75 » lundi 26 décembre 2022 à 4:24

mathieu frank a écrit : lundi 19 décembre 2022 à 10:03 j'ai craqué , je suis ermite :innocent:
Mon rêve...et puis il a fallu ne pas sombrer et construire une famille, pour transmettre.
Le défaut de l'ermitage pour moi est qu'il est perçu, depuis qques siècles, en occident comme un ratage, une incapacité d'adaptation et non un choix délibéré. On devient vite clodo, privé de dignité.
Tout ce qui diverge de l'idéal social (ermite, mystique...) se voit ramené au cas psychiatrique depuis l'irruption de la rationalité scientifique. C'est un peu décourageant, sans espérance...
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piedsboueux
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Re: La tentation du repli autistique

#78 Message par piedsboueux » lundi 26 décembre 2022 à 5:38

On peut être autiste et bien dans ses baskets.
Pas toujours: je n'ai jamais pu m'adapter aux chaussures, ce qui a en grande partie abouti à ce que je sois finalement réfugié climatique à La Réunion.
depuis que le diagnostic est posé, je n'ai plus de traitement et ma "thérapie" est surtout de confort
Ce confort n'est hélas pas perçu par les autres comme quelque chose de vital qu'on doit respecter, quelqu'un de gentil et tolérant est tenu de s'adapter et de pouvoir se passer d'un tel confort.
Oui, en effet il faut organiser a fond, délimiter nos espaces.
Par exemple, lors des trajets en voiture, j'ai banni la radio (à part radio classique, et encore).
"délimiter nos espaces" pour le voisin c'est l'empêcher de vivre sa vie chez lui (mettre son chien ou son groupe électrogène où il veut chez lui). Pour la police et la gendarmerie, ce n'est pas un délit si c'est seulement occasionnellement et "votre voisin a le droit d'occuper sa propriété comme il l'entend", c'est moi qui "devrais aller vivre en Auvergne" ou qui "est intolérant".
Le respect du code de la santé publique est en effet "un confort", et ne s'applique pas au "socialement acceptable".

Pour reprendre la métaphore c'est comme si on disait à l'handicapé en chaise roulante qui demande à faire appliquer localement la loi pour que le trottoir où il passe ne serve plus de parking (car c'est une infraction tolérée puisque socialement acceptable) "vous n'avez qu'à vous adapter, comment font les autres?"

Dans le cas d'un handicapé à chaise roulante, ça peut être évident qu'il faut que le trottoir soit libre.
C'est moins évident si l'handicapé peut se passer momentanément de sa chaise roulante mais qu'il lui en coûte un épuisement "de s'adapter".

Moi c'est un peu pareil avec le code de la santé publique et troubles de voisinage, ce sont les infractions tolérées qui me mettent en danger et la différence c'est que ça ne se voit pas comme une chaise roulante.
J'ai une carte d'invalidité avec un petit fauteuil roulant estampillé dessus mais je roule en vélo plus vite que le bus gratuit pour moi que je ne prend quasi jamais! Je suis en bonne santé physique à être jalousé et donc je ne suis pas "handicapé" je n'ai qu'à être plus "tolérant" ou "aller dans un centre spécialisé". Ce sont les réponses classiques.

Les nuisances provoquent des périodes de coupure avec famille et amis, quand je ne vais pas bien je coupe en effet les relations affectives difficiles à gérer en plus de ça.
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masebast
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Re: La tentation du repli autistique

#79 Message par masebast » lundi 26 décembre 2022 à 9:22

629.

« La Bataille livrée entre l'Ame
Et Personne - prévaut de loin
Sur Toutes les Autres -
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On n'en entend pas parler alentour -
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Invisible - Inconnue -

L'Histoire - elle non plus - ne la relate pas -
Comme les Légions d'une Nuit
Que le Soleil levant disperse - Elles endurent -
Jouent leur rôle - et c'est fini - »

Emily Dickinson,

Voyez ce que vous voulez, mais par pitié, n’en pensez Rien
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BlueFox
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Re: La tentation du repli autistique

#80 Message par BlueFox » lundi 26 décembre 2022 à 9:49

piedsboueux a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 5:38
Oui, en effet il faut organiser a fond, délimiter nos espaces.
Par exemple, lors des trajets en voiture, j'ai banni la radio (à part radio classique, et encore).
"délimiter nos espaces" pour le voisin c'est l'empêcher de vivre sa vie chez lui (mettre son chien ou son groupe électrogène où il veut chez lui). Pour la police et la gendarmerie, ce n'est pas un délit si c'est seulement occasionnellement et "votre voisin a le droit d'occuper sa propriété comme il l'entend", c'est moi qui "devrais aller vivre en Auvergne" ou qui "est intolérant".
Le respect du code de la santé publique est en effet "un confort", et ne s'applique pas au "socialement acceptable".

Pour reprendre la métaphore c'est comme si on disait à l'handicapé en chaise roulante qui demande à faire appliquer localement la loi pour que le trottoir où il passe ne serve plus de parking (car c'est une infraction tolérée puisque socialement acceptable) "vous n'avez qu'à vous adapter, comment font les autres?"

Dans le cas d'un handicapé à chaise roulante, ça peut être évident qu'il faut que le trottoir soit libre.
C'est moins évident si l'handicapé peut se passer momentanément de sa chaise roulante mais qu'il lui en coûte un épuisement "de s'adapter".

Moi c'est un peu pareil avec le code de la santé publique et troubles de voisinage, ce sont les infractions tolérées qui me mettent en danger et la différence c'est que ça ne se voit pas comme une chaise roulante.
J'ai une carte d'invalidité avec un petit fauteuil roulant estampillé dessus mais je roule en vélo plus vite que le bus gratuit pour moi que je ne prend quasi jamais! Je suis en bonne santé physique à être jalousé et donc je ne suis pas "handicapé" je n'ai qu'à être plus "tolérant" ou "aller dans un centre spécialisé". Ce sont les réponses classiques.

Les nuisances provoquent des périodes de coupure avec famille et amis, quand je ne vais pas bien je coupe en effet les relations affectives difficiles à gérer en plus de ça.
Délimiter son espace, puis faire en sorte de l'appliquer...
Il existe bien un endroit sur Terre où tu peux t'installer, qui corresponde à tes critères principaux :kiss:
Un endroit où les voisins sont silencieux par exemple, ça existe :wink:

Moi j'habite dans une très grande ville, et pourtant c'est très silencieux chez moi. Les gens qui viennent sont surpris à chaque fois :lol: (j'habite dans une petite rue, maisons individuelles, jardins)
Il y a des chiens pas loin, mais on ne les entend pas :bravo:
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Cécile75
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Re: La tentation du repli autistique

#81 Message par Cécile75 » lundi 26 décembre 2022 à 10:13

BlueFox a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 9:49
piedsboueux a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 5:38
Oui, en effet il faut organiser a fond, délimiter nos espaces.
Par exemple, lors des trajets en voiture, j'ai banni la radio (à part radio classique, et encore).
"délimiter nos espaces" pour le voisin c'est l'empêcher de vivre sa vie chez lui (mettre son chien ou son groupe électrogène où il veut chez lui). Pour la police et la gendarmerie, ce n'est pas un délit si c'est seulement occasionnellement et "votre voisin a le droit d'occuper sa propriété comme il l'entend", c'est moi qui "devrais aller vivre en Auvergne" ou qui "est intolérant".
Le respect du code de la santé publique est en effet "un confort", et ne s'applique pas au "socialement acceptable".

Pour reprendre la métaphore c'est comme si on disait à l'handicapé en chaise roulante qui demande à faire appliquer localement la loi pour que le trottoir où il passe ne serve plus de parking (car c'est une infraction tolérée puisque socialement acceptable) "vous n'avez qu'à vous adapter, comment font les autres?"

Dans le cas d'un handicapé à chaise roulante, ça peut être évident qu'il faut que le trottoir soit libre.
C'est moins évident si l'handicapé peut se passer momentanément de sa chaise roulante mais qu'il lui en coûte un épuisement "de s'adapter".

Moi c'est un peu pareil avec le code de la santé publique et troubles de voisinage, ce sont les infractions tolérées qui me mettent en danger et la différence c'est que ça ne se voit pas comme une chaise roulante.
J'ai une carte d'invalidité avec un petit fauteuil roulant estampillé dessus mais je roule en vélo plus vite que le bus gratuit pour moi que je ne prend quasi jamais! Je suis en bonne santé physique à être jalousé et donc je ne suis pas "handicapé" je n'ai qu'à être plus "tolérant" ou "aller dans un centre spécialisé". Ce sont les réponses classiques.

Les nuisances provoquent des périodes de coupure avec famille et amis, quand je ne vais pas bien je coupe en effet les relations affectives difficiles à gérer en plus de ça.
Délimiter son espace, puis faire en sorte de l'appliquer...
Il existe bien un endroit sur Terre où tu peux t'installer, qui corresponde à tes critères principaux :kiss:
Un endroit où les voisins sont silencieux par exemple, ça existe :wink:

Moi j'habite dans une très grande ville, et pourtant c'est très silencieux chez moi. Les gens qui viennent sont surpris à chaque fois :lol: (j'habite dans une petite rue, maisons individuelles, jardins)
Il y a des chiens pas loin, mais on ne les entend pas :bravo:
J'alterne entre ville et campagne. En ville j'ai déjà eu des voisins bruyants, dans ce cas je me plains directement, si ça ne marche pas, deux solutions : se plaindre au bailleur et suivre le protocole (main courante, constat, conciliateur de justice, plainte) car la loi nous garantit le calme relatif ;
où gêner à son tour le voisin, très efficace.
Évidemment c'est pour les voisins directs et/ou localisables.
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Auberose
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Re: La tentation du repli autistique

#82 Message par Auberose » lundi 26 décembre 2022 à 15:43

Cécile75 a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 4:24
mathieu frank a écrit : lundi 19 décembre 2022 à 10:03 j'ai craqué , je suis ermite :innocent:
Mon rêve...et puis il a fallu ne pas sombrer et construire une famille, pour transmettre.
Le défaut de l'ermitage pour moi est qu'il est perçu, depuis qques siècles, en occident comme un ratage, une incapacité d'adaptation et non un choix délibéré. On devient vite clodo, privé de dignité.
Tout ce qui diverge de l'idéal social (ermite, mystique...) se voit ramené au cas psychiatrique depuis l'irruption de la rationalité scientifique. C'est un peu décourageant, sans espérance...
C'est dingue, Cécile75 j'ai l'impression de lire les mots de mon chéri à peu de choses près... Mon homme a vécu pendant plusieurs années en ce qu'on peut appeler "érmitage" : dans une forêt, sur un terrain hérité, dans un habitation assez sommaire mais suffisante pour lui. Pas de voisins, mais le silence, un paysage magnifique, la pêche, les animaux et tout cela...

Et puis il est sorti un peu de cette "bulle" a commençé à voir plus de monde. Beaucoup de gens voyaient cela - comme tu le dis Cécile75, comme un ratage. Quand j'en ai parlé à un proche il m'a dit que c'était "une vie de clodo".

Et puis, il a eu envie d'une vie un peu plus "normale", alors il a acheté une maison à la campagne. Vivre en érmite, ça doit être formidable, à condition d'être assez solide pour supporter la solitude et vivre une vie entre soi et la nature, je vois un peu ça comme une sorte de retraite monastique...Et puis, de quoi vivre s'il ont est trop isolés? Il faut faire beaucoup de kilomètres pour arriver au travail et ça c'est fatiguant. A moins d'être artisan et vivre de ses mains?

mathieu frank, tu vis vraiment en érmite? :D
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piedsboueux
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Re: La tentation du repli autistique

#83 Message par piedsboueux » lundi 26 décembre 2022 à 16:25

BlueFox a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 9:49
Délimiter son espace, puis faire en sorte de l'appliquer...
Il existe bien un endroit sur Terre où tu peux t'installer, qui corresponde à tes critères principaux :kiss:
Un endroit où les voisins sont silencieux par exemple, ça existe :wink:

Moi j'habite dans une très grande ville, et pourtant c'est très silencieux chez moi. Les gens qui viennent sont surpris à chaque fois :lol: (j'habite dans une petite rue, maisons individuelles, jardins)
Il y a des chiens pas loin, mais on ne les entend pas :bravo:
Oui, en résumé c'est ce que me disent les policiers ou les gendarmes pour excuser le voisin "pourqu'oi n'allez vous pas en Auvergne"...

C'est pas si simple de déménager.
Et quand on aménage quelque part, on ne sait pas forcément quel problème va survenir avec le temps, et encore, si tant est possible de choisir!!!

(et en Auvergne ça caille)
Auberose a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 15:43 gêner à son tour le voisin, très efficace.
Évidemment c'est pour les voisins directs et/ou localisables.
Oui, ça serait une escalade dans la guerre: aller passer des vacances ailleurs, durant ce temps faire de la maison une location saisonnière, installer une bonne sono et louer à des touristes venus faire la bringue en leur désignant la terrasse comme piste de danse... c'est du domaine des possibles, mais après, on peut être certain que le quartier tout entier est encore plus pourri et qu'il faut déménager...
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Re: La tentation du repli autistique

#84 Message par Cécile75 » lundi 26 décembre 2022 à 18:16

Auberose a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 15:43 [

C'est dingue, Cécile75 j'ai l'impression de lire les mots de mon chéri à peu de choses près... Mon homme a vécu pendant plusieurs années en ce qu'on peut appeler "érmitage" : dans une forêt, sur un terrain hérité, dans un habitation assez sommaire mais suffisante pour lui. Pas de voisins, mais le silence, un paysage magnifique, la pêche, les animaux et tout cela...

Et puis il est sorti un peu de cette "bulle" a commençé à voir plus de monde. Beaucoup de gens voyaient cela - comme tu le dis Cécile75, comme un ratage. Quand j'en ai parlé à un proche il m'a dit que c'était "une vie de clodo".

Et puis, il a eu envie d'une vie un peu plus "normale", alors il a acheté une maison à la campagne. Vivre en érmite, ça doit être formidable, à condition d'être assez solide pour supporter la solitude et vivre une vie entre soi et la nature, je vois un peu ça comme une sorte de retraite monastique...Et puis, de quoi vivre s'il ont est trop isolés? Il faut faire beaucoup de kilomètres pour arriver au travail et ça c'est fatiguant. A moins d'être artisan et vivre de ses mains?

mathieu frank, tu vis vraiment en érmite? :D
Bonsoir Auberose,
Depuis que notre culture s'est coupée, peu à peu, du religieux, toute divergence du modèle social est vue comme une anomalie. Le fait religieux, et plus généralement le fait social, reste d'ailleurs soumis, en France et dans d'autres endroits d'Occident, à une main-mise de l'État très forte qui n'hésite pas à se contredire en droit pour passer en force.

Une "vie de clodo" : des propos d'esclave qui se croit libre. Comme si le consumérisme était une fin en soi. Au contraire, c'est une vie magnifique, saine et simple.
L'artisanat, la culture, la chasse, la pêche. Autour de moi pas mal de gens ont quelques poules, le permis de chasse, un potager, un verger. Des lapins ça ne coûte pas cher à élever.
Chaque automne je vais aux champignons, l'été à la pêche. Je congèle pas mal de choses ainsi prélevées.
C'est mon rêve depuis très longtemps. J'espère pouvoir le réaliser un jour.
Diagnostiquée TSA (Asperger) et HQI.

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Re: La tentation du repli autistique

#85 Message par Cécile75 » lundi 26 décembre 2022 à 18:21

piedsboueux a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 16:25 Oui, en résumé c'est ce que me disent les policiers ou les gendarmes pour excuser le voisin "pourqu'oi n'allez vous pas en Auvergne"...

C'est pas si simple de déménager.
Et quand on aménage quelque part, on ne sait pas forcément quel problème va survenir avec le temps, et encore, si tant est possible de choisir!!!

(et en Auvergne ça caille)
Auberose a écrit : lundi 26 décembre 2022 à 15:43 gêner à son tour le voisin, très efficace.
Évidemment c'est pour les voisins directs et/ou localisables.
Oui, ça serait une escalade dans la guerre: aller passer des vacances ailleurs, durant ce temps faire de la maison une location saisonnière, installer une bonne sono et louer à des touristes venus faire la bringue en leur désignant la terrasse comme piste de danse... c'est du domaine des possibles, mais après, on peut être certain que le quartier tout entier est encore plus pourri et qu'il faut déménager...
D'abord il faut prévenir poliment que le bruit gêne et rappeler la loi. Si ça ne marche pas c'est tout a fait à faire, mais sur une période plus courte, par exemple, d'une nuit.
J'ai agi de cette façon à plusieurs reprises, ça marche. Si ça ne marche pas, la solution légale est aussi efficace.
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Hufflepuff
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Re: La tentation du repli autistique

#86 Message par Hufflepuff » mardi 27 décembre 2022 à 12:07

Je ne vais pas réinventer la poudre ici, mais se forcer à sortir même 30 min de marche rapide ça fait du bien. Ça vide le cerveau.
Exercer un métier qui laisse de la latitude pour ses projets perso (je bosse dans la documentation, je sais donc précisément quand mon boulot est bien fait :
J’ai des indicateurs qualitatifs et quantitatifs, une fois la production satisfaisante, je fais des trucs juste pour moi, je griffonne, je lis, je joue si télétravail, etc.)
Tenir un Bullet journal aussi peut aider, à ne pas procrastiner, et atteindre ses objectifs à soi (pas seulement ceux des autres, sinon c’est le burnout). Les thérapies cognitivo-comportementales auprès d’une psychologue m’avaient fait beaucoup de bien également.
J’espère avoir été clair et concis, n’hésitez pas à me dire sinon :)
Take care of yourself
Diagnostiqué autiste de niveau 1 (ex Asperger) , trouble anxieux généralisé fluctuant et troubles de la fonction exécutive, PTSD, TDA typé inattentif.

Dehlynah
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Re: La tentation du repli autistique

#87 Message par Dehlynah » mardi 27 décembre 2022 à 14:57

Je ne vois pas en quoi si on vit en ermite/ ou vécu selon ses aspirations et ses besoins, et que ça nous convenait, je ne vois pas en quoi le jugement normatif des autres puisse déprécier en quoique ce soit 1 expérience positive pour SOI.

Quant au voisinage
Alors là pour avoir vécu moult problèmes de cet ordre, je peux dire que 1.c'est la loterie (1 endroit calme et safe à 1 moment peut devenir bruyant et insécurisant )
2. Aller sonner, taper chez les voisins, tenter de discuter (se faire insulter au passage) c'est beaucoup de stress AUSSI
3. Appeler le syndic, la.police quand les discussions n'ont rien donné , ça épuise, ça prend du temps et pour des résultats très relatifs (c'est la répétition des plaintes et des interventions qui peut avoir 1 quelconque résultat, entre temps on peut se retrouver plusieurs fois en crise et tout ce qui s'en suit)
Gêner 1 voisin au risque de gêner tous les autres? Bah ça m'est arrivé de mettre de la musique aussi à fond quand je pétais 1 câble mais ça n'a eu aucun effet (je suis tombée sur de gros cas on dirait).
il faut des moyens pr déménager et quand on est précaire, c'est encore plus compliqué - c'est très énergivore et anxiogène d'autant plus pr des personnes avec TsA (souvent précaires d'ailleurs).
La solution qu'on avait trouvé : 1 mobilhome à la campagne - ça nous a permis d'avoir du répit - mais idem des pbs sont arrivés...On a revendu- rien n'est acquis, on est JAMAIS à l'abri, à des degrés divers certes.
Mes voisins vont partir- ils sont ultra calmes- sur qui vais-je tomber ??
Inconnu total...
Ça peut vite devenir l'enfer en fait pour une personne TSA quand 1 minimum de conditions (dures à réunir à notre époque déjà et pr des personnes avec TSA) ne sont pas réunies.
je suis hyperacousique, donc clairement intolérante (cette nuit j'ai hurlé car réveillée par mon pere qui descendait les escaliers- il faisait attention et j'avais les boules quies)
En face de chez moi (quartier assez chic, maisons etc. Et calme) un trafic de shit s'installe, j'ai prévenu le CIL, ils sont au courant, la.mairie ne veut pas fermer le square...Bref jamais de répit.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs

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Re: La tentation du repli autistique

#88 Message par BlueFox » mardi 27 décembre 2022 à 18:18

Alors je suis l'exception qui confirme la règle :innocent:

Venez tous vivre dans ma rue, où celles juste à côté, c'est le calme plat. Pourtant, je suis dans une grande ville. Il y a plein d'endroits calmes dans mon quartier :D

J'habite là depuis ma naissance, et à part quand certains font mumuse avec les pétards ou les motos (principalement l'été, mais c'est chaque année un peu plus calme, et jamais au milieu de la nuit), il n'y a pas de bruit. Voisins ultra discrets :bravo:

Il y a la colline juste à côté et un centre commercial à 5 minutes à pieds, et plein d'autres trucs :kiss:
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piedsboueux
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Re: La tentation du repli autistique

#89 Message par piedsboueux » mercredi 28 décembre 2022 à 6:59

ici c'est un exemple de grande ville avec du calme.
https://www.google.fr/maps/@35.7870335, ... a=!3m1!1e3
https://www.youtube.com/watch?v=QwuqNeHU5yA

Les villes sont paradoxalement souvent les lieux les plus calmes, car on a convenu collectivement de "ne pas agresser les lieux par ce que c'est habité" avec la notion de se respecter par ce que les uns sur les autres, alors que si il y a de l'espace naturel, la nature, sert de poubelle sonore (ou de poubelle tout court) et que quand il "y a de la place", les gênés sont "invités" à "aller plus loin".
Une pompe à chaleur gâche tout en hiver. Cela fait partie des nuisances sonores socialement acceptées qui peuvent poser problème. Au japon il est rare d'entendre les pompes à chaleur, leur technologie est soignée pour éviter les nuisances, mais là le micro est peut être à proximité sur le même balcon, mais dans l'état d'Israël et en France, on voit que les états gèrent pas du tout de la même façon ce type de nuisances. Les pompes à chaleur peuvent être aussi bruyantes qu'un moteur diesel tournant au ralenti et polluer à une maison seule toute un quartier, particulièrement les pompes à chaleur CIAT.
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Re: La tentation du repli autistique

#90 Message par quigonas » mercredi 28 décembre 2022 à 18:00

de mon côté, je suis ermite pas par choix mais par obligation...
la tentation du repli autistique est très tentante, la vie ermite totale serait plus sécuritaire étant donné que dès que je sors me frotter aux humains je me fais agressée.... à force de ne vivre que harcelement agressions et rejets il faudrait en théorie que je vive enfermée ça serait plus prudent pour ma santé mentale... on dit "mieux vaut être seul que mal accompagnée"... mais je ne m'y résous pas. j'aurais aimé être asociale ermite solitaire ça aurait réglé le probleme : ça m'aurait évité de souffrir de solitude et d'isolement. si seulement je me fichais d'être seule !! mais non je supporte pas d'être ermite la vie sociale me manque...
quand je suis victime d'une agression ensuite je me replis dans ma coquille pour un temps indeterminé le temps de me remettre, heureusement je suis resiliente, l'espoir fait vivre. au bout d'un moment une fois le choc traumatique passé, je me force à ressortir, faut remonter sur le velo, esperant que j'aurais plus de chance, mais si je revis une nouvelle mauvaise expérience qui me détruit, je replonge encore plus bas, ça aggrave de plus en plus ma phobie sociale et mon renfermement,et j'ai de moins en moins de force et d'occasion de sortir . bref c'est un risque à prendre.
(ps : j'ai vécu toute ma vie harcelement brimades agressions manipulations rejets exclusions maltraitances trahisons abandons, à chaque fois que j'ai essayé d'aller vers les autres je me suis fait rejetée et agressée, je souffre de grave stress post traumatique et depression, je n'ai plus d'amis plus de famille plus de travail plus de vie sociale, et j'ai une maladie musculaire je suis handicapée cloitrée dans mon lit la plupart du temps, donc ma vie d'ermite est réele, que je le veuille ou non, je n'ai pas le choix de toute façon je n'ai plus personne à voir. je souffre terriblement de solitude et d'isolement donc j'esssaye desesperement de retrouver une vie sociale car je supporte pas d'être seule, je sais que c'est pas bon de rester repliée cloitrée chez soit, mais en même temps je souffre du traumatisme des mauvaises expériences passées vécues donc je suis méfiante, et si je revis une nouvelle agression j'aggrave ma dépression. c'est complexe.... en gros j'alterne entre la depression de la solitude et le traumatisme de l'agression... la violence et l'ennui...
tout dépend ce qu'on appelle repli autistique. si tu es bien entourée, de la famille et des amis sur qui compter, tu peux permettre de te replier un temps pour te reposer, car tu sais qu'ils sont derrière pour t'aider au cas ou. par contre quand on est très seuls c'est un piège, le fond du puit, personne ira te chercher...
sinon moi vu que j'ai pas d'amis et de famille à aller voir, je ne sors que pour faire les courses et les rdv médicaux et administratifs obligatoires et 2 vacances par an.j'ai réduit les autres sorties : balades tourisme shoppings restos parcs d'attractions musées piscine ciné car ça m'est trop anxyogene de voir des inconnus, de comparer ma vie avec des gens qui ont une vie sociale (je me sens extra terrestre) et c'est très fatiguant avec ma maladie musculaire je supporte plus et financierement non plus lol.
mais ça devient de plus en plus difficile et anxyogène de pas sortir car on perd l'habitude de voir du monde et l'impression de vivre normalement.
après, aller voir des amis ou une famille toxique susceptible de t'agresser, c'est pas le même impact emotionnel que faire des courses ou se promener seul en foret 30 minutes, pour moi.
femme 45 ans
prédiag TSA par un neuropsy et par le CRA, en attente rdv CRA 2023 pour diag officiel écrit
diag trouble anxieux, stress post traumatique, depression
diag HSD (SED) en 2021
1 fils diag multidys
1 fille diag TSA au CRA 2022

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